C’était difficile à croire, mais Nintendo l’avait pourtant clairement dit. Sa Switch, console dont le succès ne se dément pas depuis son lancement en mars dernier, n’est pas là pour remplacer sa gamme de consoles portables. Si la Switch a beau être agréable dans le salon et géniale en mobilité, les 2DS et 3DS ont encore leur place au soleil, disait en substance Big N.
Avec l’arrivée de la New Nintendo 2DS XL, le géant japonais ne dit rien de moins. Mieux il ne donne pas l’impression, sur le papier, de se contenter d’ajouter une nouvelle itération à la grande famille des « DS ». Cette New Nintendo 2DS XL pourrait bien être une évolution parfaite, au sens où elle semble cocher toutes les cases de notre liste de souhaits pour une console portable traditionnelle à 150 euros.
Un design classique amélioré qui corrige le tir
La première bonne surprise de la 2DS XL, on l’a eu lors de son annonce. C’est le retour au design à clapet – celui qu’on connaît depuis la première DS, et même depuis les Game and Watch, si vous jouiez déjà dans les années 1980. La première 2DS, peut-être trop pensée pour les enfants, souffrait de ne pas se refermer et d’exposer ses écrans aux rayures, tout en prenant bien trop de place.
Cette nouvelle mouture revient aux fondamentaux. Elle se plie en deux, et si la charnière est un peu massive et bien visible, presque gênante pour tenir la console quand la console est fermée. On lui pardonnera toutefois car elle héberge désormais aussi l’appareil photo – toujours aussi calamiteux, aussi bien en 2D qu’en 3D. Cette dernière option n’ayant pas un grand intérêt vu que l’écran supérieur n’est pas 3D.
Bref, pour la 2DS XL, Nintendo reprend donc un facteur de forme éprouvé mais l’améliore esthétiquement, en réduisant notamment les bordures autour de l’écran supérieur et rendant la partie haute vraiment très fine.
Fraîche et colorée, en blanc et orange ou noir et turquoise, large mais pas encombrante, la New Nintendo 2DS XL est également la plus légère de la gamme. Elle s’affine d’ailleurs un peu et s’arrondie au quatre angles, ce qui rend encore plus agréable la prise en main. Légèrement protubérantes et a priori solides, les boutons de tranche s’en trouvent plus facilement accessibles et tombent plus naturellement sous les doigts pour peu que vos mains ne soient pas trop grandes. Saluons d’ailleurs la présence des boutons ZR et ZL, introduits sur la New 3DS XL.
Dans tous les cas, le passage au format XL devrait assurer plus de confort aux « grands enfants ». On regrettera juste que le second « stick » soit toujours aussi petit et si proche du bouton X, bel et bien présent avec ses amis Y, B et A. Le premier stick circulaire, situé à gauche de l’écran tactile, est lui toujours aussi agréable et sa relative souplesse ne nous choque plus, preuve qu’on s’y habitue avec les heures de jeux.
Au global, si le boîtier est indéniablement plus grand, il est aussi mieux équilibré que sur la 2DS de première génération, le poids se situant dans la partie basse, il repose mieux dans la main.
Ces grands changements extérieurs ont également des répercussions directes sur la disposition de certains boutons, notamment le bouton marche/arrêt, mais aussi et surtout sur l’emplacement du lecteur de cartouche et du stylet. Le premier se trouve sous une petite trappe dont on ne peut pas garantir la capacité à résister à l’épreuve du temps et du changement de jeu régulier. Il pourrait céder avec l’usure. Le second se trouve niché à côté du port mini-jack sur la façade avant. Un peu difficile à sortir, il se révèle surtout beaucoup plus court que celui fournit sur les New 3DS et New 3DS XL. Trop court pourrait-on dit. On peine à l’utiliser confortablement.
Des écrans inchangés et la fin de la 3D
Le passage au XL signifie évidemment que Nintendo a opté pour des écrans plus grands. A savoir une dalle de 4,88 pouces pour l’écran supérieur et de 4,18 pouces pour la partie tactile inférieure. Ici, Nintendo n’a fait ni mieux ni pire que sur les générations précédentes.
