Le marché des smartphones renforcés est encore marginal. Certains acteurs y ont fait une belle incursion, à l’image de Caterpillar avec le CAT S60 (649,99 euros). D’autres, comme Archos (Archos 50 Saphir, 199,99 euros), misent sur l’entrée de gamme, là aussi avec quelques bons arguments. De son côté, le français MTT (Mobile tout terrain) joue l’entre-deux en lançant un modèle baptisé Ideal. Vendu 299 euros, il est certifié IP68 et résiste à une chute de 1,20m.
Le design n’est pas sacrifié
La faiblesse de l’offre des smartphones renforcés a une explication plutôt évidente : ils sont laids. Très laids. Seul le Hisense Rock, présenté au MWC cette semaine devrait changer la donne.
Avec l’Ideal, MTT réussit toutefois à minimiser les dégâts. Alors que les concurrents passent allègrement la barre des 200 grammes – parfois en s’approchant des 250 grammes, il se maintient à 180 grammes. Il dépasse à peine le centimètre d’épaisseur là où d’autres affichent un tour de taille de plus de 1,5 cm. Malgré les très larges bandes noires qui encadrent l’écran, le format de 5 pouces permet d’assurer une prise en main confortable.
Au dos, la façade est revêtue d’une couche de caoutchouc fine… mais glissante, au même titre que les tranches en métal. On y retrouve le capteur photo, mais pas de capteur d’empreintes digitales. Les habituels boutons d’alimentation et de réglages du volume sont placés sur la tranche droite et agrémentés de trois rivets métalliques. A gauche, les emplacements SIM et microSD sont dissimulés sous un cache en caoutchouc, comme le connecteur micro-USB placé sur la tranche inférieure et la prise jack logée sur la partie supérieure. Le design n’est pas flamboyant, mais pas non plus rebutant. Si l’appareil dégage un sentiment de solidité, on aurait aimé une préhension un peu plus ferme.
La question des smartphones renforcés
Ces sacrifices en termes de design et la présence de ces protecteurs en caoutchouc permettent au MTT Ideal d’être certifié IP68 et de résister à une chute de 1,20m. Et c’est là où l’on s’attaque au problème fondamental de l’investissement dans ce type d’appareils. Début 2016, Samsung sortait le Galaxy S7, également certifié IP68 mais avec un superbe design en verre. Le géant sud-coréen a pu se permettre d’investir dans de la recherche et développement très coûteuse, ce que ne peut faire un acteur modeste comme MTT. Les prix des deux appareils sont très éloignés, l’un coûtant le double de l’autre.
Sauf que depuis quelques jours, Samsung a récidivé avec les Galaxy A3 et Galaxy A5, tous deux certifiés IP68. Le plus petit des deux est vendu pour 329 euros, soit 30 euros de plus que le MTT Ideal. Devant le fossé esthétique qui les sépare, on peut légitimement estimer que l’investissement en vaut la peine.
Reste la question de la résistance à une chute de 1,20m. Pour afficher une telle promesse, le fabricant a procédé à de nombreux tests en laboratoire. Il ne fait aucun doute que son smartphone sera plus résistant qu’un appareil lambda. Sauf que ces tests ne sont valables que pour une chute «à plat». Une sorte de chute «parfaite» qui ne surviendra que dans le monde réel. Si votre appareil venait à tomber du côté de l’écran et à s’incliner de quelques millimètres, MTT ne s’engagerait plus à ce que la dalle résiste. Et dans tous les cas, ce type de casse n’est pas couvert par la garantie constructeur. Difficile d’estimer la plus-value de cette protection par rapport à un autre mobile, par exemple équipé d’une coque.
Assez fluide pour le quotidien
L’écran 5 pouces est en HD, avec une résolution de 294 ppp. Un chiffre acceptable, associé à une très bonne luminosité (558 cd/m2) et à un taux de contraste correct de 979:1. A l’évidence, ce smartphone destiné aux baroudeurs est fait pour être utilisé en extérieur, dans n’importe quelles conditions climatiques. Le pari est tenu, malgré des couleurs un peu trop froides.
Pour faire tourner son appareil, MTT mise sur Android 6.0 en version stock. Un choix qui nous paraît plus judicieux que de se risquer à créer une surcouche hasardeuse. La navigation est fluide et les applications cohabitent sans accroc grâce aux 3 Go de mémoire vive. Le smartphone est équipé d’un MediaTek MT6737T cadencé à 1,5 GHz. Une puce strictement identique à celle de l’Archos 50 Saphir. Sans surprise, il faudra se contenter de jeux peu gourmands en ressources 3D, ou sacrifier une bonne partie des détails graphiques.
Oubliez la photo
Contrairement au 50 Saphir, le MTT Ideal ne brille pas par son endurance. La capacité de la batterie se limite à 3000 mAh – la conséquence du design plus affûté? – et n’assure que 7h37 d’autonomie polyvalente selon nos tests. Un résultat qui devrait permettre à l’appareil de tenir la journée, pourvu qu’il ne soit pas trop sollicité. Les smartphones renforcés sont souvent associés à de très belles autonomies, ce n’est malheureusement pas le cas ici.
Si vous comptiez sur l’Ideal pour prendre de jolies photos, il faudra également y renoncer. Dans de bonnes conditions, les clichés sont exploitables mais manquent de détails, avec un bruit numérique très présent. Surtout, seul le centre de l’image est net. Tout ce qui se rapproche de près (et de moins près) aux bords du cadre est flou. En basses lumières, le résultat est tout simplement exécrable. La capture vidéo fait le strict minimum, là aussi avec des séquences qui manquent cruellement de détails.
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