Nothing est une jeune marque fondée à Londres par des anciens de OnePlus. Lancée au départ avec des écouteurs pas chers, les ear (1) un smartphone compétitif, le Phone (1), la marque s’est ensuite aventuré dans les terres du premium avec le Nothing Phone (2).
Le premium, c’est bien pour se faire un nom, mais pas pour gagner sa vie. Alors Nothing change son fusil d’épaule et sort donc le Nothing Phone (2a), un smartphone à moins de 400 euros. Un peu à l’instar d’un Pixel 7a vis-à-vis des Pixel, son objectif est peu ou prou de proposer l’expérience Nothing à un prix moindre. Voyons voir si le contrat est rempli.
Le test en vidéo
Prix et disponibilités Nothing Phone (2a)
Le Nothing Phone (2a) est commercialisé au prix de 349 euros dans sa version 8 Go de RAM et 128 Go de stockage et 399 euros pour la version 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Il existe dans deux coloris : noir et blanc.
Design : pas un Nothing Phone au rabais
Nothing a toujours voulu se démarquer par le design de ses appareils. En particulier sur ses smartphones, deux éléments tranchent avec le reste de la production : le jeu sur la transparence et les lumières au dos de l’appareil. Tout le défi du Nothing Phone (2a) est de conserver cet ADN en proposant un smartphone moins cher, comptez 350 euros pour le Phone (2a), contre 679 euros pour le Phone (2).
L’affaire est plutôt réussie. D’abord pour la transparence, Nothing troque le verre contre le plastique. Au passage, le dos abandonne l’aspect bombé de son prédécesseur pour quelque chose de plus plat. Les éléments visibles sous le plastique se font moins nombreux : on distingue tout de même la nappe qui relie la carte mère en haut du smartphone et la partie basse du téléphone, en passant par-dessus la batterie, qui contient entre autres le haut-parleur du bas et le contrôleur USB.
Bien sûr, cette nappe a été stylisée pour lui donner une belle courbe pour mettre en valeur le smartphone. Nothing nous a expliqué s’être inspiré de la carte du métro new-yorkais pour cet élément.
Une véritable ligne de démarcation sépare la partie haute du téléphone du reste. En haut, vous retrouverez le bloc photo, qui pour l’occasion a été placé en position centrale. Exit les comparaisons avec l’iPhone qui agaçaient en interne, bonjour les comparaisons avec Wall-E, le robot du film Pixar. En effet, si d’habitude un bloc photo central place les deux modules l’un sur l’autre, Nothing a décidé de les disposer à l’horizontale. Ajoutez un cercle tout autour de ces deux-là et impossible de ne pas y voir une tête et deux yeux.
Pour information, sous le cercle se trouve la puce NFC. Nothing affirme que de le matérialiser devrait aider les utilisateurs·rices à la localiser et donc à l’utiliser au quotidien.
Autour de ce cercle, nous trouvons trois bandes de LED qui font en partie l’esthétique des smartphones Nothing. Celles-ci possèdent 26 zones adressables, c’est donc moins que les 33 du Phone (2), mais plus que les 12 du Phone (1). À nos yeux, le fait d’avoir conservé la Glyph interface est un bon point, d’autant qu’elles conservent la plupart des fonctionnalités du Nothing Phone (2). Nous détaillerons cela davantage dans la partie logiciel juste en dessous.
Interface : le Glyph et Nothing OS 2.5 : la widgets life s’offre à vous
Le Nothing Phone (2a) est livré sous Nothing OS 2.5 (Android 14) et bénéficiera de 3 ans de mises à jour majeures (jusqu’à Android 17) et quatre ans de patchs de sécurité. Une moyenne tout à fait honorable dans cette gamme de prix.
Nothing a une histoire très particulière avec leur interface. Dès leur premier smartphone, la jeune marque a voulu se démarquer en proposant sa propre interprétation d’Android : Nothing OS était né. Cette première version, bien qu’intéressante, semblait imparfaite et relativement buguée. Une raison claire l’explique : à l’époque, Nothing externalisait le développement de sa surcouche.
Depuis Nothing OS 2.0, l’interface a été reconstruire entièrement par une équipe en interne, comportant de nombreux anciens de OnePlus. Cela n’est pas anodin : OxygenOS, l’interface des OnePlus, a souvent été cité comme une référence du milieu pour celles et ceux qui cherchaient une interface simple, légère et fluide. Cela s’aligne sur les ambitions de Nothing pour Nothing OS 2.5.
