Si les Orbi sont la gamme royale des routeurs Wi-Fi maillés de Netgear pour ceux qui ne veulent pas s’embêter et souhaitent le meilleur, la gamme Nighthawk est bien plus variée, puisqu’elle comprend aussi bien des routeurs haut de gamme pour les joueurs ou les utilisateurs qui aiment davantage bidouiller les réglages et avoir la main sur la configuration avancée de leurs produits. Mais les Nighthawk flirtent aussi avec les réseaux maillés, faciles à configurer et utiliser.
C’est le cas du Nighthawk MK62. Un routeur Wi-Fi 6 maillé, et bi-bande. La limite à deux bandes implique évidemment plusieurs restrictions. D’une part, des débits théoriques cumulés moindres, Netgear annonce ici 1,8 Gbit/s (574 Mbits/s en 2,4 GHz et 1200 Mbits/s). D’autre part, l’impossibilité de dédier une part de la bande des 5 GHz pour servir de backhaul, de connexion dédiée, entre les routeurs sans-fil.
Le Nighthawk MK62 n’est donc pas un produit haut de gamme, il se positionne même plutôt par son prix et sa fiche technique en entrée de gamme, et c’est peut-être justement son point fort. Donné pour pouvoir couvrir jusqu’à 300 m2 – dans un monde merveilleux et théorique où nous n’avons jamais eu le plaisir de mettre les pieds, il est vendu 300 euros pour un pack de deux routeurs.
Voyons donc ce que ces Nighthawk MK62 ont dans le ventre.
Discrétion et compacité
Pour ce modèle maillé, Netgear a décidé de faire dans la compacité. Les boîtiers sont des parallélépipèdes de 12 cm de côté pour 6,4 cm de haut. Chacun pèse tout juste 285 g. Leur design est assez discret, des façades verticales parfaitement lisses, noires et brillantes. La partie supérieure est composé d’arêtes brisées, qui donnent un effet de relief agréable et permettent surtout d’aménager des ouvertures pour que l’air chaud puisse s’échapper. Les quatre antennes, et les composants – dont un processeur Quad-Core à 1,5 GHz – produisent en effet un peu de chaleur.
Comme souvent chez Netgear, le routeur principal (MR60, de son petit nom) se distingue de ses satellites (MS60) par une connectique plus riche. En l’occurrence, pas de quoi applaudir à tout rompre, on a droit au minimum vital, rien de plus. Sont ainsi intégrés un port Ethernet Gigabit pour la connexion à la box et un second port Gigabit Ethernet pour connecter un PC ou un NAS, par exemple, via un câble. On trouve par ailleurs un bouton de synchronisation, pour le cas où la configuration se passerait mal ou qu’il vous faudrait ajouter un module plus tard. N’espérez pas trouver de port USB ou de port Ethernet 2,5 Gbits/s, ces petits plus sont réservés au haut de gamme.
Sur le satellite, on trouve donc logiquement une connectique encore plus pauvre puisqu’elle n’offre qu’un port Ethernet, qui vous permettra de sortir le réseau Wi-Fi en filaire, ou si l’installation de votre domicile le permet de brancher votre routeur à votre réseau local Ethernet pour en faire un point d’accès maillé.
Quoi qu’il en soit, la compacité de ces Nighthawk leur permet de s’installer tranquillement sur une étagère ou un coin de commode. Tout emplacement dans votre domicile qui laisse le routeur et ses satellites dégagés et loin d’un placard.
Installation, configuration, application
Comme souvent chez Netgear depuis l’avènement des smartphones et du credo « un bon routeur est un routeur simple à installer », tout commence par l’installation d’une application sur votre smartphone Android ou iOS. En l’occurrence, téléchargez l’appli Nighthawk. Vous devrez passer quelques étapes, comme celle de la création d’un compte Netgear (ou votre authentification, si vous en possédez déjà un), le recours éventuel à l’identification biométrique si votre smartphone est compatible, etc., avant de pouvoir vous atteler à la configuration à proprement parler.
Pendant l’installation de l’application, branchez le routeur principal à l’arrière de votre box et placez-le de telle sorte à ce qu’il soit à mi-hauteur de la pièce et que son premier satellite soit, de préférence, à portée (pour un maximum d’environ 10 mètres) et dans une ligne dégagée. Puis suivez les consignes affichées dans l’application. Si les satellites ne sont pas trop éloignés, ils devraient être détectés immédiatement. Ne restera ensuite qu’à définir un SSID (le nom de votre réseau) et le mot de passe. Vos interventions ne prendront que quelques secondes et la configuration tout au plus quelques minutes. Une petite dizaine au maximum si une mise à jour du micrologiciel est nécessaire et s’applique automatiquement.
Une fois le réseau opérationnel, vous pouvez jeter un coup d’œil à l’application et vous constaterez que, comme son équivalent Orbi, elle n’offre que le minimum vital en matière de réglages. Au point, d’ailleurs, qu’il est impossible – sauf à ce que ce réglage nous ait échappé – de désactiver la LED de statut du routeur, ce qui est désagréable à la nuit venue si un des modules est dans une chambre…
Vous pouvez quoi qu’il en soit changer le nom de votre réseau, son mot de passe, en partager l’accès via un code 2D, ou encore surveiller quels appareils y sont connectés. Vous pourrez alors les bloquer le cas échéant en faisant simplement glisser un bouton.
