Deuxième carte graphique de la génération Blackwell de NVIDIA à être commercialisée, la GeForce RTX 5080 cible le marché du jeu en 4K Ultra HD en offrant une alternative plus abordable que la RTX 5090, lancée il y a peu. Basée sur un tout nouveau chipset graphique GB203 accompagné par 16 Go de mémoire GDDR7, elle se présente comme une remplaçante intéressante aux RTX 4080 et 4080 Super permettant de profiter des dernières technologies graphiques.
Son positionnement tarifaire vise à séduire un public de joueurs avec un budget conséquent, mais tout de même inférieur à celui nécessaire pour acquérir une RTX 5090. Le modèle Founders Edition de référence est ainsi affiché à un prix public conseillé de 1179 euros, et c’est aussi à ce tarif que PNY propose officiellement le modèle qui nous intéresse ici. Attention toutefois, il est fort possible que les prix réels soient un peu plus élevés pendant quelques temps, voire que la disponibilité des différentes cartes soit… assez aléatoire.
Alléchante sur le papier côté performances et caractéristiques, et accompagnée de nouveautés logicielles a priori plutôt intéressantes, faut-il pour autant craquer pour cette GeForce RTX 5080 ?
GeForce RTX 5080 : l’architecture Blackwell
Au cœur de cette GeForce RTX 5080, on trouve un chipset GB203 adoptant la nouvelle architecture Blackwell de NVIDIA. Physiquement plus petit que le GB202 de la GeForce RTX 5090, il en reprend tout de même toutes les nouveautés et améliorations, tant matérielles que logicielles. Gravé par TSMC en utilisant son procédé 4N, le même que celui utilisé pour fabriquer les chipsets graphiques de la génération précédente, ce GB203 affiche une taille physique de 378mm² pour 45,6 milliards de transistors, des valeurs similaires à l’AD103 qui fait tourner la RTX 4080.
Le GPU de la RTX 5080 regroupe 84 multiprocesseurs de flux (SM), organisés en 7 GPC (Graphics Processing Clusters), tous fonctionnels dans le cas présent. Cela se traduit par un total de 10752 cœurs CUDA, contre 10240 pour la RTX 4080 Super. On trouve également 336 cœurs Tensor de 5ème génération, 84 cœurs RT de 4ème génération, 336 unités de texture (TMU) et 112 ROP (Render Output Unit). La taille du cache L2 partagé reste inchangée par rapport à la génération précédente, à 64 Mo. La RTX 5080 bénéficie en revanche d’une mise à niveau significative de la bande passante mémoire. Bien que la largeur du bus reste à 256 bits, elle utilise une mémoire GDDR7 plus rapide (30 Gbps), atteignant ainsi une bande passante totale de 960 Go/s.
En plus des unités dédiées au rendu 3D et à l’IA, la RTX 5080 embarque deux moteurs d’encodage NVENC de neuvième génération et deux moteurs de décodage NVDEC de sixième génération. Indépendantes, ces unités prennent en charge les formats vidéo 4:2:2, AV1 UHQ et MV-HEVC (pour les flux vidéo 3D et la VR). Dotée d’une interface PCI-Express 5.0 x16, la carte propose des sorties vidéo DisplayPort 2.1b avec UHBR20 et HDMI 2.1 permettant d’atteindre des définitions et des taux de rafraichissement très élevés : 480 Hz en 4K, et jusqu’à 120 Hz en 8K (avec compression DSC). L’ensemble profite enfin d’une limite de puissance de 360 watts, plus élevée que les 320 watts atteignables par la RTX 4080 Super.
DLSS 4 et génération d’images multiples : les nouveautés logicielles
NVIDIA introduit plusieurs nouveautés logicielles avec sa génération Blackwell, notamment le DLSS 4 et la Multi Frame Generation. De manière générale, ces technologies s’appuient sur l’intelligence artificielle pour améliorer la qualité d’image et les performances en jeu.
