Nikon D5000 + AF-S DX VR 18-55 : la promesse
Emportés par leur succès auprès du grand public, les reflex numériques continuent d’évoluer: après la maîtrise de la montée en ISO, après la visée par l’écran, après la vidéo, voici que la nouvelle tendance est l’écran rotatif. Expérimenté par Olympus sur un reflex haut de gamme (le E-3), puis décliné sur ses E-30et E-620, voici que Nikon l’intègre sur son nouveau boîtier: le D5000.
Ne vous laissez pas abuser par le nom: il ne s’agit pas d’un modèle d’entrée de gamme puisqu’il vient s’intercaler entre le D60 et le D90. C’est d’ailleurs sur la base de ce dernier que le nouveau D5000 est conçu. Mais moins gros et plus éloigné de l’ergonomie «photographe pur», le D5000 se veut plus facile d’accès et plus fun à utiliser.
Nikon D5000 + AF-S DX VR 18-55 : la réalité
Plus gros que les D40x et D60, le Nikon D5000 doit, en partie, son petit embonpoint à l’écran rotatif dont la charnière est positionnée en bas. On ne place donc pas l’écran LCD sur le côté mais on le tourne, à loisir, vers soi, qu’on vise par-dessus une foule ou, tel un espion, l’appareil sur les genoux. L’écran rotatif s’est avéré, nous allons le voir, d’une réelle utilité.
Entre l’appareil très grand public -très petit- et l’appareil expert/pro -gros,- le D5000 nous a paru être un juste milieu en termes de dimensions pour une bonne prise en main. Ne pouvant contenter tout le monde à la fois, Nikon réussit cependant à coller à «une moyenne».
Tu me fais tourner la tête
Roger est votre cousin, Roger est sympa, Roger est venu avec vous à ce concert de Death Metal mais Roger a un gros défaut: Roger est grand et a la manie de se placer devant vous. Avec l’écran rotatif on peut donc tenir l’appareil à bout de bras et cadrer convenablement -tout du moins si la foule ne vous bouscule pas trop.
Dans des conditions de luminosité idéales, la stabilisation optique fait bien son travail. En intérieur sombre, on peut compter sur la montée en ISO. La charnière de l’écran nous a fait bon effet et devrait encaisser les manipulations répétées.
Le prix de cet écran, nous l’avons vu, est un boîtier un peu plus large. Mais c’est aussi la taille et la résolution d’écran. La dalle LCD fait 6,9 cm de diagonale (contre 7,6 pour nombre d’appareils) et le nombre de pixels est bridé à 230000 unités, contre le triple sur des appareils experts. Rien de gênant: le LCD est bien maîtrisé et, à défaut d’être très fines, les images s’affichent clairement et de manière bien contrastées.
Nikon confirme sa maîtrise de la montée en ISO
Point de secret: l’électronique de ce D5000 est issue de l’excellent D90. Hormis une vitesse de shoot théorique -et effective, les rafales nous ont paru plus molles sur le D5000- inférieure, le traitement de l’image est similaire. Résultat: l’appareil monte sans dégâts à 1600 ISO, à 3200 ISO avec une perte visible de qualité et même à 6400 ISO (mode H1) sans la bénédiction de Nikon qui laisse cependant l’option disponible au cas où vous tombiez nez à groin avec un dahu de nuit dans la campagne ardéchoise. Mais le mode privilégié est 1600 ISO, une sensibilité déjà élevée pour laquelle le D5000 offre des résultats qui sont tout simplement excellents. Dès lors, les photos de concert prise au-dessus de votre cousin Roger auront plus de chance d’être non seulement bien cadrées (merci l’écran rotatif) mais aussi nettes -merci la montée en ISO.
Mode silencieux et autres options
Parmi la foule de modes scènes, d’options de retouche et autres subtiles fonctions additionnelles, on retrouve un mode silencieux qui demande à être apprivoisé. L’idée est de ralentir la levée et la descente du miroir de l’appareil, pièce amovible qui tantôt envoie la lumière dans le viseur, tantôt la guide vers le capteur. Dans les faits, l’option silence fonctionne si on maintien le déclencheur après avoir déclenché et que l’on étouffe par la suite le bruit du retour sous un pull. Sans être révolutionnaire, l’option peut avoir du bon.
Côté options, on note un mode distorsion qui embarque des informations relatives aux distorsions connues des optiques Nikon afin de les corriger mais surtout un mode de corrections des perspectives très efficace. Avec des algorithmes, le fabricant arrive à redresser les bâtiments qui sont généralement déformés par les optiques. Si la correction n’atteint pas la finesse d’un objectif à décentrement, la technologie est au point et le résultat est très probant.
Options à gogo: un peu complexe pour les novices?
Avec son paquet d’options, de raffinements technologiques et un prix calibré -environ 800 euros avec l’objectif-, on peut se demander si l’appareil est bien ciblé. Après deux bonnes semaines de manipulation on peut répondre oui, pour différentes raisons. Tout d’abord la justesse de l’appareil en mode «tout automatique». Les balances des blancs sont bien gérées, l’appareil prend de bonne initiatives, les images finales sont toujours bonnes.
Ensuite l’interface de manipulation de l’appareil, si elle ne manquera pas de ralentir les experts, se veut didactique en montrant, par exemple, graphiquement, ce que signifie une ouverture de 3,5 ou de 22 en symbolisant le diaphragme. Autour de cette simple interface, le novice peut, d’une pression de bouton, faire varier les différentes valeurs (ISO, ouverture, etc.) sans avoir à réaliser des combinaisons compliqués.
Les griefs que l’on pourrait avoir seraient que le bouton d’enregistrement vidéo (le «OK» central de la croix directionnelle) n’est pas entouré de rouge, marque universelle de la fonction «record» ou encore que les menus de retouche ne soient, à notre avis, pas des plus faciles à manipuler.
Qualité d’image au top et bonne vidéo HD
Outre les performances en basse lumière, le D5000 délivre de bonnes images. Les tons, paramétrables, sont très justes par défaut -quoiqu’un peu chauds en lumière tungstène. L’appareil est réactif en visée à l’œil et convenable en visée par l’écran (mode nécessairement plus lent). L’optique de base, sans être la panacée, fait son travail, mais on vous invite à regarder du côté des optiques un peu supérieures pour obtenir des résultats encore meilleurs. Car il ne faut pas oublier que la qualité des objectifs est bien souvent un argument encore plus déterminant que la nature du boîtier.
La vidéo est bien sûr de la partie, avec un mode 720p à 24 images par seconde. Pas de Full HD comme chez Canon, mais le nombre d’images par seconde est plus élevé. Mais comme tous les appareils reflex actuels, la mise au point automatique ne fonctionne pas et il faudra user de vos mains et de votre œil pour faire le point. Nous attendons vivement la sortie du GH1 de Panasonic, appareil non reflex mais à optique interchangeable, qui devrait être le premier à faire le point en vidéo. En espérant que les constructeurs améliorent la mise au point par contraste sur les reflex afin que celui-ci convienne, un jour, à la vidéo.
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