Il fut un temps où OnePlus bousculait le marché avec des smartphones haut de gamme à prix abordable. Aujourd’hui, la marque séduit toujours, mais en jouant sur deux tableaux : des flagships premium comme le OnePlus 13, et une gamme R qui reprend des technologies éprouvées à tarif modéré. Le OnePlus 13R, successeur du 12R, a donc la lourde tâche de relever ce défi une fois encore.
La série R incarne la philosophie originelle de OnePlus : proposer des performances premium sans surfacturer. Le 13R ne déroge pas à la règle. Il reprend des éléments clés du OnePlus 13, tout en ajustant certains aspects pour rester accessible. Alors, le OnePlus 13R est-il l’excellent rapport qualité-prix qu’espère nous proposer OnePlus ? C’est que ce l’on va voir.
Prix et disponibilité du OnePlus 13R
Le OnePlus 13R est proposé en une seule configuration : 12 Go de RAM et 256 Go de stockage, au tarif de 769 €. Un choix stratégique qui simplifie l’offre, mais qui marque une augmentation significative par rapport au 12R, lancé à 699 € avec 16 Go de mémoire. Une hausse qui interroge, malgré des améliorations techniques notables.
À ce prix, le smartphone affronte des rivaux redoutables. Le Samsung Galaxy S24 FE, à 669 €, mise sur un design épuré, un zoom 3x et la charge sans fil. Le Xiaomi 14T Pro, lui, séduit aussi par son rapport performance-prix. Quant au Google Pixel 9, il reste une référence en photo.
Pour adoucir la facture, OnePlus incluait une montre connectée Watch 2R (valeur de 279 €) avec l’achat du 13R au lancement. Une opération attractive, mais qui ne compense qu’en partie le surcoût face à des alternatives déjà bien établies.
Design : un smartphone plus résistant, mais qui ne sort pas vraiment de l’ordinaire
Le OnePlus 13R mise sur un châssis en aluminium plat, associé à une protection Gorilla Glass 7i à l’avant et à l’arrière. Une bonne nouvelle pour la durabilité, avec une résistance aux chutes et aux rayures supérieure à celle du Gorilla Glass 5 de son prédécesseur. L’ensemble dégage une impression de solidité, accentuée par un poids de 206 grammes, légèrement plus élevé que celui du 12R.
Disponible en deux coloris, nous avons ici le coloris Astral Trail, un argenté réfléchissant orné de cercles concentriques assez subtils. La texture de la vitre arrière, bien que légèrement glissante, évite l’effet « plaque de verre » trop impersonnel.
Le OnePlus 13R a droit à une certification IP65. Le smartphone résiste mieux aux éclaboussures et à la poussière que le 12R (IP54). Il ne rivalise pas avec l’IP67 du Pixel 8a ni l’IP69 du OnePlus 13, mais une averse ou une utilisation en milieu poussiéreux ne devraient pas l’endommager, à condition d’éviter une immersion totale.
Avec un écran de 6,78 pouces et des dimensions généreuses (161.72 mm x 75.77 mm x 8.02 mm), le 13R s’adresse aux amateurs de grands formats. Son gabarit le rapproche du Galaxy S24 FE, rendant l’utilisation à une main assez difficile pour les petites mains. Cependant, son poids raisonnable et ses bords plats améliorent la prise, malgré une certaine glisse.
Le module photo circulaire, hérité des générations précédentes, se démarque par son absence de logo Hasselblad. Positionné de manière asymétrique, il stabilise tout de même assez bien l’appareil lorsqu’il est posé sur une surface plane. Sur la tranche, le curseur d’alerte (ou alert slider), la signature de OnePlus, permet de basculer rapidement entre sonnerie, vibreur et mode silencieux. Un port USB-C et un émetteur IR complètent les connectiques, tandis que le capteur d’empreinte optique sous écran, bien que moins rapide qu’un modèle ultrasonique, reste réactif.
Le OnePlus 13R mise sur un équilibre entre héritage et innovation, avec un design à la fois fonctionnel et attrayant, sans concessions excessives sur la qualité. Un bon point.
