Les smartphones milieu de gamme autour des 500 euros ont souvent pour ambition d’afficher des caractéristiques « premium », pour un prix agressif. Le Xiaomi POCO F6 Pro ne fait pas exception à cette règle, en proposant notamment une puce haut de gamme de chez Qualcomm, un écran OLED 120 Hz, une charge très rapide et un design particulièrement soigné. Il est pourtant loin d’être parfait, comme nous allons le voir dans ce test.
Prix et date de sortie du POCO F6 Pro
Vendu au prix conseillé de 581,90 € à sa sortie, le Poco F6 Pro est déjà bradé à partir de 479,90 € sur le site de la marque au moment où nous écrivons ces lignes. Voici les trois configurations disponibles :
- 12 Go de RAM + 256 Go de stockage : 479,90 €
- 12 Go de RAM + 512 Go de stockage : 579,90 €
- 16 Go de RAM + 1 To de stockage : 599,90 €
Design : comme un air de haut de gamme
Poco a mis les petits plats dans les grands pour proposer un smartphone aux finitions « premium ». On retrouve un dos en verre avec une finition qui imite l’aspect du marbre. Le toucher est particulièrement doux et ne marque pas les traces de doigts, ce qui est toujours bon à prendre.
Le smartphone est relativement large par rapport à ses concurrents directs, ce qui ne plaira probablement pas aux petites mains. Son poids de 208 g en fait également un produit que l’on n’oublie pas dans la poche. Le bloc caméra est caractéristique des smartphones Poco : un rectangle qui occupe toute la largeur de l’appareil, sur lequel sont posés les modules. On en retrouve ici trois, accompagné d’un flash LED.
Le dos courbé vient épouser les tranches en aluminium et l’ensemble respire la solidité. Le téléphone est certifié IP54, lui offrant ainsi une protection à la poussière et aux éclaboussures. Le Poco F6 Pro n’est donc pas étanche, ce qui est une première concession pour pouvoir proposer d’autres caractéristiques haut de gamme à un prix serré.
Écran : une dalle très confortable
Comme le Poco F5 Pro avant lui, le Poco F6 Pro est équipé d’un écran AMOLED 120 Hz de 6,67 pouces, avec une définition de 3 200 x 1440 pixels (QHD), lui offrant une excellente résolution de 526 pixels par pouces. Elle est cependant à activer manuellement dans les paramètres d’affichage. Dans le cas contraire, le téléphone est configuré par défaut en Full HD+, pour optimiser l’autonomie de la batterie. La protection de la dalle est assurée par du Gorilla Glass 5.
Le smartphone supporte également le Dolby Vision et HDR10+, pour profiter de vos contenus vidéos compatibles dans les meilleures conditions. À 1234 cd/m2, la luminosité moyenne que nous avons mesurée est à l’avenant, avec un pic lumineux à peine plus élevé de 1260 cd/m2. Si cela reste très bon dans l’absolu et largement suffisant pour profiter de tous vos contenus confortablement, on reste cependant un cran en dessous de ce que propose le Pixel 8a et le Motorola Edge 50 Pro sur ce point.
En revanche, le Poco F6 Pro est le mobile qui offre la meilleure fidélité des couleurs de notre comparatif du jour, avec un delta E mesuré à seulement 1,75 avec le schéma de couleur « Original PRO » que l’on vous conseille de paramétrer. Terminons cette partie par une petite concession : la dalle est 120 Hz, mais pas LTPO, elle passe donc uniquement de 60 à 120 Hz, ce qui a aussi un impact sur l’autonomie. Il est évidemment possible de bloquer l’écran sur 60 Hz.
Performances : une « ancienne » puce toujours excellente
Poco a fait un choix malin pour assurer les performances de son F6 Pro : y intégrer une puce haut de gamme de l’année dernière, le Snapdragon 8 Gen 2 de 2023, que l’on retrouve notamment sur le Galaxy S23 ou le Xiaomi 13. Le SoC de Qualcomm est accompagné de 12 ou 16 Go de RAM en UFS 4.0 et de capacités de stockage qui vont de 256 Go à 1 To. La mémoire n’est en revanche pas extensible via microSD.
