Le Realme GT 7 Pro a récemment fait son entrée sur le marché français. Avec son Snapdragon 8 Elite, il fait partie des smartphones les plus puissants du moment, mais il pourrait aussi l’avantage de proposer un rapport qualité-prix très intéressant. C’est ce que nous allons voir dans ce test du Realme GT 7 Pro.
Le marché des smartphones haut de gamme devient de plus premium chaque année, avec des prix qui dépassent souvent la barre des 1000 euros. Pourtant, Realme semble toujours vouloir défier cette tendance avec le lancement du GT 7 Pro, un appareil qui promet des performances de pointe à un tarif abordable.
Il fait partie des premiers modèles à être équipés du Snapdragon 8 Elite. Une première qui n’est pas sans pression, car il succède au Realme GT 6, un modèle qui avait su convaincre par son équilibre entre performances et fonctionnalités. Alors ce smartphone se positionne-t-il comme une option sérieuse pour ceux qui cherchent à concilier puissance et budget ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.
Prix et disponibilité du Realme GT 7 Pro
Le flagship est proposé en deux configurations distinctes : une version à 999 euros intégrant 12 Go de RAM et 256 Go de stockage, et une déclinaison plus généreuse à 1099 euros portant la mémoire à 16 Go de RAM et le stockage à 512 Go. À noter que le constructeur proposait au lancement une offre de lancement attractive, réduisant ces tarifs respectivement à 799 et 899 euros.
Disponible en deux coloris, ce nouveau smartphone haut de gamme vient enrichir la gamme sans pour autant remplacer le GT 6, qui reste commercialisé à partir de 600 euros. Ce positionnement tarifaire placera le GT 7 Pro en confrontation avec des concurrents de renom, notamment le Pixel 9 Pro XL. Le smartphone devra également faire face au OnePlus 13 et aux futurs Galaxy S25.
Conformément à la réglementation française sur les chargeurs entrant en vigueur le 28 décembre 2024, le smartphone est livré avec un câble USB-C vers USB-A et une coque de protection, mais sans adaptateur secteur, désormais proposé en option.
Design : un smartphone qui ne passera pas inaperçu
Le Realme GT 7 Pro se veut être une évolution significative dans l’approche design de la marque, particulièrement en matière de durabilité. Le Realme GT 7 Pro est un véritable tank, et ce n’est pas qu’une impression. Dès la première prise en main, on remarque tout de suite que le smartphone n’est clairement pas l’un des plus agréables à utiliser. Il est assez épais avec ses 8,55 cm et assez lourd avec 220,2 grammes sur la balance.
Cette année, Realme mise sur des matériaux premium avec un châssis en aluminium encadré de verre. La version internationale arbore du Gorilla Glass 7i pour l’écran et du Panda Glass pour la face arrière. Deux coloris sont proposés sur le marché mondial : Mars Orange et Galaxy Grey, tandis qu’une version blanche reste exclusive au marché chinois.
Notre exemplaire Mars Orange se distingue par un motif ondulé subtil sur sa face arrière, tandis que la version grise opte pour un rendu plus sobre. Le traitement antireflet appliqué sur ces deux versions offre une finition soyeuse agréable au toucher. Il a aussi droit à une certification IPX9 qui s’ajoute à la traditionnelle IP68, permettant non seulement une résistance accrue aux jets de vapeur sous pression, mais aussi une utilisation active sous l’eau claire jusqu’à 2 mètres de profondeur.
Le module photo, logé dans un bloc de verre noir, se positionne dans le coin supérieur gauche. Il intègre non seulement les trois capteurs photo et le flash, mais aussi un émetteur infrarouge pour la fonction télécommande. L’écran, légèrement incurvé sur les quatre côtés, s’entoure de bordures fines qui renforcent l’aspect premium de l’appareil.
Une mention spéciale pour le lecteur d’empreintes ultrasonique, choix technique justifié par la volonté d’offrir une utilisation sous l’eau. Son positionnement plus haut sur l’écran et sa réactivité, même avec des doigts humides, en font un véritable atout. Le tiroir SIM double, équipé d’un joint rouge renforcé, accueille deux cartes nano-SIM, mais l’absence de eSIM pourrait décevoir les grands voyageurs.
On est donc face à un smartphone pas très agréable à utiliser en raison de ses dimensions, mais qui fait mieux que la plupart de ses concurrents sur quelques points : le capteur d’empreintes, les bordures et la durabilité.
