Samsung doit ressentir une certaine pression à mesure que ses concurrents sortent des smartphones pliants de plus en plus convaincants. Si le Galaxy Z Flip 4 reste leader des ventes, d’autres marques entendent bien se faire une place. C’est le cas du Oppo Find N2 Flip, mais aussi du Motorola Razr 40 Ultra qui, à quelques semaines de la présentation du Samsung Galaxy Z Flip 5, vient lui couper l’herbe sous le pied.
Présentée aux côtés du Motorola Razr 40 qui veut démocratiser le format pliant, cette version « Ultra » a la particularité d’afficher des caractéristiques techniques plus haut de gamme. La différence la plus importante vient surtout de son écran externe de 3,6 pouces qui est accompagné d’une interface logicielle exploitant son plein potentiel. Après une semaine passée en sa compagnie, on vous donne notre avis dans ce test du Motorola Razr 40 Ultra.
Une fiche technique haut de gamme
Malgré une fiche technique musclée, le Motorola Razr 40 Ultra fait quelques concessions. On citera par exemple la présence d’une puce Snapdragon 8+ Gen 1 qui, bien que très performante, n’est logiquement pas au niveau du Snapdragon 8 Gen 2 que l’on retrouve sur les smartphones haut de gamme en 2023.
Motorola fait le show avec un écran principal qui profite d’un taux de rafraichissement de 165 Hz et un écran secondaire à 144 Hz. Pas certain que cela fasse une grande différence. Nous verrons également si la batterie de 3800 mAh, qui permet au téléphone d’être très fin, offre ou non une bonne autonomie.
Pas de folie non plus du côté du bloc caméra qui n’est composé que de deux modules de 12 et 13 Mpx. Comme sur tous les modèles « Flip », avoir un second écran se fait au prix de quelques sacrifices sur la fiche technique. Parlons tarif justement : le Motorola Razr 40 Ultra est vendu au prix conseillé de 1199 euros, soit 91 euros de plus que le Galaxy Z Flip 4 à sa sortie l’été dernier.
Notre avis sur le design du Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra représente un vrai bond en avant en matière de design par rapport au Razr 2022. Sans réinventer la roue, le constructeur propose un téléphone abouti qui se démarque de la concurrence par sa finesse une fois plié, mais aussi (et surtout) par son écran externe de 3,6 pouces qui occupe presque toute la surface disponible. Si bien que les deux modules caméras sont intégrés dans la dalle. Nous aurons l’occasion de revenir sur l’utilisation que fait Motorola de cet espace dans la partie interface de ce test.
Côté finitions, le Motorola Razr 40 Ultra n’a rien à envier au Galaxy Z Flip 4 ou à l’Oppo Find N2 Flip. Le téléphone est parfaitement plat une fois plié, la forme arrondie du cadre en aluminium lui confère une excellente prise en main et son dos en verre dépoli ne marque pas les traces de doigts. En revanche, on ne peut pas en dire autant de l’écran externe qui, lorsqu’il n’est pas allumé, laisse apparaitre toutes vos empreintes digitales.
La charnière en forme de « goutte d’eau » inspire confiance en opposant une certaine résistance. Ouvrir et fermer le téléphone avec une seule main n’est pas chose aisée, mais cela reste jouable si vous avez un peu de dextérité. L’écran peut être ouvert avec plusieurs angles, ce qui est très pratique pour regarder une vidéo ou faire une visioconférence sans avoir besoin de support spécifique pour le téléphone.
Les boutons de mise sous tension et de réglage du volume tombent parfaitement sous les doigts lorsque le téléphone est plié, mais deviennent bien plus complexes à atteindre une fois déplié. Un point ergonomique que les fabricants de smartphones pliants n’ont toujours pas réussi à résoudre.
Des écrans très… rapides !
L’écran principal de 6,9 pouces (Full HD+) profite d’une technologie pOLED (pour plastic OLED) qui lui permet de se plier en deux. Oui, la pliure est visible lorsque l’écran est éteint ou sous différents angles selon la lumière, mais cela est loin d’être un problème à l’usage. Une fois l’écran allumé, la pliure devient presque invisible. De plus, on passe l’essentiel de son temps sur la partie basse de l’écran, sous la pliure, donc.
La dalle affiche un taux de rafraichissement variable qui va de 1 à 165 Hz. Vous avez bien lu. Sincèrement, il est difficile de percevoir une quelconque différence avec du 120 Hz sur un écran si petit, mais les amateurs apprécieront.
La justesse des couleurs n’est pas le fort de l’écran principal, du moins lorsqu’il sort de la boîte. Avec un Delta E mesuré à 6.02, la dérive colorimétrique est visible à l’œil nu. Pour des couleurs plus justes, nous vous conseillons le mode « Couleurs naturelles » qui ramène le Delta E à 2.47, ce qui est bien mieux.
