Netatmo Welcome : la promesse
« Connecter » sa maison passe forcément par l’installation d’une caméra de vidéosurveillance. Loin des produits complexes à installer qui nécessitent souvent de faire des trous dans les murs, la Welcome de Netatmo serait une solution grand public. Plus précisément, une caméra à usage familial, pour les parents qui aiment savoir que les enfants sont bien rentrés à la maison. Ainsi la Welcome intègre un algorithme de reconnaissance faciale. Après une phase d’apprentissage, elle serait donc capable d’envoyer des alertes sur smartphone pour indiquer que telle ou telle est personne est bien rentrée. Évidemment, ces alertes sur mobiles seront également précieuses en cas d’intrusion d’un cambrioleur dans la maison. Voyons si Welcome remplit correctement sa mission.
Netatmo Welcome : la réalité
La caméra Welcome de Netatmo reprend la même forme cylindrique que la station météo Netatmo, sortie et testée l’année dernière. La Welcome est donc assez jolie et suffisamment discrète (aucune LED n’est apparente) pour passer inaperçue, quelle que soit la déco de la maison.
C’est un atout évident, d’autant plus important que, pour bien fonctionner, la Welcome doit être placée bien en face de la zone de passage que vous souhaitez surveiller. La caméra ne propose aucune fonction de zoom et, plus contraignant encore, elle ne dispose d’aucun système de fixation pour l’accrocher à un mur par exemple. Il faut se contenter d’un objectif grand-angle à 130 degrés.
Ainsi, si l’on souhaite filmer la porte d’entrée, il faut avoir, dans l’axe, un petit meuble où la poser… mais aussi une prise pour l’alimenter.
Pour nos tests, nous l’avons installée sur une étagère située en face de l’entrée du labo : les résultats du côté de la reconnaissance de visage devraient donc être optimums.
Un apprentissage qui prend du temps
La configuration de Netatmo est un jeu d’enfant. Il suffit d’installer l’application Netatmo Welcome sur son smartphone (iOS ou Android), de créer un compte, puis d’associer la caméra en suivant les indications délivrées pas à pas par l’application. En moins de 5 minutes, la Welcome est identifiée sur votre réseau, que ce soit par le biais d’une connexion Ethernet ou Wi-Fi. Nous avons privilégié la liaison sans-fil.
Lors de la première utilisation, pour que la caméra soit en mesure de bien identifier les membres de la famille, le constructeur recommande de se positionner bien en face du capteur pour être pris en photo et procéder ensuite à une identification sur l’application. De notre côté, nous n’avons suivi cette consigne que pour un seul visage, celui que nous déclarons comme « utilisateur maître » de la caméra. Pour les autres elle devra montrer sa faculté à apprendre toute seule.
La caméra se met ensuite rapidement en action. Sitôt qu’une personne passe dans son champ, elle capte le mouvement et envoie une notification vers le smartphone en isolant le visage. Naturellement, la vignette est pixélisée puisqu’il s’agit d’un zoom grossier sur une partie du corps, mais on reconnaît tout de même les visages de nos collègues.
Dès lors, le visage est marqué d’un point d’interrogation et la notification est accompagnée d’une petite séquence vidéo (environ 30 secondes). Bon point, l’enregistrement démarre à partir du moment où la caméra entend du bruit, puis continue jusqu’à ce qu’une personne passe et disparaisse du champ. Si l’activité se poursuit dans la pièce, la caméra continue d’enregistrer et la séquence peut durer pendant 4 min 30s.
Avec la fréquence de passage dans notre rédaction, nous nous sommes rapidement retrouvés avec une quantité impressionnante de visages à identifier. C’était sans compter sur la succession de manipulations pénibles qui nous attendait. En effet, pour chaque visage détecté, il nous a fallu effectuer un appui long sur la vignette qui s’affiche à l’écran, puis l’associer à un nom. Et si le visage de « Stéphanie » a été vu 10 fois, c’est autant de manipulations qu’il faudra refaire.
