Panasonic Lumix LF1 : la promesse
Les compacts experts ont le vent en poupe : non seulement toutes les marques proposent désormais leur modèle, mais certaines en proposent même plusieurs. Panasonic est de ceux-ci avec, en sus de son LX7, l’arrivée du LF1. Un appareil plus fin que son grand frère, mais surtout équipé d’un accessoire qui manque généralement aux photographes à l’ancienne : un viseur.
Panasonic Lumix LF1 : la réalité
Oscillant entre le compact expert et l’appareil ultra-slim, le LF1 est une réussite quant à la prise en main et la construction. L’appareil est bien équilibré, la qualité de fabrication est bonne en dépit du recours massif aux plastiques (plus légers que le métal) et l’agencement de même que le toucher des boutons sont bien pensés. L’écran et l’autofocus sont réactifs, les menus clairs et le zoom suffisamment puissant pour un usage familial. La montée en ISO est bien gérée pour un petit capteur : il reste encore pas mal de détails à 1600 ISO et le mode RAW permet même d’en récupérer un peu pour un développement via logiciel. Bref, il y avait de quoi se réjouir… avant de mettre l’œil dans le viseur.
Viseur électronique décevant
Le LF1 se démarque de la concurrence avec son viseur électronique. Une performance pour un appareil aussi petit et un atout de poids qui peut faire saliver les photographes. Mais dans les faits, c’est la déception : la définition de 200 000 points est clairement insuffisante. Pour commencer à être utilisable, il faut au moins 600 000 points. Et pour offrir le même confort qu’une visée optique, il faut un viseur de nouvelle génération à 2,36 million de points comme le propose l’OM-D E-M1 d’Olympus (un appareil très cher). Avec une définition 3 fois moindre que le minimum requis (selon nous) et 12 fois inférieure au meilleur du genre, le viseur du LF1 ne sert guère à autre chose que du dépannage, d’autant qu’il s’avère vraiment étriqué – l’image est vraiment petite. Ce à quoi il faut ajouter l’effet de balayage de l’écran LCD — appelé effet arc-en-ciel —, un défaut d’autant plus visible que la définition de la matrice est faible.
Optique convenable… en grand angle !
Ouvrant à f/1.8 en grand angle, l’optique 28-200 mm du LF1 offre un bon niveau de détails, pourvu que l’on reste au grand angle. Dès que l’on zoome, c’est un peu la catastrophe tellement la diffraction rend les clichés mous et presque flous. Aucune zone de netteté forte, aucun piqué. Une déception. Dernier point : Panasonic a encore des efforts à faire côté colorimétrie. Les verts n’ont absolument pas le rendu naturel des appareils de Fujifilm, Olympus ou Canon. Du côté de la vidéo c’est mieux : Panasonic oblige, l’encodage est très bon et la stabilisation de l’optique fonctionne à merveille.
Compromis intenable
Une bonne optique et un viseur de qualité ont un prix. De plus, une bonne optique comme celle du LX7 de Panasonic ou celle X20 de Fujifilm prennent plus de place qu’un zoom rétractable classique. En faisant le choix d’un appareil ultra fin doté d’un viseur à moins de 400 euros, Panasonic s’est vu forcé de rogner sur la qualité des composants. Si ce choix s’explique sans doute par le comportement du marché et la stratégie marketing (encore que…), techniquement il s’agit d’une erreur. En proposant un appareil aussi bon que le LX7 et en le dotant d’un bon viseur, Panasonic aurait certes proposé un appareil à 600 euros, mais cela aurait répondu aux attentes des experts. Ici, les photographes passionnés seront déçus et le grand public ne verra pas l’intérêt d’un appareil si cher avec un viseur si mauvais.
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