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Test : Nikon D500, le reflex de rêve pour la photo de sport est là !

Machine à faire le point et débiter des images, le D500 est un vrai boîtier professionnel à capteur APS-C. Un appareil qui change la donne dans la photo de sport et de nature.

L'avis de 01net.com

Nikon D500

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

3 / 5

Réactivité

5 / 5

Ergonomie et finition

4.5 / 5

Appréciation générale

5 / 5

Autres critères et mesures

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 16/06/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Nikon D500

Monture (baïonnette) Nikon DX
Format de capteur APS-C
Définition du capteur 21 Mpx
Type de capteur CMOS
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Nikon D500 : la promesse

Boîtier reflex à capteur APS-C taillé pour l’action, le Nikon D500 était un boîtier très attendu. C’est un euphémisme que de le dire : géant de la photo reflex avec une base d’utilisateurs immense, Nikon a bizarrement traîné les pieds pour développer un successeur à ses D200, D300 et D300s. Cette dernière itération qui date de 2009 n’avait jamais connue de successeur à sa hauteur, Nikon délaissant volontairement les boîtiers à capteurs APS-C – le capteur des reflex grand public et se bornant à produire des versions, certes efficaces, mais bridées comme la lignée D7000. Un choix qui visait à mettre l’emphase sur ses boîtiers à capteur plein format. Mais les choses changent et ce D500 va casser la baraque…

Nikon D500 : la réalité

Nous avons pour tic de langage d’utiliser le mot «tank» dès qu’un appareil est solide. Dans le cas du D500 on pourrait presque parler de «bunker» puisque, à l’image du Ricoh Pentax K-1 récemment testé, le D500 est taillé dans un roc et ne laisse transparaître aucune faille.

Après quelques coups de poing modérés sur la trappe de carte mémoire (véridique), celle-ci n’a pas bougé d’un iota.

Même l’écran orientable – et tactile ! – dégage une impression de solidité – il est vrai que son orientation, limitée à l’axe vertical, le rend moins fragile qu’un écran qui se décale sur le côté.

Le Nikon D500 est clairement au niveau d’un D810 en termes de qualité de fabrication, en dépit de son capteur APS-C. C’est donc un vrai boîtier professionnel sur le plan de la conception physique.

Prise en main Nikon

Pas de surprise quant à la qualité des boutons, molettes et autres leviers, c’est du Nikon pur jus. L’ADN de la marque transpire aussi bien dans l’agencement des boutons que dans la forme (et le confort) de l’œilleton, digne des meilleurs boîtiers plein format.

Seul regret ergonomique : l’interface des menus, toujours aussi fouillis. Les experts de Nikon ne trouveront sasn doute rien à y redire mais quand on a la chance de tester les menus des marques concurrentes, on se dit que Nikon aurait intérêt de remettre quelques éléments à plat, notamment l’arborescence, les raccourcis et les icônes.

Le viseur est, comme nous l’avons dit plus haut, un vrai plaisir à l’œil tant il est lumineux. Il profite d’ailleurs d’un obturateur qui évite les rayons incidents à l’intérieur du boîtier, notamment lors des pauses longues.

Machine de guerre

Une fois le levier en position rafale maximale et les cartes SD et XQD (beurk) dans leurs emplacements respectifs, on lève l’appareil à l’œil, on pointe le sujet, l’index prêt à presser le déclencheur et, au moment de passer à l’action… c’est la grosse claque.

Le D500 est une machine de guerre qui débite des images à la vitesse de l’éclair. La rafale se prolonge dans le temps, explosant tout ce que Nikon a pu proposer jusque-là sur ses boîtiers APS-C – le pauvre D7200 en est tout retourné.

L’autofocus ultra paramétrable est d’une précision démoniaque… pour peu qu’on sache l’utiliser !

Tout nouvel acquéreur propriétaire de boîtiers de marques concurrentes ou plus d’entrée de gamme se doit de jeter un coup d’œil pour maitriser les différentes commandes et comprendre le jargon sibyllin des modes autofocus. Il lui faudra déjà dans un premier temps… trouver les commandes qui permettre de le paramétrer !