Ecran : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
Niveau luminosité, le Motorola Razr 40 Ultra n’a pas grand-chose à envier aux autres smartphones pliants. Avec une moyenne mesurée à 850 cd/m2, il se place légèrement en dessous du Z Flip 4 et du Find N2 Flip. Son écran n’en reste pas moins parfaitement lisible, y compris dans des environnements très lumineux. Nous n’en attendions pas moins de la part d’un smartphone haut de gamme.
Passons maintenant à la qualité d’affichage du second écran AMOLED (externe). Comme sur la dalle principale, on retrouve un contraste infini. En revanche, la luminosité moyenne est peu plus faible. Nous avons mesuré 504 cd/m2 en moyenne et 754 cd/m2 en mode boost. De quoi proposer une bonne lisibilité, même si la brillance de l’écran est assez importante, avec un effet « miroir » parfois gênant en extérieur.
Deux interfaces
Le Motorola Razr 40 Ultra est livré sous Android 13, dans une version très sobre avec quelques applications Motorola. En revanche, nous n’avons pas vraiment apprécié (ni compris) que Motorola nous présente au premier démarrage du téléphone une liste d’applications qui vont être installées, sans pouvoir les refuser. Impuissant, il ne vous reste plus qu’à valider l’installation…
Mais tout le sel de ce smartphone pliant vient de son écran externe XXL qui permet de presque tout faire sans avoir à ouvrir l’écran principal. Ainsi, l’espace qui se trouve à gauche des modules caméra est utilisé intelligemment pour afficher les notifications. Si vous utilisez une application sur l’écran principal et que vous fermez le téléphone, un message s’affichera dans cette zone de l’écran externe pour savoir si vous souhaitez continuer à l’utiliser sur cet écran. Malin.
Sur le second écran, l’accueil affiche des icônes qui vous permettent, lorsque vous cliquez dessus, de basculer sur un autre tableau qui peut être dédié à un widget pour l’agenda ou Spotify. Un autre peut afficher une liste de jeux ou l’ensemble des applications du téléphone. Certains jeux ont été conçus spécifiquement pour être utilisés sur l’écran externe. Vous n’y passerez surement pas des heures, mais ils sont plutôt bien faits et cela passe le temps.
Vous l’avez compris, l’interface de l’écran externe fonctionne comme celle d’un écran classique en affichant le panneau des raccourcis, en naviguant avec les gestes, etc. La seule limite est évidemment la taille de l’écran qui, aussi grand soit-il, n’est pas toujours pratique en fonction des applications. Celles qui nécessitent d’écrire comme Gmail montre par exemple les limites du format. En effet, une fois le clavier ouvert, il ne reste plus beaucoup de place sur l’écran pour afficher le reste de l’interface.
Des performances bridées
Parmi les petites concessions faites par Motorola, on retrouve la puce Snapdragon 8+ Gen 1. Très performante, cette dernière équipe déjà le Razr 2022, ainsi que le Galaxy Z Flip 4 de Samsung. Seul l’Oppo Find N2 Flip a fait un choix différent avec sa puce MediaTek Dimensity 9000+.
Le SoC du Razr 40 Ultra n’en reste pas moins haut de gamme, mais la plupart des smartphones « premium » cette année sont déjà équipés du Snapdagon 8 Gen 2.
AnTuTu : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
Geekbench : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
Comme vous pouvez le voir sur les graphiques, les quatre smartphones pliants se tiennent dans un mouchoir de poche sur l’ensemble des benchmarks. Grâce à ses 8 Go de RAM et sa bonne optimisation logicielle, le Razr Ultra 40 profite d’une réactivité sans faille et d’un multitâche efficace.
Les performances graphiques ne sont pas en reste, même si le gabarit compact des smartphones pliants montre ses limites en jeu. Il est tout à fait possible de jouer à Fortnite à 30 i/s de manière stable, à condition de baisser les paramètres graphiques sur moyen.
La faute à un Snapdragon 8+ Gen 1 qui se sent à l’étroit et qui voit ses performances bridées pour éviter de trop chauffer. Ainsi, le Motorola Razr 40 Ultra parvient à garder la tête froide (seulement 16,3°C d’amplitude thermique), mais au prix d’un throttling important qui divise presque par deux les performances de la puce lorsqu’elle est fortement sollicitée.
GFXBench : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
3DMark et température : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
Une autonomie correcte
La batterie de 3800 mAh du Motorola Razr 40 Ultra se place plutôt dans la moyenne haute de ce que proposent les smartphones pliants aujourd’hui. Cela se traduit pourtant par une autonomie en streaming vidéo inférieure à l’ensemble de ses concurrents. Le Razr 40 Ultra se rattrape sur l’autonomie polyvalente ou il arrive premier de notre classement du jour, juste devant l’Oppo Find N2 Flip.
