Difficile de trouver un vrai PC gamer à qui l’adjectif « nomade » va comme un gant. Les très rares machines à écran 13,3 pouces sont généralement équipées de plateformes basse consommation, peu adaptées aux jeux vidéo à haute dose. Même les choses sont en train de changer, notamment du côté de chez Dell/Alienware.
Les PC gamer 15 pouces, pour leur part, ont beau avoir tendance à s’affiner, il ne sont pas pour autant facile de les transporter.
Il reste alors les 14 pouces, peu nombreux. Parmi les marques connues, MSI propose le GS43VR, XMG et Gigabyte ont aussi un modèle commun et, enfin, Razer, vient désormais grossir les rangs avec le Blade 14.
Disponible depuis peu en France, ce modèle se décline en six versions sur la boutique en ligne Razer et il est proposé à partir de 2000 euros. Notre unité de test est, quant à elle, vendue 2700 euros.
Amateur et possesseur du Dell Alienware 14, nous attendions le Blade 14 avec impatience. Nous espérions secrètement qu’il puisse remplacer avantageusement notre A14, un peu vieillissant.
Car, de notre point de vue, le format 14 pouces est vraiment adapté aux gamers nomades, ceux qui disposent d’un bon PC de bureau à la maison, mais qui veulent une solution pour jouer en déplacement. Sur un 14 pouces, on loge plus facilement des composants puissants et l’ergonomie générale est moins étriquée que sur un 13,3 pouces.
Le boîtier du Blade 14 est en aluminium anodisé de couleur noire mate du plus bel effet. Une matière qui malheureusement adore les traces de doigts et a tendance à les conserver ! Un reproche qui s’applique aussi au très bon clavier à touches rétroéclairées. Touches dont la teinte peut être individuellement personnalisée dans le logiciel Razer Synapse. Précisons, aussi, que l’intensité varie selon presque 10 niveaux, d’un simple raccourci clavier.
C’est aussi dans Synapse qu’il est possible de reparamétrer chaque touche du clavier, selon des profils liés à des jeux ou à un genre (FPS, TPS, MOBA, etc.). En outre, le confort de frappe est agréable et bien adapté à la saisie de texte comme aux déplacements dans les jeux. Concluons par le touchpad et sa surface de glisse bien proportionnée. Nous avons apprécié le fait que Razer dissocie les boutons de clic droit et gauche de l’aire tactile. L’ensemble répond bien et le pilote Synaptics permet de faire des ajustements de sensibilités et de manipulations à plusieurs doigts très simplement.
Où est ma prise réseau ?
Les couleurs noires et vertes étant emblématiques de la marque, il est naturel de retrouver la seconde, par touche, à différents endroits du boîtier. Le plus voyant reste le logo rétroéclairé qui orne le dos de l’écran, un éclairage heureusement débrayable. Le vert fluo est également utilisé au niveau de la connectique, pour marquer l’intérieur des trois prises USB 3.0 plein format reparties sur les côtés de la machine.
Celles-ci sont complétées par un port USB Type-C compatible Thunderbolt 3, une sortie vidéo HDMI (2.0) et un combo jack (sortie stéréo, entrée micro). Le lecteur de carte SD et la prise réseau filaire sont, eux, aux abonnés absents. Le premier manquera aux photographes convoitant la puissance de la machine et la seconde, aux joueurs qui ne jurent que par le filaire pour le multi’ (et dont nous faisons partie). Pour les connexions au Web, il faut passer par le Wi-Fi (n/ac) obligatoirement.
Un 14 pouces qui en a sous le clavier
Trop impatients d’évaluer les prouesses du Blade 14 dans le feu de l’action, nous nous sommes directement consacrés à la configuration et ses aptitudes. Comme nous le précisions en introduction, pas de plateforme basse consommation au menu (pas de processeur Core i5 ou Core i7-xxxxU) et ce, quelle que soit la version du Blade 14. Tout cela commence bien !
Précisons que toutes les occurrences du Blade 14 disponibles à la vente ont exactement la même base technique, à savoir : une carte mère garnie d’un processeur Intel Core i7-6700HQ, de 16 Go de mémoire DDR4 soudés à cette carte et d’une Nvidia GeForce GTX 1060 en version 6 Go GDDR5 (et non GDDR5X comme l’indique le site de Razer).
Pour le stockage, notre unité de test est richement pourvue de 1 To de SSD vraiment véloce (plus de 5000 points et 445,5 Mo/s relevés dans PC Mark 8). On note que celui-ci n’est pas soudé. Opter pour un Blade 14 avec moins de SSD (et donc moins cher) réduira sensiblement le montant de la facture… quitte à intégrer un SSD de meilleure capacité plus tard pour ceux qui le souhaitent.