Ecran : OnePlus sait y faire
L’écran du OnePlus 13R est sans conteste son atout majeur. Avec une dalle ProXDR LTPO AMOLED de 6,78 pouces et une définition de 2800 x 1260 pixels, il offre une densité de pixels élevée, des couleurs éclatantes et des animations fluides grâce à sa fréquence de rafraîchissement adaptative qui monte jusqu’à 120 Hz. Attention toutefois, l’écran est par défaut configuré en FHD+, il vous faudra donc aller dans les réglages pour en tirer le maximum.
Certifié TÜV Rheinland Intelligent Eye Care 4.0, l’écran réduit la fatigue oculaire. La technologie Aqua Touch 2.0 améliore la précision des interactions, même avec des gants légers ou des doigts mouillés. Lors d’un test sous la pluie, l’écran a évité les « appuis fantômes », bien que le défilement reste moins agréable sur une surface humide.
OnePlus annonce une luminosité de pointe de 4 500 nits, un chiffre théorique difficile à atteindre en conditions réelles. Le 01Lab a mesuré 1812 cd/m² en luminosité maximale manuelle, ce qui le place dans le haut du tableau, ainsi qu’un pic lumineux à 1832 cd/m² en HDR.
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En mode Vif, la précision des couleurs n’est pas la meilleure, avec un Delta E de 3,34. Pour des couleurs plus naturelles, il faudra passer sur le mode Naturel sRGB, qui affiche lui un Delta E bien meilleur de 1,95.
L’écran du 13R prouve que les dalles haut de gamme ne sont plus réservées aux smartphones premium. Entre ses performances techniques et son adaptabilité aux conditions extérieures, il se positionne comme l’un des meilleurs écrans de sa catégorie.
Performances : du haut de gamme sans pour autant faire partie des plus rapides
Avec le Snapdragon 8 Gen 3, le OnePlus 13R propose une expérience fluide et réactive, même dans les scénarios les plus exigeants. Ce processeur, déjà présent sur des flagships de 2024 comme le OnePlus 12, assure une gestion sans accroc des jeux gourmands, du montage vidéo léger ou du multitâche intensif.
Bien qu’il ne corresponde pas à la dernière génération de puces, le Snapdragon 8 Elite étant réservé aux modèles premium comme le OnePlus 13, l’écart reste marginal pour la majorité des utilisateurs. Les tests Geekbench 6 montrent une bonne avance par rapport au OnePlus 12, pourtant équipé du même processeur, tandis que le Galaxy S24 FE et son Exynos 2400e affichent des résultats comparables. En revanche, le Pixel 8a, équipé du Tensor G3 optimisé pour l’IA, mais moins performant en puissance brute, est largement distancé.
La combinaison de 12 Go de RAM LPDDR5X et d’un stockage UFS 4.0 garantit des lancements d’applications quasi instantanés et une fluidité constante, même avec plusieurs tâches en arrière-plan. Cependant, l’absence de port microSD limite l’expansibilité pour ceux qui stockent des fichiers volumineux. C’est dommage, surtout que les consommateurs n’ont d’autres choix que d’opter pour une unique version à 256 Go de stockage.
Côté gaming, le 13R se défend admirablement : des titres comme Wild Rift, Warzone ou PUBG Mobile sont assez fluides, même avec les graphismes à fond. OnePlus intègre un mode personnalisable pour ajuster les performances en fonction des besoins, quitte à sacrifier un peu d’autonomie. Pendant de longues sessions de jeu, la chaleur se fait un peu ressentir sur l’arrière du smartphone, mais le système de refroidissement arrive assez bien à éviter les ralentissements avec une température maximum mesurée à 42 degrés.
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Les benchmarks graphiques comme 3DMark Wild Life confirment les bonnes performances du GPU, avec un score de 17422 pts, proche du OnePlus 12 (16738 pts) et bien supérieur au Galaxy S24 FE (13586 pts) ou au Pixel 8a (8501 pts). Cependant, la stabilité peine toujours à dépasser les 70 %, ce qui reste assez dommage.
Le OnePlus 13R prouve qu’on peut concilier budget et performances premium. S’il ne surpasse pas les flagships absolus, il s’en approche suffisamment pour satisfaire la majorité des utilisateurs, gamers inclus.
