Grand, large, gros. Trop ? Peut-être. La troisième génération d’iPhone grand écran (5,5 pouces) perd du poids – quatre grammes – mais conserve les mêmes dimensions. Le design, qui nous semble encore bien convenir à l’iPhone 7, aboutit à un engin trop massif sur l’iPhone 7 Plus. Surtout si on jette un œil sur ce qu’offre le marché. Pour comparaison, le Galaxy S7 Edge, qui affiche un écran de la même taille, est moins haut, moins large, et guère plus épais.
Les seules réelles différences avec l’iPhone 6s Plus sont d’une part, l’espèce de petite extrusion à l’arrière du boîtier, qui entoure l’objectif et renforce un aspect un peu minéral et unibody, et d’autre part, le bouton Touch ID désormais haptique. Si nous n’avons pas eu de peine à l’adopter rapidement, certains de nos collègues sont parfois un peu plus à la peine et ont dû jouer avec les réglages du retour pour trouver celui qui leur convenait le mieux. A noter également que ce retour haptique ne fonctionne pas, parfois, quand l’iPhone est posé sur certaines surfaces. Etrange.
Bref, le lecteur attentif l’aura compris, aussi soignés que soient sa finition et son design, l’iPhone 7 Plus commence à demander un peu d’attention, de renouveau. Ce n’est pas seulement une question ergonomique – les petites astuces d’Apple permettent grosso modo de l’utiliser à une main -, mais plutôt une impression esthétique. Donc subjective ?
Un écran redoré
Ce qui n’est pas subjectif en revanche, c’est l’amélioration radicale de la qualité de la dalle LED utilisée. L’OLED n’est pas encore à l’ordre du jour mais Apple a réussi à grandement améliorer l’écran de ses iPhone. Cela se voit, d’emblée, à l’œil nu, même si les couleurs et les noirs n’ont pas encore la vivacité et la profondeur de l’AMOLED. En revanche, l’écran de l’iPhone 7 Plus s’avère très lumineux (nous l’avons mesuré à 616 cd/m2) et affiche un taux de contraste impressionnant à 1502:1. Les couleurs sont également plus agréables, plus nuancées, avec des contrastes plus détaillés. Regarder un film, lire une vidéo ou un ebook ne pose aucun problème et s’avère toujours aussi confortable. Apple a trouvé un bon moyen de nous faire patienter un an encore… même si on reste à la définition Full HD.
Autonomie, du meilleur et du moins bon
La présence d’un écran plus lumineux pourrait faire craindre une baisse de l’autonomie. Or, justement, en autonomie polyvalente, qui simule une multiplicité d’usage de manière intensive, l’iPhone 7 Plus tient plus longtemps que le 6s Plus : 8h09 contre 7h48. Pour comparaison, le Galaxy S7 atteint 13h13 dans cette épreuve, avec une batterie de 3500 mAh.
On se dit alors que l’intégration d’une batterie plus endurante dans l’iPhone 7 Plus, 2900 mAh contre 2750 mAh pour le 6s Plus a fait son office. Pourtant, nos tests en communication montrent que l’iPhone 2016 s’essouffle plus rapidement que l’iPhone 2015 : 15h21 contre 19h37. Le S7 s’arrête lui au bout de… 23h.
Apparemment paradoxaux, ces chiffres indiquent néanmoins deux tendances. D’une part, depuis plusieurs générations d’iPhone, Apple ne cherche plus vraiment à optimiser l’usage de la batterie en communication – peut-être en partant du principe qu’on ne téléphone pas souvent plus de 15h21 sans interruption ? D’autre part, on peut voir dans la progression de l’autonomie polyvalente la volonté d’Apple d’essayer de donner plus d’endurance à ses mobiles dans les usages quotidiens.
