PocketBook Pro 603 : la promesse
PocketBook semble bien décidé à en découdre avec ses principaux concurrents pour s’imposer sur le marché des liseuses. Ces derniers mois, le fabricant ukrainien a lancé une gamme de six produits qui prend le relais de son reader de 5 pouces (360°), datant un peu mais toujours séduisant (format mini et protège-écran original). Les Pro 603 et 903, qui différent essentiellement par la taille de leur écran, constituent la dernière génération de liseuses de Pocketbook. Que valent-elles et ont-elles une chance face aux poids lourds, qu’il s’agisse de Sony, d’Amazon ou de Bookeen ? Nous avons testé ces deux nouveaux produits pour nous forger une opinion.
PocketBook Pro 603 : la réalité
Moins atypique que son aînée (Pro 903), la liseuse Pro 603 affiche une diagonale standard de 6 pouces (15,24 cm de diagonale), identique en taille du Sony Reader Touch Edition PRS-650 ou de l’Amazone Kindle. En ajoutant les bordures toujours un peu larges, parce qu’elles intègrent les boutons de navigation, la Pro 603 offre grosso modo le format d’un livre de poche en beaucoup plus fin : à peine plus de 1 cm d’épaisseur.
Avec son cadre gris aluminium plastique, à l’avant, et métallique, à l’arrière, la Pro 603 pèse 280 grammes, soit 55 g de plus que celle de Sony, ce qui n’est pas négligeable. L’utilisateur appréciera toutefois la richesse des boutons de navigation, ainsi que leur ergonomie, satisfaisante : de larges touches pour tourner les pages, un accès direct au menu général et au sommaire du livre consulté, ainsi qu’un pad de validation et de navigation multidirectionnel dans la page. Et ce, en renfort de l’écran tactile.
Excellente lisibilité, mais tactile contraignant
Les Pro 603 et Pro 903 se distinguent par leur équipement très complet, particulièrement par leur écran tactile et leur connectivité Wi-Fi/3G. Pour l’écran, Pocketbook a opté pour une dalle à résonance électromagnétique (EMR) qui requiert l’usage d’un stylet spécial. L’écran se montre réactif et la saisie est précise. Toutefois, cela ne permet pas de feuilleter d’un glissement de doigt un livre. Pire, si on perd le stylet, il devient impossible d’utiliser l’interface.
L’accès aux fonctions principales est possible grâce aux boutons, mais le clavier virtuel (utile pour les annotations, la saisie d’une URL ou de la clé pour accéder au Wi-Fi) devient totalement inutilisable. Mieux vaut en être conscient et penser à toujours ranger le stylet dans l’emplacement prévu, sur le côté droit de l’appareil. La qualité d’affichage de l’écran, qui s’appuie sur la technologie la plus classique d’encre électronique (e-Ink), ne pâtit absolument pas de l’interface tactile. Les textes sont parfaitement nets et le contraste excellent, grâce au fond d’écran clair.
Du Wi-Fi et de la 3G pas simples à paramétrer
Compatibles Bluetooth, les Pro 603 et Pro 903 peuvent être reliées sans fil à un casque audio Bluetooth pour écouter des fichiers MP3, stockés dans les 2 Go de mémoire ou sur une carte micro-SD. Mieux, il est possible de télécharger des ouvrages, gratuits ou payants, directement depuis les liseuses, grâce à la connectique Wi-Fi et 3G. Utile en vacances ou quand on n’a pas d’ordinateur connecté à Internet sous la main.
Le paramétrage des connexions s’avère fastidieux. Pour accéder à la 3G, il faudra utiliser la carte SIM de son téléphone, démonter au tournevis (fourni) la batterie pour glisser dessous sa SIM, puis paramétrer manuellement le point d’accès de son opérateur. Et la lenteur de l’appareil à se connecter et à naviguer sur le Web deviendra très vite irritante. Les Pro n’offrent clairement pas le confort d’une tablette Internet pour la navigation. Le Wi-Fi et la 3G sont là en dépannage, pour se procurer de la lecture au lecteur en panne sèche. Seul problème, cet équipement a un coût !
Des fonctions annexes peu utiles
En plus de cette surenchère technologique, les deux liseuses embarquent de nombreuses applications. Musique, jeu, photo, calendrier : ces applications, pas toujours simples d’emploi voire peu utiles, viennent parasiter la mission première des readers : la lecture. Relevons tout de même la présence de dictionnaires – pas forcément ceux qu’on voudrait (absence de dictionnaire français) ! – et du Text-to-Speech (fonction de lecture du texte en voix de synthèse) assez performante si l’on fait abstraction du ton monocorde.
Au niveau des formats, les principaux standards européens sont pris en charge (Epub, PDF…), DRM incluses. L’autonomie, quant à elle, se révèle très correcte en lecture (plusieurs jours), beaucoup moins lorsque l’on abuse des modes sans fil (Wi-Fi ou 3G). Précisons enfin, qu’il faut près de 30 secondes aux liseuses pour se mettre en route, ce qui s’avère parfois un peu pénible même s’il est possible d’afficher la dernière page lue pendant ce laps de temps.
Bonne qualité d’affichage, autonomie satisfaisante, prise en charge des principaux formats : les liseuses de Pocketbook ne manquent pas d’atouts, mais le trop plein de fonctions et de technologies leur font souvent perdre de vue le principal : la simplicité et le confort d’utilisation. D’autant que les prix s’en ressentent fortement : 279 euros pour la Pro 603 (soit 30 euros de plus que les dernières Sony, déjà relativement coûteuses) et 419 euros pour la Pro 903, inaccessible au grand public !
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