Parrot Zikmu : la promesse
Philippe Starck est le designer français le plus connu en France et à l’étranger. Dès qu’il est apposé, le logo «made by Starck» fait instantanément vendre, du mobilier urbain aux fauteuils, en passant par les souris pour PC (Microsoft). Seulement voilà, quand on est une marque un brin haut de gamme comme Parrot, le style ne suffit pas: la technique est cruciale.
Parrot Zikmu : la réalité
Jean Etcheparre, l’ingénieur en charge de la réalisation technique des enceintes nous le confiait au CES de Las Vegas en janvier dernier: concrétiser les délires du designer français lui a valu de s’arracher les cheveux et de passer des nuits blanches à de nombreuses reprises. Car M. Starck n’est pas comme tout le monde. Monsieur voulait des enceintes aux pieds de culbuto et à la tête fine et aérienne. Des enceintes plates en somme. Seulement voilà, ce n’était pas vraiment la technologie de choix au départ: pour faire du bon son, rien ne vaut des enceintes qui occupent un certain volume. Pourquoi des enceintes plates me direz-vous? Tout simplement parce que Monsieur Starck voulait que ces enceintes, toutes en finesse, puissent être placées au centre d’une pièce et dissiper le son à 360°. A l’époque du développement des Zikmu, les membranes plates n’offraient pas vraiment un rendu satisfaisant. Des mois de développement et quelques brevets plus tard, M. Etcheparre et ses équipes étaient satisfaits.
Sobres et bien pensées
Le génie tient parfois en quatre coups de crayons, du moins selon les apparences. Leur base arrondie semble flotter sur le sol puis s’élance pour porter la stèle qui renferme les enceintes. En robe de jais, les Zikmu jouent le contraste de la texture avec une base noire laquée et l’aspect granuleux du cache. Astucieuses dans leur conception, ces petites tours basculent sans tomber si on les pousse (comme un culbuto) et leur cache amovible se remet en place comme maintenu par un jeu d’aimants.
Des enceintes sans fil, ou presque
Chaque colonne nécessite d’être alimentée: c’est paradoxal, mais c’est le prix à payer pour un système «sans fil». Car une fois vos enceintes placées -dans le patio couvert de votre maison d’architecte ou dans votre 3 pièces de la ZI de Mérignac- tout est fait, puisque les modules discutent entre eux en Wi-Fi. Pas besoin de faire courir des câbles le long du canapé ou de l’aquarium, ni même sous le vrai faux tapis persan, sitôt placées, sitôt fonctionnelles. De la partie communication Wi-Fi avec un PC nous ne parlerons pas dans cette prise en main, puisque nous avons testé une première version dépourvue du module. Dans leur version finale, elles pourront servir d’enceintes distantes, et nous mettrons notre test à jour à ce moment-là. Dans l’état actuel, les enceintes dialoguent parfaitement entre elles et les périphériques Bluetooth sont parfaitement reconnus. Nous avons ainsi pu jouer de la musique depuis un Sony Ericsson K770i sans souci. Et il faut bien l’avouer, le son est franchement bon…
Un kit qui veut s’exprimer
C’était la condition sine qua non de l’existence des Zikmu: que leur son soit à la hauteur du design. Objectif rempli puisqu’une fois l’iPod branché, les gens de la rédaction commencent à affluer, happés par le son, charmés par le design. La force du système réside dans un son clair, bien défini et dynamique. Les basses sont propres, à la fois présentes sans être envahissantes. Les limites tiennent dans la relative froideur du son et dans la limite qu’il faut appliquer au kit: en-dessous d’un certain seuil, le son n’est peut-être pas assez défini et il faut atteindre une certaine puissance, plus proche d’un niveau d’écoute que d’un niveau de bruit de fond pour que toutes les fréquences s’expriment. De même, si la pop et l’électro -et globalement les enregistrements récents- semblent calibrés pour un tel dispositif, les enregistrements analogiques perdent un peu de leur chaleur au passage. Mais à 50% de la puissance, Wish you were here des Pink Floyd dégage pourtant une grande richesse.
Trop belles pour être utilisées?
Le noir piano laqué c’est beau. Mais c’est aussi la surface sur laquelle la poussière est la plus apparente, au grand dam des asthmatiques et autres psychotiques du dépoussiérage. Quelques heures après leur sortie elles affichaient fièrement les particules ambiantes sur leur col, tandis que les commandes tactiles de la tour «de contrôle» arborait les empreintes digitales des doigts bien gras d’une fin de repas néanderthalien. Il faudra se munir d’un chiffon bien propre et ne pas hésiter à passer un petit coup assez fréquemment.
Les autres petits défauts
A part la poussière, les deux reproches que l’on pourrait faire à ces enceintes sont les câbles non enroulables sous la base en cas de placement dans un coin et le fait que le bouton marche-arrêt, tactile soit trop proche des autres touches (de la touche d’augmentation du volume en l’occurrence): il aurait fallu décaler les commandes de 5-6 mm vers la droite afin de bien distinguer l’extinction et surtout de ne pas éteindre le kit au moment d’un solo de guitare ou de l’apothéose d’un morceau. Un détail à corriger. Dans notre version non définitive, nous avons aussi constaté à plusieurs reprises qu’enlever et remettre le cache des enceintes, magnétique, faisait «planter» l’unité de contrôle. Espérons que ce ne soit qu’un défaut de pré-série.
Dernier défaut: le prix. A 1200 euros TTC, cela en fait le dock iPod le plus cher du marché, rendant le Zeppelin de bower et wilkins presque accessible…
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