Après l’E-M5, le petit frère de la famille OM-D a droit lui aussi à sa version Mark II avec le l’arrivée de ce nouveau OM-D E-M10 Mark II. Un boîtier hybride qui reprend la compacité de son aïeul et le code vestimentaire rétro de la gamme OM-D. La différence par rapport à la première mouture ? Un boîtier plus réactif, mieux stabilisé et doté d’un meilleur viseur. Voyons ça en détails.
Olympus OM-D E-M10 Mark II : la réalité
L’OM-D E-M10 Mark II est le petit poucet de la famille OM-D mais s’il ne profite pas des mêmes blindages matériels que l’E-M1 en haut de la gamme, sa qualité de fabrication ne souffre pas de faiblesse notable. L’appareil n’est pas tropicalisé – pas de joints d’étanchéité – mais ce ne sera pas un problème pour le très grand public, généralement peu enclin à sortir leur appareil photo sous la pluie. La prise en main est agréable quoi que tassée – lire plus loin – et tous les éléments mobiles (boutons, molettes) sont bien finis et semblent solides.
Le viseur et la stabilisation qui changent tout
Si les performances photo pures n’éclipsent pas le premier E-M10, l’électronique et la mécanique de cette version Mark II sont un bon cran au-dessus de son prédécesseur. La stabilisation fait un grand bond en avant et passe de 3 à 5 axes. Sans être au niveau du grand-frère l’OM-D E-M5 Mark II elle se révèle rudement efficace, équivalente à celle du modèle Pro OM-D E-M1 sorti il y a plus de deux ans de cela.
L’autre pièce maîtresse qui fait la différence, c’est le viseur électronique. Sans être le meilleur du genre – on parle d’un boîtier à 600 € boîtier nu – il est largement supérieur à celui du premier E-M10, passant de 1,44 Mpix à 2,36 Mpix. Une définition en hausse conjuguée à un très bon niveau de grossissement (x0,62 en équivalent reflex plein format) qui lui offre un confort supérieur à celui des reflex d’entrée de gamme. Si la dynamique de l’image affichée dans le viseur n’est pas toujours aussi bonne que celle des appareils plus chers, l’appareil compense avec sa grande réactivité.
Une qualité d’image constante
Pas de révolution côté qualité d’image : depuis le premier OM-D numérique, Olympus fait appel à un capteur 16 Mpix. Si ce dernier a bénéficié de nombreuses améliorations depuis 2012 notamment dans les basses lumières et dans sa vitesse de lecture (les rafales sont de plus en plus généreuses), la qualité d’image en plein jour et la définition restent globalement les mêmes depuis le début : c’est très bon. Vous pouvez d’ailleurs consulter notre album Flickr pour télécharger les images de test en pleine définition.
L’E-M10 Mark II travaille tranquillement sans trop bruiter jusqu’à 3200 ISO comme ses grands-frères les E-M1 et E-M5 Mark II. Au jeu de la montée en sensibilité les grands capteurs APS-C (Fujifilm, Samsung, Sony) voire plein format (Sony) sont et seront toujours plus efficaces, mais il faut réaliser de très grands tirages pour vraiment faire la différence. Ce que les appareils à capteurs Micro 4/3 (Olympus et Panasonic) perdent en définition d’image et en sensibilité, ils le récupèrent en vitesse d’opération et en compacité, notamment des optiques. Equipé du très bon 45 mm f/1.8, une optique équivalente à un 90 mm d’un très bon rapport qualité/prix, l’E-M10 Mark II ne pèse que 506 g : un vrai poids plume !
Vidéo : un mode limité
Olympus ne devrait sauter le pas de la 4K que l’année prochaine et cet E-M10 Mark II se contente d’un simple mode Full HD avec une qualité d’image convenable et exploitable dès lors qu’on ne veut pas produire un vrai long métrage. Profitant de la très bonne stabilisation du capteur, il délivre des fichiers vidéo aux trames fluides.
