L’offre grand public de Nvidia se segmente en deux grandes familles, les GeForce et les Shield. Les premières sont les fameuses cartes graphiques qui pullulent dans tous les PC actuels, qu’ils soient de bureau ou portables. Les Shield, pour leur part, sont des appareils fonctionnant sous Android qui ont été, tour à tour, console de jeu portative (jamais commercialisée en France) ou tablette grand format (Shield Tablet) tournée vers le multimédia nomade en plus du jeu vidéo.
Fin 2015, la Shield s’est transformée en boîtier Android TV à placer à côté du téléviseur. C’est ce dernier, anciennement nommé Shield Android TV et maintenant baptisé Shield TV 4K HDR, que Nvidia réactualise en ce début d’année. Les quelques nouveautés sont savamment saupoudrées et la base, que nous avions qualifié « d’impressionnante » il y a plus d’un an, demeure. Pour profiter de toutes les nouvelles fonctions, rassurez-vous, il n’est pas indispensable de repasser en caisse. Nvidia doit en effet, sur la première Shield, progressivement déployer son nouvel écosystème logiciel, via le système de mise à jour, dès la semaine prochaine.
Précisons que le prix de la nouvelle version est plus élevé (230 euros au lieu de 200) mais, c’est pour la bonne cause ! La Shield TV 4K HDR (ou Shield 2017, pour faire court) est dorénavant livrée avec la manette de jeu et la télécommande qui, jusqu’à présent, était optionnelle et vendue au prix de 55 euros environ. En clair, Nvidia joue à raison la carte du All Inclusive. Seul le support en métal pour placer la console à la verticale reste vendu à part (25 euros).
Nvidia Shield (Android) TV, mode d’emploi(s)
Avec son boîtier Shield, Nvidia souhaite tout d’abord continuer de surfer sur la déferlante du multimédia numérique en proposant, par exemple, la lecture efficace et rapide de morceaux de musique, de photos et surtout de vidéos (jusqu’en 4K). Et ce, peu importe la source. Que ce soit depuis un service en ligne (Netflix, YouTube) ou en streamant du contenu depuis une solution de stockage distante de type NAS (via Plex par exemple) ou, tout simplement, en raccordant un disque ou une clé USB à la petite boîte noire.
La Shield peut, aussi, servir de console de jeux d’appoint. Tant Android que… PC ! Oui, ce petit boîtier peut officier en tant que petite borne d’arcade et ce, de trois façons. La première, au travers du service de cloud gaming (jeux PC dans le nuage) GeForce Now. La seconde est plus classique puisqu’elle consiste à piocher dans la bibliothèque de titres Android (en croissance) compatibles avec la Shield voire à utiliser des applis de rétrogaming. Enfin, troisième et dernière solution pour jouer, streamer en local des titres depuis un PC (technologie GameStream), le tout directement sur la TV. Sacré programme !
Shield 2017, ce qui change
Entre les deux générations de Shield, ce qui saute aux yeux, c’est le changement de format. Le boîtier de la nouvelle Shield est moins long, moins large, mais toujours aussi épais. De quoi se faire encore plus discret une fois placé sous la TV. En fait, il n’y a que le faisceau de lumière verte présent en façade, témoin de la mise en marche de la Shield, qui trahit sa présence. Mise en marche qui, d’ailleurs, ne se fait plus que depuis la manette ou la télécommande livrées dans la boîte, le bouton tactile en façade ayant disparu. Les accros du ménage seront ravis (et nous en faisons partie) : impossible de mettre en marche le dispositif alors qu’on est en train de faire la poussière.
A l’arrière de cette nouvelle Shield, il y a aussi du changement, comme nous l’évoquions lors de notre première prise en main. Le lecteur de carte microSD, bien pratique pour étendre ou se substituer au 16 Go de stockage interne, est passé à la trappe. Il faut donc se rabattre sur une clé USB qui vampirisera l’une des deux prises arrières.
