MSI GT80 Titan 2QE-008FR : la promesse
Quand MSI verse dans la démesure, ça donne le GT80 Titan. Rien que le nom du produit est évocateur et c’est à dessein : un PC portable à écran 18,4 pouces, ça ne court plus les rues et celui-ci est aussi gros que puissant. Comme ses concurrents à écran 17,3 pouces tels que l’Asus ROG G751 et le MSI GT72 Dominator, ce PC gamer se décline en une multitude de configurations sur le web. Le prix le plus bas constaté est de 2100 euros, soit 1400 euros de moins que le GT80 Titan 2QE-008FR testé ici. Cette déclinaison est disponible sur le site Materiel.net. Allons-nous enfin troquer notre PC de bureau (coûtant 2000 euros environ) contre une solution plus portative ? Réponse.
MSI GT80 Titan 2QE-008FR : la réalité
Force est de constater que le GT80 porte son sobriquet de « Titan » comme un gant. Nous trouvions les Dominator et autres ROG déjà assez imposants mais, à côté de ce PC portable au format 18,4 pouces, ce sont de véritables poids moyens ! Le GT80, c’est 5 kilos ou presque de boîtier et de composants sur la balance et des dimensions qui le bannissent de facto de n’importe quel sac à dos. MSI en livre tout de même un avec l’engin mais honnêtement, avec un tel poids sur le dos, c’est la scoliose assurée.
Le Yoga 3 Pro de Lenovo fait figure de netbook à côté du GT80 de MSI
Côté finitions, le Titan fait jeu égal avec les GT72 puisqu’il mêle des éléments en métal (capot) et en plastique noirs (dessous) et quelques touches éparses de rouge. Globalement, toutes les parties métalliques ont su conserver nos traces de doigts avec un talent rare : pas de doute, il est passé entre nos mains !
Un clavier rétro et bruyant…
Après avoir déployé l’écran 18,4 pouces, le clavier embarqué surprend. D’une part, il est disposé sur le bas du plateau interne et non au centre, comme c’est l’usage.
Ainsi, il n’y pas de repose-paume et le poignet repose directement sur le bureau. Ou sur l’espèce de coussin matelassé livré par MSI mais non solidaire de l’appareil et pas confort pour deux sous ! Votre poignet est donc légèrement cassé lorsque les doigts de la main gauche sont en position sur les touches « ZQSD » dont on se sert pour se déplacer dans la plupart des jeux.
Et puisqu’on parle des touches, mentionnons qu’elles sont toutes mécaniques ! On se croirait revenu dix à douze ans en arrière, avec les bons vieux claviers IBM reproduisant un peu trop bien le bruit des machines à écrire.
Conçu par SteelSeries et Cherry (deux fabricants de périphériques de jeu), le clavier est intégralement rétroéclairé de rouge si bien qu’il est impossible de ne pas repérer les touches, même dans le noir le plus complet. Revers de la médaille, le bruit des touches. Le « tchak, tchak » ponctuant la moindre pression devrait agacer la moindre personne située dans un rayon de 5 mètres.
…avec un pavé numérique 2.0 pas très pratique
Mentionnons aussi qu’il n’y a pas de pavé numérique à proprement parler. La surface noire située tout à droite remplit les fonctions du touchpad et du pavé numérique. Dans ses premières fonctions, c’est plus que médiocre ! C’est donc souris externe obligatoire et, comme MSI en est bien conscient, le constructeur en livre une.
Dans le rôle du pavé tactile, les prestations sont déjà un peu meilleures mais pour faire du calcul sur feuille Excel à la volée, ce n’est pas pratique du tout, faute de démarcation physique entre les touches.
Une configuration à l’image du boîtier : énorme !
Dans ses entrailles, le GT80 de MSI dissimule une jolie petite configuration pour jouer à tous les jeux aux moteurs 3D les plus complexes du moment. Intel Core i7-4720HQ, 16 Go de mémoire, un SLI de GeForce GTX 980M de Nvidia, un SSD de 256 Go pour Windows 8.1, quelques jeux et autres applis et un disque dur de 1 To pour l’archivage. On retrouve aussi un lecteur/graveur Blu-ray dissimulé sur le côté gauche du monstre pour se faire une toile entre deux parties. Des films et des jeux qui s’apprécient en Full HD (1920 par 1080 pixels) sur l’écran 18,4 pouces mat.
Techniquement, la dalle IPS est assez bonne puisque nous avons mesuré une luminosité de 343 cd/m2, la meilleure de toutes les machines pour joueurs passées entre nos mains depuis le début de l’année. Côté taux de contraste, technologie d’affichage IPS oblige, c’est paradoxallement tout juste moyen par rapport aux autres taux mesurés par notre sonde et, en même temps très bon pour une dalle de cette acabit (980:1). En clair, les couleurs sont plutôt bonnes (bien que peu fidèles, un peu trop de jaune) et le rendu global de l’écran est à la hauteur de nos attentes sur une machine de ce prix.
