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Test Oppo Reno : le smartphone qui fait payer cher son originalité

Après un Find X qui a surtout fait parler de lui pour son prix démesuré et un RX 17 Pro faux jumeau du OnePlus 6T, Oppo revient avec la gamme Reno qui se distingue par une caméra pop-up en aileron de requin. Le premier des trois smartphones qui la composent se nomme sobrement… Reno. Ce milieu de gamme bien équipé vaut-il ses 499 euros ?

L'avis de 01net.com

Oppo Reno

Les plus

  • + Design original
  • + Bonnes performances globales
  • + Qualité des photos

Les moins

  • - Prix
  • - Capteur frontal décevant

Autonomie & charge

1 / 5

Photo & vidéo

4 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 24/06/2019

Voir le verdict

Fiche technique

Oppo Reno

Mémoire vive 6 Go
Capacité 256 Go
Taille 6.4 "
Voir la fiche complète

Il ne suffit pas de déployer fièrement son aileron de requin pour s’offrir une place au soleil. Oppo pourrait bien l’apprendre à ses dépens lui qui, malgré ses efforts en matière de design, se retrouve de par son prix de 499 euros confronté aux Pixel 3a, Xiaomi Mi 9, Honor 20 et autres flagship killers particulièrement réussis cette année. 

Les dents de la mer version smartphone

Oppo a décidé de faire de l’originalité la marque de fabrique de sa gamme Reno. La version milieu de gamme n’échappe pas à la règle en proposant un design assez unique. Bien évidemment, le format ne révolutionne pas le genre puisque le smartphone d’Oppo ressemble au premier coup d’oeil à de nombreux autres smartphones Android. Mais à y regarder de plus près, ce Reno affiche quelques singularités. Pour commencer, il n’y a pas de caméra frontale, du moins pas de caméra frontale visible. Celle-ci se cache sur le bord supérieur du smartphone. Elle prend la forme d’un module qui se soulève mécaniquement à la manière d’un aileron de requin.

Le dos, en verre, est légèrement courbé sur les bords ce qui offre une bonne préhension. Il est serti d’une petite bille en céramique dont l’objectif est de surélever légèrement le smartphone lorsqu’il est posé sur la face arrière et ainsi protéger le double module photo. C’est une option aussi discrète qu’ingénieuse mais dont il est difficile de juger l’efficacité en l’espace de quelques jours.

À l’avant, un écran de 6,4 pouces complètement bord à bord, occupe plus de 86% de la surface (merci le capteur escamotable). Cette dalle cache sous sa surface un capteur d’empreintes qui surprend par sa vélocité (que de progrès réalisés depuis le RX17 Pro !). Pour autant, même s’il est rapide et bien placé, il n’en demeure pas moins difficile d’accès lorsque le smartphone, assez lourd (188 g), est utilisé à une main. La solution consiste alors à utiliser son auriculaire pour caler le Reno, et son pouce pour le déverrouiller. C’est faisable mais relativement acrobatique… et fatigant.
La dalle OLED est agréable et réactive même si, avec ses 446 cd/m², elle manque légèrement de luminosité face à des concurrents comme le Samsung Galaxy S10 ou même le Nokia 9 PureView à plus de 700 cd/m². Cela la rend un peu moins lisible en plein soleil sans que ce soit rédhibitoire. Enfin, les couleurs affichées à l’écran sont relativement justes (Delta E mesuré de 4,16) malgré les blancs et gris qui tirent légèrement sur le bleu. 

Ses meilleures photos ne sont pas les selfies

Le double module photo de l’Oppo Reno offre une approche assez basique. Le capteur principal de 48 mégapixels est secondé d’un capteur 5 Mpx dédié à la profondeur de champ et donc essentiellement au mode portrait. Pour autant, les résultats du Reno sont tout simplement excellents. Nous ne sommes pas au niveau d’un Galaxy S10 ou d’un Huawei P30 Pro, mais dans la catégorie des milieux de gamme, le Reno fait partie des très bonnes références. Les couleurs sont globalement respectées et le piqué est remarquable. Que ce soit en basse luminosité ou dans des conditions d’éclairage correctes, les performances sont donc au rendez-vous et Oppo n’est surclassé que par les meilleurs photophones du moment. 

via GIPHY

Quid du capteur frontal, celui qui est dissimulé dans l’aileron de requin et qui fait l’originalité du smartphone ? Oppo promet que le mécanisme de son capteur frontal résistera à 200 000 ouvertures, soit une moyenne de 100 ouvertures par jour pendant 5 ans. En théorie, c’est énorme et ce chiffre devrait rassurer un acheteur curieux du smartphone. Dans les faits, la poussière accumulée au niveau de la trappe au bout de quelques jours d’utilisation seulement, nous fait douter de la pertinence du chiffre avancé par Oppo. Il faut savoir que pour arriver à ce genre de résultats, Oppo comme les autres constructeurs, se fonde sur des tests réalisés dans des conditions optimales, en labo par des robots. Or l’utilisation en conditions réelles ne donne pas toujours les mêmes résultats…

Quant à la qualité des selfies, elle est relativement bonne, le capteur de 16 mégapixels assurant l’essentiel. On regrettera toutefois, comme souvent, le lissage excessif des autoportraits.

Un Snapdragon 710 efficace au service d’un ColorOS frustrant

Nous passerons rapidement sur le test des performances de l’Oppo Reno. Le Snapdragon 710 est maintenant bien connu et le constructeur chinois réussit à l’exploiter convenablement. Malheureusement pour Oppo, à près de 500 euros, son Reno se trouve confronté à des monstres du segment dotés d’un Snapdragon 855, comme le Mi 9, par exemple. Dès lors, la différence pourrait se faire sur l’OS, d’autant plus qu’Oppo a choisi de ne pas se contenter d’Android 9.0 en ajoutant sa propre surcouche, ColorOS. Lors de notre test du RX17 Pro, nous avions souligné le manque d’aboutissement de la surcouche, le nombre flagrants d’erreurs de traduction et de bugs dans ses animations. Sur ce point, les progrès d’Oppo sont réels.
Bien que basé sur Android Pie, ColorOS s’inspire largement d’iOS, avec des résultats qui restent contrastés. Le constructeur chinois s’éloigne de Google pour ce qui est de la gestion de l’autonomie et des notifications, mais à l’usage, ces choix peinent à convaincre. Globalement l’interface manque de clarté. Une fois encore, il est permis de se demander pourquoi Oppo, qui rappelons-le appartient au même groupe (BBK) que OnePlus, ne s’est pas inspiré de ce dernier dans son choix d’OxygenOS, bien plus accompli.

Solide sur l’autonomie

Grâce à sa batterie de 3765 mAh, le Reno se classe parmi les très bons élèves. Il livre des résultats similaires au Honor 20 et se situe même, en streaming vidéo, en bonne place entre un iPhone XR et un Galaxy S10E. Les résultats de nos mesures en labo sont assez concluants avec 14h29 en autonomie polyvalente, 11h01 en autonomie vidéo et 18h45 en appel. Quant à la charge, Oppo a équipé son Reno de la technologie maison, VooC et d’un chargeur 20W. Là aussi on est dans la norme mais il y a matière à regrets car le constructeur chinois a décidé de réserver son chargeur Super VooC à son Find X et à son RX 17 Pro, qui n’est que légèrement plus cher que le Reno. Malgré tout, la charge rapide permet de passer de 10% à 65% de batterie en 30 minutes, et le smartphone se recharge complètement en 1h18, ce qui est remarquable. 

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