Astuce : tout se pilote en pressant le bouton encerclé par le levier AF/MF sur la face avant du boîtier. Il suffit de le maintenir pressé et de tourner les deux molettes avant et arrière à droite pour changer de mode.

Et pour comprendre ces modes ? On vous a dit de lire le guide de l’utilisateur !

Héritage du D5

La raison de cette surpuissance dans le domaine de l’AF tient en une référence : D5. Le D500 partage en effet le même «moteur» de mise au point que son grand-grand-grand frère le Nikon D5. Un boîtier professionnel à 7000 euros qui équipe essentiellement les photographes de sport et qui se doit d’offrir les meilleures performances possibles à un public qui n’a pas droit à l’erreur. A moins de 5000 euros il n’y a, à notre connaissance, aucun reflex qui fasse mieux dans ce domaine.

Du côté des hybrides, les très bons AF d’Olympus, Panasonic et Sony commencent à taquiner voire chambouler les reflex traditionnels. Mais le D500 n’est PAS un reflex traditionnel et s’avère intouchable dans le domaine de l’AF et de la rafale, aucun hybride ne combinant, à l’heure actuelle, rafale performante, AF accrocheur ET mémoire tampon capable d’encaisser un tel déferlement d’image. Sans parler des viseurs électroniques dont le passage au noir est toujours trop long.

Comme nous vous l’expliquons régulièrement au travers de nos tests, les hybrides ont damé le pion aux reflex dans bien des domaines mais la photo nature/sport/action reste la chasse gardée des reflex de ce type. Et le D500 vient enfoncer le clou et pousser un peu plus loin la limite à atteindre.

SD & XQD

L’avantage – qui est aussi un inconvénient – qui permet au D500 d’avaler autant d’images même en RAW c’est sa carte XQD.

En plus d’un traditionnel emplacement SD, le D500 est en effet équipé d’un emplacement XQD, format jamais utilisé par Nikon en dehors d’un boîtier professionnel de type D4, D4s ou D5. Nikon est d’ailleurs la seule marque à utiliser le XQD dans les appareils photo, le format n’étant utilisé que dans certaines caméras professionnelles.

Ce standard a comme défaut d’être cher et peu répandu : aucun ordinateur ne dispose d’un tel lecteur. Heureusement pour les têtes en l’air, la prise Micro USB 3 (compatible Micro USB 2 classique) transforme le D500 en lecteur de carte mémoire et permet de facilement leur contenu sur un ordinateur.

Le boîtier, le câble Micro USB de votre smartphone Android et le tour est joué.

Bonne qualité d’image

Le D500 a tout ce qu’il faut pour saisir l’image, mais que vaut cette image ? Sans égaler le rendu plein format d’un D750 ou la richesse du capteur 36 Mpix du D810, le D500 produit d’excellentes images (avec une optique au niveau bien sûr).

Le rendu Jpeg par défaut est toujours aussi mollasson – c’est du Nikon – mais bien paramétré, le boîtier peut sortir de très bons Jpeg. Quant au développement des fichiers RAW sur ordinateur, le capteur 20 Mpix offre toute la latitude nécessaire à la réalisation de beaux et grands tirages.

On n’est pas au niveau de la qualité d’image d’un Sigma DP2 Quattro, mais les deux boîtiers sont aux antipodes – au DP2 Quattro la qualité pure, au D500 la vélocité maximale. Il faut savoir ce que l’on veut.

Montée en ISO très maîtrisée

Le D500 ne reprend aucun capteur existant puisque c’est le premier et le seul du genre à disposer de 20 Mpix, à cheval entre les traditionnels 16 Mpix et 24 Mpix. Pensé pour l’action, il est très à l’aise pour monter dans les hautes sensibilités. De 100 à 3200 ISO, la dégradation d’image est très faible et on n’aura aucun scrupule à shooter à cette valeur.

La première dégradation notablement perceptible se fait à 6400 ISO, valeur à laquelle la cohérence et la justesse des couleurs se maintient très bien. A 12.800 ISO, le bruit s’accentue et on perd un peu de rouge – la balance des blancs auto semble se décaler vers le vert – mais cela reste tout à fait utilisable pour de la photo d’action.

