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Test : Panasonic Lumix G9, l’hybride expert presque parfait

En embrassant pleinement le gabarit – et donc l’encombrement – des reflex,  Panasonic signe avec son Lumix G9 le meilleur hybride photo de son histoire. Résistant comme reflex mais plus léger et plus maniable grâce à des optiques plus compactes, il est aussi à l’aise en photo qu’en vidéo. Et il est fin prêt pour les terrains difficiles.

L'avis de 01net.com

Panasonic Lumix G9

Les plus

  • + Boîtier tropicalisé
  • + Ecran LCD supérieur
  • + Ergonomie
  • + Performances photo générales
  • + Vidéo 4K de haut niveau
  • + Parc optique riche

Les moins

  • - Plus lourd que les Micro 4/3 classiques
  • - Bruit numérique à partir de 3200 ISO

Note de la rédaction

Note publiée le 01/03/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Panasonic Lumix G9

Monture (baïonnette) Micro 4/3
Format de capteur 4/3
Définition du capteur 20 Mpx
Type de capteur Live MOS
Sensibilité ISO min 200
Voir la fiche complète

Presque dix ans après avoir inventé le premier hybride de l’histoire, le Lumix G1, Panasonic gonfle ses muscles. A l’époque destiné aux amateurs, le gentil G1 a mué pour devenir le puissant Lumix G9.

À lire : Lumix G9 : prise en main de l’hybride photo professionnel de Panasonic

Un boîtier renforcé, vitaminé et tropicalisé qui veut séduire non plus les amateurs du dimanche – qui préfèrent les smartphones – mais les experts voire les pros à la recherche d’une machine à image capable dans tous les domaines (photo, vidéo) et prête à affronter tous les terrains. Et toujours (bien) moins encombrante qu’un reflex.

Renforcé comme un reflex

Adrian BRANCO / 01net.com

Ce qui frappe de prime abord avec le Lumix G9, c’est qu’on a l’impression de tenir en main un vrai reflex (lire plus loin « En défense du format reflex et de l’embonpoint »). Pas une copie en plastique, mais un vrai boîtier professionnel qui dégage une impression de solidité, impression qui confère l’assurance nécessaire pour avoir confiance dans son matériel. Ce virage, entamé avec le Lumix GH4 a été transformé avec le GH5, mais l’ergonomie du G9 est encore plus poussée, encore plus proche des besoins des photographes avec un grip bien plus agréable.

A.B. / 01net.com
A.B. / 01net.com

La cage d’alliage de magnésium que nous vous avions présenté à l’issu de la première présentation presse n’a rien à envier à celle de ses concurrents du monde du reflex. Et si Panasonic a encore du chemin à faire avant d’acquérir la renommée dont bénéficient Canon et Nikon (et Pentax !) après leurs décennies d’expériences dans le domaine de la robustesse, il est possible que la marque d’Osaka égale déjà ses concurrents – mais cela ne peut s’évaluer que sur un temps long d’utilisation.

Enfin un écran de contrôle

A.B. / 01net.com

Le Lumix G9 dispose, pour la première fois chez Panasonic, d’un écran à cristaux liquides sur la partie supérieure de l’appareil. C’est à ce jour le seul hybride du marché à en être actuellement équipé, mais le Lumix G9 est en fait le second appareil hybride de l’histoire à en profiter : le premier fut le défunt Samsung NX1, parti trop vite et décidément précurseur dans bien des domaines (finitions, contrôles, rafales, CMOS BSI, écran, vidéo h.265). Ce n’est pas toujours le premier qui gagne !

A.B. / 01net.com

Dans le cas du Lumix G9, l’écran supérieur apporte un vrai plus aux photographes notamment de nuit où son rétroéclairage permet de contrôler les réglages sans avoir à solliciter (ou retourner) l’écran arrière. Non seulement, l’écran supérieur regroupe toutes les informations des paramétrages en cours, mais en plus il est bien moins gourmand en énergie que celui placé à l’arrière, ce qui est toujours bienvenu dans les hybrides, plus énergivores que les reflex à cause de leur capteur sollicité en permanence.

