Philips Fidelio X2 : la promesse
Quand on parle de musique en haute qualité, les mots “DAC”, “ampli” et “source audio haute définition” reviennent comme des mantras dans la bouche des audiophiles acharnés. Une bien belle passion que celle du beau son, nous en convenons, mais outre le caractère très subjectif de la perception auditive, l’audiophilie a deux limites : le temps à consacrer pour maîtriser le sujet et l’argent nécessaire à l’achat de tout cet équipement haut de gamme. Entre le casque fashion type “Beats-machin-truc” qui ne connaît que les basses et l’installation à 10 000 euros du maniaque de la restitution sonore, Philips a choisi une troisième voie avec la gamme Fidelio et son nouveau porte-étendard le X2. Ce casque circum-aural succède au Fidelio X1, premier de la lignée, un modèle qui nous avait enchantés. La relève est-elle à la hauteur ?
Philips Fidelio X2 : la réalité
Commençons par la finition du produit : excellente. Limitant l’usage du plastique là où cela est strictement nécessaire, Philips met en avant le métal, le similicuir et le velours du revêtement des coussinets. Contrairement à l’immense majorité des casques, on a aussi l’impression d’en avoir pour son argent au toucher, ce qui n’est pas rien. Le design évolue peu par rapport au X1, le marron du tour de tête cède sa place à du noir mat, le câble est désormais au format Jack 3,5 mm des deux côtés et les coussinets sont enfin remplaçables. Le même en mieux en somme.
La force de l’équilibre
Qu’ont en commun un gros Beats et un Beyerdynamic DT880 ? Ce sont des casques extrêmes : le premier surjoue chaque piste audio en gonflant les basses et annihile le reste, le second est un modèle de justesse qui perçoit jusqu’au moindre coup de triangle dans un orchestre symphonique mais qui ignore tout du punch et de la chaleur. Le X2 est un compromis entre les deux, on pourrait même dire “le juste milieu”. D’un côté le son est défini, très spatialisé (c’est un casque ouvert) et permet de bien discerner les instruments ; de l’autre, il offre un son légèrement flatteur, enrobe les basses et ajoute un peu de chaleur là où cela est nécessaire. Sur ce plan, le X2 est devenu un poil plus audiophile que le X1, avec un rendu un soupçon plus froid, mais toujours aussi bon. Tellement bon que le Fidelio X2 est devenu notre casque favori et succède ainsi …au X1. Hourra au labo Woox qui l’a développé.
Bon partout
Cet équilibre permet au X2 de gérer tous les styles musicaux – tout le monde n’a pas les moyens ou l’envie d’acheter un casque pour le classique, un autre pour le rock, etc. Aussi à l’aise sur un morceau de Shakira que sur du Gojira (oui, nos goûts sont éclectiques…), le X2 est à l’aise partout à défaut d’être le king dans tel ou tel type musical. Là encore, Philips a trouvé la voie du juste milieu chère à Buddha. Plus facile à théoriser qu’à mettre en pratique.
Pas besoin d’ampli/DAC
Les maniaques des casques à forte impédance regretteront que ce Fidelio se limite à 35 ohm – le Beyerdynamic DT880 existe en versions 32 ohm, 250 ohm et 600 ohm. Plus l’impédance d’un casque est élevée, plus il aura besoin de puissance d’amplification pour restituer le son. Un défaut contrebalancé par la qualité de la restitution sonore : en gros, plus ça monte haut, plus le son est défini, clair et juste.
Les 32 ohms du X2 sont donc une faiblesse pour les audiophiles équipés d’un gros ampli, mais c’est aussi une grande force : le X2 convient à presque toutes les sources audio, que ce soit une tablette, un smartphone, un baladeur dédié ou un simple ordinateur. Il est clair qu’un bon petit duo DAC + ampli améliore la qualité audio – nous avons testé le X2 avec un HTC One M8, un iPad Mini Retina première génération, un PC portable et un petit DAC à 40 € sur base de Sabre ES9023 96KHz/24bit – mais pas de manière flagrante. Philips a été pragmatique en réalisant un casque pour tous, prêt à l’emploi.
« Tu entends chéri(e) ? »
Le Fidelio X2 fait partie de cette espèce de casques appelés “ouverts”. Contrairement aux casques fermés, qui limitent la sortie des ondes sonores (parfait pour baigner dans le boum boum des basses), les casques ouverts laissent passer l’air – et une partie du son – afin d’élargir le spectre de leur restitution. Un casque ouvert est donc généralement meilleur en termes de qualité et de richesse sonore au prix de la tranquillité de votre moitié(e). Oubliez de suite le X2 si votre objectif est d’écouter votre musique pendant que Mme/Monsieur regarde la TV : vous allez ramasser un coup de coussin dans la minute qui suit le solo de batterie. Et laissez tomber l’utilisation dans le train/tram/métro/bus/avion/bateau, vous risquez de mourir écrabouillé/battu/étouffé/mordu… Le X2 est un casque pour la maison ou le bureau (mais attention aux collègues).
Confortable et sans chichis
Vous ne réglez pas le X2, le X2 se règle à vous : son système de membrane supérieure qui glisse sur un arceau intermédiaire ajuste automatiquement sa hauteur par rapport à la largeur de votre tête. Les systèmes “une taille pour tous” ne sont pas tout le temps la panacée, mais Philips/Woox ont réussi à trouver le bon équilibre entre confort et pression. On peut passer de longues heures d’écoute sans avoir mal autour des oreilles – à moins d’être atteint d’hydrocéphalie bien sûr.
Quant à l’équipement périphérique, il est nul : pas de contrôle du volume, pas de microphone, pas de système de prise d’appel, pas de passage de piste audio, rien, niet, nada. Le Fidelio X2 est un casque audio. Point barre.
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