Écran : une dalle très lumineuse
Le Realme GT 7 Pro arbore un écran OLED de 6,78 pouces utilisant une dalle Eco² LTPO, développée par Samsung. Cette dernière se distingue notamment par sa technologie Pol-less qui, en supprimant le polariseur traditionnel, permet d’atteindre de très bonnes performances en termes de luminosité tout en optimisant la consommation énergétique.
L’écran affiche une définition de 1220 x 2670 pixels, soit une densité de 450 pixels par pouce, dans un format 19.8:9. Avec une luminosité de pointe annoncée à 6500 nits, on s’attendait à d’excellents résultats, et c’est effectivement le cas. Les performances en luminosité sont particulièrement impressionnantes : les tests de 01Lab ont révélé un pic lumineux de 2589 cd/m² en HDR. En mode manuel, l’activation de l’option « Luminosité supplémentaire » permet d’atteindre près de 1922 cd/m², mais elle plafonne sinon à 1763 cd/m², ce qui est très bien.
La technologie LTPO permet une variation dynamique de la fréquence de rafraîchissement de 1 à 120 Hz, s’adaptant automatiquement selon l’usage. Toutefois, nous avons observé que l’écran refuse de descendre en dessous de 60 Hz dans les environnements faiblement éclairés, même avec une luminosité manuelle élevée. La plupart des jeux sont néanmoins sont limités à 60 fps, à l’exception de quelques titres comme PUBG, Genshin Impact, et Honor of Kings qui peuvent atteindre les 120 fps.
En matière de streaming et HDR, le GT 7 Pro prend en charge les principaux standards, dont le Dolby Vision. YouTube diffuse parfaitement les contenus HDR. Le smartphone est également compatible avec le standard Android Ultra HDR, permettant un affichage optimisé des photos HDR avec une amélioration du tone mapping et un boost de luminosité sur les zones claires.
Il semblerait que la suppression du polariseur impacte légèrement les angles de vision, un compromis qui reste acceptable au quotidien compte tenu des gains significatifs en luminosité et en efficacité énergétique.
L’écran propose différents profils colorimétriques personnalisables, couvrant d’après la marque 120 % de l’espace colorimétrique DCI-P3. Par défaut, 01Lab a mesuré un Delta E de 3.7, ce qui est légèrement trop élevé mais reste correct. Les couleurs s’avèrent plus précises avec le mode Naturel sRGB, avec un Delta E plus faible de 2.26.
L’écran du Realme GT 7 Pro est de bonne facture, même s’il faut prendre le temps de modifier quelques paramètres après l’avoir sorti de la boîte pour en tirer le maximum.
Performances : grosse puissance, mais attention à la stabilité
Le Realme GT 7 Pro est l’un des premiers smartphones à intégrer le nouveau Snapdragon 8 Elite de Qualcomm, que nous avions déjà testé dans le ROG Phone 9 Pro d’Asus. Ce processeur ne représente pas une simple amélioration incrémentielle, mais une véritable révolution technologique. Gravé en 3 nm, il abandonne l’architecture ARM traditionnelle au profit d’un design entièrement personnalisé par Qualcomm (mais toujours basé sur ARM).
Au cœur de cette puce, on trouve une configuration unique de processeurs Oryon : deux cœurs Prime et six cœurs Performance. Les cœurs Prime atteignent une fréquence élevée de 4,32 GHz. Cette nouvelle architecture place le GT 7 Pro au sommet de la hiérarchie en termes de puissance brute dans le format smartphone.
Côté puce graphique, il faut compter sur l’Adreno 830, qui adopte une nouvelle architecture en trois tranches cadencées à 1,1 GHz, chacune disposant de sa propre mémoire dédiée. Notre modèle de test, doté de 16 Go de RAM LPDDR5X et 512 Go de stockage UFS 4.0, est la configuration la plus généreuse disponible sur le marché international.
Les tests de performances révèlent des résultats à la hauteur de ce que l’on attendait, particulièrement dans les benchmarks CPU où le Snapdragon 8 Elite domine largement la concurrence, tant en mono-cœur qu’en multi-cœurs. Le GPU affiche également d’excellentes performances.
Comme souvent avec les puces haut de gamme, c’est surtout la gestion thermique sous charge prolongée qui prime. Les tests de stabilité montrent une baisse de performances progressive assez significative lors d’une utilisation intensive, malgré une chaleur assez contenue. Le smartphone affiche une stabilité de seulement 64,3 % sur Wild Life, un résultat assez mauvais.
