Qui dira le bonheur de surfer confortablement dans un vieux fauteuil fait à son corps, une tablette ou un ordinateur portable sur les genoux, sans le moindre fil, tout cela grâce à la magie du Wi-Fi… Qui dira aussi l’enfer de frustration d’un monde où ce même vieux fauteuil est hors de portée de votre réseau Wi-Fi…
Des technologies haut de gamme
Le Nighthawk X6S pourrait faire la différence entre l’enfer et le paradis numériques. Incarné dans un boîtier moyennement joli et plutôt haut afin d’embarquer de grandes antennes, le X6S est un répéteur Wi-Fi. Autrement dit, c’est un périphérique qui se connecte à votre réseau principal et étend sa couverture.
Bon point, contrairement à bon nombre de ses congénères, il ne crée pas un second SSID, qui vous impose de gérer deux réseaux différents et de vous connecter manuellement quand vous passez de l’un à l’autre. Ici, Netgear joue la carte de la transparence à l’utilisation. Et c’est réussi.
Depuis un navigateur, vous lancez sa configuration, qui ne dure pas plus de dix minutes. Même moins si votre routeur est compatible WPS. Si ce n’est pas le cas, un assistant vous prend en main. Vous identifiez le réseau Wi-Fi auquel il doit prêter main forte et saisissez son mot de passe. Le Nighthawk s’occupe alors de se mettre en ordre de marche sans plus d’intervention que celle qui consiste à choisir une ou deux bandes de fréquences… Vous pourrez bien entendu gérer quelques détails de configuration ultérieurement, mais ne cherchez pas de fonctions trop avancées. Ensuite, vous pouvez le disposer au mieux en vous aidant des huit LED en façade qui indiquent notamment la qualité de réception du signal émis par votre routeur principal. Cela vous évitera de trop l’espacer de l’appareil de Netgear. Cette information figure également sur la page principale de la console de configuration. Les autres LED vous indiquent si un appareil est connecté au réseau Wi-Fi, ou si le port USB ou l’un des quatre ports Ethernet à l’arrière est occupé. Pratique.
Le répéteur Nighthawk X6S (EX8000) – qu’il ne faut pas confondre avec le routeur Nighthawk X6S (R8000P) – emprunte d’autres points forts aux dernières générations de routeurs de Netgear, les Orbi, notamment.
En plus de proposer un réseau maillé avec un seul et unique SSID, les routeurs tri-bandes haut de gamme de Netgear embarquent une technologie maison, baptisée FastLane, qui dédie une des bandes de fréquences 5 GHz à la communication entre les routeurs. Un bon moyen de ne pas avoir à rogner la bande passante allouée à votre communication avec Internet.
Bonne nouvelle, cette technologie, FastLane, le Nighthawk X6S y a droit également car il est tri-bande : une en 2,4 GHz pour un débit maximum théorique de 400 Mbit/s, deux en 5GHz, dont la première offre un maximum de 866 Mbit/s et la seconde 1733 Mbit/s. Trois bandes de fréquences, trois beaux débits théoriques, pour une nouvelle bonne nouvelle, car cela signifie que vous pourrez y connecter davantage de périphériques simultanément sans saturer la bande passante et réduire les vitesses de téléchargement.
Les limites de la puissance
Néanmoins, FastLane n’a réellement de sens que si votre routeur Wi-Fi de base utilise plusieurs bandes pour émettre son réseau. Ainsi, si votre réseau Wi-Fi principal est émis par une box FAI un peu ancienne, comme la Livebox 2, d’Orange, cette technologie n’apportera rien.
Pourquoi ? Le X6S n’y est pour rien. Il est en l’occurrence la parfaite l’illustration du fait que dans un réseau les performances globales ne sont jamais aussi bonnes que celles du plus faible de ses maillons. Le produit de Netgear est bien pensé et taillé pour offrir de belles performances mais il ne pourra pas faire de miracle si le réseau Wi-Fi de base est faible et émis sur une seule fréquence.
En fonction du routeur dont le Nighthawk doit étendre la zone d’influence, les débits enregistrés varieront du tout au tout.
