Ricoh Pentax K-S2 : la promesse
Pentax est le plus farfelu des constructeurs photo japonais. Si son image est « sérieuse » en Europe, au Japon la marque de Ricoh est connue pour ses reflex colorés, ses éditions spéciales Evangelion et autres, ses designs un peu hors normes et ses codes couleurs… différents dirons-nous. La version du K-S2 que nous avons eue entre les mains était un modèle « sage » mais à côté d’un Canon-Nikon tout noir, sa base orange fluo, son revêtement simili-aluminium grillagé et son grip gris mat lui permettent de clairement se distinguer.
Ricoh Pentax K-S2 : la réalité
Pentax est réputé pour la solidité de ses appareils et ce K-S2 ne fait pas exception, on a presque envie de l’appeler « le tank » tellement il respire la solidité. Une solidité non feinte, le boîtier étant insensible à la fois aux poussières, à l’humidité et aux chocs de la vie quotidienne. Pas aussi blindé qu’un Pentax K-3, référence du genre, mais suffisamment résistant pour endurer embruns et chevauchées sauvages.
Les menus du K-S2 collent à cette image utilitariste et minimaliste, faisant passer l’interface couleur des menus Canon à un tableau de Gustav Klimt quand Pentax en serait resté à du Mondrian.
Ergonomie : expérience en demi-teinte
L’ergonomie n’est pas une science exacte et à moins d’erreurs flagrantes, elle est autant affaire de goûts, de morphologie que d’habitudes. Ce K-S2 nous a laissé perplexes : d’un côté son écran orientable, son large viseur et ses deux molettes sont plaisants, de l’autre son poids (678 g), son (trop gros) grip et ses lignes anguleuses se sont révélés moins agréables.
A contre-pied de la tendance actuelle de la légèreté et des grip ergonomiques, le « tank » de Pentax est certes paré de couleurs modernes, mais son ergonomie tant matérielle que logicielle est un peu rustre. Côté menus, il faudrait que Pentax songe non seulement à une refonte de son interface, mais aussi qu’il les enrichisse d’informations et de conseils.
A moins de se fader le guide entièrement, un néophyte ne peut différentier les modes AF que sont « AF.A », « AF.S » et « AF.C ». Piste à explorer pour les ingénieurs de Ricoh : afficher des infos relatives à l’option quand on appuie sur la touche… « info », comme chez la concurrence en somme.
Côté viseur le K-S2 fait du bon boulot : large et lumineux, ce viseur optique offre une couverture de 100% qui ravira les stakhanovistes du cadrage au cordeau.
Vidéastes, fuyez
Vous aimez la vidéo, vous rêver d’un Panasonic GH4 ou de l’arrière-plan flou des appareils plein format type Sony Alpha A7S et autres Canon EOS 5D Mark III ? Allez voir ailleurs. Toujours en plein remaniement, Ricoh n’a pas encore vraiment avancé dans le domaine de la vidéo et les fonctions de ce Pentax K-S2 sont toujours minimalistes et la qualité d’image, médiocre. Le K-S2 fait de la gentille Full HD à l’encodage antédiluvien et basta.
Bonne qualité d’image
Le niveau de détails du capteur CMOS de 20 Mpix est très bon dès lors qu’on lui met une bonne optique devant. Testé avec un 20-40 mm f/2.8-4, les résultats vont de « pas mal » à « très bons ». Le rendu des couleurs est agréable dans le mode Jpeg par défaut et le nombre de filtres – dont un HDR assez poussé – ouvre la voie à de nombreuses expérimentations artistiques. Dans les basses lumières, ce K-S2 offre une bonne copie jusqu’à 3200 ISO voire 6400 en faisant des compromis sur certains détails, ce qui est bien pour la gamme de prix (voire notre album Flickr).
Ces bons résultats ne doivent pas occulter, d’un point de vue plus large, la perte du leadership de Pentax en basses lumières, couronne ravie par Fujifilm et Sony. On attend donc beaucoup du reflex plein format prévu pour la fin d’année…
Autofocus & rafale
Loin des rafales folles et des super autofocus phase/contraste des hybrides, le K-S2 est un reflex routard qui propose 4,5 i/s en rafale avec l’autofocus activé (5,5 i/s en mise au point manuelle) et une sensibilité d’AF correcte, mais pas démente non plus. S’il n’est pas le plus véloce des boîtiers testés, son AF est cependant constant et il souffre un peu moins que certains concurrents dans les basses lumières. Plus un marathonien qu’un sprinter en somme.
Les hybrides en embuscade
Les reflex, même grand public, conservaient jusqu’il y a peu l’avantage du viseur optique. Or depuis un peu plus d’un an, les viseurs électroniques commencent à se démocratiser dans les appareils hybrides les moins chers voire deviennent accessibles avec la baisse des prix d’appareils milieu de gamme. Un hybride comme le Panasonic Lumix GX7 désormais facilement trouvable à 600 euros sur le net (avec optique 14-42 mm) offre des performances en tous points supérieures dans un format plus léger et maniable.
Notons pour finir que l’autonomie de la batterie tourne autour de 400-450 images selon l’usage, une valeur médiocre pour un reflex.
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