Ca y est ! Les PC portables Razer sont enfin arrivés en France et le premier d’entre eux, le Blade Stealth a fait un arrêt par le Labo. Annoncé à partir de 1099 euros, c’est le PC le moins gamer de la marque aux trois serpents. En effet, il n’embarque pas de carte graphique 3D dédiée, ce qui le destine aux usages classiques, en mobilité.
Difficile de résister au Blade Stealth. Le premier ultraportable 12,5 pouces de Razer, la célèbre marque de périphériques pour joueurs, vient grossir les rangs des machines nomades disponibles en cette fin d’année 2016. Et il fait clairement partie des références qui jouent la carte du design, de la finesse et de la puissance pour séduire. Et sans pour autant faire trop grimper l’addition. En effet, la version que nous avons reçue pour test est vendue 1400 euros, un prix sensiblement similaire à celui des appareils concurrents, à caractéristiques équivalentes.
Attardons-nous tout d’abord sur le design et les finitions du boîtier en aluminium brossé noir. Ses lignes épurées, définies et légèrement arrondies rappellent clairement celles des MacBook 13 pouces d’Apple. Et il suffit de prendre la machine en main pour en apprécier la qualité de fabrication. Pas de craquement, ni d’impression de fragilité : c’est du costaud. Un petit passage sous la toise et sur la balance et on découvre que le Stealth est aussi léger (1,3 kg) que peu épais (1,31 cm au plus haut).
Certains le trouveront toutefois un peu « impersonnel » ou tout au moins dépourvu de petites touches d’originalité. Et non, l’énorme logo qui orne le dos de l’écran ne peut pas vraiment être qualifié “d’original”. C’est même – allons-y franchement – une faute de goût selon nous. Heureusement, son rétroéclairage peut être désactivé depuis le logiciel Razer Synapse installé sur la machine. Autre reproche à faire au boîtier : son don inné pour conserver les traces de doigts lors de fréquentes manipulations.
Couleur, clavier… que j’aime ta couleur clavier !
A peine l’écran est-il déployé que le clavier à touches rétroéclairées se dévoile. Ce dernier occupe bien l’espace sur le plateau de sorte que tout tombe naturellement sous les doigts. Niveau confort de frappe, cela reste à notre goût mais il faut tout de même préciser que les sensations de frappe sont très différentes des claviers usuels.
Ainsi, une petite période d’adaptation est-elle nécessaire pour pouvoir saisir du texte au kilomètre. Précisons enfin que l’ensemble du rétro-éclairage est personnalisable grâce à l’outil Razer Synapse et ce, touche par touche, suivant différents profils.
A force de faire tourner la machine entre nos mains, on se rend compte que la connectique du Stealth mise sur la diversité : deux prises USB 3.0, une sortie vidéo HDMI, une prise casque combinant l’entrée micro et la sortie stéréo ainsi qu’un port USB Type-C compatible Thunderbolt 3. C’est via cette dernière prise que l’on assure le chargement de la batterie de la machine, comme sur le Spectre 13 de HP ou encore, les derniers MacBook 12 et Pro. Seul absent, le lecteur de carte SD ! Cela a fortement contrarié les photographes de la rédaction qui comptaient faire du Stealth leur machine de travail car, sous le clavier, il y a largement de quoi faire tourner de gros logiciels bien gourmands.
Le Blade Stealth est aussi puissant que silencieux
Lors de l’annonce de la sortie des Blade en Europe, le PDG de la marque (Min-Liang Tan) avait été très clair : « Nous souhaitons offrir le meilleur à nos utilisateurs ». C’est sans doute pour respecter ce slogan que la configuration du Blade Stealth s’est construite autour d’un processeur Intel Core i7-7500U, l’une des toutes dernières puces du fondeur. Celle-ci est épaulée par 16 Go de LPDDR3, soudés à la carte mère. Rappelons que l’implantation de LPDDR4 n’est pas possible puisque le processeur ne la prend pas en charge. Quant à opter pour de la DDR4 au format SO-DIMM, ce n’est pas envisageable non plus. Cela nécessiterait de faire appel à des slots en plastique ce qui aurait une incidence directe sur l’épaisseur du boîtier.
Pour le stockage, point de disque dur ici mais 256 Go de SSD au format M.2 (NVMe) pour assurer les démarrages en trombe de Windows 10 et des programmes en tout genre. Pour la partie graphique, c’est le contrôleur intégré au processeur qui est mis à contribution. Plus fort en multimédia qu’en jeu 3D, ce dernier parvient tout de même à afficher quelques polygones et textures dès qu’on abaisse drastiquement la définition de l’écran, de 2560 par 1440 à 1280 par 720 pixels.
Sans surprise, ce trio de composants fonctionne à merveille. Les scores sont élevés dans tous les tests analytiques, notamment dans PC Mark 8. Cela garantit une exécution et un traitement optimaux de toutes les tâches.