Plus précisément le DLSS 4 utilise par défaut un modèle d’IA basé sur des transformateurs au lieu des réseaux neuronaux convolutifs (CNN) employés jusqu’à présent ; de quoi obtenir une meilleure qualité d’image à tous les niveaux de performance. NVIDIA ajoute au passage que ce nouveau modèle d’IA est compatible avec les séries RTX 40, 30 et 20 précédentes, ce qui laisse entrevoir de possibles gains de qualité pour les anciennes générations de cartes graphiques.
La Multi Frame Generation est en revanche – pour le moment – une exclusivité de la série RTX 50. L’IA permet ici de générer jusqu’à trois trames consécutives (contre une seule avec la Frame Generation classique) après une image rendue traditionnellement, ce qui permet d’augmenter considérablement le nombre d’images par seconde, sans impact significatif sur la latence grâce à l’utilisation conjointe de NVIDIA Reflex (et prochainement Reflex 2), une autre technologie du constructeur.
L’architecture Blackwell est par ailleurs conçue pour supporter le rendu neuronal, où l’IA générative joue un rôle direct dans le processus de rendu, et plus seulement dans des fonctionnalités précises comme le DLSS Super Resolution : en standardisant cette approche dans l’API DirectX 12, NVIDIA permet alors aux applications 3D d’accéder directement aux cœurs Tensor. Enfin, le nouveau planificateur matériel (ou AI Management Processor) permet d’exécuter en parallèle les charges de travail d’IA générative et de rendu graphique 3D, optimisant l’utilisation des ressources matérielles disponibles.
La RTX 5080 OC de PNY en détail
La version overclockée d’usine de PNY s’écarte assez sensiblement du design du modèle Founders Edition, particulièrement du côté du système de refroidissement. Le constructeur a en effet choisi de reprendre une conception éprouvée sur les générations précédentes, avec un gros ventirad doté de trois ventilateurs, celui du milieu fonctionnant en sens rétrograde. On appréciera d’ailleurs au passage son fonctionnement semi-fanless : les ventilateurs ne se mettront en marche qu’à partir de 50% de charge.
Version “OC” oblige, le chipset graphique de cette carte profite de quelques Mégahertz supplémentaires en Boost : on passe ainsi officiellement de 2617 MHz à 2780 MHz. Le constructeur a en revanche repris à la lettre la limite de consommation de 360W du modèle de référence, limitant en pratique l’intérêt de cet overclocking d’usine.
Avec ses dimensions de 32,9 x 13,8 x 7 cm, la PNY RTX 5080 OC est un peu plus imposante que le modèle Founders Edition et occupera trois slots complets. Attention donc à bien vérifier que vous disposez de l’espace nécessaire dans votre boîtier.
On retrouve bien entendu le connecteur d’alimentation 12VHPWR à 12+4 broches déjà présent sur les RTX de générations précédentes, et le constructeur livre avec sa carte un adaptateur triple permettant de continuer à utiliser sa “vieille” alimentation si celle-ci est dépourvue de prise adaptée.
PNY GeForce RTX 5080 OC : quelles performances en jeu ?
Pour tester cette GeForce RTX 5080 OC de chez PNY, nous avons utilisé une configuration adaptée au marché gaming, suffisamment puissante pour laisser la carte graphique exprimer tout son potentiel. On y retrouve un processeur AMD Ryzen 9 7950X, une carte mère Asus ROG Strix X670E-F Gaming WiFi, 32 Go de mémoire DDR5-5200 de chez Kingston en CL16, une alimentation BeQuiet! Pure Power 11 FM de 1000W, un système de refroidissement BeQuiet! Pure Loop 2 FX 240 et un SDD Samsung 990 Pro de 4 To, le tout installé dans un boîtier BeQuiet! Pure Base 500. Les mesures ont été réalisées boîtier fermé afin d’obtenir des valeurs similaires à celles qu’obtiendrait n’importe quel joueur chez lui.
