Panasonic Lumix FZ300 : la promesse
A l’image d’un « fils de » du show business, le Panasonic FZ300 a la lourde charge de succéder sans décevoir. Marchant dans les pas du FZ200, champion des ventes de bridges depuis 2012, ce boîtier était passé à la rédaction dans une version de pré-production, le temps d’une prise en main. Il est aujourd’hui temps de donner notre verdict final.
Panasonic Lumix FZ300 : la réalité
En photographie, l’ergonomie d’un boîtier compte souvent plus que les performances – si la qualité minimale requise est au rendez-vous bien sûr. Dans ce domaine, le FZ300 est (presque) un sans-faute : l’appareil offre un très haut niveau de finition. Tropicalisé, il dispose d’un viseur électronique large et lumineux (pour ce niveau de prix) doublé d’un écran orientable tactile de 7,6 cm de diagonale, tout à la fois bien défini (1 million de points) et très réactif.
La prise en main, vraiment plaisante, offre un vrai sentiment de solidité : la qualité du caoutchouc et les sons et toucher des mollettes lui évitent de tomber dans la catégorie « plastoc » qui caractérise nombre de bridges. Le seul vrai reproche ergonomique que nous avons à lui faire est l’absence d’une seconde molette qui pilote le temps d’exposition/l’ouverture/etc. selon les modes. Pour sous/surexposer il faut appuyer sur le bouton Fn1 en même temps que tourner l’unique molette, ce qui n’est guère pratique.
Optique lumineuse
Le FZ300 conserve l’atout majeur du FZ200 : une optique non seulement très lumineuse, mais aussi très piquée c’est-à-dire à même de souligner les détails, de mettre en valeur la matière. Ce niveau de qualité optique s’obtient au détriment de la puissance de zoom, mais le sacrifice est faible. A quoi sert un zoom x50 qui produit des images sans relief quand on peut profiter d’un zoom x24 au rendu précis et contrasté ? En profitant d’une focale 24-720 mm nous n’avons jamais eu l’impression de manquer de puissance de zoom et, contrairement à tous les «ultra-bridges», nous n’avons jamais eu besoin de trépied en plein jour pour réaliser des clichés nets.
AF rapide mais moteur de zoom mollasson
Que de progrès en matières d’AF ces dernières années ! Le FZ300 fait la mise au point quasi instantanément, même en lumière tamisée. A cette vélocité s’ajoute celle de la rafale, que l’on peut qualifier de sauvage : 12 images par secondes en mode énervé (AF simple) et 6 i/s en mode AF continu – voire 30 i/s en mode photo 4K (lire plus loin). Il permet ainsi de se frotter à la photo d’action même s’il ne peut se comparer à un reflex ou à un hybride expert.
Seule ombre au tableau dans la case «vitesse», celle du moteur propulsant le zoom. Il faut environ 3s pour le déployer, autant pour le replier. Ce n’est pas lent à mourir, mais cela ne rend pas justice à la réactivité générale de l’appareil.
Qualité d’image solide
Le FZ300 profite de la meilleure optique de sa catégorie. Non seulement elle apporte plus de lumière au capteur, mais elle est plus à même de souligner les détails quand les bridges et compacts classiques sortent bien souvent des images plus « plates ». Les clichés du FZ300 sont donc bien détaillés – pas du niveau d’un compact expert, mais c’est déjà bon – et les couleurs sont tout à fait convenables. De ce côté-là Panasonic a quand même des progrès à faire, autant sur le rendu lui-même que sur la lisibilité et la diversité des modes. Les verts sont souvent soit trop soutenus soit trop fades et certains tons difficiles – les gris, le bois des planches, etc. sont inconstants. On est loin de la richesse d’interprétation des tonalités de Fujifilm.
A l’usage nous avons noté une légère tendance à la surexposition, particulièrement en intérieur – un défaut partagé par de nombreux boîtiers de nombreux constructeurs. Notre conseil : sous-exposez d’un tiers de diaph (-1/3) en extérieur et de 2/3 en intérieur pour obtenir une exposition proche de ce que vous voyez.
Expert en vidéo
C’est désormais une constante chez Panasonic : le FZ300 tourne les vidéos en 4K UHD, une qualité d’image qui met K.O. le reste de la compétition, une compétition dans sa grande majorité limitée à de la simple Full HD (allo Canon/Nikon/Fuji/Olympus ?). Cette définition d’image est couplée à un excellent niveau de compression, Panasonic étant maître dans ce domaine – son GH4 est la référence absolue. Le petit bonus sonore provient de la prise microphone au format jack 3,5 mm qui permet d’accrocher via la griffe flash, un micro canon transformant l’appareil en vrai caméscope.
Notons aussi la présence d’un mode ralenti à 100 i/s (fichier enregistré en mode 25 i/s) malheureusement uniquement en 720p – la Full HD et c’était parfait.
A la performance vidéo 4K s’ajoute celle de la photo 4K, un mode dans lequel le FZ300 débite 30 i/s dans une définition de 8 mégapixels (4K = 3840 x 2160 = 8 Mpix). Utilisant le processeur très puissant du FZ300, le mode photo 4K permet de sélectionner a posteriori la meilleure image d’une action. Et que la mention 4K ne vous trompe pas : si le débit de trame est celui de la vidéo il s’agit tout de même d’un mode photo avec ce que cela implique en matière de réglages (obturateur rapide, etc. ).
Les limites du petit capteur
Au format 1/2,3 pouce, le capteur du FZ200 a les mêmes dimensions que celui des compacts et bridges classiques. S’il délivre de beaux clichés, c’est que son optique est de bonne qualité. Mais aussi bonne soit-elle, il ne saurait se mesurer à un modèle plus grand format comme les capteurs 1 pouce voire Micro 4/3. Or, dans la catégorie des bridges, Panasonic nous a servi l’an dernier un FZ1000 dont le capteur, format 1 pouce justement, délivre des clichés d’une richesse largement supérieure. En matière de niveau de détails d’une part, mais aussi dans la montée en ISO ou la plage dynamique. Bien à la peine quand la lumière se fait la malle, le FZ300 produit des clichés bruités dès 800 ISO et très granuleux à 3200 ISO, une valeur qu’il n’hésite pourtant pas à activer en mode AUTO.
Le prix plus serré, le format plus compact, l’ouverture f/2.8 constante et le surplus de zoom permet au FZ300 de tirer son épingle du jeu face au FZ1000. Mais les progrès et la miniaturisation aidant, il y a fort à parier que le futur du format bridge se conçoive avec des capteurs plus grands.
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