Une sortie HDMI (HDCP 2.2 et compatible HDMI-CEC) plein format et une prise réseau (Ethernet Gigabit) sont également présentes. Pour les connexions sans-fil, Wi-Fi n/ac et Bluetooth sont de la partie. C’est d’ailleurs en Bluetooth que se connectent la télécommande et la nouvelle manette fournies avec la Shield.
Nouvelle année, nouvelle manette Shield
Depuis 2014, aucune retouche d’importance n’avait été effectuée sur la manette Nvidia. Celle-ci était massive et ses lignes, bien éloignées de celles des paddles Xbox One ou PS4. Pour 2017, le concepteur de GPU a complètement revu sa copie et donne à son contrôleur de jeu une forme plus contemporaine, très réussie. Il communique désormais en Bluetooth (Wi-Fi propriétaire auparavant) avec la console et peut aussi s’associer à un PC sans le moindre problème.
Les parties accueillant les mains sont constituées de petits triangles disposés de diverses façons afin d’épouser au mieux leur morphologie d’une part et de conférer à la manette un côté beaucoup plus moderne d’autre part.
Nous passerons rapidement sur la sérigraphie agrandie des lettres ABXY pour aborder directement les principaux changements. Le premier, c’est la partie tactile faisant office de mini touchpad qui a disparu, tout comme le bouton de volume, maintenant tactile et camouflé entre les deux joysticks. Ces derniers évoluent également, et ne sont plus recouverts de gomme.
La croix multidirectionnelle a, elle aussi, changé. Elle est maintenant sertie à même la coque. Enfin, les trois commandes tactiles disposées autour du bouton central « Shield » ont été déportées sur le bas de la manette et sont dorénavant mécaniques.
Pour rappel, le bouton Shield (devenu lui aussi mécanique) permet, comme sur le premier paddle, d’afficher la page d’accueil d’Android TV ou, en cas d’appui prolongé, d’activer le mode de commandes vocales, transmises par le petit micro de la manette. Un équipement dont dispose également la nouvelle télécommande fournie avec la Shield TV.
Fin de la batterie rechargeable dans la télécommande
Comme nous le disions en préambule, la télécommande rectangulaire est maintenant incluse et communique en Bluetooth avec la Shield. C’est une bonne nouvelle car elle s’avère plus discrète, pratique et intuitive que la manette pour piloter le dispositif en mode multimédia. Son boîtier conserve ses cinq boutons, et sa partie tactile pour ajuster le volume. Sans oublier le petit micro pour activer les commandes vocales de Google Assistant. N’oublions pas, enfin, de mentionner la présence d’un petit module infrarouge, utile pour éventuellement piloter le volume de la TV (la manipulation d’apprentissage est détaillée dans la console).
Rien ne change ? Si, et Nvidia a procédé à quelques ajustements plus ou moins bienvenus d’ailleurs. Esthétiquement, d’abord, l’épaisseur de la télécommande augmente et sa façade perd ses inserts en métal.
Ceux-ci sont remplacés par des modèles de forme identique mais tout en plastique. Le métal ne disparaît pas complètement pour autant puisque le dos de la zappette en est recouvert.
Sa batterie rechargeable, en revanche, appartient au passé. Elle laisse sa place à un petit tiroir avec deux piles boutons amovibles, censées offrir un an d’autonomie. Pas très écolo ! Autre disparition constatée, la prise jack. Selon des porte-paroles de Nvidia, celle-ci a été déportée sur la manette car identifiée comme un facteur de surconsommation de la télécommande, menant à un rechargement fréquent de la batterie. Dommage, nous trouvions cette prise très pratique, car elle offrait la possibilité de transformer la télécommande en super récepteur audio Bluetooth en y branchant n’importe quel casque filaire.
La puce Tegra X1 toujours aux commandes
« Pourquoi changer de génération de puce alors que la Tegra X1 demeure la solution la plus puissante de sa catégorie ! », scandait l’un des porte-paroles pendant la présentation. La nouvelle Shield reprend donc les bases techniques de l’ancienne mouture. Le processeur ne bouge pas d’un pouce, basé sur une architecture ARM et doté de coeurs graphiques semblables à ceux des cartes graphiques de génération GTX 900 (Maxwell). La quantité de mémoire vive reste plafonnée à 3 Go.
