Près de six mois après sa présentation officielle aux Etats-Unis, la nouvelle Surface Pro est enfin disponible en France. C’est déjà la sixième version de l’étonnante machine hybride que peaufine Microsoft depuis 2012 : une grande tablette tactile sous Windows, convertible en PC portable grâce à un clavier amovible… vendu en option.
Microsoft ne renouvelle pas vraiment le genre avec la Surface Pro 6 qui ressemble comme une jumelle à la version précédente, lancée en 2017. L’engin est désormais décliné en deux couleurs, le gris platine des précédents modèles ou un nouveau noir mat, qui habille notre modèle de test. Mais c’est sous le capot que les changements sont les plus notables. La Surface Pro 6 intègre une meilleure batterie que la version précédente, un écran plus lumineux et, surtout, de nouveaux processeurs Intel Core i5 ou i7 de huitième génération, d’un excellent niveau de performances.
Encore heureux, vu le prix assez élitiste de l’engin. Comptez 910 euros pour le modèle de base, qui doit se contenter d’un tout petit module SSD de 128 Go. La version que nous a prêté Microsoft, avec 256 de stockage, coûte près de 1370 euros et le prix s’envole à 2100 euros pour le modèle plus haut de gamme ! Et il faut encore ajouter le tarif, lui aussi très salé, des options : de 150 à 180 euros pour le clavier amovible, 110 euros pour le (très bon) stylet qui permet d’écrire ou de dessiner sur l’écran tactile.
Que vaut cette tablette convertible de luxe sous Windows ? Faut-il la préférer à un ordinateur ultraportable classique, souvent moins cher ? Voici notre avis, test à l’appui.
Surface Pro 6: une magnifique ardoise A4 de 785 grammes
Surface Pro 6, c’est une ardoise tactile dont le format équivaut presque à celui d’une page A4. 29,2 cm de long, 20,1 de haut… pour seulement 8,5 mm d’épaisseur. A l’arrière du boîtier, un socle rétractable permet de l’installer à la verticale sur un bureau, comme les versions précédentes.
Composé de magnésium et de verre Gorilla Glass, le boîtier pèse 785 grammes, ce qui est un peu lourd pour une tablette. De fait, même pour les grandes mains, la Surface Pro 6 est vite fatigante à porter Pour l’utiliser commodément en vadrouille, il faut la caler sur l’avant-bras ou sur les genoux.
En revanche, accompagnée de son clavier amovible -le modèle haut de gamme « Signature Type Cover », pour nos tests-, la Surface Pro 6 reste l’un des plus légers des PC ultraportables, avec à peine plus d’un kilo sur la balance (1,08 kg exactement).
Ecran : une image lumineuse et bien contrastée en très haute définition
Côté écran, on retrouve la dalle tactile IPS « PixelSense » de 12,3 pouces de la Surface Pro de 2017. Au format 3:2, elle affiche une définition native de 2736 x 1824 pixels, pour une résolution de 267 points par pouces. Le revêtement de verre Gorilla Glass rend la dalle assez brillante, ce qui la transforme vite en miroir sous certains éclairages. Ce petit défaut est compensé par une forte luminosité – 427 cd/m² – et un surtout excellent taux de contraste de 1405 :1, qui rend l’écran bien lisible, même au soleil. L’écran de la Surface Pro 6 affiche aussi des couleurs très justes, ce qui en fait un bon outil de retouche d’image ou d’édition graphique.
Seule faute de goût sur ce bel écran, il est encadré de bandes noires assez larges, alors que la tendance, sur les PC ultraportables comme sur les smartphones, est aux écrans aux bordures extrafines. Sur ce point, la machine de Microsoft a pris un petit coup de vieux ! L’avantage de cette bordure large ? Elle permet d’intégrer, au-dessus de l’écran, une caméra haut de gamme, évidemment compatible avec le système d’identification biométrique Windows Hello. Une fois votre visage enregistré, il suffit de se placer dans le champ du capteur pour déverrouiller sa session Windows.
Clavier et stylet : des accessoires…vraiment indispensables
Si le mode « tablette » de Windows 10 se prête très bien à une utilisation tactile pour certaines fonctions –visionnage de photos, repérage sur Google Maps, défilement de pages web…-, rien ne vaut un clavier pour bosser sur un rapport, gérer ses mails ou faire ses comptes sur Excel. A notre avis, la Surface Pro 6 devrait donc être fournie d’office avec son clavier amovible, une « option » totalement indispensable !
Le nouveau modèle « Signature Type Cover » est proposé au tarif passablement scandaleux de 180 €, mais il faut reconnaître qu’il est vraiment très bon, avec sa finition alcantara, son jeu de touches bien dessinées et sa frappe agréable. Très facile à fixer sur la tablette grâce à sa charnière aimantée, il intègre aussi une zone tactile réactive et un lecteur d’empreintes digitales qui vient seconder la reconnaissance de visage par la caméra. Et lorsqu’il est fermé, le clavier protège efficacement la surface vitrée de l’écran.
Autre excellent accessoire, lui aussi trop cher, le stylet Surface (110 €) est parfait pour dessiner directement sur l’écran, pour signer ou annoter des documents. Equipé d’une pointe fine d’un côté et d’une « gomme » de l’autre, il reconnaît jusqu’à 4096 niveaux de pression.
Equipement : un moteur performant mais un piètre jeu de prises
Côté moteur, la Surface Pro 6 n’a pas grand-chose à envier aux meilleurs PC ultraportables du moment grâce notamment à l’intégration de processeurs Intel de huitième génération. Notre modèle de test, à 1369 euros, intègre un Core i5-8250U (4 cœurs, une fréquence de 1,6 GHz à 3,4 GHz), 8 Go de mémoire vive et un module SSD de 256 Go. L’écran est animé par le circuit vidéo intégré d’Intel, largement suffisant pour afficher applis et vidéos en très haute définition… mais trop juste pour faire de la Surface Pro 6 une bonne machine à jouer.
Globalement, la machine convient parfaitement à toutes les tâches courantes, de la bureautique de base à la création multimédia. Autre très bon point pour la version testée ici, basée sur un Core i5, elle est dépourvue de ventilateur de refroidissement, donc parfaitement silencieuse. Attention, les versions plus haut de gamme de la tablette, avec un Core i7, sont équipées, elles, d’un refroidissement actif, possiblement bruyant.
Côté prises, en revanche, la Surface Pro 6 est bien mal lotie, avec seulement une prise USB 3.0 sur le boîtier et une sortie vidéo DisplayPort. Pas d’USB-C en vue, c’est pour nous inadmissible pour un produit aussi cher et signé d’un constructeur aussi prestigieux. On se console comme on peut avec les modules réseau sans fil Wifi ac et Bluetooth 4.1.
Autonomie: presque 8 h 30 d’utilisation polyvalente
Bonne surprise, malgré la grande compacité du boîtier et la puissance de la configuration, l’autonomie de la machine se révèle très correcte, avec près de 8 h 30 d’autonomie polyvalente (bureautique, surf, affichage de photos…) et un peu plus de 7 heures pour la lecture de vidéos en continu. En balade, on apprécie aussi la petite taille du chargeur, dont la prise aimantée (et réversible) se met en place très facilement sur le côté droit du boîtier.
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