Comme vous pouvez le voir sur les différents benchmarks ci-dessus, le Poco F6 Pro tient la dragée haute à tous ses compétiteurs en matière de performances, prouvant le choix judicieux fait ici par la marque chinoise. Concrètement, il est en mesure de faire tourner tous les jeux Android à 60 images par secondes avec un niveau de graphisme élevé. Le téléphone a malheureusement tendance à chauffer sur les sessions de jeu prolongé, mais s’est montré capable de maintenant un bon niveau de performance sur Fortnite et Genshin Impact dans ces conditions.
Autonomie et charge : endurant et rapide
Le Poco F6 Pro embarque une batterie de 5000 mAh. C’est un peu moins que les 5 160 mAh du Poco F5 Pro, mais cela ne l’empêche pas d’offrir une autonomie à la hauteur des attentes pour cette catégorie de produit. Avec 20 h 07 d’autonomie mesurée par notre 01Lab, le F6 Pro fait mieux que le Motorola Edge 50 Pro et le Poco X6 Pro sur ce point. Le Pixel 8a garde une petite quinzaine de minutes d’avance.
Autonomie et charge : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
En revanche, le téléphone de Google ne peut tenir la comparaison quand il est question de la recharge rapide. Grâce à son chargeur 120W, fournit dans la boîte, le Poco F6 Pro se recharge complètement en seulement 31 minutes. C’est très appréciable lorsque vous voulez récupérer quelques précieux pourcentages de batterie rapidement avant de partir. En revanche, on regrette la disparition de la charge sans fil (30W) par rapport au Poco F5 Pro.
Interface : encore trop de publicités
Le smartphone tourne sous Android 14, avec la dernière version en date de l’interface de Xiaomi, HyperOS. La navigation est fluide et l’interface est hautement personnalisable. L’inspiration de l’OS mobile d’Apple est évidente, mais cela contribue à une esthétique agréable. N’attendez pas de fonctionnalités dopées à l’IA ici, nous restons sur du très classique, mais efficace. Quelques mots sur le lecteur d’empreinte situé sous l’écran : il est bien positionné et très réactif.
Xiaomi ne s’est cependant toujours pas débarrassé de ses démons, à savoir la présence envahissante de nombreuses applications installées par défaut : 18 applications Google, autant chez Xiaomi, auquel il faut ajouter 7 applications partenaires et 9 jeux préinstallés. Tout cela est sans compter sur les « suggestions » de jeux à télécharger qui se trouvent dans les dossiers. Une séance de ménage est donc toujours nécessaire lors de la première utilisation.
Avec la promesse de 3 ans de mises à jour Android et quatre ans de patch de sécurité, cela assure au Poco F6 Pro d’aller jusqu’à Android 17. Une politique de mise à jour correcte, qui souffre cependant de la comparaison avec celle de Google qui promet désormais 7 ans de mises à jour sur son Pixel 8a.
Audio : simple, mais efficace
Le Poco F6 Pro est équipé de haut-parleurs stéréo qui supporte le son Dolby Atmos. Les mediums et les aigus sont à l’avenant, mais les basses sont, comme souvent, en retrait. Point de prise mini jack 3,5 mm ici, mais une compatibilité avec le Bluetooth 5.3, l’aptX HD et du son Hi-Res sans fil.
Photo : son talon d’Achille
Le Poco F6 Pro est équipé de trois modules caméra à l’arrière, accompagné d’un flash LED, et d’un module à l’avant. Voici la configuration complète :
- Grand-angle de 50 Mpx, ouverture f/1.6, autofocus multidirectionnel, stabilisation optique (OIS) ;
- Ultra-grand-angle de 8 Mpx, ouverture f/2.2 ;
- Macro de 2 Mpx, ouverture f/2.4 ;
- Caméra selfie de 16 Mpx.
Grand-angle
Le Poco F6 Pro troque le module principal de 64 Mpx du F5 Pro pour un 50 Mpx avec un capteur plus grand. Le smartphone prend par défaut des clichés en 12,5 Mpx en utilisant le pixel-binning 4 en 1. En plein jour, l’exposition est bonne et la balance des blancs bien réglée.
