Il y a deux ans, Philips dévoilait le premier Screeneo, un concept de vidéoprojecteur tout-en-un qui présentait la particularité d’afficher une image immense avec un minimum de recul. Mais malgré ce système d’image rétroprojetée (appelé focale ultracourte), vraiment génial pour les petits espaces, on regrettait que la définition de l’image ne soit que du 720p et que le système d’éclairage LED manque de puissance. Le Screeneo V2 intègre désormais une plateforme DLP Full HD, couplée à un système d’éclairage un peu plus puissant. Ce dernier est composé d’une lampe ultra haute performance (UHP) dont la durée de vie serait de 10 000 heures.
Une image immense qui fait oublier certains défauts
Ce qui saute aux yeux dès l’installation du Philips Screeneo 2.0, c’est l’immense taille d’image projetée pour un recul quasi ridicule. En l’occurrence, nous avons mesuré 2,4 de diagonale (ou 2,1m de base) à seulement 50 centimètres de notre support de projection.
C’est assez classique pour ce genre d’appareil qui utilise un jeu de miroir pour projeter l’image, mais cela reste impressionnant. Et c’est sans doute la seule raison pour laquelle on serait prêt aujourd’hui à dépenser 1600 euros dans ce type de vidéoprojecteur. Car pour le reste, les performances du Screeneo 2.0 restent en retrait face à des modèles traditionnels (DLP à lampe, par exemple) moitié moins couteux, tels que le Viewsonic Pro7827HD.
En attendant, cette immense image nous fait presque oublier que le système d’éclairage UHP intégré par Philips ne fait pas de miracle. Nos deux sondes de mesures ne passent d’ailleurs pas à côté, puisqu’elle relève seulement 68 cd/m² et 260 lux en mode cinéma. C’est peu. Pour autant, à l’oeil nu, ce Screeneo fait illusion lorsque l’on regarde des films dans une pièce totalement plongée dans le noir. On remercie pour cela le fort taux de contraste de cette plateforme DLP qui apporte un joli dynamisme à l’image. Là, notre sonde mesure 2277:1 en mode cinéma, une mesure assez rare sur les vidéoprojecteurs plus traditionnels.
S’il est assez difficile de vous le montrer dans notre article au travers de photos, on peut vous assurer que le piqué Full HD est ici bien meilleur que celui du Screeneo de précédente génération. Évidemment, c’était la promesse… et elle est tenue.
Précisons que pour obtenir une image projetée correcte il faudra que le support le soit lui aussi. En effet, si la projection est réalisée sur une toile et que celle-ci gondole ne serait-ce qu’un peu, l’image sera très déformée. En fait, ce type d’appareil à “rétroprojection” fonctionne surtout bien avec un mur blanc.
Un son amélioré pour un modèle silencieux
Cette V2 fait également mieux du côté de l’audio. Le système 2.1 de 27 Watts RMS produit son petit effet, lors des projections réalisées en situation de mobilité, comme à la maison. Dans ce dernier cas, la connection à un système Hi-Fi à plusieurs voies reste préférable, mais, faute de mieux, les enceintes intégrées (qui expliquent d’ailleurs le grand format, très en hauteur, de ce Screeneo) sont étonnantes. Puissantes, on l’a déjà dit, mais configurables aussi par les menus du vidéoprojecteur.
Philips a prévu de multiples égaliseurs préréglés ainsi qu’une sorte d’émulation de la spatialisation du son qui se révèle assez efficace. Dans ce mode, l’égalisation pousse les réglages vers un son un peu plus clair et ajoute une sorte de réverbération discrète qui donne de l’ampleur au son. Ce ne sera pas adapté à tous les genres de films, mais dans la plupart des cas, c’est efficace.
Dernier point positif qui ressort de nos tests : ce Screeneo est très discret. Nous avons mesuré seulement 35,4 dB en fonctionnement. En d’autres termes, sa ventilation est quasi inaudible lors d’une séance de projection.
Quelques déceptions aussi
Quelques points nous ont déçus sur ce vidéoprojecteur. Philips ne propose plus l’interface basée sur une surcouche d’Android qui permettait d’accéder à des services en ligne tels que YouTube. En fait, ce vidéoprojecteur n’intègre même plus de connectivité réseau : plus de Wi-Fi et plus de port Ethernet non plus. C’est vraiment dommage ! Et quand bien même l’appareil dispose d’un port USB pour lire, depuis une clé ou un disque, les formats de fichiers multimédias les plus répandus, et d’une connexion Bluetooth pour écouter de la musique sans allumer le vidéoprojecteur… à 1600 euros, la pilule a du mal à passer.
Dommage aussi – et c’est notre seconde critique – Philips ne soigne, selon nous, pas assez l’ergonomie de sa télécommande. Le constructeur propose pourtant de superbes modèles rétroéclairés avec ses vidéoprojecteurs plus haut de gamme. Avec celle de la Screeneo, on sent que Philips n’a pas fait trop d’efforts.
Enfin, nous aurions apprécié que Philips soigne l’ergonomie de ses menus qui, s’ils sont fonctionnels, ne sont pas très avenants
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