CIS PC5E : la promesse
Un PC pour 216 euros : rien que le titre interpelle. Si ce n’est pasune première mondiale -le géant de la grande distribution américainWall Mart s’y était déjà essayé sur le territoire US- c’est sans doutela machine la moins chère que l’on ait jamais vue dansl’Hexagone. L’informatique étant devenue incontournable, on peut tout àfait penser que les utilisateurs occasionnels d’ordinateurs souhaitentlimiter au maximum la somme déboursée pour acquérir une telle machine.Nous l’avons donc testée en nous mettant dans la peau d’un telutilisateur.
CIS PC5E : la réalité
Low cost à tous les étages
La machine s’allume comme un
charme et là survient le premier écueil : le choix de l’écran.
GNU/Linux étant un système alternatif, il ne bénéficie pas de la force
de frappe de Microsoft et il est monnaie courante, même à l’heure actuelle,
que les pilotes ne soient pas développés pour cette plate-forme. Si la
tendance s’inverse du fait du succès de l’OS, notre écran n’a pas été
reconnu et nous avons du configurer l’affichage à la main en spécifiant
la résolution et le ratio de notre écran dans un outil de
configuration, pour passer outre le 1024 x 768. Pas forcément évident
pour l’utilisateur de base, d’autant que tout le monde ne sait pas qu’il faut
cliquer sur Yast -le logiciel qui réunit les outils de réglage du
système.
Deuxième écueil, matériel cette fois : la prise son sur le côté de la
machine est muette. Le souci? Le câble acheminant le son de la carte
mère vers la prise à l’intérieur de la tour n’était pas relié et était
même attaché à un câble USB. Il faut jouer du cutter pour détacher le
câble et trouver les bonnes broches pour relier la prise son. Une fois
encore ce n’est clairement pas le genre de manipulation que M. Untel,
novice rétif à l’informatique, est prêt à faire. Et cela dénote d’un
certain amateurisme de la part de l’assembleur.
On ne peut en rien reprocher la qualité -médiocre- des composants et
matériaux de ce PC et l’allure même de la machine n’est pas
scandaleuse, plut discrète avec sa robe noire et grise. On est loin des
tours hp, mais ce n’est pas non plus le même prix.
Un bon Linux est un Linux configuré
L’environnement de SUSE étant Gnome (les distributions GNU/Linux
peuvent embarquer un ou plusieurs gestionnaires de bureau), la
navigation dans les menus est assez simple si l’on prend la peine de
lire un peu les descriptions. Ce système étant hautement paramétrable
pour un administrateur on ne peut que regretter que l’assembleur n’ait
pas pris la peine de rajouter des icônes sur le bureau, se contentant
de mettre 8 applications dans le menu rapide des programmes. Pas de
documentation en ligne, pas de raccourcis vers les outils
de connexion Internet, etc.
Au vu des progrès que GNU/Linux a pu faire
pour le grand public, c’est franchement dommage de proposer une machine
qui ne pourra pas être manipulée sans aide par des néophytes. Et qu’on
apprécie ou non
Windows, il faut bien admettre que prendre ses repères dans un
environnement Microsoft est bien plus facile.
L’utilisateur qui connaît un peu le système au manchot (le symbole du
noyau Linux) aura droit à un OS qui a fait ses preuves -Novell SUSE
Linux est déployé pour des grands comptes et son pendant communautaire
bénéficie de sa robustesse, notamment au travers de sa gestion des
paquets et de son utilitaire YaST. Quant aux applications, on retrouve
les logiciels multiplateformes Firefox, Evolution (messagerie) et
OpenOffice, qui suffisent amplement pour une utilisation domestique.
D’autres applications du cru, tel le lecteur multimédia Banshee ou le
logiciel de gestion de photos F-Spot remplacent aisément leur
équivalent Windows pour une utilisation basique. Il faudra, dans le cas
où on ne
connait pas les applications, faire le tri de ce dont on a besoin dans
le menu « Applications/Autres applications ».
Puissance limitée oblige, la machine a une certaine latence dans le
lancement des applications. Pas au point de vous empêcher de travailler, mais
suffisamment pour ennuyer l’utilisateur qui a l’habitude de la réponse
au doigt et à l’oeil.
Les messages qui font peur…
GNU/Linux est un système complexe, basé sur des dépendances de
librairies, de programmes entre eux. Et quand on reçoit des messages
d’erreur, on peu être un peu paniqué si l’on a pas l’habitude.
D’autant que parfois ces messages apparaissent sous la forme de
rapports, abscons pour le citoyen lambda, et au travers d’une fenêtre
en ligne de commande. Si les messages que l’on a pu apercevoir lors de
nos tests n’avaient rien de bien méchant -Vista a son lot aussi- leur
aspect (console) peu bousculer papy Mougeot, qui voudrait juste une
machine qui marche toute seule.
…et des prix de services à mourir de rire
Même Apple,
pourtant réputé pour être lourd sur ses prix, n’oserait pas en demander
autant : s’il vous prend l’envie de mettre un giga de RAM en plus, il va
vous falloir débourser plus de 260 euros TTC. A ce prix là vous pouvez
aussi vous en acheter une deuxième tour. Ridicule ou absurde, au choix,
en tout cas cela dénote sans doute un peu de la qualité du service
client mis en place pour cette machine. Et quand on sait que le support
technique est nul pour l’OS -ou il faut payer une souscription auprès
de Novell- on est en droit de d’imaginer la panique de l’utilisateur
lambda le jour où sa machine se bloque.
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