Moins valorisé et moins vendu que le Lundi, le Mardi de Moustache est un vélo électrique plutôt atypique, mais qui gagnerait à être connu. Pas tout à fait un vélo de ville, cette place est dévolue au Lundi, pas complètement un baroudeur, il se rapproche en réalité de ce que certains fabricants ont longtemps appelé VTC, un vélo tout chemin, avant que cette dénomination ne tombe dans l’oubli. Ce statut quelque peu hybride, s’il n’aide pas à cerner facilement ce Mardi 27.4, lui ouvre pourtant une tonne de possibilités. Sa polyvalence et certains choix de conception font de ce représentant moins connu du catalogue du fabricant français un excellent candidat pour le vélotaf, voire pour des balades plus longues et arpentées.
Ça tombe bien, c’est exactement de cette façon que nous avons pu le tester au cours de longues semaines qui nous ont permis d’en prendre pleinement la mesure. Si au premier abord, le Mardi 27.4 n’est pas forcément le plus séduisant des VAE de Moustache, il pourrait bien être celui qui vous convient le mieux.
Design et fabrication : signé Moustache
L’esthétique du Mardi ne vient pas de nulle part, un simple coup d’œil quelque peu averti permet de distinguer plusieurs signes distinctifs qui le rapprochent de son fabricant. À commencer par une étrange ressemblance avec le J, le vélo star de la marque vosgienne qui a fait l’événement l’an dernier et qui nous a tant séduit lors de son test. On y retrouve donc un coup de crayon quelque peu familier qui se traduit par un cadre ouvert (le Mardi n’existe pas en cadre fermé), qui facilite l’enjambement, mais ce choix a d’autres avantages, comme celui de pouvoir plus facilement poser le pied au sol lorsqu’on aime régler la selle assez haut, mais aussi une plus grande maniabilité lorsqu’il faut jouer des genoux pour contourner certains obstacles.
En contrepartie, il faudra être plus inventif lorsqu’il s’agit d’attacher son vélo à un point fixe, puisqu’il faudra composer avec un tube en moins.
Toujours côté fabrication, Moustache a pris le parti d’une batterie intégrée, modestement dissimulée par un cache en plastique. Ce dernier, s’il permet un accès simplifié et un remplacement rapide, manque quelque peu de cachet en comparaison du reste du VAE. Il permet néanmoins de garder une ouverture la plus étroite possible, ce qui permet également d’assurer une certaine rigidité au tube diagonal, essentielle au comportement du vélo, nous le verrons.
Autre fait notable côté design : le Mardi 27.4 n’existe que dans deux coloris : un gris beige un peu triste et un vert sapin à peine plus engageant. S’il est irréprochable au niveau design, la peinture manque quelque peu d’inspiration et limite le choix lors de l’achat. Est-ce là un moyen de le distinguer plus facilement du très coloré Lundi 27 ? Sans doute, mais ce parti pris ne nous semble pas des plus judicieux.
Un équipement adapté et polyvalent
Il est rare de prendre Moustache à défaut en matière d’équipement sur ses vélos. Le Mardi 27.4 ne déroge pas à la règle avec des accessoires de qualité et parfaitement adaptés à sa pratique. Il en va ainsi de la fourche, une SR Suntour avec 100 mm de débattement.
C’est également le cas de tous les accessoires de base tels que l’éclairage (AXA, NXT, 30 lux), de la béquille (réglable), des gardes-boue en aluminium ou encore du porte-bagages avec ses fixations latérales QL3 et un système compatible MIK HD. On a apprécié également la présence d’un antivol intégré, un classique bloqueur de roue AXA, mais qui permet tout de même un arrêt minute à la boulangerie sans avoir à sortir sa chaîne de 5 kg. Quant à la tige de selle suspendue, elle n’équivaut pas à une suspension intégrale, évidemment mais elle permet de soulager les fessiers, notamment lors des longues sorties.
Côté freinage et transmission, Moustache donne le choix sur son Mardi 27. Vous trouverez donc, en fonction du niveau de finition, des freins Shimano MT200 ou Alhonga HJ-472. Sur notre version 27.4 c’est un système Shimano qui était équipé… tout comme pour la transmission, une Nexus SL-C7000 à 5 vitesses. Ce choix est sans doute le plus indiqué pour une utilisation urbaine tant le Nexus est à l’aise en ville, lui qui autorise le passage de vitesses même à l’arrêt et qui ne souffre d’aucun soubresaut malgré les contraintes exercées par le moteur central. Notez cependant, qu’une transmission plus classique, à chaine, est aussi disponible et qu’elle fera baisser le prix du vélo de 300 euros.