La définition des écrans est toujours de 400 x 240 pixels. Oui, ne regardez pas le calendrier, nous sommes bien en 2017. Mais après tout, Nintendo n’a-t-il pas prouvé avec la Switch qu’une console pouvait n’offrir que de la HD (720p) et être une excellente plate-forme ?
Pour continuer avec les écrans, intéressons-nous à la luminosité, un point important pour une console portable, qui devra servir en extérieur. La 2DS XL marche ici encore dans les pas de ses aînées avec 145 cd/m2 pour l’écran principal et 143,6 cd/m2 pour l’affichage bas. Cela signifie que vous pourrez jouer dehors, mais pas forcément parfaire votre bronzage en jouant.
En intérieur, c’est différent. Les écrans sont agréables et paraissent légèrement mieux contrastés, mais difficile de voir une grosse différence entre ces dalles et celles des 3DS précédentes. Ils affichent en tous les cas des couleurs vives et plaisantes à l’œil.
Néanmoins, comme la première 2DS, cette version remodelée et XL, fait une croix sur l’option d’affichage 3D. Ne cherchez pas sur le côté de l’appareil de réglette pour obtenir un effet stéréroscopique plus ou moins prononcé. La 3D n’est pas de la partie et, sauf si vous êtes un des aficionados de cet effet qui fatigue rapidement les yeux, vous n’en serez pas attristé. Pourquoi ?
Les avantages de la fin de la 3D
Il n’y a pas une mais au moins quatre raisons de ne pas regretter la fin de la 3D.
- Parce que même privée de 3D, la nouvelle 2DS embarque la même puce que la New 3DS XL. Cela signifie que l’interface du système d’exploitation, les applications et les téléchargements se font plus rapidement. Croyez-nous, ce n’est pas un luxe. Autant les jeux sont optimisés pour tourner sans heurt dans le monde de Big N, autant l’environnement des consoles portables du géant japonais accusent à l’heure des iPhone et autres tablettes Android un sévère retard.
- Parce que, ne pas avoir de 3D semble non seulement affiner l’écran supérieur mais également permettre à la console d’être un peu moins cher que la New Nintendo 3DS XL, dès son lancement.
- Parce que l’autonomie semble y trouver aussi son intérêt avec une fourchette qui oscille entre 3h30 et environ 6h30, selon la luminosité de l’écran choisie, l’utilisation d’un casque, les jeux pratiqués, etc. On a donc droit à du très moyen ou du pas trop mal. Dommage que Nintendo n’ait pas profité de cette nouvelle mouture pour frapper un grand coup et se distinguer de la concurrence mobile (smartphone, tablette, etc.).
- Enfin, parce que comme la première 2DS, cette nouvelle version est compatible avec tout le catalogue de la 3DS existant et avec la plupart des titres sortis sur la DS – à l’exception de ceux qui utilisent des accessoires, dont certains se connectaient sur l’emplacement pour les cartouches Game Boy Advanced.
Mieux encore, la sortie de Kyoto semble encore avoir de beaux projets pour la gamme 3DS/2DS, il ne s’agit donc pas simplement de profiter du passé mais également de voir arriver prochainement de nouveaux titres au moins aussi percutants que ceux qu’on connaît déjà. Pour n’en citer que deux, nommons Metroid : Samus Returns, annoncé à l’E3 en juin dernier et attendu pour le mois de septembre prochain et Hey ! Pikmin, qui sort le 28 juillet 2017… le même jour que la nouvelle 2DS XL.
Dans les faits, la New Nintendo 2DS XL ne vous prive pas de la 3D, elle vous en préserve. Les rares jeux conçus pour tirer parti de cette technologie ne sont pas très convaincants et la mise à jour de la 2DS prouve bien que Nintendo a reçu le message. La 3D n’est pas – n’a jamais été ? – un argument de vente suffisant malgré les efforts de Big N en la matière.
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