Comme nous le soulignons dans notre test du Nothing Phone (1), la marque a su apporter un vent de fraicheur sur un marché où les smartphones ont tendance à tous se ressembler. Aujourd’hui, l’entreprise doit transformer l’essai en prouvant que le Nothing Phone (2) est un produit plus ambitieux, mais aussi plus abouti.
Sur la fiche technique, cela se traduit par un écran plus grand (6,7 pouces contre 6,55 pouces), mais aussi une puce haut de gamme (et plus milieu de gamme). Ainsi, le Snapdragon 8+ Gen 1 vient avantageusement remplacer le Snapdragon 778G+.
Le Nothing Phone (2) change également sa caméra avant, intègre une batterie de plus grande capacité (4700 mAh vs 4500 mAh) ainsi qu’une vitesse de charge supérieure (45W vs 33W). Cela se traduit évidemment par un tarif en hausse.
Prix et date de sortie du Nothing Phone (2)
Disponible en gris foncé ou en blanc, le Nothing Phone (2) est disponible à la vente au prix conseillé de 679 euros dans sa version de base. C’est 210 euros de plus que le Nothing Phone (1) qui a été lancé à 469 euros. Voici les trois configurations disponibles :
- 8 Go de RAM + 128 Go de stockage : 679 €
- 12 Go de RAM + 256 Go de stockage : 729 €
- 12 Go de RAM + 512 Go de stockage : 849 €
Des tarifs qui positionnent le Nothing Phone (2) face à des pointures du marché comme le Samsung Galaxy S23, le Google Pixel 7 ou encore le Xiaomi 12T Pro. Autant de smartphones que l’on retrouve entre 600 et 700 euros à l’heure où nous écrivons ces lignes (juillet 2023).
Nothing mise beaucoup sur le design
Pour se distinguer des autres smartphones, le Nothing Phone (2) mise beaucoup sur le « Glyph » représenté par des LED au dos du téléphone qui s’illuminent au gré des notifications, appels, recharge du téléphone, etc. Nothing a amélioré sa formule en proposant désormais 33 zones lumineuses qui peuvent fonctionner individuellement, nous y reviendrons dans en évoquant l’interface.
Le dos du téléphone est à présent bombé, ce qui laisse plus de places aux reflets (et un peu aux traces de doigts sur la version grise), mais vient aussi améliorer la prise en main. Le téléphone a beau être un peu plus grand et lourd (201 g) que son prédécesseur, les tranches plates facilitent la préhension. Il faut d’ailleurs veiller à tenir le téléphone fermement et pas simplement le laisser « reposer » dans votre main, sous peine de le voir glisser.
Les angles arrondis et les bordures symétriques autour de l’écran ne sont pas sans rappeler le design de certains smartphones Apple. On note également que la caméra avant a été déplacée. Elle n’est plus dans l’angle, mais centrée. Un petit changement que certains regretteront peut-être.
Le bouton de mise sous tension est placé à droite, ceux pour régler le volume à gauche et la trappe SIM (double nanoSIM) est sur la tranche inférieure, à côté du connecteur USB-C. Le Nothing Phone (2) est certifié IP54, ce qui lui confère une protection limitée aux infiltrations de poussière et aux projections de liquide. Attention donc si vous le faites tombé dans l’eau.
Un écran équilibré
L’écran du Nothing Phone (2) monte aussi en gamme. Il profite désormais d’une dalle OLED de 6,7 pouces avec la technologie LTPO qui lui offre un taux de rafraîchissement variable pouvant aller de 1 Hz pour économiser la batterie à 120 Hz pour une fluidité parfaite de l’affichage. La définition (2412 x 1080 pixels) et la résolution (394 ppp) sont confortables et l’écran est protégé, comme le modèle précédent, par du verre Corning Gorilla 5.
Par défaut, l’écran du Nothing Phone (2) affiche une légère dérive colorimétrique, avec un delta E moyen mesuré à 4,02. Rien de dramatique, un simple tour dans les réglages pour définir le mode d’affichage « Normal » le fait passer à un score idéal de 2,07.
Ecran : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
Nous avons mesuré une luminosité moyenne à 613 cd/m2, ce qui est un peu plus faible que sur le Nothing Phone (1). En pic lumineux (HDR), nous avons mesuré 676 cd/m2. Un score bien éloigné des 1600 cd/m2 annoncés par marque. Sur ce point, le Galaxy S23 et le Google Pixel 7 font bien mieux. Cependant, cela ne serait pas la première fois que Nothing vient booster la luminosité via une mise à jour.
