Les fans d’aéromodélisme l’auront compris, le Parrot Disco FPV n’est pas un drone qu’on s’achète pour le faire voler dans son jardin le week-end. Cette aile s’adresse aux mordus de drones, qui n’ont pas les moyens d’un véritable passionné d’aéromodélisme et qui ont pourtant envie de planer un peu. En effet, à l’inverse des quadricoptères grand public tels que le DJI Mavic Pro ou encore le GoPro Karma, la Parrot Disco est une aile qui ne peut prendre son envol que dans de vastes espaces. La manière de la piloter n’est alors pas du tout la même. Du coup, pour la tester, nous nous sommes rendus dans un club d’aéromodélisme à Fosses (95) où nous avions des hectares de champs à notre disposition et pour seules contraintes, l’autonomie des batteries… la fraîcheur du coin aussi !
La Disco mesure environ 1,15 m d’envergure, mais elle se démonte pour être plus facilement transportable. Une fois les ailes démontées, le corps ne mesure plus que 23 cm de large et 38 cm de long. Et ce n’est pas le poids de l’ensemble qui posera un problème puisqu’il se limite à 750 grammes avec la batterie (type LiPo) installée. On est loin des volumes encombrants de certains appareils de modélisme, qui offrent certes d’autres possibilités en raison de leur puissance. La Disco procure tout de même un sacré plaisir d’utilisation.
Parrot Disco : un pilotage totalement différent
Le décollage d’un drone type Parrot BeBop 2 est très simple. On pose le drone au sol et on active la fonction de décollage sur l’écran du smartphone – ou bien on presse la touche dédiée lorsqu’on utilise la télécommande Skycontroller. Pour la Disco, c’est un peu différent. Il faut tenir l’aile dans une main et, avec l’autre, presser la touche « take off » du Skycontroller 2 (livrée dans le pack). Le moteur à l’arrière de l’aile s’emballe, puis lorsque la poussée commence à bien se faire sentir, il suffit de « jeter » la Disco vers le haut.
Celle-ci grimpe alors très vite pour atteindre la hauteur qu’on aura définie au préalable sur l’application pour ensuite « se stabiliser ». Si la manœuvre paraît compliquée, sachez qu’il n’en est rien. On prend rapidement le coup de main et, surtout, on a largement le temps d’attraper les commandes entre le moment où on jette la Disco et où cette dernière atteint sa hauteur de vol. A partir de cette étape, l’apprentissage devient vraiment rapide. On comprend alors pourquoi Parrot insiste sur le fait qu’il faut de la place pour profiter de la Disco… Elle peut vraiment aller très vite !
On prend peu à peu nos aises et nos repères… L’aile est maintenant à quelques dizaines de mètres de nous, la télécommande est précise et tout répond bien. Une fois les commandes adoptées et que la confiance s’installe, on accélère le rythme. On pousse un peu les gaz, on fait tanguer la Disco et on la fait même piquer du nez. Le rotor fait maintenant un petit bruit de turbine. Sourire en coin… c’est sûr, on s’éclate. Au fur et à mesure qu’on acquiert de l’expérience, on pratique même le « rase-motte ». Enfin, en ayant pris le soin de configurer l’application. En effet, FreeFlight Pro intègre une fonction pour limiter la hauteur de vol de l’aile à l’aide de la puce GPS (compatible Glonass) mais aussi de l’altimètre intégré. Pratique justement pour ne pas crasher l’aile puisque celle-ci ne descendra en dessous de la hauteur de sécurité que si vous lui ordonnez de se poser, toujours via le bouton dédié de la télécommande. À noter que les atterrissages au milieu des champs n’ont nullement abîmé l’aile ni même le rotor dont les hélices se replient automatiquement pour ne pas heurter le sol.
Dans l’ensemble, Parrot a fait le nécessaire pour rendre son aile vraiment très simple et très amusante à piloter. Cela est notamment dû à sa vitesse de pointe, donnée pour 80 km/h, qui fait que la Disco passe très vite devant nos yeux. Mais à notre niveau, la télécommande indique plutôt une vitesse d’environ 30/40 km/h.
Le cerveau de commande de la Disco est installé dans la coque et il s’appelle CHUCK, pour Control Hub and Universal Computer for Kit. C’est lui qui calcule tous les paramètres nécessaires pour assurer la stabilité de l’aile. Lui et le tube de Pitot. Ce dernier est placé à l’avant de l’aile et, en aspirant un flux d’air, il peut mesurer la « vitesse air », indispensable au calcul de la stabilité du drone. C’est aussi CHUCK qui pilote les servomoteurs qui agissent sur les volets, présents à l’arrière de chaque aile pour la diriger.