1.638.400 ISO : à cette valeur d’ISO, on ne voit plus grand chose…

A partir de 25.600 ISO, cela se gâte sérieusement mais cela peut sauver une photo d’ours en train de jouer du banjo au clair de lune, d’autant plus que le grain est très subtilement géré, prenant la forme d’un sable à la répartition uniforme. Seuls les policiers en planque ou les paparazzi en mal d’images trash oseront pousser la sensibilité plus haut, les valeurs de 800.000, 1,6 million et 3,2 millions d’ISO (oui vous avez bien lu) ne servant à peu près à rien d’autre.

Partenaire sport et nature

Le D500 réalise les mêmes images qu’un boîtier à grip intégré tout en pesant deux fois moins lourd sur l’épaule. Nos photos de test en sont la preuve, des images produites en partie avec le tout récent AF-S NIKKOR 300mm f/4E PF ED VR.

Léger avec « seulement » 755 g sur la balance, ce 300 mm se transforme en redoutable 450 mm f/4 avec le capteur APS-C du D500.

Ce facteur de recadrage de x1,5 dû à la plus petite taille du capteur APS-C par rapport au capteur plein format est un atout de choix pour les photographes de nature : plutôt que d’investir dans un téléobjectif plus puissant (plus lourd et plus cher), il vaut mieux prendre un capteur APS-C et profiter d’un bonus de zoom « gratuit ».

Avant l’arrivée du D500 faire un tel choix, c’est-à-dire s’équiper d’un boîtier à capteur APS-C plutôt que d’un reflex pro à grand capteur impliquait une perte sur tous les tableaux, aussi bien en qualité de fabrication, qu’en précision d’autofocus ou en puissance de rafale. Mais ça, c’était avant.

Vidéo : encore (beaucoup) de travail

Le D500 filme en 4K en plus du traditionnel mode Full HD. C’est bien, mais très honnêtement, le D500 ne peut prétendre au titre de boîtier vidéo. Le manque de savoir-faire de Nikon dans le domaine impose de nombreuses contraintes et limites, du recadrage x1,5 en vidéo 4K (un 24 mm classique déjà devenu un 36 mm avec le capteur APS-C devient alors un 54 mm)  – à la lenteur de l’AF par détection de contraste propre aux reflex.
Le photographe de nature, lové contre un rocher, ou l’appareil confortablement posé sur un trépied se réjouira certes de la très bonne qualité qu’apporte la vidéo 4K sur son boîtier, se félicitant de même de ce supplément de puissance de zoom – un 300 mm devient un 675 mm ! – mais pour un usage vidéo, les réglages du genre «qualité d’encodage : ‘élevée’ ou ‘normale’ avec des débits de trame classiques aussi bien en Full HD qu’en 4K le disqualifient d’office.

Optiques : le bémol des focales fixes

Que ce soient des téléobjectifs ou des grands-angles, tous les zooms sont les bienvenus sur ce D500, l’offre d’optiques tant en plein format qu’en APS-C étant riche chez Nikon. La faiblesse optique est plutôt à chercher du côté des focales fixes au format APS-C natif, dont le nombre est très limité tant chez Nikon que chez les autres opticiens compatibles (Tamron, Sigma).

Il est vrai que les optiques full frame se montent parfaitement, mais leur poids élevé et le recadrage imposé par le format du capteur handicapent un peu un tel usage. Si Nikon disposait de trois ou quatre focales fixes « pro » équivalentes à des 24/28/35/50 mm, le D500 reviendrait une arme de choix pour les reporters de par sa résistance et son AF de compétition.

Parlons prix pour terminer : oui, le D500 coûte 2200 euros une somme non seulement élevée de manière générale mais très rare pour un boîtier dont le capteur n’est pas plein format. Mais il faut réaliser que ce capteur APS-C a aussi des avantages en termes de bonus de zoom et que le niveau de performances et de résistances du D500 sont bien au-delà de ce que propose un Nikon D750.

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