Batterie et recharge : vous ne finirez pas la journée sur les derniers pourcents
Avec une batterie de 6 000 mAh, le OnePlus 13R affiche une capacité généreuse. Cependant, contrairement à son prédécesseur, le 12R (5 500 mAh), le gain en capacité reste mesuré. Lors de nos tests, le OnePlus 13R a tenu 21 heures et 33 minutes, surpassant de près de 20 minutes le OnePlus 13, plus haut de gamme.
Le OnePlus 13R excelle en vitesse de recharge. Il est compatible avec la recharge rapide SuperVOOC 80 W, mais il faut acheter un adaptateur secteur séparément chez OnePlus si vous souhaitez en bénéficier. En effet, la boîte ne contient plus de chargeur, au grand dam des consommateurs. Avec un chargeur tiers, nous avons tout de même pu atteindre les 49 W en pic, et rechargé l’appareil en 75 minutes. Une performance honorable, puisqu’à titre de comparaison, le Pixel 8A (18 W) ou le Galaxy S24 FE (25 W) paraissent dépassés. Dommage, en revanche, que la recharge sans fil soit absente, un choix assumé pour maintenir un prix compétitif.
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Le OnePlus 13R mise sur l’endurance et la rapidité de recharge, sans pour autant révolutionner le segment. Un équilibre réussi pour ceux qui ne veulent pas à avoir à recharger leur smartphone au cours de la journée.
Audio : un petit manque de basses
Le OnePlus 13R utilise une configuration stéréo, c’est-à-dire un haut-parleur sur la tranche inférieure près du port USB-C, et un autre qui se trouve juste au-dessus de l’écran. Nous avons remarqué que le haut-parleur du bas était souvent un peu plus fort que celui du haut, mais il fallait s’y attendre, il ne s’agit ici pas d’une configuration sonore symétrique.
Pour ce qui est du son, le haut-parleur est suffisamment fort, mais quelques distorsions se font entendre à plein volume. On note aussi un léger manque de basses, c’est dommage. Une partie de vos chansons préférées pourrait donc disparaître, à moins d’utiliser des écouteurs sans fil.
Logiciel : OxygenOS est toujours aussi plaisant
Le OnePlus 13R débarque avec Android 15, mais c’est sa surcouche OxygenOS 15 qui captive. L’interface, légèrement retravaillée, mise sur la simplicité et la réactivité. Le menu Shelf, accessible en glissant le doigt vers le bas (hors de la bordure supérieure), reste un atout pratique pour accéder aux widgets personnalisables : météo, compteur de pas, musique… Une promesse rassurante accompagne ce système : quatre ans de mises à jour logicielles et six ans de correctifs de sécurité, un net progrès par rapport à son prédécesseur. On est cependant toujours loin de certains concurrents et leurs 7 ans de mises à jour.
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L’intelligence artificielle s’immisce partout. Gemini remplace l’assistant Google, tandis que quatre outils photo exploitent cette technologie :
- AI Erazer supprime des éléments indésirables (personnes, objets) en un geste.
- AI Detail Boost rehausse la netteté des clichés.
- AI Unblur tente de rattraper les photos floues, sans miracles.
- AI Reflexion Eraser atténue les reflets parasites
- La fonction Entourer pour chercher est là aussi, comme sur les Pixel et les derniers Galaxy S25.
L’IA se glisse dans l’application Notes, générant des résumés ou modifiant le style d’un texte… uniquement en anglais. Même contrainte pour le Résumé IA de la barre latérale intelligente, qui permet aussi une lecture vocale de pages web. Cette barre offre un accès rapide aux apps favorites et aux outils d’assistance. Côté multitâche, la vue scindée (activée via la barre ou un glissement à trois doigts) s’avère utile, même si elle est plus adaptée aux écrans pliables.
OxygenOS 15 excelle dans la personnalisation. Entre les fonds d’écran dynamiques, les dossiers au design modulable ou les options d’agencement du menu déroulant, chaque utilisateur peut modeler l’interface à sa guise. Un Dynamic Island inspiré d’iOS apparaît même lors de la lecture musicale.