Seule difficulté rencontrée : parvenir à distinguer l’orientation de l’aile lorsqu’elle s’éloigne de plusieurs dizaines de mètres. La portée maximale est annoncée pour 2 km, mais il en faut beaucoup moins pour la perdre de vue et ne plus savoir où est l’avant de l’arrière. Heureusement, dans notre vaste espace de test, nous n’avons aucun mal à naviguer avec le retour d’image sur l’écran du smartphone. À noter d’ailleurs que celui-ci est désormais à connecter en USB à la télécommande Skycontroller 2 (c’était auparavant du Wi-Fi) pour assurer la meilleure liaison possible. Et ça marche assez bien : aucune perte de connexion n’a été à déplorer pendant le vol et c’est heureux, car, à l’inverse d’un Bebop Drone 2, la Disco requiert un contrôle quasi-permanent.
Alors qu’un quadricoptère s’immobiliserait sur place en cas de la liaison, la Disco, elle, continue de planer, emportée par les vents. À noter d’ailleurs que ce contrôle permanent fait aussi partie du challenge et du plaisir qu’on prend à piloter l’aile. D’autant qu’avec 45 minutes d’autonomie pour la batterie et 2 heures pour le SkyController 2, on a vraiment le temps de s’amuser avant le retour sur la piste d’atterrissage. Ajoutons que les batteries sont vendues 69 euros/pièce en option.
Des vidéos aériennes assez différentes elles aussi
En termes de qualité d’image, le capteur 14 Mpixels avec stabilisation délivre des vidéos Full HD correctes. Le piqué n’est pas incroyable – Parrot va devoir rattraper son retard sur ses concurrents qui passent de plus en plus à l’Ultra HD – mais les plans larges font néanmoins leur effet… si le décor s’y prête.
Au milieu des champs, on peut vous assurer que les plans stabilisés sont agréables à regarder, lorsque l’aile plane sur plusieurs dizaines de mètres, tantôt très en hauteur, tantôt proche du sol. D’ailleurs, si on parvient à réaliser des vidéos un peu plus dynamiques avec un BeBop 2 un peu nerveux, avec la Disco, on pratique plutôt des vols calmes pour retranscrire au mieux cette sensation de planer (même si cette aile a de la puissance en réserve).
Un masque pour des vols en immersion
Le pack d’une valeur de 1299 euros comprend également un masque de réalité virtuelle dans lequel il faut installer son smartphone. Rien à signaler du côté de la mise en œuvre, si ce n’est que vous pourriez avoir du mal à refermer le support pour le smartphone si votre mobile est habillé d’une coque de protection. Selon Parrot, le masque peut accueillir les smartphones dont la taille d’écran ne dépasse pas 5,7 pouces et dont l’épaisseur maximale est de 9,5 mm.
Nous l’avons testé avec deux mobiles, un Samsung Galaxy S6 et un iPhone 6 Plus et que ce soit sous Android ou sous iOS tout fonctionne bien. La qualité de l’image dépend évidemment de la qualité et plus précisément de la résolution de l’écran (en ppp) du smartphone lui-même. Une fois le mode masque activé dans l’application FreeFlight Pro, l’écran se scinde en deux images, une pour chaque œil. Bref, rien de nouveau, il s’agit là de la vue classique d’un masque VR.
Plus la résolution de l’écran est importante et plus l’image sera précise une fois une fois le masque sur le nez. Si nos deux smartphones de tests ne sont plus tout jeunes, le retour est néanmoins immersif. En revanche, nous avons pu constater quelques pixels dans le retour vidéo 720p lorsque l’aile volait au loin. À noter que Parrot nous promet une mise à jour prochaine du logiciel des Disco et des BeBop qui permettra d’avoir un retour d’image Full HD et même sans doute d’autres fonctions. On espère notamment que la compression de la vidéo sans fil 1080p sera optimisée pour ne pas avoir de saccades désagréables qui gâcheraient le plaisir.
Un super potentiel pour la voltige
Lors de notre test du Disco, nous avons été rejoints par des ingénieurs de chez Parrot qui testent très régulièrement (pour ne pas dire quotidiennement) les différents drones. Ces derniers sont dopés pour l’occasion de « firmware bêta », soit pour vérifier la compatibilité avec de nouveaux smartphones, soit pour tester de nouvelles fonctions. Dans les deux cas, c’est seulement après la validation des tests menés en conditions réelles que les clients Parrot peuvent en profiter.
Mais le sujet pour nous était tout autre. Le passage de ces ingénieurs nous a surtout permis de constater la réserve de « puissance » que cette aile a dans le ventre. En effet, pour une quarantaine d’euros, il est possible d’ajouter un module pour piloter la Disco via une télécommande radio. Une fois la modification opérée, la Disco est totalement débridée. Finies les assistances. Il faut désormais savoir piloter… pour de vrai. Ce qui était le cas des équipes Parrot qui nous ont révélé une Disco encore plus rapide et, surtout, capable de faire des vrilles, des loopings ou encore de voler à l’envers. C’est incroyable de voir à quel point elle est puissante…et procure encore plus de plaisir.
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