A mesure que les hybrides envahissent les niches écologiques photographiques supérieures (appareils experts et pros) jadis réservées aux reflex, nous allons voir arriver de plus en plus d’écran à cristaux liquides sur le dessus des appareils haut de gamme. Le Lumix G9 poursuit l’évolution entamée par Samsung et, dès le mois prochain, le Fujifilm X-H1 lui emboîtera le pas. Olympus et surtout Sony pourraient rapidement faire de même et il semble évident que les modèles d’hybrides haut de gamme que Canon et Nikon devraient présenter cette année devraient eux aussi suivre cette tendance.

Reporter de terrain

A.B. / 01net.com
A.B. / 01net.com

Comme le GH5 que nous avions estampillé comme « le vrai héritier du Canon EOS 5D Mark II », le G9 reprend le flambeau de cet appareil de légende. Et l’analogie avec les reflex est ici encore plus forte puisque la prise en main est encore améliorée par rapport au Lumix GH5, notamment le grip, hyper travaillé. Si la partition vidéo est logiquement un petit cran en-dessous du GH5, l’ergonomie et les performances photo en hausse rendent l’analogie avec le 5D Mark II tout aussi forte : on travaille tranquillement jusqu’à 3200 ISO tout en profitant d’une ergonomie reflex hyper éprouvée, le tout avec une partition technologique (AF, fonctions, stabilisation, vidéo, etc.) au top niveau et avec un encombrement optique largement inférieur.

A.B. / 01net.com

Il est facile d’affirmer qu’un appareil est taillé pour le reportage… en restant dans son bureau. Après la première prise en main du boîtier et ce feeling « reporter » identifié, nous avons décidé de mettre le G9 à l’épreuve du feu en emportant l’appareil à Las Vegas pour le CES 2018 en janvier dernier. Un baptême sauvage avec des conditions lumineuses parfois atroces et beaucoup de bousculades dans les allées du Convention Center.

Le bilan fut plus que positif : pour avoir longtemps travaillé au reflex (5D Mark II + 24-105 mm L IS USM première génération), on retrouve le même genre de prise en main, mais avec moins d’encombrement, moins de poids sur l’épaule et surtout un AF rapide et une visée par l’écran orientable tactile qui facilite les prises de vue à l’arrache, à bout de bras ou au ras du sol.

La compacité a du bon dans de nombreuses situations, mais le confort façon « reflex » est un plus quand on enchaîne les images et les sujets. Et le fait de pouvoir compter sur la batterie est un vrai plus dans le monde des hybrides. Si les réflex encaissent la journée de travail, c’est rarement le cas chez les hybrides sauf avec les dernières générations de chez Panasonic où le mode Eco qui éteint rapidement viseur et écran permet d’obtenir jusqu’à 900 déclenchements par batterie.

Un seul petit regret nous anime : le fait que les commandes à l’arrière ne soient pas rétroéclairées. Ok, on ne retrouve cette fonction que sur des reflex à 5000 euros, mais dans un boîtier aussi imposant que celui du G9 (compte tenu du petit capteur, le G9 n’est pas un monstre non plus), nous espérions que Panasonic dispose de la place nécessaire à l’intégration d’un dispositif de rétroéclairage. Pas de chance.

Autofocus DFD (très) efficace

Comme les dernières générations d’hybrides signés Panasonic, le Lumix G9 est un boîtier nerveux, rapide et précis dans la mise au point. Le nombre de déchets est rare dans la majeure partie des situations, même s’il reste des situations, notamment dans le suivi des cibles en mouvement (les oiseaux par exemple) où il pédale toujours un peu. La photo de nuit est, comme toujours chez les hybrides, un sujet délicat et Le G9 s’en sort très bien à moins qu’il ne fasse nuit noire. Dans ce cas, certains reflex comme l’EOS 5D Mark IV s’en sortent mieux.