Du Bosch à tous les étages
En attendant sans doute de partir dans d’autres expérimentations et notamment d’intégrer un MGU Pinion à l’un de ses VAE, le moteur chez Moustache est toujours signé Bosch. En l’occurrence, il s’agit d’un Performance Line doté de 75 Nm de couple qui est associé pour l’occasion au Purion 200, un petit afficheur très pratique en apparence, mais qui fait preuve d’un défaut majeur. En effet, l’intégration de l’afficheur, juste au-dessus du frein gauche, l’expose énormément aux chocs et autres chutes. Résultat : plusieurs revendeurs nous ont signalé les risques de casse encourus avec cet afficheur de Bosch.
En dehors de cette faiblesse inhérente au choix du matériel, le couple Purion 200 – Performance Line marche à merveille sur ce Mardi 27.4 qui n’a en réalité pas besoin de davantage de puissance ou de couple pour un usage classique.
En revanche, la question de la batterie est plus légitime. Faut-il faire le choix de la batterie PowerTube de 500 Wh, vendue par défaut, ou rallonger la facture de 200 euros supplémentaires pour passer à une batterie de 625 Wh ? La réponse à cette question dépendra essentiellement de votre usage. Dans notre cas, et nous y reviendrons dans la partie consacrée à l’autonomie, le Mardi 27.4 a été utilisé pour de longues balades et pour un vélotaf relativement long. Dans cette configuration, notre batterie de 625 Wh nous a paru la plus adaptée. Il est évident que si vous pensez utiliser votre VAE pour des trajets de moins de 10 km, un accumulateur de 500 Wh sera amplement suffisant.
Enfin, le choix de l’écosystème Bosch ouvre également l’accès au Smart System et à l’application eBike Connect qui permet de modifier les réglages d’assistance, d’avoir un œil sur l’utilisation de son vélo, mais aussi de le sécuriser davantage avec l’option SmartLock ou, prochainement, Battery Lock.
Autonomie : on a roulé 100 km avec une charge
L’autonomie du Mardi 27.4 dépendra, pour commencer, de la version de batterie qui équipe le vélo. Moustache offre le choix entre une PowerTube 500 Wh et une PowerTube 625 Wh (200 euros de plus). C’est cette seconde qui équipait notre vélo de test et c’est elle qui permet d’atteindre, en théorie, les 115 km annoncés par le fabricant.
Bien entendu, cette valeur théorique dépend également de nombreux autres paramètres tels que le gabarit du cycliste, la température extérieure, le dénivelé du parcours ou encore la pression des pneus. Pour autant, nous avons eu l’occasion de tester l’endurance de la batterie au cours d’un périple de plus de 100 km. Au départ d’un coin perdu de Normandie, nous avons pris la route pour la mer et Dieppe, plus précisément. Un peu plus de 50 km à l’aller, autant au retour… idéal pour tester l’autonomie de notre Mardi 27.4.
Sur ce test « longue distance », le Mardi 27,4 a tenu sa promesse puisqu’il restait encore 3 % de batterie à l’issue des 103,7 km de notre balade. Nous avons également utilisé le VAE de Moustache à de nombreuses reprises sur notre itinéraire de vélotaf. Celui-ci, d’environ 19 km à l’aller et autant au retour, présente un dénivelé légèrement plus important (180 m) et a été réalisé par des températures plus froides, voire négatives. Pour autant, nous avons pu faire régulièrement deux allers-retours sans avoir à nous soucier de recharger. Précision utile : nous privilégions systématiquement le mode « Auto » de Bosch et nous n’hésitons pas à appuyer sur les pédales. En définitive, à moins de se reposer entièrement sur le mode « Turbo » et de laisser le vélo faire l’intégralité du boulot, il semble raisonnable d’envisager une centaine de kilomètres d’autonomie avec la batterie de 625 Wh.
Sur la route : à l’aise malgré son poids
Le profil du Mardi 27.4 ainsi que certains choix d’équipement en font assurément un VAE tourné vers le confort davantage que vers la performance. En effet, le poids total du VAE (environ 29 kg), ses gros pneus ballon Schwalbe, mais aussi ses orientations en matière de suspension apportent autant de confort qu’ils amputent de dynamisme. Ce constat n’est pas une critique pour autant, car les choix faits par le Mardi 27.4 en font un vélo très adapté à un environnement urbain, à l’aise dans les petits espaces comme dans les grandes courbes… sans pour autant le rendre inopérant une fois engagé dans un sentier. En effet, ce qui nous a marqué au guidon de ce Moustache, c’est la polyvalence de ce cadre et sa capacité à être à l’aise en ville comme en dehors. Sur ce point, il n’atteint évidemment pas les performances du J, la référence absolue en la matière, mais il s’en rapproche, tout en assumant davantage un usage urbain, notamment dans sa version en Nexus de Shimano.
Moustache sait aussi qu’il peut compter sur un moteur de qualité dont les performances gommeront certaines paresses du vélo et il exploite ce filon pour faire de ce Mardi 27.4 l’un de ses VAE les plus complets.
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