Philips Fidelio NC1 : la promesse
Le Fidelio NC1 est le dernier-né de la ligne de casques haut de gamme de Philips. Annoncé lors du dernier IFA de Berlin, il propose de conjuguer compacité, fiabilité et qualité de son. Mais alors, pourquoi est-il vendu si cher (250 euros) ? Tout simplement parce que c’est le premier de la bande Fidelio à intégrer un système actif de réduction de bruit. Nous l’avons promené dans le métro, les rues, les trains et les grands magasins pendant un bon mois. Bilan.
Philips Fidelio NC1 : la réalité
Le Fidelio NC1 ne nous a pas convaincu. Ce n’est pas un mauvais casque, loin de là. Cependant, la gamme Fidelio nous avait habitués à bien mieux tant en termes de son que de confort. Pourtant, au premier contact, enfermé dans son écrin semi rigide, ses écouteurs repliés sur l’arceau, le NC1 respire la qualité et nos oreilles en frétillaient d’avance.
L’arceau est doublé d’une matière en gomme douce à l’extérieur et d’un petit coussinet moelleux à l’intérieur.
L’intérieur des écouteurs de type supra-aural (qui appuient sur les oreilles) est lui aussi recouvert de cette matière qui est, bien entendu, ajourée pour laisser passer le son sortant des haut-parleurs.
Une fois en position sur le crâne, le casque répartit assez bien son poids (192 grammes) mais, problème, les écouteurs tiennent chaud. Vraiment chaud. Pire, ces derniers appuient sur le crâne. Les âmes charitables diraient que c’est pour mieux vous isoler de l’extérieur. Certes, mais le NC1 est équipé d’une réduction de bruit active et c’est à elle de vous isoler. Alors des écouteurs moins « serre-tête » et plus « englobants » n’auraient pas été du luxe.
Bruits réduits mais pas annihilés
Abordons maintenant l’épineux sujet de la technologie de réduction de bruit. Commençons par l’aspect pratique : la petite batterie alimentant le dispositif est intégré à l’un des deux écouteurs et se recharge en microUSB, via un câble relié à votre PC ou à votre chargeur de smartphone. Très bien.
Autre bon point, lorsque vous poussez le bouton d’activation, une petite LED blanche s’illumine pour vous indiquer que les bruits ne passeront plus. Enfin presque.
En effet, comme les écouteurs n’englobent pas les oreilles, certaines nuisances sonores provenant de l’extérieur restent perceptibles. Le claquement d’une porte de métro, certains klaxons de scooters, vous n’êtes pas tout à fait coupé du monde. Certains apprécieront de pouvoir conserver une perception – même diminuée – de leur environnement pour éviter de finir sur le guidon d’un Vélib’ contre leur gré. Cependant, revers de la médaille, en avion, les réacteurs resteront bien audibles et les cris d’enfants, dans un train, parviendront tout de même à vos tympans délicats.
Dans un environnement calme, profiter de vos morceaux dans de bonnes conditions reste possible même à bas volume. En revanche, conséquence de l’isolation imparfaite : il nous fallu pousser notre iPod de test aux 3/4 pour ne plus entendre marmailles et chamailleries.
À noter, tout comme le QC25 de Bose, ce Fidelio diffuse le son, avec ou sans la réduction de bruit. C’est-à-dire que même si la batterie est à plat, on peut continuer à écouter sa musique. Autre point – malheureusement – commun avec le QC25, la qualité générale du son est vraiment pauvre sans atténuation. Toutefois, après analyse comparée des courbes du modèle Bose et du casque Philips, ce dernier offre un son plus équilibré…dans la médiocrité.
Sans atténuation, ce n’est pas satisfaisant…
D’après nos différents tests techniques, réduction de bruit désactivée, le NC1 met clairement les médiums à l’honneur. De leur côté, les basses montent progressivement en puissance sans toutefois envahir le rendu. Les aigus, eux, souffrent de grosses irrégularités. Pire, certaines hautes fréquences passent complétement à la trappe. Ainsi, le son est plat, manque de chaleur et nous donne l’impression d’avoir un mauvais casque à moins de 100 euros sur les oreilles. Oubliez les Noces de Figaro de Mozart ou la musique moderne de Satie. Ils se retourneraient dans leurs tombes tant la couleur sonore des écouteurs ne met pas leurs œuvres à l’honneur. Même en jouant sur l’égalisation de notre smartphone, d’iTunes ou de notre iPod de test, difficile de limiter la casse. Avec notre traditionnelle égalisation en “V”, nous n’avons réussi qu’à mettre les irrégularités des hautes fréquences en avant. Avec la musique contemporaine, le NC1 s’en tire presque honorablement, à condition que les morceaux ne soient pas trop chargés en mélodies et effets sonores d’arrière-plan.
…avec, c’est déjà mieux
Mais rien ne vaut l’écoute avec la réduction de bruit qui, bien qu’imparfaite, rend nos mélopées de test plus audibles. Ainsi, les aigus se comportent un peu mieux et retrouvent un peu de brillance. Les médiums restent à leur place, voire sont muselés pour éviter d’envahir toute la scène acoustique. En clair, les musiciens arrêtent de jouer les uns sur les autres, les lignes de batterie, guitare et chant s’entendent distinctement mais…ça manque de chaleur. Cruellement. On est loin du rendu du Fidelio X1 ou même du M1.
Le Philips Fidelio NC1 : un casque électrosensible
L’énorme défaut de ce casque ne pointe véritablement le bout de son nez que lorsqu’il est utilisé comme kit main libre. Et ce n’est pas la qualité du micro ou le revêtement du bouton de la télécommande qui est à mettre en cause. Non, c’est l’isolation du casque aux ondes GSM. Dès que vous recevez un appel et que la réduction de bruit active est à l’œuvre, on entend les parasites. Vous savez le « tududut-tududut-tududutttttt ». Argh ! Cela ne s’arrête que lorsque vous décrochez mais les distorsions restent présentes. Lorsque c’est le smartphone de votre voisin de métro ou même d’OpenSpace qui sonne ou reçoit un SMS, l’effet est plus lointain mais reste audible. Zéro pointé.
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