Panasonic Lumix GX8 : la promesse
Panasonic a toujours eu du mal avec les photographes « purs ». D’un côté la marque a mis du temps à proposer un boîtier typé photo, se sentant sans doute peu légitime face à des marques centenaires. De l’autre, son savoir-faire en vidéo est tel que la marque a toujours clamé à qui mieux-mieux la double compétence de ses boîtiers, jouant parfois un peu trop sur l’aspect « couteau suisse ». Cette polyvalence lui a conféré une image de constructeur d’appareils « à tout faire », quand des marques comme Fujifilm ou Olympus jouent, depuis le début, le jeu du 100% photo, notamment dans le domaine de l’ergonomie – une caméra n’est pas un appareil photo, un appareil photo n’est pas une caméra. Le GX8 tente de corriger cet image et se revendique comme un « vrai » boîtier photo pour « vrais » photographes. Voyons cela.
Panasonic Lumix GX8 : la réalité
Nous vous en parlions lors de la présentation du prototype du premier GX8 et la version finale que nous avons testé est de la même trempe : le GX8 est un boîtier qui respire la solidité. Loin du toucher « techno-plastique » des premiers G, il est infusé par l’ADN des GH3 et GH4 et se fait plus large, plus blindé et un peu plus lourd. Quand un GX7 pesait 402 g avec sa batterie, le GX8 affiche 487 g sur la balance, soit 20% de plus. Cage en alliage de magnésium, joints d’étanchéité et grip prononcé : le GX8 ne donne pas l’impression qu’il va vous lâcher prématurément. Ce n’est pas pour rien que Panasonic fait la promotion de son boîtier par le biais de d’un photo-reporter américain reconnu, Daniel Berehulak, qui vient juste de recevoir un second prix Pulitzer. Le GX8 cible les reporters. Et contrairement au GX7, il touche enfin sa cible.
Performances solides
Olympus a longtemps été la référence dans le domaine de l’autofocus, mais Panasonic fait un jeu égal parfait depuis une bonne année déjà. Ce GX8 est sans nul doute le boîtier le plus rapide de la marque, avec une mise au point et un déclenchement parfaitement instantanés en plein jour et très rapide en basses lumières. La rafale est généreuse, la réponse aux pressions des boutons immédiate : le GX8 répond immédiatement aux sollicitations.
Nouveau capteur
Le GX8 intègre un capteur 20 Mpix, le premier du genre dans le standard Micro 4/3, quand la totalité des boîtiers compatibles (Panasonic, Olympus, Kodak) plafonne à 16 Mpix. Ses résultats sont globalement au même niveau que les capteurs 16 Mpix précédents, à savoir d’excellents résultats jusqu’à 1600 ISO, un mode 3200 très utilisable quoi que présentant des artefacts violets dans les zones très sous-exposées.
Le rendu des couleurs par défaut est un peu froid mais le traitement Jpeg se paramètre facilement dans le boîtier. Le mode RAW permet bien évidemment de pousser plus loin le traitement du bruit numérique – on travaille très bien à 3200 ISO en RAW.
Vous pouvez télécharger les fichiers Jpeg haute définition depuis notre album Flickr.
Stabilisation mécanique
Après le GX7 sorti en 2013, le GX8 est le second boîtier de la marque à profiter d’un capteur stabilisé. Si Panasonic et Olympus se sont accordés dès le début sur la monture Micro 4/3, chaque constructeur a pris un chemin différent dans le principe de stabilisation, Panasonic optant pour celui des optiques, Olympus pour celui du capteur.
Si le choix de Panasonic était fondé sur les performances de la stabilisation optique de l’époque (2008), celle du capteur est désormais mature et efficace. Ne pouvant faire complètement demi-tour, Panasonic a combiné les deux systèmes : le GX8 profite ainsi d’une stabilisation hybride, combinant les mécanismes optique et mécanique, et ce sur la qualité totalité de ses propres optiques (toutes moins une). Plus intéressant encore, les détenteurs de GX8 vont – enfin ! – pouvoir pleinement profiter de l’excellent parc Olympus et des optiques Sigma et Tamron.
Vices et vertus de l’écran tactile
Beau, réactif et pratique, l’écran LCD est un modèle du genre puisqu’il est bien contrasté et permet aussi bien de faire le point (et déclencher si on le souhaite) que de naviguer dans les menus. Ouvert et déployé, il offre la possibilité de déplacer la zone de mise au point avec le pouce gauche tandis que l’œil se concentre sur le viseur. Vraiment pratique. Cet écran a cependant un ennemi : le nez. Ce précieux appendice a en effet la fâcheuse tendance d’arriver sur l’écran avec que l’œil n’arrive vers le viseur, causant le déplacement involontaire du collimateur AF. Seuls moyens d’éviter cela : retourner l’écran face contre l’appareil, désactiver le tactile, ouvrir l’écran ou se couper le nez.
4K : Panasonic loin devant
GH4, FZ1000, LX100, G7, FZ300 et maintenant GX8 : la liste des boîtiers capables de tourner nativement en 4K ne cesse de s’allonger chez Panasonic, Sony emboîtant à peine le pas avec le RX100 Mark IV et le RX10 Mark II, deux boîtiers à peine disponibles. La qualité de compression est excellente comme toujours. Les options d’encodage sont fort logiquement moins riches que sur un GH4, mais même pour du reportage c’est déjà au top niveau. Regret ergonomique: la prise microphone intégrée est au format Jack 2,5 mm, un choix idiot, l’appareil étant suffisamment étoffé pour recevoir une prise 3,5 mm bien plus répandue. Quitte à mettre une prise autant mettre la bonne ! La sortie casque est absente, ce qui n’est pas trop grave vu le positionnement photo du GX8.
Parc optique hyper riche
Nous ne ferons pas ici une énième apologie du parc optique Micro 4/3 mais rappelons ces faits : partagée entre Olympus, Panasonic mais aussi Kodak, Sigma, Tamron et Voigtländer pour ne citer que ceux-ci, l’offre optique est la plus riche, la plus complète et la plus variée de tout le monde des hybrides. Il manque toujours quelques super zooms téléobjectifs comme chez les reflex pros (équivalent 200-400 f/4, etc.) mais à part cela, tout y est.
Le diable est dans les détails
Le GX8 n’est bien sûr pas parfait et on regrette que la molette d’exposition ne soit pas excentrée comme chez les appareils Fuji. De même, il eut été de bon aloi que Panasonic intègre un genre d’écran LCD sur le dessus de l’appareil à la manière des boîtiers reflex expert pour assurer le contrôle des réglages de l’appareil d’un seul coup d’oeil. Mais mise à part la montée en ISO inférieure à ce qui se fait dans le monde des capteurs plein formats (et compensé par la compacité du système), ce GX8 ne souffre pas de défaut majeur.
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