En situation réelle, le GT 7 Pro excelle néanmoins dans toutes les tâches, y compris les jeux les plus exigeants. Le smartphone gère sans broncher Call of Duty Warzone ou encore Wild Rift avec les graphismes à fond. Realme a également intégré des fonctionnalités d’amélioration basées sur l’IA, comme le Gaming Super Resolution qui permet d’augmenter la définition des jeux jusqu’à 1,5K à partir d’un rendu 720p.
L’expérience gaming est enrichie par GameSpace, une suite complète d’outils d’optimisation qui rend superflue l’acquisition d’un smartphone gaming dédié. Il est par exemple possible d’utiliser une fonctionnalité « bypass » pour la recharge, qui permet d’alimenter directement la puce du smartphone pour améliorer les performances.
Le GT 7 Pro s’impose comme une référence en termes de performances dans sa catégorie, ce dernier dépassant même les scores synthétiques de l’iPhone 16 Pro sous A18 Pro.
Autonomie et recharge : un smartphone très endurant
Si le Realme GT 7 Pro est si imposant, c’est parce que Realme a intégré une batterie avec une énorme capacité : 6500 mAh. C’est plus que la majorité des smartphones haut de gamme de sa catégorie. Nos tests d’autonomie révèlent sans surprise des performances de haut vol.
Le smartphone vous permettra de tenir au moins deux jours, si ce n’est trois. Avec une utilisation mixte, c’est-à-dire un peu de réseaux sociaux, du gaming, de la photographie, de la navigation par GPS et du streaming vidéo, le smartphone semble s’en sortir beaucoup mieux que ses concurrents.
Nous mettrons à jour ce test prochainement avec notre test d’autonomie mixte. Celui-ci était indisponible au moment de la rédaction de cet avis sur le Realme GT 7 Pro, à cause de soucis techniques.
Recharge
Côté recharge, le smartphone est compatible avec la charge rapide 120 W. Si les nouvelles batteries carbone-silicium privilégient la densité énergétique à la vitesse de charge, les performances restent bonnes : 45 % de batterie en 10 minutes et une charge complète en 45 minutes.
Le GT 7 Pro intègre plusieurs fonctionnalités de protection de la batterie, notamment une charge intelligente qui s’adapte aux habitudes de l’utilisateur et une option limitant la charge à 80% lors des charges prolongées. Il est également possible de désactiver la charge rapide pour privilégier la longévité de la batterie.
Ce modèle s’avère donc être l’un des plus endurants de la marque. Notons toutefois l’absence de charge sans fil, une fonctionnalité présente sur les versions précédentes mais abandonnée sur ce modèle au profit d’autres priorités, c’est dommage, mais finalement pas si indispensable que ça.
Interface et logiciel : Realme UI remplit d’IA
Le Realme GT 7 Pro fonctionne sous Android 15, personnalisé par la surcouche Realme UI 6.0, une variante de ColorOS d’Oppo, la marque phare du groupe Oplus. Le constructeur s’engage à fournir cinq ans de mises à jour majeures d’Android et six années de correctifs de sécurité, une politique de support légèrement en retrait face aux 7 ans promis par Google ou Samsung, mais tout de même devant un OnePlus 13 et ses quatre ans de mises à jour Android.
L’interface conserve les fondamentaux de Realme UI tout en apportant des raffinements visuels subtils, comme en témoigne le menu « À propos » remanié. L’écran de verrouillage, l’écran d’accueil et le panneau des réglages rapides restent fidèles au design habituel, avec leurs icônes colorées caractéristiques.
La grande nouveauté de cette version réside dans l’intégration poussée de fonctionnalités d’intelligence artificielle. Parmi les plus notables, on trouve l’AI Screen Recognition, activable par une pression prolongée à deux doigts sur certaines applications. Elle analyse le contenu de l’écran pour faciliter l’interaction avec les textes et images. Ces éléments peuvent être sauvegardés ou partagés via la Boucle Intelligente IA, un carrousel d’applications personnalisable offrant des actions contextuelles.
L’application Photos intègre plusieurs outils d’IA : l’AI Eraser pour la suppression d’éléments, l’AI Ultra Clarity pour l’amélioration d’image, et la nouvelle fonction Sketch to Image qui transforme des croquis en images générées selon différents styles artistiques. S’ajoute également l’AI Motion Deblur, promettant de corriger le flou de mouvement sur les photos, particulièrement utile pour les sujets en mouvement rapide.
