Au début de l’été 2017, une petite révolution s’installait discrètement en France, celle des routeurs Wi-Fi maillés, capables d’offrir un seul réseau sans fil dans tout votre domicile. Faciles à configurer et à utiliser au quotidien, ils effaçaient la plupart des défauts que ce genre d’appareils traînaient derrière eux depuis des années.
Le Google WiFi et le Netgear Orbi RBK 50 incarnaient l’excellence de ce renouveau. L’appareil de Netgear remportait la palme du meilleur routeur, mais souffrait d’un design un peu encombrant et d’un prix élevé, qui pouvait en refroidir plus d’un.
Depuis l’entreprise américaine a lancé l’Orbi RBK20 (une base RBR20 + un satellite RBS20), un modèle plus petit qui est là pour corriger les défauts de son aîné sans sacrifier ses points forts. C’est en tout cas la promesse faite par Netgear. Voyons voir…
Le jeu des différences
Pour faciliter la comparaison, plaçons comme ci-dessus les Orbi côte à côte. Le RBR20 est tout à gauche, tandis que le RBR50 est à droite. Il est évident que le boîtier du premier est plus petit que celui du second. Une bonne nouvelle pour ceux qui recherchent la compacité afin de réduire l’encombrement du routeur. Il est vrai que son aîné peut parfois sembler imposant sur le rayon d’une bibliothèque. Le design, lui, coule de la même veine, avec une ligne un peu plus arrondie à la base du routeur.
Mais la compacité n’est pas forcément une grande et bonne nouvelle dans le monde des routeurs. Cela implique souvent une réduction du nombre de composants embarqués et des antennes plus petites. En l’occurrence, le sacrifice se repère assez vite. L’Orbi RBR20 dit adieu au port USB 2.0 du RBR50 et il n’embarque que deux ports Gigabit Ethernet à l’arrière. Un pour la connexion à la box, et l’autre pour connecter un appareil. Son satellite (le RBS20) n’a lui aussi que deux ports. C’est a priori suffisant pour des routeurs Wi-Fi mais les amateurs de backhaul, mode qui consiste à relier les deux routeurs sans fil en Ethernet pour obtenir les meilleurs débits possibles, se verront alors très limités pour brancher d’autres appareils, qu’il s’agisse d’un boîtier multimédia, d’un Steam Link, etc.
Tri-bande, toujours
Une limite physique qui sera toutefois en partie compensée par le fait que la bande de fréquences 5 GHz dédiées à la connexion entre les routeurs sera libérée dans ce mode et donc utilisable pour y connecter des périphériques sans fil.
Car le RBK20 est une solution tri-bande, comme son grand frère. Répondant à l’appellation AC2200, pour un débit théorique maximal de 2 200 Mbit/s, il répartit sa bande passante comme suit : 866 Mbit/s en 5 GHz, 400 Mbit/s en 2,4 GHz 802.11n et encore 866 Mbit/s en 5 GHz, dédiés à la communication entre les modules (sauf en mode backhaul, donc).
Il fait un peu moins bien que le RBK50 qui affichait la dénomination AC3000, mais Netgear a intelligemment réduit la voilure sur l’autoroute qui relie les boîtiers. Une « deux fois deux voies » bien large a priori. Suffisamment pour ne pas réduire les performances en débit ?
D’autant que la réduction volumétrique des deux boîtiers du RBK20 a fait deux victimes, des antennes internes supprimées. Il n’en reste ainsi plus que quatre par rapport au RBK50. Quand on sait l’importance des antennes pour obtenir une bonne couverture et de bons débits, on peut légitimement craindre que le plus petit des routeurs Orbi ne soit pas à la hauteur de son aîné. Et, comme par hasard, c’est ce que nous allons voir immédiatement.
Un petit routeur, des débits de grands ?
Tout d’abord, rappelons brièvement dans quel environnement sont réalisés nos mesures. Un appartement parisien tout en longueur, structuré par de nombreux murs porteurs épais. Comme tout logement citadin, il est arrosé par tous les réseaux Wi-Fi des voisins, ce qui créent de nombreuses interférences potentielles. Un régal !