Avec tous ces atouts dans le boîtier, le Blade 14 est taillé pour faire tourner les grosses applications en toute fluidité et les jeux, sans défaillir. D’ailleurs, on notera que ces derniers tirent parfaitement parti du couple « GTX 1060 et écran Full HD » de la machine. En comparant les résultats du Blade 14 et du GS43VR, nous avons toutefois observé que le second était un peu plus performant, notamment dans les tests analytiques de 3D Mark. Sur le papier, les machines sont pourtant équipées de la même façon, et mise à part la version de pilotes (pourtant plus récente sur le Blade 14), nous n’avons pas réussi à trouver la raison de ce déséquilibre.
Dans les jeux un peu anciens, avec des niveaux de détails compris entre « Très Elevé » et « Ultra », nous avons relevé des scores compris entre 138 et 205 images par seconde. Sur les titres plus récents comme The Division ou encore Rise of the Tomb Raider, avec des profils « Elevé » ou « Ultra » en DX11 ou DX12 (pour Tomb Raider), les scores sont plus bas tout en restant bons puisque échelonnés entre 50 et 68 ips.
Précisons que pour la première fois depuis que nous l’utilisons, nous avons eu du mal à faire tourner The Division dans des définitions d’écran inférieures. Le jeu plantait invariablement dès que nous voulions afficher quelques pixels de moins sur la dalle. Dans les autres titres, en revanche, pas de souci.
Du bruit et un peu de chauffe
Après plusieurs heures de jeu intensif, force est de constater que la ventilation s’époumone pour conserver les composants à bonne température (48,6 dB). Le mercure, quant à lui, a tendance à grimper à différents endroits de l’appareil, notamment au centre du clavier, mais aussi à quelques points précis, sous la machine (51,3°C).
Investir dans un plateau de refroidissement pour PC portable pourrait bien être nécessaire, surtout si le Blade a vocation à devenir une machine de jeu principale, clouée au bureau la plupart du temps. D’ailleurs, n’espérez pas pouvoir jouer ou profiter du Blade pendant des heures, sur batterie, il n’est pas aussi nomade qu’il en l’air.
Blade 14 : puissant mais peu endurant
Compte-tenu du format, du poids et de la relative finesse du Blade 14, l’emmener en balade est tout à fait envisageable. A condition de ne pas oublier le chargeur secteur, de petit gabarit mais pesant tout de même plus de 500 grammes. En effet, la batterie du Blade ne compte pas parmi les plus endurantes qui soient.
Nous avons mesuré 3 h 10 en lecture vidéo intensive et seulement 3 heures en utilisation polyvalente. C’est décevant ! Pourtant, la technologie Optimus de NVIDIA est à la manœuvre et nous avons, par acquis, refait plusieurs fois tous nos tests. A quelques minutes près, nous retombions systématiquement sur les mêmes temps.
Avantage et inconvénient de l’écran mat
Attardons-nous enfin sur l’écran 14 pouces. Deux modèles sont disponibles sur le Blade 14 : un mat Full HD et non tactile qui s’appuie sur une dalle IPS. Bien entendu, il est cerné par de grosses bordures en plastique vraiment peu jolies. Vivement que le “bord-à-bord” (edge-to-edge) se généralise sur ce type de machines car la plupart sont littéralement défigurées par cet amoncellement de plastique qui, pour le coup, saute aux yeux.
Précisions à ce propos que la version QHD+ (3200 par 1800 pixels), tactile, est protégée par une vitre qui prend toute la largeur de l’écran (pas de bord) et qui profite de la technologie d’affichage IGZO. En revanche, elle doit capter tous les reflets possibles et imaginables. Nous tenterons d’en faire le test dès que possible.
Sur le plan technique, l’écran de notre Razer écope d’une mention « Assez bien » car la luminosité maximale moyenne est en dessous des 300 cd/m2 (293 exactement), ce qui est un peu juste pour une machine à plus de 2500 euros. Le taux de contraste, mesuré à 939:1 et donc plutôt bon pour de l’IPS, permet de sauver les meubles. Ouf !
Nous terminerons notre test en mentionnant que, pour tout achat d’un Razer Blade 14, la marque aux trois serpents vous offre actuellement une copie du jeu Rainbow Six : Siege, une autre de Warhammer : End Times – Vermintide ainsi que le logiciel audio FL Studio 12.
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