Logiquement, les scores AnTuTu – l’appli utilisée pour nos tests – n’ont donc pas bougé d’un poil, établissant le X1 au niveau du processeur embarqué dans le Galaxy S6 de Samsung. En clair, c’est la promesse d’avoir de bonnes performances de navigation dans Android TV et de pouvoir faire tourner énormément de jeux proposées dans le catalogue Android. En outre, pour la réception et le décodage à la volée de flux vidéo/audio Full HD ou 4K, le Tegra X1 n’a pas son pareil. Nous avons pu le vérifier à nouveau lors de nos tests.
La Shield 2017 à un doigt de remplacer la Box TV ?
Avec autant de puissance à disposition, l’interface d’Android TV 7.0, globalement inchangée (sauf certains sous-menus) par rapport à la 6.0, reste extrêmement fluide, tout comme la navigation dans l’ensemble des applis disponibles, dont certaines comme Molotov.tv, est garnie de vignettes en tout genre.
Vous avez bien lu, Molotov.tv est maintenant disponible sur Android TV et plus précisément en avant-première sur la Shield ! Voilà qui joue encore un peu plus en défaveur de nos Box TV opérateurs. A vous les chaînes de la TV et de la TNT HD en direct ou Replay, avec possibilité d’enregistrer automatiquement dans le nuage (10 heures d’enregistrement avec l’abonnement gratuit).
D’ailleurs, Nvidia offre 100 heures d’enregistrement pendant deux mois pour tout achat de la Shield avant le 15 février 2017.
Bien entendu, Molotov.tv vient s’ajouter aux autres applications dédiées aux divertissements vidéo disponibles sur le Google Play pour Android TV comme Netflix, OCS, MyTF1VOD, Arte, France TV ou encore l’offre vidéo d’Amazon Premium. A quand l’appli MyCanal pour venir compléter le tableau ? Bientôt à en croire certaines rumeurs qui évoquent les tests d’une appli en bêta ces derniers jours.
La Box Android TV pour les cloud gamers
Autre nouveauté, l’appli/portail Nvidia Games qui agrège les trois anciennes applications dédiées aux jeux vidéo (GameStream, GeForce Now, Tegra Zone) en une seule. On retrouve donc l’ensemble des jeux du service de cloud gaming GeForce Now (GFN, abonnement de 9,99 euros par mois). Déjà important, le catalogue proposé par Nvidia s’est enrichi récemment de nouveaux titres et devrait même compter certains hits Ubisoft très rapidement.
D’ailleurs, pendant nos tests et avec un compte bêta, nous avons effectivement pu jouer à The Division, en passant par un processus login/mot de passe identique à celui du client Uplay sur PC. On se prend alors à espérer qu’il sera possible de se connecter avec son propre compte pour jouer aux quelques jeux compatibles GFN.
Enfin, rappelons à ceux qui ne sont pas familiers avec le service que l’offre GeForce Now donne accès à beaucoup de jeux gratuitement. Cependant, des titres récents peuvent aussi être achetés, directement sur la plateforme. Des titres qui sont parfois accompagnés d’une version dématérialisée PC à activer sur Steam ou GoG.com. Et, en cas de désabonnement au GFN, pas de panique, le jeu ne disparaîtra pas de votre bibliothèque Steam.
Si la plupart des titres proposés sur GFN se dégustent seuls, il est bien évidemment possible d’appairer un second contrôleur à la Shield (ou de brancher une manette Xbox One en filaire) pour jouer à deux à Ultra Street Fighter IV , par exemple ! Et si vous souhaitez partager vos combos sur votre compte Twitch, la Shield permet de diffuser en direct ce qui se passe à l’écran, très simplement, comme avec le GeForce Experience que l’on trouve sur nos PC.
