La NES, de Nintendo, n’est pas seulement la console qui a défini ce qu’on devait attendre d’une plate-forme moderne. C’est aussi, voire surtout, la quintessence de la nostalgie pour les geeks amoureux de design un peu carré, des dégradés de plastique gris et des pixels qui piquent les yeux. Un méta-objet qui ne laisse pas indifférent, quel que soit l’âge de l’interlocuteur, à en croire notre expérience.
Nintendo ne s’y est pas trompé en sortant un remake modernisé (et limité) de sa console, sous les traits de la Nintendo Mini Classic. Une NES mini, pour les intimes, que nous vous présentions en vidéo le 20 octobre dernier. Depuis elle est sortie, le 12 novembre dernier. L’occasion de nous assurer que, près de trente ans plus tard, le charme opère toujours.
Avouons-le d’emblée, de par son statut composite de console (re)née de ses cendres et d’objet de collection, il est difficile de la tester de manière classique, nous nous sommes malgré tout prêté au jeu…
Portrait craché
La première chose qu’on constate, c’est qu’effectivement elle porte bien son qualificatif de mini. Elle est si petite qu’en vue du dessus, on pourrait presque la cacher sous une cartouche de jeu NES. Si on imaginait un match de toutes les consoles de salon récentes, elle remporterait haut la main le titre de console la plus facile à transporter, glisser dans un sac, une valise voire une poche si vous aimez vos baggy vraiment larges. Et d’ailleurs, tuons le suspense, nous l’avons démontée et nous pouvons vous affirmer que Nintendo aurait très bien pu la faire plus petite encore. Il y a beaucoup de vide dans ce joli boîtier en plastique.
Le second aspect qu’on note immédiatement, c’est qu’on a à faire à une réplique quasi parfaite de la NES. Mêmes couleurs grises, même design aux arêtes saillantes. Nintendo a poussé le vice jusqu’à reprendre les mêmes manettes, parallélépipèdes, dont l’ergonomie est toute relative. Si elles tiennent bien en main, ne cherchez pas les courbes qui épargneront vos doigts.
En définitive, côté design et ergonomie, on regrette deux choses seulement.
La première est futile : pourquoi ne peut-on pas ouvrir la trappe des cartouches ? C’était une partie intégrante du plaisir de jouer.
La seconde est bien plus problématique. Pourquoi avoir fourni des manettes avec des câbles aussi courts. Avec seulement 78 cm, on se retrouve vraiment collé au téléviseur sauf à placer la NES mini, aussi loin que le permet le câble HDMI et le cordon USB. Pour mémoire, ce dernier sert à alimenter la bête.
L’aventure intérieure
Un moineau devrait-on dire. Nous nous sommes amusés à mesurer la consommation de la NES Mini, celle-ci affiche parfois un pic à 2,1 W quand on lance un jeu pour ensuite gentiment se caler à 2 W et ne plus en décrocher, quel que soit le titre. Pas étonnant que les ports USB des téléviseurs permettent de l’alimenter…
Il faut dire que la configuration retenue n’est pas gourmande et vient tout droit de nos mobiles. On trouve en effet un processeur à quatre cœurs Cortex A7, de AllWinner, qui peut compter sur 256 Mo de mémoire vive et un Mali 400 MP2 pour la partie graphique. Largement de quoi faire tourner l’environnement d’émulation et le jeu dans les trois types d’affichage proposés. Celui d’origine, celui au 4:3 pour de beaux pixels carrés et enfin un troisième affichage qui simule un effet cathodique. Ne cherchez par de rendu remasterisé ou de Full HD ici.
Quoi qu’il en soit, couplez le balayage du mode cathodique à la faible longueur du câble de la manette et vous pourriez avoir mal au crâne assez rapidement, comme après ces longues après-midi de votre enfance, consacrées à la mise à sac d’un jeu et d’une réserve de bonbons…
Un peu de modernité…
Mais l’enfance est loin. La connexion HDMI et la taille de votre téléviseur devraient être deux bons indices que du temps à passé depuis le règne de la prise péritel. Quand on allume la console, on découvre une interface agréable où de grosses vignettes représentent les jeux proposés. On les fait défiler latéralement et, petite astuce, on peut les classer par ordre alphabétique, par éditeur ou par nombre de joueurs en appuyant sur la touche Select. Sur les trente titres embarqués, seize proposent un mode deux joueurs, même si on ne peut pas systématiquement jouer en même temps.
Il est en tout cas possible de brancher deux manettes. Celle qui est livrée, évidemment, et une autre que vous aurez achetée pour l’occasion (environ 10 euros) ou que vous aurez récupérée dans vos placards, si vous aviez acheté une manette Classique ou Classique Pro pour votre Wii ou votre Wii U.
On saluera surtout la possibilité (comme sur les bons émulateurs) de sauvegarder jusqu’à quatre parties par jeu, ce qui vous évitera d’avoir à conserver un cahier pour noter les codes de sauvegarde, pour les quelques jeux qui le permettaient…
Pour un grand bol de nostalgie
Et justement les jeux, il y en a trente et pas un de plus. Il sera impossible d’en ajouter par la suite, sans bidouiller en tout cas. Alors, on vous donne la liste : Mario Bros., Super Mario Bros., Super Mario Bros. 2, Super Mario Bros. 3, Dr. Mario, Donkey Kong, Donkey Kong Jr., The Legend of Zelda, Zelda II : The Adventure of Link, Metroid, Kirby’s Adventure, Kid Icarus, Excitebike, Bubble Bobble, Castlevania, Castlevania II Simon’s Quest, Ninja Gaiden, Megaman 2, Balloon Fight, Double Dragon II : The Revenge, Final Fantasy, Galaga, Ghosts’n Goblins, Gradius, Ice Climber, Pac-Mac, Punch-Out!, StarTropics, SuperC et enfin, Tecmo Bowl. Vous l’aurez sans doute remarqué, il manque quelques jeux indissociables de la NES. On pense notamment à Tetris.
Une chose est certaine, devant cette avalanche de souvenirs, on ne peut s’empêcher de se demander : à quand la même chose avec la Super NES ?
Quoi qu’il en soit, vous devriez trouver votre bonheur dans cette sélection, qui est l’occasion de revenir aux sources de quelques-unes des grandes licences de Big N. C’est aussi et surtout l’occasion de vous rappeler à quel point les jeux étaient durs et intolérants à l’erreur à l’époque. On a vu plus d’un enfant des années 2000 regarder alternativement la manette puis l’écran après une mort non négociable. “Oui, c’était aussi dur à l’époque, maintenant finis ton verre de lait et passe la manette à papa.”
En définitive, selon les titres ou le temps à consacrer à la session de jeu, on accrochera ou papillonnera de jeu en jeu. La fluidité du passage d’un jeu à l’autre en pressant le bouton Reset est exemplaire. Toutefois, sauf à vouloir battre un vieux record ou se prouver qu’on est encore capable de finir ce niveau sans ciller, les pixels, le son 8 bits et l’affichage sur la moitié de votre téléviseur seulement vous pousseront peut-être à éteindre la NES Mini et à passer à autre chose, plus ou moins rapidement.
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