Photo grand-angle. – © 01netLes détails sont au rendez-vous et les textures sont reproduites de manière naturelle. Les couleurs ont tendance à être saturées, un choix qui permet de proposer des photos qui viennent flatter l’œil, sans pour autant produire un rendu trop éloigné de ce que voient nos yeux.
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Ultra-grand-angle
L’ultra-grand-angle est généralement le parent pauvre de ce type de configuration. S’il fait clairement moins bien que le module principal, le capteur de 8 Mpx s’en sort honorablement sur les clichés en plein jour.
La continuité colorimétrique est assurée entre les deux capteurs, mais on perd en détail. Un défaut qui, sans surprise, s’accentue dans les angles. Sans impressionner, l’ultra-grand-angle assure donc l’essentiel sur les clichés diurnes.
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Zoom
Le Poco F6 Pro étant dépourvu de téléobjectif, le zoom est numérique. Nous avons été agréablement surpris par le zoom x2 qui permet d’obtenir une focale équivalente à 50 mm, se rapprochant ainsi de la vision humaine. Le niveau de détails reste suffisamment bon pour obtenir des photos parfaitement exploitables, à condition que la luminosité de la scène soit au rendez-vous.
Photo avec zoom numérique x2 à gauche et x10 à droite. – © 01net
La qualité se dégrade ensuite rapidement si vous cherchez à aller un peu plus loin. Nous avons testé le zoom x10, qui n’est clairement pas un exercice dans lequel l’appareil excelle, ce qui n’a rien de surprenant compte tenu de son prix et des choix opérés par Xiaomi.
Photo avec zoom numérique x2 à gauche et x10 à droite. – © 01net
Macro
Encore une fois, le troisième module caméra macro de 2 Mpx est avant tout là pour gonfler artificiellement le nombre de modules présents à l’arrière du téléphone. Il souffre des défauts que l’on retrouve encore et encore sur ce type de capteur : un niveau de détails limité et l’impossibilité de faire une mise au point trop rapprochée. Un comble.
Les constructeurs qui utilisent le module caméra ultra-grand-angle pour les photos en macro obtiennent des résultats bien plus convaincants, mais ils sont aussi généralement vendus plus cher.
Portraits et selfies
Les détails et la dynamique des selfies sont bons. Le mode portrait fait un aussi un bon travail pour détourer le sujet, à condition que l’arrière-plan soit suffisamment détaché. Faute d’être naturel, l’effet bokeh est agréable à l’œil.
Photo grand-angle sans mode portrait à gauche, avec à droite. – © 01net
Le mode portrait avec le capteur arrière est également esthétique. Nous avons cependant constaté quelques ratés sur le détourage, comme sur les oreilles de cette peluche, légèrement en retrait par rapport à la tête, et que le smartphone peine à définir.
On constate des petits ratés de détourage sur sujet en profondeur. – © 01net
Nuit
Pour ce qui est des clichés nocturnes, nous n’y sommes pas allés de main morte. En effet, notre scène de test ne présentait aucune lumière artificielle, uniquement la faible luminosité du ciel matinal. Sans activer le mode nuit, ni le grand-angle ni l’ultra grand-angle n’arrivent à restituer le moindre détail.
Photo grand-angle sans mode nuit à gauche, avec à droite. – © 01net
Une fois le mode nuit activé, c’est littéralement « le jour et la nuit », mais uniquement pour le module principal (grand-angle). En effet, on passe de la nuit noire à une scène correctement éclairée avec un niveau de détails minimum. Le module ultra-grand-angle reste quant à lui complètement aveugle, avec ou sans mode nuit.
Photo ultra-grand-angle sans mode nuit à gauche, avec à droite. – © 01net
Évidemment, vous obtiendrez de bien meilleurs résultats si vous prenez des clichés nocturnes en ville avec des lumières artificielles réparties un peu partout sur la scène, mais n’en attendez pas non plus trop du Poco F6 Pro sur ce point.
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