On change (presque) tout et on recommence. Après un lancement loupé l’année dernière, Google a décidé de corriger le premier jet de sa Pixel Watch. Trop limitée, aussi bien en matière de fonctionnalités que de performances, la montre connectée de Mountain View vient de subir une mise à jour salutaire.
Ce n’est pas du côté du design que les modifications sont visibles. Et on a envie de dire tant mieux tant celui-ci est agréable. Cette montre ronde est jolie, compacte et discrète. Le seul reproche qu’on pourrait lui adresser est ce contour d’écran trop épais qui lui donne malheureusement un coup de vieux par rapport à la concurrence. Question matériaux, Google a troqué l’acier de la première pour de l’aluminium recyclé. De quoi lui faire perdre 5 grammes sur la balance (de 36 à 31 g), pas de quoi s’en rendre compte une fois accrochée à son poignet.
Une puce qui réanime le cœur de la Pixel Watch
Pour comprendre ce qui a changé, il faut se tourner vers les entrailles de l’appareil. Exit la vieillotte puce Samsung Exynos 9110, conçue en 2018 et gravée en 10 nm. Elle était la principale responsable de la mauvaise expérience de la première version de la montre sortie en 2022. On regrettait alors sa réactivité trop poussive et sa consommation énergétique réduisant son autonomie à peau de chagrin. Dans certaines conditions, on arrivait en effet tout juste à tenir la journée. Pas jouable pour ce type d’appareil.
Avec sa nouvelle batterie à peine plus puissante (306 mAh contre 294), la Pixel Watch 2 améliore significativement son autonomie (environ une journée et demie). Cela grâce à l’adoption de la puce Qualcomm Snapdragon Wear 5100 conçue avec une finesse de gravure de 4 nm, digne d’un produit de 2023. En résulte également une réactivité enfin à la hauteur de ce genre d’appareil qui se consulte le plus souvent à la volée et sur lequel on ne s’attarde généralement que quelques secondes.
L’écran toujours bien lisible…
Cette impression de fluidité est bien aidée par une molette à retour haptique très agréable à utiliser pour commander une interface dotée d’un effet d’inertie. Une courte, mais forte impulsion de rotation sur la couronne fait par exemple défiler d’un coup et en toute fluidité la liste des applications jusqu’en bas. L’écran Amoled est lisible en presque toutes circonstances grâce à sa luminosité de 1000 nits, une caractéristique inchangée par rapport à la première génération. Une performance quelque peu en retrait par rapport aux nouvelles Apple Watch Séries 9 dont la luminosité a été doublée à 2000 nits. On peut donc dans quelques rares cas (par exemple en plein soleil à 14 h au mois de juillet) avoir du mal à lire l’écran. Rien d’handicapant toutefois.
Livré avec un bracelet sport en fluoroélastomère en taille S et L, la Pixel Watch 2 peut être habillée par d’autres modèles en options, commercialisés entre 59 et 209 euros selon leur style et matériau utilisé. Au dos de la montre, le système de recharge évolue. Dépourvu d’un système par induction, le connecteur bénéficie maintenant d’un détrompeur magnétique qui évite de mal positionner les quatre minuscules bornes. De quoi éviter les mauvaises manipulations de connexion et s’apercevoir lorsqu’on récupère sa montre que celle-ci ne s’est pas chargée. Le procédé reste toutefois moins pratique qu’un système à induction, plus intuitif.
…Mais un peu trop petit
La connexion à un smartphone Android (la Pixel Watch 2 n’est pas compatible avec iOS, tout comme ne l’est pas l’Apple Watch avec Android) se fait grâce à l’application Google Pixel Watch. C’est par son biais qu’on pourra régler l’intégralité des paramètres, bien plus facilement qu’en passant par l’interface de la montre. Cadrans, notifications, applications, contacts d’urgences, réseau mobile pour les versions cellulaires (449 euros, 50 euros plus cher que le modèle uniquement Wi-Fi) : tout est là.
C’est également au sein de l’application qu’on pourra gérer le système de « Cartes ». Ces sortes de widgets sont un accès rapide à une information ou une application et s’affichent en faisant défiler son doigt sur l’écran de la montre vers la gauche ou la droite. Si on glisse le doigt depuis le haut du cadran, on accède aux paramètres rapides (sonnerie, mode avion, batterie, etc.) ; depuis le bas du cadran, ce sont les notifications qui apparaissent à l’écran. Notons au passage que l’écran rond de 1,2 pouce (440 x 450) demeure toujours trop petit pour lire des messages longs ou des e-mails. C’est là qu’on aimerait que la montre soit disponible à une taille au-dessus ou que ses bords soient plus fins.
Le bouton Google Assistant bien planqué
Un appui sur la couronne affiche l’intégralité des applications installées sur la montre sous forme de liste. En faisant la même chose sur le bouton situé juste au-dessus de la couronne, l’interface montre uniquement les dernières applications ouvertes. Enfin, un appui long sur ce même bouton déclenche Google Assistant. On remarque au passage qu’il est très mal situé, légèrement en dessous de la tranche, ce qui le rend difficilement accessible. Les personnes aux bras poilus seront ravies de les tirer à chaque fois qu’ils activeront ce bouton. On réfléchit deux fois avant de l’utiliser, dommage pour une fonctionnalité aussi pratique qu’un assistant vocal. On préférera donc l’interpeller avec un « hey Google », mais encore faut-il avoir relevé le poignet pour que la détection soit active, contrairement au bouton utilisable dans toutes les positions.
Mais la Pixel Watch 2 se positionne aussi comme une montre de sport et de santé, notamment grâce à la multiplication des capteurs à l’arrière. Il est désormais possible de réaliser un électrocardiogramme complet en posant son doigt sur la couronne pendant 30 secondes. Elle sait aussi détecter les chutes pour prévenir les secours et ses contacts d’urgence, mais aussi les moments de stress. Dans ce cas, une notification est affichée vous aidant à respirer lentement pour retrouver son calme.
Deux applications indispensables pour un usage sportif
C’est certainement l’intégration de Fitbit (propriété de Google depuis 2020) qui séduira le plus les sportifs. La Pixel Watch 2 peut être reliée à un compte Fitbit pour servir de collecteur de données, comme les bracelets et montres de la marque. Nous l’avons utilisée durant notre test sur plusieurs sessions de course à pied, les résultats ont été satisfaisants, même si on a remarqué une légère différence par rapport à ceux d’une Apple Watch, généralement réputée pour sa précision.
Malheureusement, c’est l’articulation entre Fitbit et l’application Google Pixel Watch qui rend l’expérience rugueuse. Au lieu d’intégrer les fonctionnalités sportives au sein de l’appli de Google, il faut jongler entre les deux. Même chose sur la montre où les exercices seront lancés non par le biais de son interface native, mais en allant dans l’application embarquée de Fitbit. C’est certainement le principal défaut de la montre à l’usage, puisqu’en plus de deux applications au lieu d’une, il nécessite aussi deux comptes utilisateur différents qui doivent se synchroniser. On a connu plus fluide et l’ensemble donne au final une sensation de bricolage.
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