Côté techno, Panasonic est le dernier constructeur d’hybrides à ne pas avoir recours à l’AF hybride qui conjugue corrélation de phase et détection de contraste, puisqu’il a poussé cette dernière technologie au maximum avec son système DFD (depth by defocus). Si dans de nombreux cas Panasonic obtient des performances équivalentes voire supérieures à la concurrence, le cas de la photo d’action est encore à l’avantage de l’AF hybride (phase+contraste), les algorithmes prédictifs et la technologie à corrélation de phase étant les mieux adaptés aux sujets mobiles. Quoi qu’il en soit, Panasonic continue de repousser les limites de la détection de contraste et le G9 est le plus précis et efficace de tous les Lumix G jamais sorti.

Le capteur Micro 4/3 à l’épreuve des basses lumières

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Pour la première prise en main de ce boîtier, Panasonic nous avait convié à un voyage de presse en Norvège pour shooter dans les conditions difficiles du Grand Nord et tenter de voir les aurores boréales. Un choix osé voire carrément courageux puisque le « petit » capteur Micro 4/3 est bien moins à l’aise dans les basses lumières que les APS-C ou les plein format. Non, le capteur CMOS 20 Mpix du G9 ne s’est pas révélé meilleur qu’un capteur plein format de chez Canon, Nikon ou Sony : la physique étant ce qu’elle est, sa petite taille ne peut pas en faire un champion de la nuit à définition égale.

Mais Panasonic a bien bossé : en RAW le bruit numérique prend l’aspect d’un grain agréable à l’œil et on peut tout à fait pousser la chansonnette à 3200 ISO si on travaille un peu sous Lightroom. En JPEG les couleurs se maintiennent bien, même à 12.800 ISO, mais le lissage en basses lumières reste un peu fort même à 800 ISO.

Le piqué d’image est cependant très bon, la grâce en soit rendue à l’absence de filtre passe-bas qui rend les détails plus percutants même avec l’optique kit de luxe, le nouveau 12-60 mm Leica f/2.8-4 lancé l’an dernier avec le GH5 (ne pas confondre avec le 3.5-5.6, plus bas dans la gamme).

Au final, si la nuit reste le terrain de chasse privilégié des grands capteurs, l’AF rapide, la stabilisation et la gestion plutôt efficace du bruit électronique du processeur d’image du G9 font qu’il peut shooter la tête haute et produire de bonnes images même quand les photons sont rares. Une jolie petite revanche pour le Micro 4/3, un standard mal aimé des acharnés du visionnage des images à 100% avec une loupe.

En plein jour (donc dans des conditions “normales”) les résultats sont au niveau du GH5, c’est à dire très bons. On sent que Panasonic a bien progressé dans son traitement JPEG avec des couleurs par défaut justes et agréables. Le capteur sans filtre passe-bas rend bien les micro détails et l’optique 12-60 mm Leica f/2.8-4 offre un très bon piqué de même qu’une plage optique (éq. 24-120 mm) très polyvalente.

Un bijou de viseur

A.B. / 01net.com

Il y a des chapelles concernant les viseurs : les uns, comme Frédéric Stucin, ne jurent que par le viseur optique, refusant de « regarder un téléviseur » comme il nomme les dalles OLED/LCD des hybrides. Les autres, et ils sont de plus en plus nombreux, apprécient les nouvelles générations de dalles – jusqu’à 4 Mpix sur le Leica SL ! –  qui permettent de réellement voir l’image que l’on va obtenir, ou permettent d’amplifier le signal de nuit pour ajuster les cadrages et la mise au point.

Avec un niveau de prix plus élevé que la majorité des appareils de la marque, le Lumix G9 a pu profiter de bons composants. Et donc d’un excellent viseur qui s’est avéré, à l’usage, l’un des meilleurs de l’industrie. Non seulement il offre une bonne définition d’image avec ses 3,68 Mpix, mais c’est surtout son confort qui séduit avec un excellent dégagement oculaire (x0,8), une large image et une très bonne luminosité. L’œilleton en caoutchouc offre un très bon toucher et reste agréable même après une longue période d’utilisation. Panasonic a bien appris de ses presque 10 ans passés dans la conception des hybrides !