Son vrai défaut en mode vidéo est l’absence de prise microphone : si le grand public peut tout à fait se passer de la prise casque, l’ajout d’un petit micro canon sur la griffe flash aurait pu le transformer en vrai caméscope de remplacement. Mais en fait non.
Petit et discret
Belle évolution par rapport au premier modèle, cet E-M10 Mark II profite de l’implémentation d’un obturateur électronique. Et qui dit «obturateur électronique» dit déclenchement 100% silencieux, un atout de poids que ce soit pour faire des photos du petit dernier dans son berceau sans le réveiller, lors du spectacle de fin d’année de la petite nièce ou quand un reporter doit se faire oublier sur un terrain de crise. Jusqu’ici réservé aux appareils Panasonic, l’obturateur électronique silencieux fait enfin son chemin chez les autres marques et s’invitera très prochainement sur l’OM-D E-M1 via une mise à jour du firmware en novembre prochain.
14-150 mm II : l’optique à tout faire
L’E-M10 Mark II est commercialisé soit nu, soit avec un 14-42 mm extra-plat soit
avec le tout nouveau 14-150 mm en version II. De son nom complet “M.ZUIKO DIGITAL
ED 14‑150mm 1:4.0‑5.6 II”, ce zoom transtandard de 265 g correspond à un 28-300 mm
(en équivalent 24 x 36) et s’avère extrêmement polyvalent. Avec le boîtier, ils
forment un ensemble de 655 g (batterie comprise) très efficace, facilement
transportable et très efficace. Comme on peut le voir sur les images ci-dessous,
le piqué est bon pour cette gamme de prix : s’il est vendu 600 euros, le kit
boîtier + 14-150 mm est à 899 euros, soit 300 euros l’optique.
Le zoom extra-fin 14-42 mm de l’autre kit (799 euros) est certes largement plus compact, mais sa motorisation électrique ralentit quelque peu les zooms-dezooms en photo.
Ergonomie : pour les petites mains
L’E-M10 Mark II est un boîtier d’entrée de gamme et à ce titre, il a la lourde tâche de proposer plus qu’un compact – réglages manuels, etc. – tout en étant facile à manipuler. A ce titre, ce petit boîtier remplit correctement son office… pour les petites mains ou en mode « je remplace un compact ». Tassé et trapu, il profite de deux molettes bien placées et agréables.
Les grosses paluches auront plus de mal avec cette compacité : le grip n’est pas très prononcé et certains boutons trop enfoncés, comme ce bouton Fn3, sont difficiles à presser . En clair : tout le monde le manipule sans peine en mode auto, mais les réglages manuels sont plus agréables à paramétrer par les petites menottes.
Logiciel interne perfectible
Tel un marronnier journalistique, le paragraphe sur les menus d’Olympus revient à l’occasion de chaque test. Rappelons ainsi que pour formater une carte mémoire il faut sélectionner l’obscure fonction « Configurer carte » ou encore que la modification de certaines options demande de naviguer dans 4 sous-menus successifs – on a vu plus simple. Heureusement que les opérations de bases sont facilement accessibles mais on attend toujours qu’Olympus repense en profondeur son interface logicielle. Au rang des choses à changer, nous prions qu’un jour Olympus délaisse cette stupide prise propriétaire (nécessaire aux mises à jour de firmware…) au profit d’une prise micro USB voire USB Type-C.
Olympus a le vent en poupe
Ce nouveau modèle ne remplace pas le précédent : l’OM-D E-M10 premier du nom reste au catalogue. Cela permet à Olympus de proposer des boîtiers et kits OM-D allant de 479 € (OM-D E-M10 nu) à 2000 € (OM-D E-M1 et l’excellent 12-40 mm f/2.8). L’élargissement de la gamme explique en partie le succès d’Olympus, qui grignote des parts de marché en France et dans le monde et redevient bénéficiaire dans la photo pour la première fois depuis des années. C’est loin d’être un accident : les boîtiers OM-D de la marque sont excellents depuis le renouveau numérique de la marque en 2012 et le lancement de l’OM-D E-M5. « Pourvu qu’ça dure. »
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