Cela n’empêche pas à l’écran du Nothing Phone (2) d’être parfaitement lisible en plein soleil et d’être très plaisant à utiliser au quotidien. Le Nothing Phone (2) trouve le bon équilibre entre confort d’affichage et consommation, notamment grâce au taux de rafraîchissement variable de la dalle.
Un nouveau cap en matière de performances
Un autre changement important du Nothing Phone (2) concerne le type de puce utilisée. Ainsi, la marque passe du milieu de gamme au haut de gamme en intégrant un SoC Snapdragon 8+Gen 1. Oui, il ne s’agit pas du 8 Gen 2 que l’on retrouve chez certains concurrents comme le Galaxy S23, mais cela reste la puce la plus performante de l’année dernière.
AnTuTu : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
Geekbench : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
Dans les benchmarks, le Nothing Phone (2) est donc logiquement un cran au-dessus de son prédécesseur, mais en dessous du smartphone haut de gamme de Samsung. Certains le regretteront, quand d’autres comprendront le choix qu’a fait Nothing pour chercher le meilleur rapport performances/prix.
GFXBench : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
3DMark et température : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
Pour ce qui est des performances 3D, le Nothing Phone (2) se défend très bien. Il peut faire tourner tous les jeux les plus exigeants du Play Store avec un niveau de graphisme élevé. Sur Genshin Impact par exemple, nous avons trouvé le meilleur équilibre avec 30 i/s, mais vous pouvez si vous le souhaitez monter à 60 i/s, au prix d’une chauffe supérieure et d’une autonomie inférieure.
Comme le révèlent les mesures de notre 01Lab, le Nothing Phone (2) sait garder la tête froide avec une amplitude thermique mesurée à seulement 13,2 °C. En revanche, cela se fait au prix de performance bridée à 60 % lorsqu’il est fortement sollicité.
Autonomie et charge : nos tests
Le Nothing Phone (2) se dote d’une batterie plus conséquente de 4700 mAh, mais aussi d’une puce plus puissante. Cela se traduit par une autonomie correcte qui vous permettra de tenir sans problème une grosse journée si vous le sollicitez beaucoup. Comme toujours, si vous avez un usage plus modéré, la journée et demie ou les deux jours sont atteignables.
Autonomie et charge : le Nothing Phone (2) face à la concurrence
Le smartphone est compatible avec la charge rapide 45W, contre 33W précédemment. La charge sans fil de 15W et la charge inversée de 5W sont toujours de la partie. Malheureusement, Nothing ne fournit aucun chargeur dans la boîte. Il faudra se contenter d’un joli câble transparent qui montre le souci du détail du constructeur. Le fait que le Glyph puisse servir d’indicateur de charge de batterie est aussi un « petit plus » sympa.
En utilisant un chargeur compatible, il ne nous a fallu qu’une petite heure pour recharger le smartphone. Un score supérieur à la plupart de ses concurrents, mais bien loin du Xiaomi 12T Pro et ses 30 minutes chrono.
Une interface vraiment unique
Le Nothing Phone 2 (2) tourne sous Android 13 avec l’interface maison Nothing OS 2.0. Une version un peu particulière dans la mesure où elle a cette fois été développée en interne.
On se rapproche de l’expérience offerte sur les téléphones de Google, la touche Nothing en plus. De la barre de recherche située tout en bas de l’écran en passant par le volet des raccourcis, Nothing a fait le choix de garder le meilleur du Pixel Launcher, sans pour autant oublier d’y apporter sa patte.
Dès le démarrage, le Nothing Phone (2) vous demande si vous souhaitez profiter de l’expérience Android par défaut, ou de celle de Nothing. Nous avons évidemment choisi la seconde pour notre test.
Nous n’avons pas été déçus de l’interface qui a une vraie personnalité. De l’interface en noir et blanc en passant par les logos pixelisés et les widgets redimensionnables aux formes arrondies, le Nothing Phone (2) à un style unique ! L’expérience logicielle n’en oublie pas d’être fonctionnelle et personnalisable.
Ainsi, vous pouvez choisir le logo qui illustre un dossier et changer la taille de ce dernier. Pouvoir cliquer directement sur les applications rangées dans un dossier sans avoir à l’ouvrir est très pratique. Là où Nothing OS 2.0 se démarque des autres interfaces, c’est dans sa capacité à contenir l’ensemble des applications dont vous avez besoin sur un seul bureau, sans pour autant l’encombrer visuellement.
On aime aussi le côté minimaliste et le choix de proposer une interface en noir et blanc qui permettent d’aller droit au but et ne pas se laisser distraire par les couleurs des différents logos.