Pour les joueurs, Realme a développé l’AI Gaming Super Resolution et Super Frame, optimisant les visuels et les performances sur certains jeux comme Genshin Impact et Honkai : Star Rail. Cependant, l’efficacité de ces fonctionnalités reste variable, certaines relevant plus du gadget que de l’utilitaire essentiel.
Realme a réduit significativement le nombre d’applications tierces préinstallées, se limitant à Amazon, Netflix et Facebook, toutes désinstallables. C’est un très bon point pour ceux qui recherchent une expérience utilisateur plus épurée, même si certaines notifications système peuvent encore se montrer intrusives.
Realme a donc amélioré son logiciel en surfant sur la vague de l’IA, et ça marche. Certaines fonctionnalités comme AI Screen Recognition nous rappellent « Entourer pour chercher », et se révèlent très pratiques au quotidien.
Audio : peut mieux faire
Le Realme GT 7 Pro adopte une configuration stéréo hybride associant un haut-parleur inférieur à un second placé en partie haute. Ce dernier sert également d’écouteur pour les appels. Concernant la qualité du son, il est assez correct, sans non plus être exceptionnel. Le volume sonore est bon, la distorsion n’est pas trop présente même à plein volume, mais ces haut-parleurs peinent un peu sur la gestion des aigus et des basses. Vos chansons préférées pourraient alors s’en trouver un peu dénaturées, et vous poussera probablement à privilégier une connexion filaire ou Bluetooth avec des écouteurs en dehors de la simple lecture de vidéos ou du gaming.
Photo et vidéo : une configuration trop déséquilibrée
Le Realme GT 7 Pro propose un système photo qui, sans révolutionner le marché, offre des performances honorables. Mais nous ne sommes ici pas face à un smartphone qui cherche à séduire les amateurs de photographie.
Grand-angle
Équipé d’un capteur Sony IMX906 de 50 Mpx (f/1.8), l’appareil principal livre des clichés équilibrés en journée, avec une bonne gestion des couleurs et un niveau de détail satisfaisant. En basse lumière, le traitement devient plus agressif pour réduire le bruit, ce qui se traduit par un lissage parfois prononcé. Les portraits bénéficient d’une reproduction fidèle des tons chair, même si la tendance à la suraccéntuation des détails peut parfois nuire au naturel des images.
Ultra grand-angle
Le module ultra grand-angle de 8 Mpx est clairement le maillon faible de cette configuration. Malgré une colorimétrie correcte en pleine lumière, le manque de définition et les performances HDR limitées se font sentir, particulièrement dans les scènes contrastées. En basse lumière, les résultats deviennent rapidement inexploitables.
Téléobjectif et zoom numérique
Le téléobjectif 50 Mpx (Sony IMX882, f/2.65) est, au contraire, l’une des forces de ce smartphone. Les zooms jusqu’à 6x restent exploitables, même si la qualité décline progressivement. Principal bémol : sa distance minimale de mise au point de 60 cm limite les possibilités de macrophotographie, contrairement à son prédécesseur.
Portrait et Selfies
La focale de 73 mm le rend le téléobjectif particulièrement adapté aux portraits, avec une belle gestion du bokeh et une détection des contours précise. La caméra frontale de 16 Mpx produit des autoportraits corrects en conditions favorables, privilégiant la préservation des hautes lumières. Les tons chair sont généralement fidèles, mais le traitement manque parfois de constance, notamment en termes de netteté.
Mode sous-marin
Innovation intéressante, le GT 7 Pro intègre un mode sous-marin qui s’active automatiquement en immersion. Utilisable jusqu’à 2 mètres de profondeur pendant 20 minutes maximum, il transforme le capteur d’empreintes en déclencheur, palliant ainsi l’impossibilité d’utiliser l’écran tactile sous l’eau. Mieux encore, en quittant le mode, le smartphone émet du bruit pour enlever les quelques gouttes éventuelles qui trainent dans les haut-parleurs.
Vidéo
En vidéo, le smartphone permet l’enregistrement en 8K à 24 fps avec le capteur principal, tandis que le téléobjectif se limite à la 4K/60fps. L’ultra grand-angle reste cantonné à la Full HD/30fps, une limitation regrettable pour un appareil haut de gamme. La stabilisation se montre efficace, même si le contrôle du bruit sur le téléobjectif mériterait d’être amélioré.
Le Realme GT 7 Pro propose un système photo correct sans être exceptionnel. Si le capteur principal et le téléobjectif 3x assurent des clichés de qualité satisfaisante, l’ultra grand-angle déçoit.
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