Nikon 1 V3 : la promesse
Le Nikon 1 V3 est le premier hybride haut de gamme du constructeur à faire l’impasse sur le viseur électronique. Cela ne pourrait être qu’un détail, mais c’est en fait la preuve que Nikon n’a pas réussi à séduire les experts et passionnés – la faute au petit capteur 1 pouce. Nikon est donc allé à l’inverse de la concurrence qui, elle, intègre du viseur à tout bout de champ. Le V3 est donc un appareil pour amateurs avancés, des utilisateurs qui se contentent de l’écran mais cherchent de très bonnes performances. Mais l’addition n’est-elle pas un peu salée pour ce positionnement et ce niveau d’équipement ?
Nikon 1 V3 : la réalité
Jusqu’à présent, Nikon était à la peine côté optique kit : en dépit de la petite taille de son capteur, le constructeur nippon ne proposait que de gros zooms mécaniques, plus gros que les zooms motorisés des concurrents dont les capteurs sont pourtant plus grands ! Cette faute est aujourd’hui corrigée avec le 10-30 mm f/3.5-5.6 VR PD-ZOOM, un équivalent 27-81 mm d’à peine 28 mm d’épaisseur (lorsqu’il est éteint). Si Panasonic et Sony proposent ce genre d’optique depuis un moment, cela fait plaisir que Nikon se soit enfin remué ! Le Nikon 1 V3 est ainsi vraiment plus compact et plus facile à glisser dans un sac à main. Côté qualités optiques, c’est une optique kit plutôt traditionnelle, le piqué n’est pas impressionnant mais reste de bonne tenue. Seul regret : Nikon n’a pas jugé utile d’intégrer une commande électronique de zooms motorisés sur le boîtier comme l’a fait Panasonic avec son Lumix G6 (sans doute pour des raisons de compacité).
Petit mais dense !
Avec ses 404 grammes sur la balance, le V3 est un petit lourdaud, surtout si on le compare au Panasonic GM1, un appareil au gabarit comparable. Cette densité couplée à la très bonne qualité de fabrication lui confère une jolie aura de sérieux et un confort satisfaisant… pour sa petite taille. Car en choisissant ce format très ramassé, Nikon pénalise les grandes mains – notamment celles des occidentaux. Rien de grave, mais il faut bien comprendre que la prise en main est bien celle d’un compact et non celle d’un hybride expert classique.
Vraiment rapide
Outre la compacité (qu’on apprécie ou pas), l’argument phare du V3 est la rapidité de mise au point et de déclenchement. Sur ce plan le V3 ne déçoit pas et se classe au top du genre avec une nervosité rarement constatée sur un autre appareil – seul l’Olympus OM-D E-M1 peut le tutoyer dans ce domaine. La rafale impressionnante de 20 images par seconde en AF continu (cela monte à 60 i/s sans AF, mais le nombre d’images floues est trop élevé) est vraiment pratique pour figer un instant. Mais attention, la carte mémoire Micro SD choisie par Nikon devient un goulet d’étranglement passé les 30 images – soit 1,5 s. La vitesse impressionnante de l’appareil profite aussi au mode vidéo puisque outre le classique mode Full HD à 60 images par seconde, le V3 propose un mode 720p (1280 x 720 points) à 120 images par seconde, une cadence idéale pour réaliser (en post-production) de très beaux ralentis.
La qualité d’image d’un compact expert
Les clichés sont très jolis sur l’écran, mais dès qu’ils arrivent sur l’ordinateur, un constat s’impose : les photos n’ont pas la richesse des hybrides Micro 4/3 (Olympus, Panasonic) ni, à fortiori, des hybrides APS-C (Fujifilm, Sony, Samsung). La plage dynamique est moins large que celles des autres hybrides, offrant moins de latitude pour remonter les ombres ou baisser les hautes lumières (testé avec DxO Optics Pro 9 et Adobe Lightroom 5). Plus cocasse, la montée en ISO est moins bonne que sur le Sony RX100, un compact expert doté d’un capteur de dimensions similaires. On est donc très loin de la qualité d’image reflex…
Viseur en option
Avec ses hybrides, Nikon a développé une nouvelle griffe flash avec contacts numériques, ce qui permet aux rares appareils qui en sont équipés d’intégrer un viseur électronique externe. Ce V3 pourrait d’ailleurs en avoir bien besoin puisque c’est le premier de sa série à ne pas intégrer le viseur de série. Or compte tenu du prix (voir plus bas) et de la cible logiquement un peu plus experte, l’absence de viseur intégré est un peu dommage – et à contre-courant de ce que propose la compétition !
Il y a mieux pour moins cher…
Le problème du Nikon 1 V3 est qu’il est bien cher par rapport à la concurrence ! A 900 €, le V3 se retrouve face à des appareils très performants et souvent bien mieux équipés. Comme le GX7 de Panasonic, que l’on dégote pour à peine 50€ de plus et qui offre un viseur électronique orientable, un parc optique plus riche, une meilleure prise en main, etc. À 600 € on peut se procurer le Panasonic GM1, plus compact et doté d’un meilleur capteur ou le Fujifilm X-M1 avec son excellent capteur APS-C X-Trans, dont les performances sont incroyables jusqu’à 6400 ISO. Le pire : la liste des appareils plus performants et moins chers est longue…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.