A10 Fusion, la puissance du big et du LITTLE
Cette volonté se manifeste aussi par le choix du nouveau processeur développé par les ingénieurs d’Apple. L’A10 Fusion est la première puce Ax d’Apple à utiliser quatre cœurs et non deux. Deux sont là pour faire tourner la maison quand les besoins en performances sont faibles. Dans ce cas, l’énergie est économisée. Les deux autres sortent les muscles en cas d’exigence lourde, pour des jeux ou des applications professionnelles d’édition vidéo, par exemple. L’idée est évidemment bonne et vous rappellera sans doute la technologie big.LITTLE d’ARM, qui assure un bon moyen de ménager puissance et autonomie.
D’un point de vue de l’utilisation quotidienne, l’interface qui était déjà extrêmement fluide sur les générations précédentes, l’est évidemment toujours. Le gain de puissance ne paraît pas notable.
En revanche, quand on se prend à lancer quelques outils de tests automatisés, comme GeekBench ou AnTuTu, on enregistre des gains systématiques par rapport à l’iPhone 6s Plus et des scores quasi identiques à ceux obtenus avec l’iPhone 7. Les pourcentages d’augmentation en faveur du nouveau-né d’Apple oscillent aux alentours de 35%. C’est ce qu’on note avec AnTuTu 6 en tout cas (35,23%) tandis que Geekbench affiche +38,6 ou +34% selon que ce sont un ou plusieurs cœurs qui sont sollicités.
Avec l’outil de tests, BaseMark OS II, on constate que la partie graphique n’est pas délaissée. Le gain est de l’ordre d’un peu plus de 56%. C’est impressionnant. Et de fait quand on lance des jeux gourmands, bourrés d’effets et optimisés pour Metal, l’API graphique d’iOS, on se dit que les graphismes des consoles de génération actuelle ne sont pas forcément très loin.
Et, pour continuer dans la comparaison avec le S7, on notera que l’iPhone 7 Plus enterre littéralement son concurrent dans tous les compartiments testés avec un score global 35% plus élevé.
La photo, entre mieux et peut mieux faire
De belles performances qui sont aussi à mettre sur le compte d’une quantité de mémoire vive en hausse. L’iPhone 7 Plus embarque 3 Go de mémoire vive, contre 2 Go pour la génération précédente. Mais ce surcroît de Ram est surtout donné pour permettre la gestion d’une grosse nouveauté du 7 Plus : le double capteur photo.
Les smartphones qui embarquent ce type de dispositif sont nombreux désormais, et Apple a choisi d’en dédier l’un de ses capteurs aux portraits – avec une fonction bokeh, qui n’a d’ailleurs pas été intégrée d’emblée avec l’appareil, puisqu’il aura fallu attendre iOS 10.1 pour en profiter.
Fort logiquement nommée « Portrait » cette fonction est accessible uniquement dans l’application photo d’Apple. L’image produite par le second bloc caméra – un équivalent 56 mm f/2.8 – est analysée sous toutes les coutures par le téléphone pour produire un effet d’arrière-plan flou assez convaincant. L’iPhone 7 Plus capture ainsi plusieurs images au moment de la prise de vue et recréée un flou qui ne peut exister avec un capteur si petit. Cela marche correctement pourvu qu’on respecte certaines contraintes de distance, le système ne fonctionnant qu’entre 0,5 m et 2,5 m. A moins de 50 cm l’appareil ne dispose pas d’assez de champ – et l’iPhone n’est pas (encore) un smartphone macro. Plus loin, le sujet est sans doute trop noyé dans l’image. Ce n’est pas gênant outre mesure, l’arrière-plan flou pour un portrait étant un exercice assez codifié.
Si des imperfections peuvent apparaître dans certains cas – des mèches rebelles qui ont du mal à être intégrées, par exemple – Apple a réussi à aller plus loin que HTC, pionnier du genre avec son One M8. La qualité d’image est très convenable, que ce soit à l’écran ou pour des tirages de taille moyenne. Les utilisateurs exigeants qui analysent l’image à la loupe remarqueront cependant que le bruit numérique et le grain de l’image produite par ce second capteur – et donc en mode portrait – sont plus forts et marqués que ce que l’on peut détecter sur le capteur principal. Logique : outre la moindre luminosité de l’optique du module caméra « à portrait », celui-ci dispose d’un capteur plus petit (1/3.6 pouce au lieu d’un 1/3 pouce).
