Olympus Pen F : la promesse
La gamme d’hybrides OM-D est la raison du succès d’Olympus, succès qui a largement éclipsé l’autre gamme du constructeur, les “Pen”, dont la principale lacune par rapport aux OM-D était l’absence de viseur. Erreur corrigée pour la première fois dans ce Pen F, un hybride qui reprend les codes esthétiques du Pen des années 60 afin de séduire une clientèle attachée à des appareils qui ont « de la gueule ».
Olympus Pen F : la réalité
Pas de mauvaise surprise en termes de qualité de fabrication : quoi que très compact et léger, le Pen F est bien construit et inspire confiance. Le seul bémol se fait à la lecture de la fiche technique puisque, contrairement aux OM-D, le Pen F n’est pas tropicalisé c’est à dire pas conçu pour résister aux intempéries (pas de joints d’étanchéité).
C’est d’autant plus dommage qu’il a un look de boîtier reporter, look qui ne colle donc pas à l’usage “rugueux” que pourrait en faire un vrai reporter un peu brutasse.
La nouveauté est bien sûr l’introduction d’un viseur intégré, viseur cruellement absent de tous les Pen précédents. La dalle OLED intégrée est belle, réactive et bien définie, Olympus a bien fait les choses.
Pas assez simple
De manière purement subjective, le Pen F dispose de trop de boutons et molettes pour être un véritable héritier du Pen originel. Dix boutons, quatre molettes, une croix de sélection : ce n’est pas le tableau de bord d’un sous-marin russe des années 50, mais c’est tout de même beaucoup de commandes réunies pour un si petit appareil qui se veut boîtier “allant à l’essentiel”.
Les commandes quoi qu’assez petites tombent, cela dit, bien sous la main et le clic des molettes est “sérieux”. Mais nous rêvons toujours d’un boîtier qui s’en tienne aux fondamentaux.
Préfère les focales fixes
Notez au passage que si le Pen F se marie très bien avec les focales fixes comme le 17 mm f/1.8 avec lequel il est livré dans certain kits, ce boîtier de rue très compact aime moins les zooms : le 12-40 mm f/2.8 commence déjà à le déséquilibrer, alors on ne vous parle même pas du 40-150 mm f/2.8 !
Première fois en 20 Mpix
Depuis le lancement du premier OM-D (l’OM-D E-M5) en février 2012, tous les capteurs de tous les boîtiers hybrides d’Olympus (et Panasonic jusqu’au GX8) offraient une définition de 16 Mpix. Une définition inchangée en 4 ans au double motif que “ça suffit pour la plupart des utilisateurs” et que toute montée en définition sur un si petit capteur se doit d’être parfaitement maîtrisée sous peine de faire exploser le bruit numérique dans les hautes sensibilités.
Le Pen F passe aujourd’hui à un capteur de 20 Mpix et cette augmentation de définition de 25% est, comme chez le GX8, parfaitement gérée puisque les résultats sont en tous points similaires à ce que peut proposer un OM-D E-M5 Mark II de l’an dernier – donc d’un capteur 16 Mpix – ce qui fait donc plus de pixels pour la même qualité d’image. Tout bénéf ! Allez donc jeter un coup d’oeil à notre album Flickr pour télécharger les images de test en pleine définition.
Le Pen F travaille proprement jusqu’à 1600 ISO, contient très bien le bruit à 3200 ISO voire 6400 ISO avec un peu de post-traitement. Quant aux valeurs supérieures – 12.800 ISO et 25.600 ISO – si elles sont effectivement trop bruitées pour un usage couleur normal, elles se révèlent parfaitement utilisables avec l’extraordinaire mode noir & blanc “Film grain noir & blanc II”.
Superbes modes artistiques
On pourrait débattre de l’intérêt et de la pertinence du placement de la roue des modes d’images en façade de ce Pen F. Ce qui ne souffre d’aucune critique, en revanche, c’est la qualité et la richesse des modes “artistiques” d’Olympus, les plus complets, variés et satisfaisant du monde de la photo – Fujifilm mis à part, qui reste le roi du rendu des couleurs “naturelles”.
Ces modes artistiques permettent aux allergiques du développement de fichiers sur ordinateur de sortir directement de leur boîtier des fichiers qui ont du chien.
Et dans la farandole de modes “artistiques”, la variante “II” du monde “Film grain noir & blanc” mérite une mention spéciale : reprenant le côté très finement bruité du mode, elle ajoute une supplément de nuance en limitant un peu le contraste.
C’est bien simple : si vous aimez le rendu et/ou que vous aimiez charger votre appareil argentique avec une pellicule très granuleuse, il se peut que vous ne shootiez plus que dans ce mode !
Vidéo : la base et c’est tout
C’est un choix assumé : le Pen F se veut un appareil dédié à la photo avant tout, la vidéo y est encore plus accessoire que dans d’autres appareils. On comprend alors l’absence de vidéo 4K, dont l’adoption se généralise de plus en plus, non seulement chez Panasonic et Sony, fers de lance de la technologie, mais désormais aussi chez Nikon.
Le Pen F fait aussi l’impasse sur les prises microphone et casque, faisant de la capture vidéo – en Full HD 60p tout de même – une option “qu’il fallait avoir’ et c’est tout. Nous regrettons doublement ce choix. Outre le fait que l’intégration ou non de telle ou telle technologie soit plus le fait d’une segmentation marketing qu’autre chose, Olympus s’avère être aussi un constructeur de microphones de petites dimensions, tout particulièrement adaptés à améliorer la captation audio sur un tel appareil. Bref, si les fichiers vidéo sont d’autant plus convenables que la stabilisation mécanique est très efficace, cela reste du domaine du dépannage.
Doué en one shot, moins précis en rafale
Si l’autofocus est rapide, il s’agit cependant d’un simple AF à détection de contraste et non d’un système hybride couplant contraste et phase. Résultat : si la capture d’un sujet en “one shot” fonctionne à merveille, le Pen F est cependant moins doué pour suivre un sujet rapide sur la durée.
Face au Panasonic Lumix GX8
Plus compact et plus stylé que son concurrent le Lumix GX8 de Panasonic, le Pen F est aussi plus doué dans le domaine artistique avec de meilleurs rendus Jpeg en sortie directe de boîtier.
Mais pour le reste le GX8, sorti à l’automne dernier domine largement le Pen F. Outre son prix inférieur, il propose la vidéo 4K, des rafales 4K à 30 i/s, une conception bien plus robuste puisqu’il est tropicalisé et une rafale plus soutenue et précise dans l’action. Quant à son ergonomie tant logicielle que matérielle, elle est un cran au-dessus de celle du Pen F.
Mais coté classe, il est clair que le Pen F est largement plus beau que le GX8, austère comme un navire de garde côte est-allemand.
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