Là où le smartphone de Motorola peut tirer son épingle du jeu, c’est sur l’utilisation que vous ferez de son écran externe. En effet, ce dernier peut être utilisé de manière indépendante pour de nombreuses applications. Ce second écran étant moins énergivore, plus vous l’utiliserez à la place de l’écran principal, plus vous gagnerez en autonomie. Si vous n’utilisez que l’écran externe du Motorola Razr 40 Ultra, l’autonomie polyvalente passe à 19h24, soit presque quatre heures de plus !
Autonomie et charge : le Motorola Razr 40 Ultra face à la concurrence
Retenez que le Razr 40 Ultra tiendra sans problème toute la journée avant de devoir être rechargé. Si vous avez une utilisation peu intensive, la journée et demie est atteignable, mais pas beaucoup plus.
Le téléphone est livré avec un chargeur filaire de 30W. Ce dernier permet au téléphone de retrouver 50 % de batterie en 28 minutes et de se recharger complètement en 1h15. C’est beaucoup moins bien que le Razr 2022 qui est capable de charger complètement sa batterie de 3500 mAh en seulement 48 minutes. Le téléphone est par ailleurs compatible avec la recharge sans fil 5W.
Quelle qualité en photo ?
Comme le Galaxy Z Flip 4 ou l’Oppo Find N2 Flip, le Motorola Razr 40 Ultra est un smartphone haut de gamme qui mise avant tout sur son format pliant et non sur la qualité de ses modules caméras. Ainsi, on retrouve simplement un module grand-angle de 12 Mpx et un module ultra-grand-angle de 13 Mpx.
Grand-angle et Ultra-grand-angle
Photo grand-angle à gauche, ultra-grand-angle à droite.
En pleine journée, le module principal (grand-angle) s’en sort suffisamment bien pour capturer des souvenirs au quotidien et les partager sur les réseaux sociaux. Nous avons cependant constaté une fâcheuse tendance à surexposer certaines photos et à pousser la saturation au maximum pour afficher des couleurs plus flatteuses que réalistes.
Le grand-angle en haute luminosité : le Motorola Razr 40 Ultra à gauche, l’Oppo Find N2 Flip à droite.
L’ultra-grand-angle est sur la même ligne, mais avec une déformation assez visible sur les coins de l’image, assortie d’une baisse importante du piqué. Rien de dramatique, mais sur un téléphone à plus de 1000 euros, nous avons le droit d’être exigeant.
L’ultra-grand-angle en haute luminosité : le Motorola Razr 40 Ultra à gauche, l’Oppo Find N2 Flip à droite.
De nuit
Le grand-angle en basse luminosité : le Motorola Razr 40 Ultra à gauche, l’Oppo Find N2 Flip à droite.
Sans grande surprise, la qualité baisse nettement sur les clichés nocturnes. Les couleurs deviennent beaucoup plus ternes et le lissage numérique est très présent pour compenser la faiblesse des capteurs. La nuit, privilégiez les environnements urbains avec un minimum d’éclairage pour obtenir des résultats satisfaisants.
L’ultra-grand-angle en basse luminosité : le Motorola Razr 40 Ultra à gauche, l’Oppo Find N2 Flip à droite.
Portrait
Selfie avec le mode portrait à gauche, sans le mode portrait à droite.
Le capteur selfie de 32 Mpx permet de prendre des photos détaillées. En mode portrait, le détourage est efficace, tout comme le flou d’arrière-plan. On remarque que la peau a tendance à être lissée et éclaircie par rapport au même cliché sans le mode portrait. Un traitement que l’on retrouve particulièrement sur les smartphones chinois. L’occasion de rappeler que la marque Motorola appartient maintenant au géant Lenovo.
Le mode portrait : le Motorola Razr 40 Ultra à gauche, l’Oppo Find N2 Flip à droite.
Macro
On termine ce tour de la partie photo par le mode macro qui utilise le module ultra-grand-angle. Pour obtenir le cliché ci-dessus, nous avons dû passer pas mal de temps à trouver la distance de mise au point idéale et composer avec une stabilisation hasardeuse. Dix photos plus tard, voici le meilleur résultat obtenu.
Synthèse radar du Motorola Razr 40 Ultra
Le graphique ci-dessus résume en rouge les résultats des tests techniques du Motorola Razr 40 Ultra réalisés par notre 01Lab. La zone grise représente la moyenne des résultats des autres smartphones entre 1000 et 2000 € que nous avons testés ces 18 derniers mois.
Prix et date de sortie du Motorola Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra est disponible à la vente au prix de 1199 euros dans son unique configuration avec 8 Go de RAM et 256 Go de stockage. Il est disponible sur le site du constructeur en noir, rouge ou bleu.
Si vous cherchez également une tablette, Motorola une Tab P11 Plus pour l’achat d’un Razr 40 Ultra entre le 1ᵉʳ juin et le 16 juillet 2013. Pour plus de détails, rendez-vous sur la page de l’offre.
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