Pour ceux qui reçoivent souvent des amis, il est possible de créer un réseau invité. Vous pourrez alors définir son nom, son mot de passe et sa méthode de sécurité. Tout comme le réseau principal, il est possible de choisir entre WPA2-Personal, WPA-WPA2-Personal et WPA3. Ce Nighthawk, pas plus que les autres routeurs Wi-Fi récents de Netgear, ne propose un mode de sécurité hybride, qui cumulerait WPA2 et WPA3, et permettrait ainsi aux appareils compatibles de bénéficier de la meilleure option.
On notera également que le réseau invité ne peut pas être désactivé automatiquement après un certain laps de temps programmé. C’est dommage. On regrettera davantage encore l’absence de solution de contrôle parental gratuite, il sera toujours possible de souscrire un abonnement à Circle, mais à l’heure où certains concurrents de Netgear jouent justement la carte de l’intégration d’une solution de sécurité complète, c’est regrettable.
Netgear propose toutefois l’accès à Armor, développée par Bitdefender. Cette solution est gratuite pendant trois mois (environ 70 dollars à l’année ensuite). Elle a pour elle d’être à la fois présente dans le routeur, et de proposer d’installer des applications de sécurité sur une grande variété de périphériques, sans limite de nombre apparemment, qu’il s’agisse de smartphones, de tablettes, de PC ou de Mac.
Côté routeur, Armor se manifestera en bloquant éventuellement un site jugé dangereux, ce qui vous assurera une certaine tranquillité d’esprit. Côté appareil, il assurera un scan régulier pour détecter d’éventuelles menaces.
Assez discrète et transparente, l’offre permet aux plus stressés de savoir que leurs arrières sont protégés et qu’ils peuvent laisser leur famille évoluer tranquillement en ligne. Ce n’est toutefois pas une solution de contrôle parentale. Il faudra toujours recourir à un autre logiciel pour cela. Netgear pourrait vraiment faire la différence sur ce point. On le répète, dommage.
Deux ou trois routeurs, les effets sur la couverture et les débits
Nous avons reçu pour test le MK63, qui comprend trois routeurs. Evidemment, il est possible de l’utiliser comme un MK62, qui n’aurait que deux routeurs. Qui peut le plus, peut le moins.
Parlons d’abord de la couverture, toujours dans notre appartement de test, qui cumule avec une constance qui force le respect tous les éléments qui compliquent la vie d’un réseau sans-fil : des murs porteurs épais et nombreux, une disposition toute en longueur, une multitude de réseaux voisins et parasites, etc.
Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas correctement, cliquez ici.
Avec deux modules, la couverture de notre appartement de test, d’environ 100m2, est bonne. Aucune zone blanche n’est à déplorer, l’ensemble du logement est couvert par le réseau unique émis par les routeurs maillés. Néanmoins, en cartographiant la zone de couverture de chaque module, il devient évident que la qualité de la couverture se dégrade plus vite en fonction de la distance que sur des modèles maillés plus haut de gamme, comme les Orbi RBK752 ou RBK852. Cependant, vu sa taille, le jeu de quatre antennes par routeur assure plutôt une belle performance.
Certes, dans les pièces les plus éloignées des routeurs, la couverture est légèrement moins bonne, mais les débits observés sont suffisants pour streamer des vidéos Full HD, voire 4K. Il arrive toutefois que la latence ne soit pas très bonne, ce qui crée quelques lenteurs pour se connecter à un site Web. Autre illustration, nos enceintes connectées peinent parfois aussi à réagir aussi vite qu’elles ne font quand elles bénéficient de routeurs plus performants.
Ajouter le troisième routeur permet deux choses : rapprocher le routeur principal de son premier satellite et renforcer la qualité de la couverture. On le constate en observant une nette amélioration des débits stables en crête et enregistrés avec iPerf3 quand on se trouve en bout de portée du réseau.
Si l’infographie ci-dessus ne s’affiche pas, cliquez ici.
Parlons débits, donc. Mais attention, avant cela, constatons que le choix du dual band a évidemment un impact sur les performances. A courte distance, ou en tout cas tant que vous êtes connecté au premier routeur, les débits sont liés aux capacités en bande passante offerte par l’appareil. On est loin des sommets offerts par les routeurs Wi-Fi haut de gamme, mais les débits sont suffisamment bons pour permettre de profiter d’une connexion très haut débit.
En revanche, ne pas avoir une troisième bande de fréquences, dédiée à la communication entre les routeurs, a une conséquence immédiate sur les débits obtenus dès qu’on est connecté sur les satellites. L’effet est peut-être moins flagrant qu’avec les routeurs maillés Wi-Fi 5, mais on constate une vraie perte de vitesse de connexion.
On obtient des débits presque deux fois moindres avec des débits en crête stables et plus de trois fois plus lents avec iPerf 3. Sachant que l’effet de réduction des débits est à son comble quand on se connecte au satellite le plus éloigné, en bout de portée.
C’est dans ces conditions qu’on voit l’intérêt principal du troisième routeur, dont la présence a un effet bénéfique sur les débits, comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus. C’est surtout grâce à iPerf, qui demande un « effort long et continu » à la connexion qu’on voit le gain apporté par le troisième routeur. A 15m et plus, on passe ainsi de 51 Mbits/s à près de 90 Mbits/s, ce qui apporte bien plus de confort d’utilisation et s’accompagne d’une bien meilleure latence également.
On aurait donc tendance à recommander d’opter pour le Nighthawk MK63, qui inclut trois routeurs. D’autant plus que ce pack se trouve actuellement en promotion à 300 euros, sur le site de Netgear. Autrement dit, il est possible d’acheter trois routeurs pour le prix d’origine fixé pour deux.
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