Panasonic Lumix GH3 : la promesse
Le premier but des appareils hybrides : ils sont enfin à même de remplacer – voire surpasser – les reflex d’entrée de gamme. Ces derniers étant à moyens termes condamnés tant les hybrides offrent un meilleur rapport qualité/encombrement. Mais loin de cibler les néophytes, Panasonic tente de séduire les experts dont les besoins sont bien différents, notamment en termes de robustesse…
Panasonic Lumix GH3 : la réalité
Le GH3 est le premier appareil hybride, toutes marques confondues, à offrir le même niveau de prestation qu’un appareil reflex expert/pro. Beaucoup plus épais que les hybrides traditionnels type GF5, le GH3 rassure une fois en main. Grip en caoutchouc au toucher franc, molettes aux crans marqués et poids « sérieux » : pas de doute, Panasonic s’invite dans la cour des costauds.
Modes vidéo hors normes
Une fois n’est pas coutume, c’est de la vidéo dont nous parlerons en premier. En effet, les GH1 et GH2 avaient déjà su séduire avec leur excellente qualité d’encodage. Le GH3 va plus loin, bien plus loin et répond aux plus grands fantasmes des amateurs – et professionnels – de la vidéo : pas moins de treize modes différents sont répartis entre les formats AVCHD, MP4 et MOV. Outre des modes AVCHD à pas moins de 50 images par secondes et 28 Mbit/s, c’est surtout les modes .MOV qui impressionnent avec un mode appelé All-i qui code toutes les images – la compression vidéo consistant généralement à ne coder qu’une partie des images et à mesurer les différences entre deux trames.
Ce mode All-i atteint le débit record – pour un appareil grand public – de 72 Mbit/s ! Outre une image extrêmement détaillée et une très grande fluidité entre les trames, ce mode All-i permet de monter les séquences à la trame près.
Le GH3 écrase donc l’intégralité de la concurrence dans le domaine de la vidéo et pourrait faire de l’ombre aux Canon EOS 5D Mark II et 5D Mark III certes plus célèbres mais moins performants en ce qui concerne les modes d’enregistrement sur carte.
Capteur Micro 4/3 16 Mpix : petit mais costaud
Si le capteur 16 Mpix Micro 4/3 de ce GH3 ne peut rivaliser avec les capteurs de reflex plein format, Panasonic a réussi à le hisser à un niveau jusque-là uniquement atteint par Olympus avec son excellent OM-D E-M5. Les clichés sont bons jusqu’à 3200 ISO, largement exploitables en RAW jusqu’à 6400 ISO et ils sont surtout très détaillés et offrent de belles couleurs – le point faible de Panasonic.
Oui, les puristes de l’image préféreront toujours la plus grande richesse des clichés des capteurs plein format. Oui, la quantité de détails contenus des images du GH3 est en dessous de ces reflex une fois l’image affichée à 100 % sur un écran 30 pouces. Mais dans les faits, il faudra travailler sur de très grands tirages ou être à la recherche de l’image la plus parfaite pour trouver à y redire.
Pour les experts, les enthousiastes voire même les reporters professionnels qui livrent des images à la presse, le GH3 est déjà une arme formidable.
Le bon format
Le GH3 fait le pont entre les reflex experts, robustes et performants mais lourds et encombrants, avec les hybrides, petits et légers mais plutôt fragiles et moins ergonomiques. L’approche reflex – gros grip qu’on tient bien en main – couplée à un format intermédiaire nous semble être la bonne recette : plus lourd qu’un OM-D mais plus léger qu’un D600, le GH3 est un excellent compromis poids/encombrement/performances. Et ce, d’autant plus que les optiques Micro 4/3 sont toujours de trois à quatre fois plus petites et légères que celles des appareils à grands capteurs. Le sac à dos/à épaule s’en retrouve de fait doublement plus léger. Sans doute une solution aux nombreuses scolioses chez les photographes !
Ergonomie fouillée
Profitant des années d’amélioration des reflex, le GH3 dispose d’une ergonomie fouillée sans être brouillon. On trouve rapidement les fonctions, les menus sont clairs, les boutons bien placés, tel le trio balance des blancs/ISO/exposition situés juste à côté de la molette du déclencheur. Avec en outre pas moins de six touches programmables.
Comme pour tout outil, le GH3 demande un temps d’adaptation pour qui viendrait d’un autre écosystème (Canon, Nikon, etc.) et il est évident que tous les photographes n’y trouveront pas leur compte (les goûts et les couleurs). Mais d’un point de vue générique, ce GH3 offre une excellente ergonomie notamment grâce à son écran orientable tactile qui rend bien des services en mode vidéo – mise au point d’une pression du doigt, meilleur équilibrage, etc.
Viseur électronique : question de goût
Le viseur électronique du GH3 exploite la technologie MicroOled et affiche une image très contrastée et surtout très fluide. En basses lumières, l’avantage de ce viseur est qu’il est à même d’amplifier le signal et d’afficher une image bien plus claire que celle issue d’un viseur optique. L’autre avantage est bien sûr la précision du cadrage, puisqu’il affiche exactement 100 % des pixels.
Il est certain que ce viseur électronique peut être un handicap pour les photographes attachés à la visée optique. Mais tout comme pour les Olympus OM-D E-M5, Fujifilm X-Pro 1 et autre Sony Alpha A99, le viseur du GH3 n’est certes pas parfait mais il est suffisamment confortable pour se substituer à un viseur optique.
Obturateur électronique : le silence absolu
En mode normal, l’appareil utilise son obturateur mécanique en mode photo. Mais à l’instar du G5, le GH3 dispose d’un obturateur électronique qu’on active à loisir. Celui-ci offre deux possibilités : une rafale à 20 images par secondes (jpeg uniquement) et surtout le déclenchement silencieux. Ce dernier est un atout de choix en photo de scène, animalière, etc.
Un seul port pour carte mémoire
Le principal grief que nous avons à faire à ce GH3 est l’unique emplacement de carte mémoire (SD, SDHC, SDXC) : pour un appareil capable d’une telle rafale et offrant de tels débits en vidéo, c’est un peu décevant. Certes la carcasse de l’animal est moins imposante que celle d’un reflex mais il nous semble que le double emplacement de carte mémoire est un élément important de ce genre d’appareil puisque les cartes SD sont toujours bien plus lentes que celles des Compact Flash.
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