Rapide détour par la connectique. Elle se trouve répartie entre l’arrière et les côtés de la bête et se compose de 5 prises USB 3.0 ainsi que de sorties audio optiques et analogiques sur les flancs…
…et à l’arrière, de trois sorties vidéo (HDMI et 2 miniDisplayPort) et d’une prise réseau.
Enfin, pour les communications sans-fil, le Wi-Fi ac et le Bluetooth 4.0 sont aussi de la partie.
MSI GT80 : taillé pour jouer sur le long terme
Les performances de la machines sont… titanesques. Facile. Qu’il s’agisse de nos logiciels applicatifs (3D Mark, Heaven) ou de nos jeux témoins (Dirt 3, Resident Evil 5, etc.), tous affichent d’excellents scores. Le couple SSD et disque dur fonctionne à merveille, tout comme le trio Intel Core i7 et SLI de GeForce GTX 980M.
À condition que les pilotes de Nvidia soient bien optimisés pour que le couple de cartes graphiques haut de gamme puisse donner le meilleur de lui-même, la machine dépasse allégrement la centaine d’images par seconde affichées à l’écran. Entre 100 et 200 images par seconde, la plupart du temps.
Attention cependant, pour tirer le meilleur parti de toute cette machinerie, nous avons été contraints de mettre les mains dans le cambouis. Il nous a fallu placer le profil d’alimentation de Windows 8.1 en « performances élevées » mais aussi d’utiliser l’utilitaire MSI Dragon Center pour enclencher le mode « Sport ».
Nous avons ainsi gagné entre 30 et 50 images par seconde supplémentaires (oui, quand même !). Cependant, ce gain s’est aussi accompagné d’une augmentation de la consommation électrique et des nuisances sonores occasionnées par la ventilation du monstre.
Ventilation importante, bruyante mais efficace
À ce propos, alimenté par un énorme bloc secteur de presque 1,5 kilo, le GT80 Titan de MSI engloutit jusqu’à 330 watts une fois lancé à pleine vitesse, contre 91 seulement au repos. En pressant la petite touche GPU située juste à côté du bouton de mise sous tension, et après avoir redémarré la machine, c’est le contrôleur graphique du processeur Intel qui prend le relai. La consommation passe sous la barre à 43,5 watts et, avec cette partie graphique aux commandes, l’endurance de la machine atteint 3 heures. Pas mal pour un si gros bébé.
Ronronnant en permanence, l’imposant système de refroidissement se compose de deux ventilateurs et d’une belle tuyauterie en cuivre. Comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, le processeur est pris en sandwich entre les deux cartes graphiques mais ces deux caloducs sont directement reliés aux radiateurs situés sur le haut des ventilateurs. De la mémoire GDDR5 aux puces graphiques, tout ce petit monde est recouvert de cuivre. L’efficacité est au rendez-vous puisque lors de nos tests de charge des composants, le Core i7-4720HQ n’a pas baissé ses fréquences afin de se prémunir d’un éventuel coup de chaud ; les puces graphiques Nvidia se sont, elles, stabilisées aux alentours des 70°C, la puce maîtresse du SLI chauffant davantage (74°C sous le test Heaven).
En revanche, notre sonomètre faisait la grimace car il a relevé presque 50 dB lorsque les ventilateurs passaient à l’action. Et ces derniers peuvent faire encore plus de bruit si l’on presse la petite touche frappée d’un ventilateur.
D’une simple pression sur cette touche, le Titan se met à hurler et à ventiler tout ce qu’il peut, c’est insupportable. Certains diraient que cela pourrait être utile si, cet été, nous sommes touchés par une canicule et qu’il est impensable d’abandonner une partie de Battlefield : Hardline. Tant pis pour les oreilles sensibles : cagnard ou froid, les frags n’attendent pas.
Evolutivité : proche du 0 absolu
Terminons par notre bilan après un démontage en régle de l’appareil : mitigé. Démonter le dos de l’appareil donne accès à deux des quatre emplacements mémoire. Pour accèder aux deux autres ainsi qu’à tous les emplacement réservés au stockage (1 disque dur, 4 M.2 mSATA), il faut ôter toute la partie située au dessus du clavier. Et ce n’est vraiment pas une partie de plaisir ! Sur notre machine de test, voici la liste des améliorations possible : troquer les 16 Go de mémoire contre 32 Go (350 euros environ) et ajouter des 2 modules SSD au format M.2 (prix variable).
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