On ne change pas un design qui gagne. Difficile en effet à première vue de faire la différence avec son prédécesseur sorti il y a quatre ans déjà. Si trois années de travail ont été nécessaires au développement de cette quatrième génération, c’est plutôt du côté de l’électronique qu’il faudra se tourner pour trouver les nouveautés les plus probantes. À l’extérieur en effet, la marque surfe toujours sur la familiarité avec ses célèbres amplis pour guitare : logo et bouton dorés, fils torsadés et habillage simili cuir grainé.
Si les matériaux respirent plus la robustesse que le luxe (350 euros), l’assemblage tient cependant du second. Sur ce point, ce casque est impeccable, ne souffrant d’aucune approximation ou grincement indésirable. Une différence par rapport à son ainé apparaît du côté de l’arceau sur lequel le rembourrage a été remplacé par une bande en silicone servant également de passe-câble. Pour autant, le confort n’en est pas du tout affecté, bien au contraire.
Tout d’abord, le Monitor III ANC est bien plus léger que l’ancien (250 grammes au lieu de 320). Ensuite, ses coussinets (amovibles et remplaçables) sont garnis d’une mousse au moelleux sans égal. De quoi pouvoir le porter des heures et des heures.
Une autonomie prodigieuse
Et cela tombe bien, car Marshall n’a pas lésiné dans l’autonomie en le dotant d’une batterie dans chaque écouteur. Le constructeur annonce ainsi 70 heures de fonctionnement avec ANC, et même 100 heures une fois désactivé ! Et autant dire que la promesse est largement tenue puisque le labo de 01net.com a mesuré 68 heures dans le premier cas et 106 dans le second ; aussi titanesque que la longévité d’Iggy Pop. De quoi ne pas avoir à penser à le recharger, mais si besoin, nous avons mesuré un temps de recharge complet de 115 minutes.
Pour le transporter sans l’abîmer, Marshall fournit une housse rigide. Si elle est compacte, elle reste toutefois très épaisse à cause de son design tout en rondeur. À l’intérieur, la doublure en velours rouge ambiance Twin Peaks est du plus bel effet. Une poche permet d’y ranger les deux câbles fournis, un double USB-C pour la recharge et un USB-C vers jack 3,5 mm si on veut l’utiliser en filaire. Le Monitor III ANC est en effet dépourvu d’entrée jack et ne peut donc pas être utilisé éteint. Pour y ranger le casque, il suffit de tordre l’arceau très souple pour superposer les écouteurs et le tour est joué.
Ergonomie sans faille
Pour le commander, on a l’embarras du choix question boutons. Le principal est un joystick multidirectionnel cliquable. Il commande à la fois la lecture-pause, le volume et la navigation entre les pistes. Deux autres sont quant à eux astucieusement dissimulés à l’arrière de chaque charnière et accessibles très facilement avec le pouce. À gauche, le bouton ANC propose de basculer entre réduction de bruit et transparence. À droite, le bouton Marshall est programmable depuis l’application : Spotify Tap, égaliseur, assistant vocal ou encore SoundStage, le système d’audio spatial maison. Pas de tactile ici donc et c’est tant mieux tant presque l’ensemble des commandes du casque sont accessibles sans avoir à dégainer son smartphone.
L’application, même si elle ne va pas aussi loin que certaines (Sony par exemple) est très complète, les progrès sont notables par rapport aux anciennes possibilités. Le niveau d’ANC est personnalisable, on peut gérer la mise en pause automatique quand on retire le casque ou encore la connexion multipoint (jusqu’à deux appareils). Notons que s’il est équipé d’une puce Bluetooth 5.3, le Monitor III ANC n’est pour autant pas encore compatible LE Audio. C’est une future mise à jour qui apportera le codec LC3 et les possibilités de partage via Auracast. Pour l’instant, il faut donc se contenter seulement des classiques codecs SBC et AAC. Le jumelage est toutefois facilité grâce à l’implémentation de Google Fast Pair et Microsoft Swift Pair.
Réduction de bruit très honorable
Côté égalisation, on est sensiblement limité par un simple égaliseur manuel cinq bandes (doté de quelques présélections). C’est peu, mais il a néanmoins le mérite d’exister. Les plus aventureux activeront SoundStage depuis l’application. Ce système conçu par Marshall permet d’ajouter une touche de spatialisation aux pistes mixées en stéréo. On peut en personnaliser les effets en modulant son intensité et la taille de la pièce qu’il est censé simuler. L’effet n’est pas aussi réussi qu’avec le Dolby Atmos, mais a le mérite de ne pas être trop ambitieux, quitte à faire n’importe quoi, comme certains. On a surtout l’impression d’une sorte de réverbération, faisant penser à la diffusion de la chanson dans une grande pièce. Autant dire que la fonctionnalité est relativement dispensable.
Nous avons été beaucoup plus satisfaits de la réduction de bruit, même si elle reste encore perfectible. Elle est surtout efficace sur les basses et les bas médiums, réduisant très bien les bruits de roulement ronronnants typiques des transports. Dès qu’on atteint les médiums et hauts médiums, les voix passent en revanche facilement à travers, tout comme certains bruits, comme une chaise qu’on déplace. Si les aigus ne sont pas mieux traités, la bonne isolation passive du casque joue ici parfaitement son rôle de filtre. Encore un effort pour Marshall afin de parvenir à simuler une vraie bulle de silence typique des meilleurs modèles du genre.
Marshall, toujours tourné vers le rock
Cela se ressent aussi dans le mode transparent qui manque clairement de naturel. On entend tout comme il faut, mais on a du mal par exemple à savoir de quel côté vient un son. Le kit main libre est quant à lui efficace en milieu calme. Un peu plus à la peine dans les environnements bruyants, il permet malgré tout de rester audible auprès de son correspondant. Mauvais point en revanche, les micros sont relativement sensibles au vent en extérieur.
Parmi les nouveautés qui ne se voient pas, mais s’entendent, Marshall a choisi de remplacer ses bons vieux haut-parleurs de 40 mm par des modèles de 32 mm. On pouvait craindre ainsi pour la restitution des basses, mais le Monitor III ANC s’en sort avec les honneurs sur ce point. On est moins convaincus par les médiums plutôt froids qui ne rendent pas service aux voix et manquent ainsi de chaleur et d’incarnation. Mais le vrai point faible est plutôt à trouver du côté des aigus, très accentués. Si cela est appréciable à bas volume pour donner du relief à l’ensemble, ça l’est beaucoup moins dès qu’on hausse un peu le ton. Ils deviennent alors légèrement agressifs et fatigants à la longue. Vous l’aurez compris, Marshall ne compte pas renier son ADN en livrant ici une signature sonore très tournée vers le rock.
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