Pour illustrer notre propos, nous l’avons accolé successivement à deux routeurs Wi-Fi. Le premier n’est autre que la Freebox Mini 4K. L’autre une borne Airport Extreme, d’Apple, de sixième génération.
Première candidate, la Freebox. Un boîtier mono bande (801.11n à 2,4 GHz, jusqu’à 450 Mbit/s) qui offre une portée plutôt ridicule et des débits en Wi-Fi qui sont de facto mauvais et s’effondrent bien vite… Malgré toute sa puissance, le X6S EX8000 n’y peut rien changer. Même s’il étendra un peu la zone de couverture, les débits « à prolonger » sont tellement faméliques que son arsenal technologique est bien mal utilisé.
Dans ce cas, que faire ? Utiliser un meilleur routeur. Ou se livrer à un petit exercice hors sujet en activant une autre option du X6S, son mode point d’accès. C’est-à-dire que vous n’utilisez plus le Wi-Fi de votre box, et utilisez seulement l’extender de Netgear pour émettre son propre réseau sans fil. Cette utilisation n’est pas forcément la plus intéressante, mais elle propose des débits plutôt bons et stables, tandis que la portée s’avère très satisfaisante.
Un plein potentiel à aller chercher
Néanmoins, l’intérêt d’un répéteur est bien entendu d’être utilisé pour étendre la couverture d’un réseau Wi-Fi préexistant. Nous l’avons donc utilisé, et c’est notre deuxième candidat, avec une borne Airport Extreme de 2013 (bi-bande, compatible 802.11n/ac).
Les débits et la couverture offerts par ce bon routeur Wi-Fi aident évidemment le X6S à afficher des performances bien meilleures, même dans notre environnement de tests qui est particulièrement hostile.
Le répéteur de Netgear peut davantage exprimer son potentiel en l’espèce. Il en garde même sous le pied. On constate que le X6S assure une très belle couverture, aussi bonne qu’un routeur Orbi, et peut-être un peu meilleure. Les débits sont stables dans la zone principale du Wi-Fi. Ils faseyent à ses extrémités mais rien d’illogique, et surtout de catastrophique. Un peu plus de 90 Mbit/s à dix mètres restent très honorables dans notre contexte de test.
Entre cinq et dix mètres, entrecoupés de murs porteurs épais, on obtient toujours de quoi streamer un flux 4K et a fortiori Full HD. Le jeu vidéo dans le cloud est également à portée de main, sans même parler du classique surf sur le Web et des téléchargements du quotidien.
Bien évidemment, ces usages dépendent également de la vitesse de connexion à Internet de votre ligne ADSL ou fibre. Car, il faut bien garder en tête que le X6S vous offrira le meilleur, si vous lui en donnez les moyens.
Un répéteur en 2018 ? Pour quoi faire ?
Difficile de ne pas conclure ce test en étant à la fois très satisfait des performances du produit que nous livre Netgear mais aussi en se demandant si les répéteurs ont encore de l’avenir. A l’heure où les routeurs maillés, comme le Deco m5, de TP-Link, ou le Google Wi-Fi,… de Google, démocratisent par leur facilité d’installation et leur prix les réseaux sans-fil unis et omniprésents dans la maison, ont-ils encore une pertinence ?
Ce produit Netgear apporte la preuve qu’en glissant le meilleur des offres maillées dans un répéteur, la réponse est oui. Pour autant, en embarquant d’excellentes technologies mais en demeurant par définition tributaire d’un routeur principal, le X6S met trop en exergue ses propres limites, qui sont celles des routeurs un peu anciens. Au point qu’il est difficile de ne pas avoir une curieuse et paradoxale impression de gâchis.
De fait, si le routeur de base est trop peu performant, mieux vaut peut-être tout remettre à plat. Le répéteur n’est alors pas la bonne solution. Sauf peut-être à ne pas vouloir trop investir d’un coup… et à prévoir de passer bientôt à un routeur 802.11ac ou, pourquoi pas, 802.11ax.
En revanche, si votre routeur est assez récent et a minima bi-bande, si vous appréciez ses services et ne souhaitez pas en changer, ou encore si vous utilisez un réseau maillé, et que vous désirez étendre la surface couverte par ces appareils, le Nighthawk X6S EX8000 est un bon choix. C’est indéniable.
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