Les lumières du Glyph sont paramétrables pour fonctionner avec un minuteur, voir la progression d’une mise à jour ou se servir des différentes LED pour les transformer en notification lumineuse. Très bien faite, l’application « Glyph Composer » offre la possibilité de composer vos propres sonneries qui seront associées aux Glyph. Attention aux oreilles cependant, certaines peuvent être assez stridentes.
Une partie Audio très basique
N’attendez pas des miracles des haut-parleurs du Nothing Phone (2). Celui situé sur la partie haute du téléphone délivre un son un peu plus étouffé. La part belle est faite aux mediums, ce qui permet de bien entendre les voix. En revanche, il faudra repasser pour les basses qui sont aux abonnés absents.
Le volume maximal est très correct et la distorsion ne se fait entendre que si vous dépassez les 70 % de puissance environ. Oui, d’autres smartphones proposent bien mieux sur ce point comme le Sony Xperia 1 V ou encore l’Asus ROG Phone 7, pour ne citer qu’eux.
Photo et vidéo : mention bien
Le Nothing Phone (2) est équipé d’un bloc caméra composé de trois modules à l’arrière et un à l’avant :
- Grand-angle de 50 Mpx (IMX 890), ouverture f/1.88, stabilisation optique (OIS), capteur 1/1.56 pouce.
- Ultra-grand-angle de 50 Mpx, ouverture f/2.2, 114°, capteur 1/2.76 pouce. Ce module est aussi utilisé pour la photo macro.
- Selfie : 32 Mpx, ouverture f/2,5, capteur 1/2.74 pouce.
Grand-angle, ultra-grand-angle et zoom
Photo grand angle à gauche, photo macro à droite.
La caméra principale (grand-angle) capture des photos par défaut de 12,5 Mpx en utilisant la technologie Pixel Binning 4 en 1. En plein jour, les photos offrent beaucoup de détails, un contraste important et des couleurs assez vives qui viennent flatter l’œil. La plage dynamique est bonne, sans être excellente. Le mode HDR ne parvient pas à déboucher toutes les zones d’ombres, ce qui peut donner un aspect sombre à certains clichés.
Le mode macro ne permet de prendre des photos qu’à une distance minimum de 4 cm, ce qui ne permet pas vraiment de se rapprocher très près de votre sujet, comme vous pouvez le voir sur la fleur et l’insecte ci-dessus.
De gauche à droite : Ultra-grand-angle, grand-angle (principal), zoom x2, zoom x10.
L’ultra-grand-angle maitrise bien la distorsion dans les angles, même si l’on peut constater une baisse de qualité sur les bords de l’image. La continuité colorimétrique avec le module principal est assurée, un bon point.
Le zoom x2 fonctionne très bien. Il n’est pas optique ni vraiment numérique dans la mesure où il utilise une partie recadrée d’une photo de 50 mégapixels. Le résultat est très réussi.
De gauche à droite : Ultra-grand-angle, grand-angle (principal), zoom x2, zoom x10.
En revanche pas de miracle lorsque l’on pousse le zoom numérique dans ses retranchements. En montant à x10, le traitement logiciel est très agressif et les détails disparaissent de l’image. Le résultat ressemble à une peinture impressionniste.
De gauche à droite : Ultra-grand-angle, grand-angle (principal), zoom x2, zoom x10.
Nuit
Le mode nuit automatique est disponible sur les trois modules caméra du téléphone. Il ne se déclenche que lorsque les conditions lumineuses s’y prêtent (en faible luminosité). Il est évidemment possible de l’activer ou non manuellement, mais impossible en revanche de choisir le temps d’exposition qui se situe toujours entre une et deux secondes.
Grand-angle à gauche, ultra-grand-angle à droite.
Le Nothing Phone 2 parvient à prendre des clichés nocturnes d’une qualité correcte, mais ce n’est clairement pas le point fort du bloc caméra. Nous sommes encore à plusieurs niveaux en dessous de ce qu’est capable de produire un Google Pixel 7 dans les mêmes conditions. Le traitement logiciel est assez agressif pour apporter plus de clarté à la scène, mais cela se traduit malheureusement par du bruit numérique et une perte de détails visibles sur les côtés de l’image.
Grand-angle à gauche, ultra-grand-angle à droite.
Portraits et selfies
Sans mode portrait à gauche, avec à droite.
Le mode portrait est efficace avec un bon détourage et un effet de flou très prononcé. Trop peut-être. La bonne nouvelle, c’est qu’une photo bien prise sans le mode portrait proposera un flou d’arrière-plan plus naturel, comme vous pouvez le voir sur le cliché de gauche.
Photo selfie sans mode portrait à gauche, avec à droite.
La caméra avant de 32 Mpx offre un bon niveau de détails avec des couleurs naturelles. Le mode portrait remplit également son office.
Vidéos
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