Panasonic Lumix DMC-CM1 : la promesse
Dévoilé à la Photokina et présenté à la presse française fin octobre, le Panasonic CM1 est un bel ovni, un appareil de fantasme puisqu’il tente de réunir le meilleur des smartphones haut de gamme avec le meilleur des compacts experts. Fusion réussie ou mirage technique ? La réponse dans le test !
Panasonic Lumix DMC-CM1 : la réalité
Le choix du code couleur de l’appareil, similicuir noir bordé d’argent, ne laisse aucun doute quant au positionnement premium de l’appareil. Rappelant un peu le Galaxy Note 3 par le toucher, le CM1 est un bel appareil. Mais il est un cran en-dessous des iPhone 6/6+ et du HTC One M8, tout en métal et verre de leur état. Même le plus beau des plastiques ne saurait égaler ces matériaux plus nobles. Mais Panasonic a bien soigné la partition et cet usage du plastique offre un bel avantage : un poids maîtrisé d’autant plus que l’appareil intègre un grand capteur CMOS 1 pouce et une optique articulée. Si Panasonic avait fait usage de verre et de métal, le CM1 aurait été beaucoup plus lourd et nous aurions râlé. Le choix du japonais était donc judicieux du point de vue technique, mais lorsqu’on vise le luxe, il faut essayer d’aller au bout.
Epais, mais pas trop
Panasonic a réussi à contenir l’épaisseur de son smartphone mais il n’empêche que l’optique et sa molette de contrôle autour de l’optique épaississent l’animal de manière notable. C’est cette épaisseur qui a cependant permis au fabricant d’intégrer un 28 mm f/2.8 – on n’a rien sans rien ! Une fois en main l’appareil est cependant bien moins encombrant que n’importe quel compact à grand capteur. Autant dire qu’au final on économise pas mal de place comparé au combo smartphone + compact.
Autonomie de bon aloi
Avec 21h13 en communication, 9h03 en surf 3G et 9h17 en lecture vidéo, le Lumix CM1 ne vous laisse pas tomber facilement. Dans la moyenne supérieure des smartphones haut de gamme, il offre une bonne autonomie si l’on tient compte qu’il intègre des composants photo bien plus haut de gamme que la concurrence. Son grand capteur 1 pouce consomme bien plus d’énergie que les petits capteurs photo traditionnels ; même chose pour son processeur de traitement d’image Venus Engine issu de la division photo qui gère le mode RAW et la vidéo 4K.
Photo : champion des smartphones et bonne app
En tant que smartphone, le CM1 remporte haut la main la palme de la meilleure qualité d’image. L’adéquation entre un grand capteur et une focale fixe 28 mm f/2.8 lui permet d’offrir des clichés de très grande qualité avec bien plus de détails que la concurrence – enfin, cela dépend des scènes comme on le verra plus loin. Il ne bruite pas jusqu’à 800 ISO, reste assez bon à 1600 ISO et ses fichiers RAW sont exploitables à 3200 ISO. Le rendu des couleurs n’est pas aussi naturel que ceux d’Apple ou Nokia, mais le mode RAW offre une latitude sans précédent sur smartphone. Par rapport à un Nokia 1020 doté de 41 Mpix, l’optique du CM1 fait un meilleur job à plein définition et les clichés sont plus piqués sur le CM1.
Mentions spéciales pour l’application photographique, vraiment bien pensée. Issue du savoir-faire acquis par Pana dans le domaine de la photo depuis bientôt quinze ans, cette app est un plaisir à utiliser pour les photographes qui s’y connaissent un peu, tandis que les néophytes n’auront aucun mal à la laisser piloter la prise de vue.
Mode 4K limité
Capable de shooter des vidéos en Full HD, le CM1 gère aussi la 4K. Mais en pratique, avec un débit de seulement 15 images par seconde, ce mode est plus adapté aux plans lents, comme un petit timelapse vidéo qu’à un vrai tournage d’action. Dommage, mais la technique n’est pas encore prête, les composants chauffant à priori trop lorsque cette cadence est poussée à 30 images par seconde.