Netatmo est conscient du caractère agaçant de la procédure et travaille à une mise à jour de l’application (iOS dans un premier temps) qui permettrait d’identifier toutes les vignettes d’une même personne en une seule fois. Par ailleurs, nous aurions aimé que cette fonction d’identification « à la chaine » soit possible depuis l’interface du site Netatmo.fr.
Cette association de visage est à effectuer tout au long de la phase d’apprentissage de Welcome. D’ailleurs, pour en savoir plus sur la progression de l’algorithme et la précision de la reconnaissance, Netatmo intègre un menu sur lequel figure une jauge à cinq niveaux. Plus la caméra affine son analyse et plus la reconnaissance est efficace.
Certes, au labo, nous la mettons à rude épreuve en lui associant une dizaine de personnes différentes, mais même au bout d’une semaine d’utilisation, l’apprentissage n’était pas encore terminé pour la majorité des personnes… La reconnaissance gagnait toutefois en qualité au fil des jours.
Netatmo indique d’ailleurs qu’il faut au moins une semaine à dix jours pour que les visages d’une famille de quatre personnes, par exemple, commencent à être identifiés automatiquement. À noter aussi, Welcome peut mémoriser jusqu’à 16 visages. Au-delà, la qualité de l’identification est remise en question.
Une qualité d’image tout juste correcte
À la lecture, la qualité vidéo est correcte. Celle-ci est enregistrée en Full HD dans la mémoire interne, mais lors de la consultation sur l’application mobile, la définition est automatiquement optimisée en fonction de la qualité du réseau mobile. Ainsi, sur notre ligne ADSL dont le débit ascendant est très modeste, la qualité vidéo systématiquement est dégradée dans une définition en 360p.
Pour profiter pleinement de la qualité vidéo Full HD, qui n’a de « Full HD » que la définition (1920 x 1080p), il faut télécharger la séquence filmée par la caméra sur la mémoire du smartphone ou en passant par le portail Netatmo depuis un ordinateur. Auquel cas le constat est plus favorable : c’est propre, mais sans plus. Et ce n’est guère mieux du côté du micro qui capte un son distordu et très « directionnel ». Il capte ce qu’il se passe bien en face, mais pas trop autour.
La caméra a également détecté du mouvement de nuit dans nos bureaux. L’occasion de constater que la qualité est évidemment moins bonne.
La possibilité d’interrompre la surveillance
Comme nous le disions plus haut, il est possible d’associer un visage maître à la caméra, ce qui permettra d’indiquer à la caméra que le propriétaire des lieux est de retour. Une fonction intéressante, puisqu’il est alors possible d’indiquer à la caméra de ne plus envoyer de notification lorsqu’un mouvement ou un visage est détecté.
Il est également possible de demander à la caméra de ne pas enregistrer de vidéo lors de la détection de certains visages. Une fonction qui pourrait plaire aux invités qui n’ont pas spécialement envie d’être filmés.
S’il fallait la comparer à une caméra de vidéosurveillance, la Welcome est bel et bien un cran en dessous en matière de qualité d’image et de fonctionnalités. On dispose bien d’une optique grand-angle (130 degrés), mais pas la moindre option de zoom, pas d’horodatage. Dommage, car une fois les vidéos filmées téléchargées sur son mobile ou son PC, on ne sait pas à quelle heure s’est déroulée la scène. Un information indispensable pour s’en servir comme preuve lors d’un cambriolage.
Netatmo ne prévoit pas non plus la moindre fonction pour héberger les vidéos sur un service de Cloud, un NAS ou un FTP, comme le proposent certaines caméras de vidéosurveillance. En l’état actuel, avec le nombre de passages important dans notre rédaction, la Welcome peut stocker environ une bonne journée de vidéo sur sa carte MicroSD de 8 Go.
Nous avons également remarqué pendant nos tests que la Netatmo Welcome avait tendance à beaucoup chauffer : près de 45 degrés sur le point le plus chaud. On peut se poser la question de l’impact sur la durée de vie de l’électronique embarquée.
Enfin, Netatmo travaillerait à rendre sa caméra compatible avec le service IFTTT. Une excellente chose qui permet d’imaginer facilement un scénario l’hiver : la caméra détecte que vous quittez la maison et indique alors au thermostat Netatmo qu’il faut couper le chauffage.
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