Lorsque à l’aube de l’écriture d’un test, on peine à se souvenir des défauts d’un produit, c’est généralement bon signe. Quand dans le cas d’un téléviseur, le seul, vague regret concerne sa télécommande, vous pouvez être sûr qu’il s’agit d’un écran de haute volée, de ceux qui finiront sans doute dans les sélections de fin d’année. Trêve de suspens inutile, le Philips OLED936 est de cette trempe-là. En se basant sur des modèles précédents solides, en ajoutant la correction des petits défauts récurrents et en misant toujours davantage sur un processeur particulièrement performant, TP Vision est parvenu à proposer un téléviseur presque sans défauts.
Le dernier TV OLED de Philips intègre une dalle LG de l’an dernier, celle précisément qui inaugurait la technologie Evo, qui équipe également le LG G1, l’un de nos téléviseurs préférés de 2021. L’autre particularité majeure de ce modèle, c’est d’être équipé d’une barre de son signée Bower&Wilkins qui prend place directement sur le pied. Enfin, comme tout téléviseur Philips qui se respecte, ce haut de gamme est doté du système Ambilight qui fait la singularité du fabricant.
Design : la barre de son pour sublimer l’écran
Il est assez rare qu’un téléviseur présente un design qui le distingue de la mêlée. Il faut dire que le format a quelque chose de restrictif et qu’il est tout sauf évident de sortir de ce cadre. Philips ne propose pas autre chose qu’un écran rectangulaire de 55 pouces, certes, mais il l’accompagne d’une très jolie barre de son qui souligne ses traits et qui ajoute ce qu’il faut d’originalité à l’ensemble.
Dommage en revanche que Philips n’ait pas réussi à maîtriser davantage l’épaisseur de son téléviseur. Celle-ci n’est pas problématique, loin de là, mais le téléviseur demeure tout de même légèrement plus large que la moyenne de sa catégorie.
Pour le reste, c’est, comme souvent, un travail de fabrication vraiment sérieux, avec un soin particulier accordé aux détails et une qualité perçue de tout premier plan. Notre seul regret concerne la nouvelle télécommande, très réussie d’un point de vue esthétique, mais qui n’inspire pas vraiment la solidité.
Qualité d’image : proche de la perfection
Bien qu’elle n’offre pas la luminosité promise lors de son officialisation, la dalle OLED Evo de l’an dernier reste ce qui se fait de mieux en la matière (en attendant la dalle de 2022 bien sûr, et qui sait le QD-OLED de Samsung). Encore faut-il savoir l’exploiter. À ce petit jeu, Panasonic et Sony font figure de référence, mais il faudra désormais ajouter Philips à ce duo. En effet, sur cet OLED936, la marque néerlandaise a réussi une sacrée prouesse en matière de qualité d’image.
Avec un Delta E mesuré à 1,76 (en rec709), l’OLED de Philips fait tout simplement partie des mieux notés de notre laboratoire puisqu’il n’est dépassé que par le LG G1 de l’an dernier, le QN95A de Samsung ou le JZ2000 de Panasonic. Pour rappel, en dessous de 3, l’œil humain est incapable de distinguer les nuances chromatiques. La température des couleurs est assez proche des 6500K de référence, mais plus important encore, elle est stable.
Le pic lumineux est à 996 cd/m2, soit là encore une des valeurs les plus élevées de toutes nos mesures. En revanche, malgré de nombreuses tentatives, nous n’avons pas réussi à obtenir une mesure fiable sur les angles de vision. Ceux-ci sont excellents, OLED oblige, mais notre test ne permet pas de quantifier leur valeur avec précision.
Enfin, il y a l’Ambilight. On ne présente plus le système d’éclairage de Philips qui projette sur le mur une extension des couleurs à l’écran. Que l’on aime le procédé ou que l’on n’y accorde pas d’attention, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une exclusivité de la marque et d’un facteur de fidélisation pour ses clients.
Android TV : la nouvelle référence ?
Nous passerons rapidement sur la partie OS de ce Philips OLED936. En la matière, l’OLED de TP Vision continue de confier les clés du camion à Google et à Android TV. Il s’agit du même système que nous avions pu découvrir lors des tests des TV Sony, TCL ou encore Xiaomi.
Il s’agit non seulement de l’écosystème le plus complet du marché, mais aussi celui qui propose le plus d’applications et une compatibilité sans faille avec les smartphones, tablettes ou même les ordinateurs (merci la fonction Chromecast ou Google Assistant).
À l’évidence, Android TV n’est battu par Tizen que sur la fluidité, mais même sur ce point, il apparait comme l’un des OS les plus performants.
Philips joue enfin le jeu (vidéo)
C’est peu dire que Philips a snobé le jeu vidéo par le passé. La marque de TP Vision a presque découvert l’existence des consoles l’an dernier lorsqu’elle s’est décidée à réduire enfin son input lag et à proposer un port HDMI 2.1. Avec l’OLED936, l’erreur est définitivement pardonnée. Certes, l’input lag mesuré par notre labo n’est que de 21 ms, là où la moyenne des OLED que nous avons testés ces derniers mois est de 16,36 ms. Les chiffres ne mentent pas, mais ce serait oublier à quel point Philips revient de loin. Il s’agit dans tous les cas d’un domaine dans lequel il peut encore progresser.
Pour le reste, nous passons de un à deux ports HDMI 2.1, quant au support de l’ALLN et du VRR, ils sont tous les deux assurés. L’OLED936 se permet même d’être gourmand en la matière en affichant une compatibilité G-Sync (au cas où vous souhaiteriez en faire votre moniteur pour jouer sur PC) et même Free Sync. Enfin, de manière générale, la qualité d’image en mode vidéo ne souffre d’aucun défaut.
Audio : Bower&Wilkins, fait la différence
La barre de son B&W 3.1.2 qui équipe l’OLED936 est assurément l’un des atouts majeurs du téléviseur. Celle-ci est composée de deux haut-parleurs de 10W ainsi que d’un haut-parleur de 20W dédié aux basses et de deux autres de 12,5W orientés vers le haut pour assurer l’effet Dolby Atmos. À l’extérieur, la partie chromée correspond à un « tweeter on top », marque distinctive de Bower&Wilkins, aussi bien sur le plan esthétique que sur l’acoustique.
Mais une belle fiche technique n’est pas toujours synonyme de qualité audio. C’est pourtant le cas sur le téléviseur de Philips qui preuve d’un rendu impeccable et qui s’avère aussi intéressant en enceinte audio pour la musique qu’en barre de son pour la TV. Seule légère ombre au tableau, le rendu Dolby Atmos qui, même s’il reste honorable, n’a pas grand-chose à voir avec ce que proposent certaines barres de son. Sur ce point, aucun téléviseur n’a réussi à trouver grâce à nos yeux. Certes, le JZ2000 de Panasonic se rapproche doucement des standards attendus, mais pour le vrai Dolby Atmos, la partie audio d’un téléviseur semble toujours quelque peu limitée.
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