Les TZ sont une famille emblématique du monde des compacts et la gamme d’appareils, avec le bridge FZ, avec laquelle Panasonic a acquis sa renommée auprès du grand public. Les « Travel Zoom » sont, depuis le premier TZ1, des compacts à zoom puissant qui ont été choisis par des millions de voyageurs, bourlingueurs et autres familles pour les accompagner en vacances. Le bénéfice de cette gamme : offrir une bonne puissance de zoom dans un format de poche.
La gamme TZ a opéré un virage à partir du TZ100 lancé en 2016, en intégrant un « grand » capteur 1 pouce issu du monde des compacts experts. Mais en lieu et place du zoom très lumineux mais limité (entre x3 et x4) que l’on retrouve dans les appareils experts, Panasonic a intégré un zoom plus puissant (x10) afin de coller avec l’identité « voyage » des TZ. Le Lumix TZ200 remet le couvert et pousse la puissance encore plus loin avec un zoom x15. Un vrai progrès ?
Construction sans faille
Pour un compact, le Lumix TZ200 est un appareil massif, assez lourd (340 g avec batterie et carte mémoire) et plutôt dense. Cette densité est en adéquation avec le ressenti de qualité des matériaux et commandes : s’il n’est pas fait pour encaisser les coups de parpaings, le TZ200 est pourtant bien un appareil solide. Et très bien fini : l’ajustement des pièces est impeccable et les boutons comme les leviers de bonne facture. Histoire de râler, on regrette que la prise choisie soit du Micro USB et non pas de l’USB-C, plus rapide, plus performant et plus moderne car au cœur de tous les terminaux Android et tous les PC récents. Mais il faut toujours un peu de temps à l’industrie de la photo pour faire avancer ses prises.
Zoom encore plus puissant que le TZ100
Le TZ100 était l’appareil compact à capteur 1 pouce doté du zoom le plus puissant de son époque (x10). Dans un format assez similaire, le TZ200 est 50% « meilleur » puisqu’il zoom désormais x15. La plage optique est ainsi de 24 à 360 mm (en équivalent 35 mm), de quoi couvrir tous les besoins, notamment en voyages. En cela, les TZ100/TZ200 sont une évolution intéressante des différentes déclinaisons du RX100, au zoom modeste x3.6.
Le TZ200 peut ainsi capturer une image grand angle comme ce port de Mali Losinj en Croatie, pour se focaliser deux secondes plus tard sur un détail de la scène. C’est là la grande force des compacts de voyage expert : offrir la puissance de zoom d’un petit bridge et un capteur de bonne qualité dans un format de (grosse) poche.
Qualité d’image
Le traitement d’image de Panasonic n’a cessé de s’améliorer ces dernières années et, sans égaler le rendu chaud et chatoyant de Canon, ni la douceur des transitions et le piqué de Fujifilm, la firme japonaise propose, avec ce TZ200, un compact qui rend de belles couleurs en Jpeg. En clair : à moins d’être très exigeant, rares sont les utilisateurs qui prendront la peine de développer les clichés RAW capturés en pleine lumière. Oui, car capteur 1 pouce et fibre experte obligent, le TZ200 profite bien évidemment du RAW.
Grand maître des optiques compactes, Panasonic a su intégrer un mode macro très performant – seulement 3 cm en grand angle – ce d’autant plus que le zoom est puissant. On aurait préféré un écran orientable (lire plus loin), mais on apprécie tout de même ce potentiel de proxiphotography.
En basses lumières, le TZ200 se comporte très correctement jusqu’à 1600 ISO, une limite où le lissage se fait sentir – de même que le manque de punch de l’optique – mais où l’on perçoit toujours l’essentiel des détails et où l’atmosphère de la scène est bien conservée. Le TZ200 est plus efficace que ses aïeuls pour interpréter la balance des blancs en basses lumières, et c’est une très bonne chose. En très basses lumières et à partir de 3200 ISO, les détails sont lissés de manière très brutale, la faute à une optique peu lumineuse.
Côté réactivité, le TZ200 est une bête : l’AF est excellent et l’accrochage des sujets immédiats dans des conditions de luminosité normales et la rafale 4K est un vrai plus pour les scènes d’action.