Petit raffinement pour les noctambules : un mode nocturne qui bascule l’écran ou le viseur en rouge. L’intérêt est de ne pas être aveuglé par les dalles quand on est dans le noir ni de signaler sa position dans le cas d’un shoot discret, par exemple dans le cas de photo animalière.

En défense du format reflex (et de l’embonpoint)

A.B. / 01net.com

Il est assez cocasse de voir râler sur les forums quelques énervés sur le format reflex et l’encombrement du Lumix G9. Ces voix accusent le G9 d’avoir « trahi les premières promesses de compacité du Micro 4/3 », un argument intéressant… mais à côté de la plaque. Si dans les premiers temps les équipes marketing des acteurs de l’hybride ont effectivement mis en avant la réduction de la taille de leurs boîtiers par rapport aux reflex, cela fait un moment que ces entreprises proposent quelques références plus imposantes. Notamment dans les gammes expert/pro pour lesquelles la prise en main et la robustesse sont des atouts.

Ensuite il n’y a aucune trahison puisque le format Micro 4/3 chez Panasonic commence avec le GF7, un appareil qui ne pèse que 336 grammes… optique 12-32 mm incluse ! Dans le standard Micro 4/3, il y en a pour tous les goûts en matière d’encombrement – GF7, GX80 et G80 chez Panasonic, Pen E-PL8, Pen F, OM-D E-M10 Mark III chez Olympus. Dans les boîtiers comme dans les optiques, puisque le standard de Panasonic et Olympus est celui qui propose le plus grand nombre de références pancakes extra plates et légères – des zooms comme l’Olympus 14-42 mm EZ ou le Panasonic 12-32 mm, des focales fixes comme l’Olympus 17 mm f/1.8 ou les Panasonic 20 mm f/1.7 et Leica 15 mm f/1.7 – il y a toujours moyen de rester léger. Bien plus qu’avec les reflex.

Finalement, si certains boîtiers hybrides de Panasonic, Olympus et Fujifilm grossissent, les optiques restent, à focale et ouverture égale, toujours bien plus compactes que leurs concurrentes du monde du plein format. Ainsi, un Canon EOS 5D Mark III et son optique 24-70 mm L IS USM II pèsent 1,75 kilo quand ce Lumix G9 et le 12-35 mm (éq. 24-70 mm) ne pèsent que 963 grammes et offrent, avec une prise en main similaire, un bien meilleur équilibre.
On attend de pied ferme que Panasonic passe au plein format pour repousser les limites de son savoir-faire. A moins que la marque ne tente le passage au capteur organique.

Face à la concurrence

Dans la catégorie Micro 4/3, le Lumix G9 se positionne juste en face de l’OM-D E-M1 Mark II d’Olympus, un boîtier vieux d’un an mais aux performances toujours d’actualité. Son AF et surtout son suivi sont parfois plus précis en mode sport mais en termes d’ergonomie, d’équipement, de viseur ou encore de vidéo, le Lumix G9 est un petit cran au-dessus.  Face au X-T2 de Fujifilm, l’AF est meilleur sur le G9 mais la montée en ISO un à deux crans inférieure. Le parc optique Fuji est moins fourni mais les modèles sont très bons (quoique parfois lourds) et la partition vidéo est à l’avantage du G9.

Quant aux appareils plein format, qu’ils soient hybrides Sony ou reflex Canon/Nikon/Pentax, les grands capteurs des modèles à moins de 2000 euros sont bien évidemment deux à trois crans au-dessus en termes d’ISO et certains modes AF sont plus performants en basses lumières (D750). Mais les rafales de ces modèles sont moins bonnes, leurs équipements vidéo sont inférieurs et l’ergonomie générale moins agréable sur de longues périodes de shoot à cause du poids du système. Des reflex à privilégier pour les très hautes définitions d’image ou des applications qui demandent des hautes ISO (au-delà de 3200 ISO).
Mais pour l’essentiel des usages, le Lumix G9 est tout aussi (voire plus) performant que les reflex, pour un confort de travail bien supérieur. Qui aurait parié cela il y a 10 ans ?

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