Même en stressant les composants, la ventilation de la machine fonctionne dans un silence fort impressionnant : 33,6 dB maximum relevés. Côté efficacité, en revanche, on aurait apprécié que le mercure ne dépasse pas les 50°C sous la machine !
Une autonomie plutôt convaincante
Généralement quand un ultraportable embarque un écran tactile plein de pixels et une configuration de haut vol, l’autonomie conférée par la batterie n’est que rarement éblouissante. Le Razer Blade Stealth a toutefois essayé de nous démontrer le contraire. En effet, en lecture vidéo continue, écran réglé au maximum de sa luminosité et Wi-Fi connecté, il parvient à tenir plus de 7 heures 45 !
En revanche, nos tests en “utilisation polyvalente” (vidéo, musique, ouverture de documents et surf) lui ont posé plus de soucis : il tient 5 heures 30 au mieux. Mieux vaut ne pas oublier le petit chargeur secteur en cas d’une journée de labeur chargée…
Bien que brillant et tactile, l’écran nous a plu !
Le Stealth n’étant pas une machine de jeu, Razer opte pour un écran tactile pour faire jeu égal avec ses concurrents. Toutefois, en lieu et place de l’IPS, le constructeur mise sur une dalle IGZO pour flatter nos rétines. Dalle cernée par des bandes noires vraiment épaisses et qui défigurent un peu la machine. Si seulement Razer avait pu jouer la carte du “edge-to-edge” (bord à bord), cela aurait vraiment tourné en sa faveur.
A l’œil nu, la fidélité des couleurs est assez bonne et les zones sombres, profondes comme il faut. Après analyse de la dalle par notre sonde de test, le verdict tombe : mention bien. En effet, la luminosité moyenne atteint 370 cd/m2 et le taux de contraste dépasse, lui, 1150:1, deux valeurs que nous n’avions plus vraiment l’habitude de voir dans le monde PC ! Cela permet de lutter efficacement contre les éventuels reflets attrapés par la vitre brillante.
Et si on le transformait en machine de jeu occasionnelle ?
Lors de la présentation du Blade Stealth lors du dernier CES, Razer dévoilait aussi un boîtier pour carte graphique externe afin d’accompagner ce dernier et de le transformer occasionnellement en machine de jeu.
Baptisé Razer Core et vendu uniquement en “bundle” avec la machine pour le moment (et bientôt seul pour la modique somme 600 euros environ), il sera livré vide de toute carte 3D pour PC de bureau. Ce sera donc au joueur d’y placer celle qu’il souhaite. Une liste complète des modèles supportés est à disposition sur le site du constructeur, les dernières GeForce GTX 1080 ou GTX 1070 font partie du lot. Ceci fait, il ne reste plus qu’à le connecter en Thunderbolt 3 (via USB Type-C). Après avoir installé les pilotes du concepteur du GPU, tout fonctionne, le Core est prêt au service.
Nous avons fait quelques tests et ces derniers sont assez probants. Nous avons utilisé une GeForce GTX 1060 comme carte de référence et utilisés certains des jeux actuels pour nous faire une idée du bon fonctionnement du couple.
Premier constat – assez évident – contrairement au contrôleur graphique intégré du processeur, la GeForce GTX 1060 emprisonnée dans le Razer Core s’en sort bien. On peut par exemple jouer à The Division, avec des scores compris entre 35 et 50 ips de moyenne dans la définition native de l’écran (2560 par 1440 pixels) avec beaucoup de détails. Le mieux est de ne pas trop y aller trop fort sur le niveau de rendu (le mode “Moyen” au mieux) et on atteint assez souvent les 60 images par seconde.
Toutefois, comme sur le Transformer 3 Pro T303UA d’Asus, le facteur limitant est le processeur Core i7 basse consommation qui n’est pas du tout fait pour le jeu. Et faire passer tant les données graphiques que le signal vidéo par le même tuyau (le Thunderbolt 3) crée quelques “bouchons”, occasionnant de lents chargements dans les jeux par exemple. Passer par un écran externe permet de soulager un peu plus la configuration et de limiter ce phénomène. Même comme cela, on n’obtient rarement un très haut niveau de performance. Enfin, mentionnons qu’après quelques heures de jeu, nous avons constaté une petite montée du mercure au niveau de la prise USB Type-C.
Petit coup d’oeil à l’intérieur du Stealth
Nous nous y attendions : pas de grosse évolution possible sur ce petit Razer Blade. La mémoire est soudée à la carte mère, tout comme le processeur. Seul le SSD ne l’est pas. Il est caché sur la partie gauche de la machine, juste en dessous du ventilateur. Il faut enlever la protection thermique argentée pour y avoir accès.
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