Heureusement le classique mode Full HD est performant : on peut monter jusqu’à 30 images par seconde et la qualité de l’encodage est très bonne même si on perd un peu de grand angle. On apprécierait cependant une mise à jour vers des modes à 50 ou 60 images par seconde, plus adaptés aux scènes d’action.
Montée en ISO : mieux qu’un smartphone, moins bien qu’un compact expert
De manière assez surprenante, le capteur 1 pouce de 20 Mpix que l’on retrouve dans d’autres appareils de Sony et de Panasonic (comme le FZ1000) ne donne pas les mêmes résultats en basses lumières. Tandis que ce capteur délivre des clichés parfaitement propres à 1600 ISO chez un RX100 Mark III et autre Pana FZ1000, la limite Jpeg du CM1 est plutôt à 800 ISO. Au-delà on préfèrera passer par le négatif numérique, le fameux mode RAW. Sans doute les compromis optiques et/ou les composants smartphones sont-ils à l’origine de cette différence, mais en tout état de cause le CM1 est un cran en-dessous des compacts experts actuels. Qu’on se rassure, c’est déjà un voire deux crans au-dessus des compacts et smartphones classiques.
A l’analyse à 100% on note cependant que les algorithmes de traitement de l’image sont plus grossiers que ceux des compacts experts traditionnels. Le smartphone étant un appareil facile à mettre à jour, il serait de bon ton que Panasonic se penche sur ce point afin de corriger au mieux les défauts de l’optique pour, au final, améliorer les micro-contrastes de manière logicielle.
A l’aise dans les recadrages
Avec une telle définition, le CM1 facilite les recadrages, c’est le moins que l’on puisse dire ! De plus, ses pixels sont plus larges que ceux des smartphones classiques et profitent donc de plus de lumière. Cela lui permet d’offrir plus de détails et une meilleure plage dynamique – la capacité de capter des détails à la fois dans les ombres et hautes lumières, la plage dynamique. Dans une scène avec une lumière forte, le gain en qualité est très nettement perceptible par rapport à un iPhone, qui détruit plus vite les détails.
Mais ce supplément de performance n’a pas la même importance dans toutes les situations. Dans les compositions à plusieurs plans, l’optique lumineuse et le grand capteur permettent, dans une certaine mesure, d’isoler un peu un sujet de la masse. Mais dans le cas d’un paysage, où les plans sont au loin, seule une analyse à 100% lui donne l’avantage. Une focale un peu moins large lui aurait permis de mieux marquer sa suprématie technique comme nous allons le voir.
28 mm : un choix discutable
Au carrefour de la technique et de l’art, la photographie est un sujet hautement subjectif. Tel photographe aime les zooms, un autre les focales fixes, l’une veut des appareils discrets, l’autre cherche des gros boîtiers résistants, etc. La somme de ces profils et besoins si différents induit l’impossibilité de réaliser un appareil parfait. Cette donne intégrée, passons à la focale choisie : 28 mm, soit un grand angle. Le hic avec ce choix de focale, c’est que si elle très adaptée au grand public, un public expert préfèrerait sans doute un 35 mm un peu plus resserré, et ce pour différentes raisons. Tout d’abord elle déforme moins tout en restant large. Ensuite, c’est une des focales reines du reportage avec le 50 mm. Finalement, plus une focale est longue et plus elle permet de dissocier les plans et de créer de beaux arrière-plans flous impossibles à réaliser avec un grand angle. Du coup, si ce 28 mm conviendra au grand public à la manière de l’iPhone, les photographes un peu plus experts à la recherche d’une focale fixe et d’un grand capteur – comme un certain Fujifilm X100T en somme ! – pourraient s’en détourner. Or il semble que les photographes experts semblaient être la cible, non ?
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