Motorola revient de loin. Cantonnée jusqu’à une période récente à des smartphones banals et pas vraiment excitants, la marque pionnière de la téléphonie mobile – désormais propriété du chinois Lenovo – a voulu revenir en force ces dernières années. Non seulement grâce à son smartphone pliant Razr, mais aussi grâce à la gamme Edge, une série de smartphones inaugurée en 2020 avec l’ambition de venir taquiner les champions du monde Android.
Fiche technique et design
Cet Edge 40 Pro, modèle haut de gamme de cette fournée 2023, est un peu l’aboutissement de cette stratégie : c’est un smartphone qui répond (presque) à tous les canons techniques de cette année. Et si son prix est élevé – 899 euros – il reste plutôt contenu face à des smartphones concurrents de sa catégorie, qui dépassent pour la plupart allègrement les 1 000 euros. Nous verrons ici ce sur quoi Motorola a raboté (spoiler : pas grand-chose), mais ce n’est en tout cas pas sur le design. Nous sommes face à un terminal particulièrement élégant, avec son écran légèrement incurvé sur les quatre bords et son dos noir mat. Pour ne rien gâcher, il est protégé à l’avant comme à l’arrière par du Gorilla Glass Victus. Et Motorola corrige avec ce modèle l’un des principaux défauts de design des générations précédentes, en le certifiant avec une indice de protection IP68. Rien à redire, bravo !
Écran
Chose exceptionnelle dans un smartphone non estampillé « gaming », Motorola a fait le choix d’une dalle POLED extrêmement bien rafraîchie, qui atteint les 165 Hz ! Autrement dit, ce qui se fait de mieux sur le marché en ce moment. C’est bien, même un peu « overkill » à notre goût, mais ça permet à Motorola de se distinguer de la concurrence sur ce point précis. On aurait sans doute préféré toutefois une dalle à rafraîchissement variable (LTPO), qui apporte un véritable plus en matière d’autonomie. C’est loin d’être un problème : comme on va le voir, c’est aussi un domaine dans lequel l’Edge 40 Pro excelle.
Ecran : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
La dalle n’atteint pas les sommets en matière de luminosité, d’après nos tests. On se contentera donc ici d’une luminosité moyenne de 847 cd/m2, 10 % inférieure environ à la moyenne des smartphones de sa gamme testés ces 12 derniers mois au labo. Cela n’a toutefois rien de rédhibitoire, et ne devrait aucunement vous empêcher de voir ce qui est affiché à l’écran, y compris en plein soleil.
En matière de fidélité des couleurs, l’Edge 40 Pro n’est pas non plus le meilleur, mais s’en sort avec les honneurs. Il affiche, par défaut, un Delta E 2000 de 4.86, un score légèrement moins bon que les meilleurs smartphones de ce segment… Il est toutefois possible de basculer en mode « couleurs naturelles » pour parvenir à un meilleur résultat (2,03) – ce qui est alors très bon.
Performances
On commence à bien connaître le Snapdragon 8 Gen 2, la puce qui anime une grande partie des smartphones haut de gamme de cette année. L’Edge 40 Pro abrite aussi le SoC le plus performant de Qualcomm et, sans surprise, affiche d’excellentes performances en matière de benchs synthétiques. Preuve, s’il en fallait une nouvelle, que Qualcomm a frappé fort avec sa puce haut de gamme. Comme vous pouvez le constater dans les tableaux ci-dessous, l’Edge 40 Pro a peu ou prou des performances similaires à ses concurrents directs, et elles sont excellentes.
AnTuTu : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
Geekbench : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
GeekBench et AnTuTu présentent des résultats concordants, et montrent que le terminal de Motorola n’a rien à envier au Galaxy S23 sur l’ensemble des mesures. Il se débrouille également très bien en 3D, et vous permettra de jouer sans problème à tous les jeux, y compris les plus exigeants.
GFXBench : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
3DMark : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
Au-delà des chiffres, ces bonnes performances se traduisent, en main, par un smartphone particulièrement agréable à utiliser, réactif et fluide. Ce n’est à vrai dire pas non plus étonnant : c’est le cas de tous les smartphones Motorola que nous avons testés récemment. Ceci, notamment, grâce à une surcouche bien pensée, sans bloatware ni fioritures inutiles, très proche d’un Android « pur ». Tant mieux.
C’est en revanche ici que nous devons évoquer ce qui est clairement le point noir de cet appareil : la durée de son suivi logiciel. Motorola ne promet en effet que deux ans de mises à jour d’Android, et trois ans de mises à jour de sécurité. Ses concurrents font mieux, pour certains beaucoup mieux, et il faudra que Motorola fasse aussi des efforts du point de vue du support pour qu’il entre pleinement dans la cour des grands…
Autonomie et vitesse de charge
Les bonnes surprises continuent ! Nos deux tests d’autonomie indiquent de très bons chiffres. Autrement dit une autonomie polyvalente de 19h56, ce qui est aussi bon que le Samsung Galaxy S23 à quelques minutes près, et une excellente autonomie en streaming vidéo de 18 h 09. Soit des résultats entre 10 et 15 % plus élevés que la moyenne des smartphones haut de gamme que nous avons testés dernièrement.
Autonomie et charge : le Motorola Edge 40 Pro face à la concurrence
Motorola complète cette excellente copie avec une charge ultra-rapide. Si on utilise son chargeur de 125w (livré dans la boîte), l’Edge 40 Pro passe de 0 à 100 % de batterie en seulement 30 minutes, et parvient à 50 % de charge en 12 minutes.
Photo
La encore, sans être évidemment parfait, le Motorola Edge 40 Pro assure assurément l’essentiel, et parvient même à titiller les meilleurs smartphones en la matière.
Nos photos de mire montrent d’excellents résultats en haute luminosité sur le module principal (grand angle). Les couleurs sont vives, il y a du piqué, de la matière. En basse lumière, il parvient également à fournir des résultats très corrects, même s’il ne parvient pas à ce petit jeu à égaler les performances d’un Galaxy S23 ou d’un Pixel 7, notamment en matière de respect des couleurs.
Module grand angle en haute luminosité. À gauche, le Motorola Edge 40 Pro. À droite, le Samsung Galaxy S23
Module grand angle en basse luminosité. À gauche, le Motorola Edge 40 Pro. À droite, le Samsung Galaxy S23
Le module ultra grand angle est aussi une agréable surprise. Certes, il est moins précis que certains de ses prestigieux concurrents, comme le S23 ici, mais offre des clichés tout à fait corrects et peu déformés. En basse lumière, le Motorola Edge 40 Pro fait forcément un peu moins bien, mais se débrouille tout de même, en parvenant à conserver une bonne partie des détails.
Module ultra grand angle en haute luminosité. À gauche, le Motorola Edge 40 Pro. À droite, le Samsung Galaxy S23
Module ultra grand angle en basse luminosité. À gauche, le Motorola Edge 40 Pro. À droite, le Samsung Galaxy S23
Le mode portrait est, lui aussi, efficace, et parvient a conserver une belle matière sur les cheveux, et un effet bokeh qui paraît naturel.
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