Le panel de jeux utilisé pour mesurer les performances de cette RTX 5080 OC regroupe des titres plus ou moins récents et exigeants, basés sur des moteurs 3D variés : Cyberpunk 2077 (REDengine 4), Black Myth: Wukong (UE5), Hogwarts Legacy (UE4), Forza Motorsport (ForzaTech), Marvel Rivals (UE5), Shadow of the Tomb Raider (Foundation) et The Riftbreaker (Schmetterling). Les mesures ont été réalisées sous Windows 11 24H2 en Full HD, QHD et 4K UHD avec différents réglages graphiques, mais étant donné la puissance du GPU du jour, seules les mesures en 4K UHD (avec et sans raytracing, selon le cas) sont réellement pertinentes.
Performances en jeu
En rendu 3D classique, les performances de la GeForce RTX 5080 se situent globalement au-dessus de la RTX 4080 Super, mais fort logiquement en deçà de la RTX 5090. Le gain de performances par rapport à la génération précédente, de l’ordre de 5% à 20% selon les jeux, est tout de même moins marqué que celui de la RTX 5090 par rapport à la RTX 4090. La différence est en revanche bien plus sensible entre la RTX 5080 et une carte plus ancienne comme la RTX 3080 : en moyenne, on peut s’attendre à un gain de performance de l’ordre de 70% (sans utilisation de la génération de trame).
Face à une Radeon RX 7900 XTX, c’est à dire ce qu’AMD propose actuellement de mieux sur le marché (en attendant l’arrivée prochaine des Radeon 9070 et 9070 XT), le constat est clair : la GeForce RTX 5080 overclockée de PNY se place tout le temps en tête en 4K, parfois de manière sensible. Dans tous les cas, cette nouvelle RTX 5080 démontre sa capacité à gérer des scènes complexes avec un nombre d’images par seconde stable.
Le DLSS et la Multi Frame Generation bien utiles en raytracing
L’activation du ray-tracing dans les jeux impacte bien entendu le nombre moyen d’images par seconde, mais la RTX 5080 parvient tout de même généralement à conserver un framerate correct, même dans des définitions élevées ; c’est toutefois dans ce contexte que des technologies comme le DLSS 4 et le MFG prennent tout leur sens, en permettant d’améliorer drastiquement les performances tout en conservant une bonne qualité d’image.
Cyberpunk 2077
Hogwarts Legacy
Marvel Rivals
Black Myth: Wukong
La RTX 5080 profite tout particulièrement de l’architecture Blackwell et de ses 84 cœurs RT pour gérer les calculs complexes de raytracing tels que les effets d’éclairage et de réflexion avancés dans les jeux. Dans ce domaine, la RTX 5080 fait mieux que toutes les Radeon concurrentes actuellement sur le marché, Radeon RX 7900 XTX comprise, et vient en pratique se placer une fois encore entre la RTX 4080 Super et la RTX 5090. Celle-ci offre toutefois des résultats considérablement supérieurs, en contrepartie d’une ponction bien plus élevée dans le portefeuille…
Enfin la Frame Generation et encore plus la toute nouvelle Multi Frame Generation offrent une hausse du framerate tout simplement impressionnante, et c’est peut-être là l’un des principaux atouts cette GeForce RTX 5080.
Des nuisances sonores raisonnables à pleine puissance
Quoi de mieux, enfin, qu’un petit coup de Furmark pour stresser un peu cette GeForce RTX 5080 OC et voir son comportement en pleine charge ? Après une trentaine de minutes de fonctionnement, la température du GPU est stabilisée à 70°C – une température raisonnable, sachant que les mesures sont réalisées boîtier fermé – avec des ventilateurs tournant à un peu plus de 1600 tours par minute.
La fréquence du chipset graphique se situe alors aux environs des 2300 MHz, ce qui correspond à la fréquence de base annoncée par PNY. Rappelons qu’il s’agit d’un test de charge ultime destiné à pousser la carte graphique dans ses retranchement : force est de constater qu’elle s’en sort donc très bien puisqu’en plus d’être parfaitement stable malgré les 360 watts consommés, elle se montre aussi très silencieuse. Le Tiercé gagnant, en quelque sorte.
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