Nos mesures sont effectuées en quatre points. A proximité du premier routeur, lui-même branché à la box fibre de l’opérateur, à environ 5 mètres du premier routeur, ce qui correspond approximativement à la zone où les deux réseaux se recouvrent. Viennent ensuite deux autres points de mesure à environ 10 mètres et à 15 mètres. Ce point est le plus éprouvant pour le routeur car il est situé derrière un mur porteur qui fait une bonne quarantaine de centimètres d’épaisseur.
Précisons que nous n’avons pas enregistré de mesures à 15 m avec le RBK20 pour la raison que le débit et la stabilité de la connexion étaient trop faibles pour permettre de clore les divers transferts nécessaires à nos tests. Au même endroit, le RBK50 affichait lui des débits d’environ 36 Mbit/s pour le téléchargement d’un gros fichier et d’un peu plus de 193 Mbit/s pour la récupération d’un ensemble de petits fichiers.
Malgré tout, la couverture Wi-Fi du RBK20 à ce point extrême permettait de surfer, de streamer avec un peu de patience quelques vidéos YouTube et de chatter ou d’envoyer des mails.
Retenons trois points essentiels des résultats ci-dessus.
- Le premier, le RBK20 assure des débits d’excellente qualité. Le petit dernier des Orbi fait d’ailleurs quasiment jeu égal avec le RBK50, pour le transfert de gros fichier tout au moins.
- Le deuxième point est qu’on constate bel et bien un « effet antenne ». Les débits dans la zone de chevauchement des deux zones de couverture sont moins bons avec le RBK20, de beaucoup. Néanmoins moins bon ne signifie pas en l’occurrence mauvais. Cela souligne juste l’intérêt que les plus exigeants (ou ceux qui habitent un logement difficile) auront à opter pour le modèle haut de gamme de Netgear.
- Le troisième point, enfin, nos mesures figent une performance à un instant T, mais elles ne doivent pas faire oublier des usages plus quotidiens. Ainsi, à tout moment du jour, nous avons pu streamer sans problème des jeux d’un PC (situé dans la chambre 1 vers le salon) ou encore des flux Full HD ou 4K, depuis le Net ou un NAS.
Le RBK20 est donc, malgré des capacités plus limitées, apte à apporter une grande satisfaction, aussi bien en termes de couverture que de débit. Le RBK 50, vendu aux alentours de 400 euros lui est supérieur ? La belle affaire ! Mais à 240 euros, le RBK20 est bien plus abordable. Il se paie d’ailleurs même le luxe d’être plus accessible que le très populaire Google WiFi… et bien plus performant que le TP-Link Deco m5, le moins cher des routeurs maillés que nous ayons testés à ce jour.
Et au fait, l’installation ?
Pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, la famille des routeurs Orbi est extrêmement facile à installer et à configurer. On vous recommandera, une fois le routeur principal et son satellite configurés, de les déplacer un peu jusqu’à trouver le meilleur emplacement soit pour la couverture, soit pour les débits.
Dans les deux cas, on regrettera qu’il n’y ait pas vraiment de fonctionnalité dédiée à cet exercice dans les différentes applications Netgear disponibles sous iOS. Un mappage de l’appartement pour disposer ces routeurs au mieux serait vraiment le bienvenu.
Quoi qu’il en soit, la configuration ne prend pas plus de dix minutes. L’application Genie offre ensuite l’essentiel de ce qu’on peut attendre de ce genre de produits : la surveillance des appareils connectés, des tests de débits ponctuels, l’application d’un contrôle parental avec Circle, etc.
On notera qu’il est désormais possible d’interagir avec ses Orbi en sollicitant Alexa ou Google Assistant… Vu les performances de ces outils, surtout celui d’Amazon, et le fait qu’il faut se créer obligatoirement un compte Netgear, nous n’en voyons pas vraiment l’intérêt mais pourquoi pas ?
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