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Malgré ses qualités, le système pèche par la présence d’applications préinstallées. Si les doublons (horloge, galerie) sont tolérés, l’inclusion de Booking, LinkedIn ou TikTok semble davantage liée à des accords commerciaux qu’à l’expérience utilisateur. Un choix qui pourrait expliquer un prix contenu, mais au détriment d’une expérience sans bloatware.
OxygenOS 15 marque un excellent équilibre entre innovation et praticité, malgré des limites linguistiques et quelques concessions marketing. Une surcouche qui confirme l’ADN de OnePlus : performante, personnalisable, mais pas parfaite.
Photo et vidéo : c’est simple, peut-être trop
Avec son triple module arrière, le OnePlus 13R mise sur la diversité : un capteur principal de 50 Mpx, un téléobjectif de 50 Mpx (2x optique) et un ultra-grand-angle de 8 Mpx. Ce trio vise à couvrir une large gamme de scénarios, des portraits serrés aux paysages expansifs, en passant par les détails rapprochés.
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Grand-angle
Au cœur du système, le capteur Sony LYT-700 de 50 Mpx, doté d’une stabilisation optique (OIS), impressionne par sa capacité à capter la lumière. En journée, les clichés affichent des couleurs vives et des détails précis, avec une tendance à amplifier les teintes pour des rendus dynamiques. Les zones contrastées bénéficient d’un algorithme de double exposition, préservant à la fois les hautes lumières et les ombres.
En basse luminosité, le capteur tire son épingle du jeu grâce à une gestion améliorée du bruit numérique. Les scènes nocturnes conservent une certaine clarté, même si certains détails s’estompent dans les zones peu éclairées. Les sources lumineuses, comme les guirlandes ou les enseignes, sont bien contrôlées, évitant les surexpositions excessives.
Ultra grand-angle
L’objectif de 8 Mpx, hérité du modèle précédent, s’appuie sur des ajustements logiciels pour corriger les déformations et homogénéiser les couleurs. Idéal pour les paysages ou les groupes, il capture des scènes spacieuses, même si la résolution modeste se remarque dès qu’on essaye d’agrandir une photo. Les teintes, parfois saturées, donnent un caractère vivace aux ciels ou aux végétaux, trop éloigné de la réalité. C’est clairement le maillon faible de cette configuration photo.
Téléobjectif et zoom numérique
Le remplacement de l’objectif macro par un téléobjectif de 50 Mpx (2x optique) est une bonne nouvelle. En mode portrait, le capteur sélectionne automatiquement le zoom 2x, isolant le sujet avec un flou d’arrière-plan naturel. Les algorithmes d’IA travaillent ensuite pour affiner les contours et préserver les textures, comme les cheveux ou les motifs complexes.
Au-delà du zoom optique, le zoom digital monte jusqu’à 4x avec une option dédiée sans dégrader excessivement l’image. Les détails restent acceptables à 4x, notamment grâce à un traitement antibruit efficace. Cependant, en mouvement ou en faible lumière, les limites apparaissent : les textures s’adoucissent et les couleurs perdent en précision.
Selfies
Le capteur frontal de 16 Mpx produit des selfies corrects, avec un mode portrait capable de distinguer les contours du visage. Certains détails, comme les barbes ou les mèches fines, peuvent toutefois être partiellement absorbés par le flou. La gestion des contre-jours reste basique, privilégiant souvent le sujet au détriment de l’arrière-plan.
Vidéo
En définition 4K, le OnePlus 13R livre des séquences détaillées, mais pâtit d’une stabilisation perfectible. Les mouvements brusques génèrent des saccades, surtout avec le téléobjectif. Autre bémol : l’impossibilité de basculer vers l’ultra-grand-angle pendant un enregistrement 4K, limitant la flexibilité. En basse lumière, le bruit devient perceptible, bien que les couleurs restent assez bonnes.
Le OnePlus 13R propose un système photo équilibré pour son segment, mais on aurait vraiment aimé un meilleur capteur ultra grand-angle. Le téléobjectif apporte une réelle valeur ajoutée, tandis que le capteur principal excelle en luminosité abondante.
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