Viseur présent, écran orientable absent
La présence d’un viseur électronique dans le TZ200 est une très bonne chose : un appareil à 800 euros se doit de proposer cet équipement qui permet de continuer à shooter même quand la lumière est trop forte. De plus le viseur est primordial pour des séquences d’action, le gain de stabilité de l’appareil plaqué sur l’œil étant appréciable. S’il n’offre pas une définition formidable, il reste suffisamment précis et confortable, ce qui est un beau progrès de Panasonic qui nous a, par le passé, gratifié de viseurs médiocres dans les compacts.
Mais cette présence du viseur ne doit pas occulter un grand absent : l’écran orientable. Tactile et très agréable à utiliser, l’écran LCD de ce TZ200 est en effet désespérément fixe. C’est une faute non seulement au regard de la gamme et du prix (à 800 euros, on est en droit de l’attendre), mais aussi de l’usage. Pour exister face aux smartphones, les appareils photo, notamment les compacts, doivent apporter de vrais plus. La qualité d’image et la puissance de zoom sont ici bien présents, mais le confort de l’écran orientable – visée à bout de bras ou au ras du sol sans effort – n’est pas de la partie. Est-ce une question de coût (composant ou ingénierie) ou d’intégration ? Peu importe, car à plusieurs reprises nous nous sommes vu pester contre cet « oubli », ce d’autant plus que Sony intègre viseur, écran orientable et flash dans ses RX100 des générations 3, 4 et 5.
Bonne partition vidéo
Côté vidéo, le TZ200 n’offre aucune mauvaise surprise : de la Full HD à la 4K, toutes les options communes sont là. La stabilisation est convenable (jusqu’à 100 mm) et la qualité d’encodage est toujours aussi bonne. Le TZ200 est un très bon « caméscope » d’appoint et les voyageurs apprécieront. Ce qui est moins agréable en revanche, c’est le recadrage assez fort que la vidéo impose, un recadrage que nous avons du mal à pardonner à Panasonic qui est un des champions du domaine. Et qui a un vrai savoir-faire en matière de maintien des focales, que ce soit en photo – ses LX proposaient des capteurs multi aspects – qu’en vidéo (Panasonic est, avec Sony, le seul constructeur à offrir des modes vidéo sans recadrage sur les hybrides).
Qu’il s’agisse d’améliorer la stabilisation de l’image, de limites du capteur ou de quoi que ce soit d’autre, peu importe. Car une fois de plus, lorsque le prix entre en ligne de mire – 800 euros – l’utilisateur pourrait être déçu de perdre ce précieux grand angle lors du tournage d’une séquence importante.
Pour se réconforter, on notera que l’autonomie de ce compact est en hausse par rapport à la génération précédente : 370 clichés par charge contre 300 pour le TZ100. Une très bonne nouvelle puisque les améliorations de performances se font souvent au détriment de la batterie – n’est-ce pas Mr Canon ?
Avis subjectif : moins de zoom, plus de lumière !
Comme on l’a vu ci-dessus, le zoom x15 du TZ200 ne produit pas de clichés très piqués en bout de course. C’est bien normal : dans un format (presque) aussi compact qu’un RX100 de Sony à capteur 1 pouce similaire, le TZ200 profite d’une puissance de zoom cinq fois supérieure, une puissance qui se fait au prix de la luminosité et du piqué de l’image.
Nous avions déjà déploré le fait que Panasonic ait voulu fêter les 10 ans de la ligne TZ en équipant le TZ100 d’un zoom x10 (x8 aurait suffi) et nous dressons ici le même constat. Plutôt que de pousser la puissance de grandissement aussi loin, Panasonic aurait pu améliorer son zoom x10 ou développer un zoom x8 de grande qualité. Impossible ? Que nenni : quand on voit les prouesses optiques que la forme d’Osaka a réalisé avec le LX100, le pari semble jouable.
Le problème ? Sans doute les comportements des consommateurs face au marketing : « Il a quoi de mieux le TZ200 que le TZ100 ? Il zoome plus ! ». Simple, imparable et pourtant ce n’est pas forcément un progrès. Notre rêve ? Un 25-200 mm f/2.8-4.5, soit l’équivalent d’un 24-70 et d’un 70-200 mm chez les reflex. Impossible de proposer des ouvertures f/1.8-2.8 comme sur le modeste zoom x3 des RX100 Mark III/IV/V, c’est physiquement impossible (ou la qualité serait affreuse) mais un 2.8-4.5 semble réalisable.
Encore faut-il que le public envoie des signaux de demande de qualité optique à l’industriel qu’est Panasonic dont la première mission est de séduire ses futurs clients. Et la qualité d’image pure et le piqué sont autrement plus difficile à détailler en chiffre que la puissance de zoom.
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