Pour bien jouer dans le nuage, ADSL 2+ ou fibre sont recommandés
Bien entendu, la qualité du service de Cloud Gaming (comprenez l’affichage et la fluidité des jeux) dépend à la fois de la connexion internet de la maison (20 Mbps minimum pour du Full HD et de bons graphismes) et du mode de connexion au réseau domestique. Privilégier le filaire au sans-fil s’avère indispensable de notre point de vue. Et pour vous aider à choisir le mode de connexion approprié, de petits outils de test de connexion sont à disposition au sein de l’appli Nvidia Games afin de vous renseigner sur la qualité de votre ligne et celle de votre réseau.
En fonction des données collectées, le service ajuste automatiquement le niveau de détails des jeux et la définition, à la volée.
Bien entendu, si vous souhaitez mettre les mains dans les options, c’est toujours possible car, après tout, vous jouez au jeu PC traditionnel mais exécuté sur un serveur Nvidia à distance.
D’ailleurs, pour l’arrivée de cette nouvelle Shield, le concepteur de GPU passe l’ensemble de son parc de serveurs sur l’architecture Pascal, celle des GeForce GTX 1080 ou de la Titan X, et remplace les cartes Kepler devenues un peu obsolètes.
Ainsi, le rendu graphique gagne en qualité et, surtout, en agissant directement dans les menus des jeux, nous sommes parvenus à passer outre le Full HD recommandé pour faire tourner certains jeux en 1440p (2560 par 1440 pixels). Dans ce mode, le 4K reste absent mais ce n’est pas surprenant : même un PC gamer musclé a bien du mal à afficher autant de pixels, tout en conservant un débit de 60 images par seconde (le sacro-saint palier), et Nvidia a tout intérêt à faire en sorte que l’expérience reste la meilleure possible en imposant certaines limites.
Le GameStream passe à la 4K et au retour de force
Votre PC de jeu est dans le bureau, votre Shield est dans le salon et vous auriez bien aimé montrer à vos amis le réalisme de Battlefield 1 ? Pas de souci, GameStream est là et, sous réserve que votre PC et votre Shield soient sur le même réseau domestique (Wi-Fi ou filaire), le premier peut diffuser ses flux vidéo et audio directement sur la seconde. Et, pour éviter de vous ridiculiser à la manette (sur BF1), devant témoin(s), qui plus est sur le grand écran du salon, sachez que la Shield peut tout à fait accueillir un clavier et une souris USB (ou Bluetooth) pour retrouver les mêmes sensations que sur votre PC.
GameStream est présent depuis le début dans l’écosystème Shield et la mise en oeuvre s’est largement simplifiée au fur et à mesure. Aujourd’hui, en moins d’un quart d’heure et à condition de remplir toutes les conditions matérielles détaillées sur le site dédié Nvidia, le tout fonctionne parfaitement, vous pouvez jouer à tous vos jeux installés sur votre PC, sans limite.
Si le service était jusqu’à présent limité à la diffusion de flux HD/Full HD, Nvidia a retravaillé ses algorithmes de compression afin d’afficher des jeux jusqu’en 4K à 30/60 images par seconde, avec une compatibilité HDR assurée. Seules conditions, avoir une TV 4K (60 Hz) HDR et, aussi, une configuration PC qui supporte l’affichage d’autant de pixels. Les algorithmes de NVIDIA ne sont pas magiciens et ne pourront pas booster un signal Full HD en 4K, soyons clairs.
Autre innovation, Nvidia parvient maintenant à faire passer les retours haptiques (vibrations) du jeu en cours d’exécution sur le PC directement sur la manette de la Shield pour ajouter un peu plus d’immersion dans l’expérience du joueur.
A noter, GameStream est maintenant compatible avec tous les jeux UWP (Universal Windows Platform), c’est-à-dire les titres dématérialisés en provenance du Windows Store. Enfin, les utilisateurs de Steam seront ravis d’apprendre que l’appli se lance automatiquement en mode Big Picture via GameStream, pour une navigation facilitée. Les autres clients comme Origin (EA), GoG Galaxy (GoG.com) ou Battle.net (Blizzard) continuent, quant à eux, de s’exécuter classiquement, comme sur un PC.
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