Notez que tout ce travail est l’œuvre d’un processeur dédié au sein de l’iPhone et que celui-ci travaille sérieusement pour produire deux images (une normale et l’autre avec le bel effet bokeh) : on ne peut donc pas faire de rafale ou mitrailler un sujet, puisqu’il y a un temps de latence de 1 à 2 secondes entre deux images.
Pour le reste, l’iPhone 7 Plus reste un appareil convaincant, pourvu d’un autofocus rapide et efficace, qui détecte bien les visages dans le cadre – il en reconnaît même désormais plus qu’avant. Cela permettra d’obtenir des photos de groupe mieux exposées, et nettes de manière plus homogène.
Les vidéos, en HD ou 4K, sont stables et détaillées. L’interface utilisateur est toujours aussi efficace, même si on regrette, cette année encore, que le passage de la 4K à la HD impose de se rendre dans les réglages et ne puisse pas être activé depuis l’appareil photo.
En revanche, nos tests semblent indiquer qu’Apple a revu ses couleurs – ce que nous indiquaient d’ailleurs des représentants du géant américain lors de la présentation des nouveaux iPhone à San Francisco. Jusqu’à présent l’iPhone offrait des couleurs fidèles avec une palette reconnaissable entre toutes. Désormais, les couleurs paraissent un peu plus ternes et le relatif manque de piqué observé avec l’iPhone 6s Plus semble avoir été compensé de manière un peu outrancière par la correction logicielle.
La bonne nouvelle, c’est que les fichiers RAW, les négatifs numériques générés par l’iPhone, montrent des clichés de très belle qualité. Apple pourrait donc corriger tous les petits travers que nous avons trouvé à son appareil photo avec une mise à jour d’iOS. Tous les espoirs sont permis et l’iPhone 7 Plus pourrait donc, au fil de sa vie (re)devenir l’appareil photo qu’on attendait totalement.
Une absence remarquée
On ne peut finir le test de l’iPhone 7 Plus, sans parler de la disparition du port mini-jack (3,5 mm). Le fait qu’Apple fournisse un adaptateur Lightning vers mini-jack évite le problème majeur, qui aurait obligé les utilisateurs à changer de casque. S’il paraît assez fragile, son prix, moins de dix euros, ne devrait pas poser trop de problème au moment d’en acheter un nouveau. Mais il est évident qu’Apple pousse dans une double direction : les casques Lightning, de plus en plus nombreux – un casque Earpod Lightning est d’ailleurs fourni avec l’iPhone, et l’audio sans-fil.
Une fois encore, Apple n’est pas le premier à avoir sauté ce pas. Si c’est effectivement l’abandon d’un format auquel nous étions tous habitués par son omniprésence, cela a également le mérite d’ouvrir des portes. Celle d’un traitement du son de meilleure qualité, pour ceux qui le veulent, car la puce chargée du traitement audio est désormais côté casque – même s’il y a un petit DAC dans l’adaptateur vendu par défaut.
La fin du port jack peut être pleurée ou saluée, une chose est certaine sa seule contrainte est qu’il est impossible de recharger l’iPhone 7 Plus tout en écoutant de la musique de manière filaire, pour l’instant. Le reste du temps, l’utilisateur ne devrait pas se rendre compte de cette disparition.
Pour ceux qui ont le plus de peine à avaler cette pilule, il est toujours possible de se dire que les ingénieurs d’Apple ont pu rendre leur smartphone étanche (IP 67) grâce à cette disparition. Une petite consolation qui vous paraîtra sans doute valoir la peine quand vous vous retrouverez poussé dans une piscine, l’iPhone en main.
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