Trois bonnes raisons de s’intéresser au travail de Nothing sur l’interface
Trois éléments distinguent clairement cette interface des autres. Passons-les en revue.
En un, celui qui saute immédiatement aux yeux, c’est l’esthétique tout en monochrome et en pointillisme. Il faut le dire, cela est franchement réussi et permet immédiatement de s’immerger dans un univers différent de ses concurrents. En outre, il s’agit d’un petit tour de force, puisque Nothing a dû négocier avec Google pour pouvoir modifier son algorithme Monet afin qu’il ne puise plus dans les couleurs du fond d’écran pour les appliquer aux icônes, mais qu’ils les passent en monochrome.
La deuxième force de Nothing OS tient dans son approche très orientée vers les Widgets. Pour rappel, il s’agit d’éléments d’interface interactifs placés sur la page d’accueil qui permettent d’interagir avec une application sans ouvrir cette dernière, ou bien qui peuvent servir de raccourcis un peu stylisés vers une app. En jouant un peu avec les différents Widgets, couplés au monochrome, il est possible d’obtenir une page d’accueil à la fois très efficace et minimaliste. On peut ainsi sortir du diptyque « soit j’utilise le tiroir d’applications, soit j’ai des dizaines de pages d’application » pour ouvrir une troisième voie avec une page d’accueil où il y a tout sans que celle-ci soit trop chargée.
Le troisième élément qui distingue Nothing OS du reste du marché, c’est évidemment sa gestion de ses LED, la fameuse Glyph interface. Vous retrouverez ici l’essentiel de ce que vous pouviez faire avec les précédents Nothing Phone. En voici une liste qui se veut la plus exhaustive possible :
- Minuteur Glyph ;
- Notifications essentielles ;
- Indicateur de volume ;
- Glyph Composer (nous ne sommes pas parvenus à le faire fonctionner sur notre modèle de test pour le moment) ;
- Glyph Torch ;
- Progression du Glyph (sur Google Calendar, Uber et Zomato) ;
- Retourner au glyphe ;
- Horaire de coucher ;
- Visualisation de la musique ;
- Compte à rebours de l’appareil photo.
Écran : pas parfait, mais correct
L’écran Oled mesure 6,7 pouces avec une définition de 2412 par 1080 pixels et un rafraichissement de 120 Hz.
À l’usage, nous avons là une dalle qui cumule tous les avantages des écrans Oled sur smartphone : contraste infini, vibrance des couleurs, il y a de quoi se faire plaisir.
Passé sous la sonde du 01Lab, elle révèle une luminosité maximale de 1034 cd/m², ce qui est bon sans être extraordinaire. Suffisant pour ne pas avoir reflets. La luminosité minimale s’élève à 2 cd/m², de quoi largement s’éviter une quelconque gêne le soir.
La colorimétrie n’est pas parfaite, mais le mode par défaut en P3 est le meilleur avec bonne température, gamma et delta E moyen plutôt correct. Ce dernier monte à 3,6.
Attention prévoyez un budget protection d’écran, celle fournie de série est ruinée au bout de seulement quelques heures d’utilisation. Il affiche alors de nombreuses rayures et nous ne voyons qu’une seule solution, la retirer purement et simplement ou la remplacer.
Performances : pas de miracle, mais un bon deal
Le Nothing Phone (2a) intègre une puce MediaTek Dimensity 7200 Pro. Il s’agit d’une version personnalisée de la Dimensity 7200 optimisée par et pour Nothing. La puce est accompagnée de 8 ou 12 Go de RAM et de 128 ou 256 Go de stockage.
Au quotidien, le smartphone londonien se montre plutôt confortable, même s’il lui arrive de marquer quelques ralentissements ici ou là, heureusement de façon sporadique.
Sur Geekbench, le téléphone domine la discipline : le Galaxy A34, le Honor Magic 6 Lite et le Xiaomi Redmi Note 13 Pro Plus.
Sur AnTuTu, même combat, même si le Redmi Note colle un peu plus au score. Rappelons qu’il est aussi 150 euros plus cher que le Nothing que nous testons là.
En jeu, sur Fortnite, le smartphone délivre un confort somme toute relatif. Le jeu tourne à 30 FPS en détails graphiques élevés. Genshin Impact ressort plus proprement. En détails graphiques moyens, il monte à 40 ou 50 FPS en fonction des environnements.
Connectivité
Le Nothing Phone (2a) profite du WiFi 6, du Bluetooth 5.3 et d’une puce NFC 360°.
Photos : il fait peu de choses, mais le fait bien
La configuration photo du Nothing Phone (2a) est la suivante :
- Capteur principal de 50 Mpx, de type 1/1,56 pouce, ouverture F/1.88, OIS, autofocus ;
- Capteur secondaire de 50 Mpx, de type 1/2,76 pouce, avec optique ultra grand-angle F2.2, angle de 114°.
Capteur principal
Nous avons là un des smartphones à 350 euros qui prend les meilleurs photos pour son prix. Le résultat est franchement très convaincant. Bien sûr, le niveau de qualité n’est pas celui d’un premium, mais nous avons tout de même un piqué très convenable et une belle colorimétrie (même si un poil flatteuse). Le HDR produit un effet légèrement artificiel et sursaturé, mais rien de scandaleux.
Ultra grand-angle
Pour une fois, l’ultra grand-angle est vraiment de bonne qualité. Il cède bien sûr un peu en détail sur son grand frère, mais l’on conserve un bon piqué. Il se montre également légèrement plus sombre et l’effet de sursaturation en HDR est encore plus artificiel. Mais au moins avons-nous là un ultra grand-angle que l’on se voit bien utiliser au quotidien.
Portrait
Le mode portrait fait le job sans nous donne envie de le porter aux nues tant il apparait pour trop artificiel. Il y a vraiment ce côté « sujet posé sur un fond flou » qui ne fonctionne pas totalement.
Selfie
Là encore sur le mode selfie, nous retrouvons l’aspect très sursaturé du mode HDR, comme vous pouvez le voir dans le traitement du ciel. Les détails sont toutefois présents sur le sujet. Rien d’extraordinaire, mais rien de choquant.
Autonomie : excellent, mais pas très rapide en charge
Si nous n’avons pas eu le temps de tester ce smartphone complètement avant la publication de cette prise en main, il a d’ores et déjà commencé son parcours au sein du 01Lab. Nous avons déjà un premier résultat sur l’autonomie que nous vous partageons ici.
L’autonomie fut un temps l’apanage des smartphones peu chers, mais cette dynamique s’est entièrement inversée depuis que les puces haut de gamme gèrent mieux leur chauffe, d’abord avec l’iPhone 13 Pro puis le Snapdragon 8 Gen 2 côté Android. Il n’empêche, cela reste un critère primordial pour un smartphone et la concurrence est donc on ne peut plus rude.
Dans ce contexte, le Nothing Phone (2a) parvient à tirer son épingle du jeu. Voici nos résultats :
Au niveau de l’autonomie, qu’il soit comparé au Nothing Phone (2) ou bien à des smartphones vendus sous les 500 euros et donc non loin de sa gamme de prix, le Nothing Phone (2a) domine la discipline en offrant plus d’une journée d’utilisation sur notre protocole. Pour rappel, celui-ci simule l’utilisation en continu d’un smartphone avec tous les usages traditionnels : vidéo, musique, recherche sur le web, jeu, etc.
Côté charge, le Nothing Phone (2a) s’en sort un peu moins bien malgré son support de 45W en power delivery. Précisons que le chargeur n’est pas fourni avec le téléphone. Ce dernier met tout de même plus de deux heures à passer de 0 à 100 % avec un des chargeurs auquel nous l’avons soumis. Fort heureusement, avec un Samsung 45 W, nous avons obtenu 1 h tout pile. C’est déjà mieux !
Audio : un son moyen
Nous avons là deux haut-parleurs et donc de la stéréo. L’équilibre entre les deux haut-parleurs est vraiment bon, il est difficile de dire si l’un s’entend davantage que l’autre.
Pour ce qui est de la qualité du rendu sonore, nous avons là un son très orienté vers le médium et pas nécessairement d’une clarté sans faille. Préférez clairement l’écoute avec un casque ou des écouteurs sans fil ou en filaire via le port USB-C.
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