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Test du Meta Quest 3S : un bon compromis pour découvrir la VR

Meta a de la suite dans les idées. Le géant des réseaux sociaux a fait le pari de la réalité virtuelle et du métavers il y a de ça quelques années, et force est de constater que l’entreprise continue d’investir à fonds perdus pour démocratiser ces technologies. Preuve en est le lancement du casque VR le plus abordable du marché, le Quest 3S, qui valait bien un test en bonne et due forme.

L'avis de 01net.com

Quest 3S

Les plus

  • + Rapport qualité/prix imbattable
  • + Bonne répartition du poids
  • + Meilleure plateforme logicielle VR
  • + La porte d'entrée idéale pour la réalité virtuelle

Les moins

  • - Réalité mixte moins convaincante
  • - Écrans de qualité moyenne
  • - Il faut trouver la vie qui va avec

Qualité des optiques

3 / 5

Qualité d'immersion

3.5 / 5

Confort & ergonomie

4 / 5

Appréciation générale

3.5 / 5

Note de la rédaction

Voir le verdict

Fiche technique

Quest 3S

Type de casque Autonome
Compatibilité Compatible iOS, Android, macOS et Windows
Contrôle du smartphone Partiel
Voir la fiche complète

Après un Quest 3 intéressant sur le plan technique mais dépassant le seuil psychologique des 500 €, Meta a remis l’ouvrage sur le métier pour baisser franchement la facture sans pour autant sacrifier (trop) l’expérience de réalité virtuelle et mixte. Un travail de fond qui a abouti au Quest 3S, lancé en fin d’année dernière, et dont le prix — à partir de 330 € — le met à la portée de tous ceux qui veulent se frotter à ces technologies immersives sans se ruiner.

Une salade de Quest

Techniquement parlant, le Quest 3S est un exercice d’équilibre pour maintenir les coûts aussi bas que possible. C’est pourquoi le casque ressemble à un mélange des précédents modèles. On y retrouve ainsi les écrans du Quest 2 avec leur résolution de 1 832 x 1 920 à chaque œil, un champ de vision de 96 degrés en hauteur et de 90 degrés à la verticale, ainsi que le même système optique utilisé dans les Quest 2 et 3S, à avoir des lentilles de Fresnel. Une technologie plus ancienne que les lentilles « pancake » du Quest 3, et qui alourdit la silhouette du casque. Mais ces lentilles ont aussi le mérite de coûter moins cher…

Dsc06562 21 Meta Quest 3s
© 01net

Le Quest 3 emporte des écrans bien mieux définis (2 064 x 2 208 par œil) et un champ de vision plus large (110H/96V), ce qui contribue à une meilleure immersion. Les yeux « butent » moins souvent sur les limites physiques du casque. Le Quest 3S emprunte à son grand frère la puce Snapdragon XR2 Gen 2, les 8 Go de mémoire vive, le système de caméras pour la vidéo passthrough (4 mpx), et il se paie même le luxe d’une autonomie supérieure de 2,5 heures, malgré une batterie de 4 324 mAh — contre 5 060 mAh sur le Quest 3, qui doit se contenter de 2,2 heures d’autonomie.

Autrement dit, le Quest 3S à 330 € est tout aussi puissant que le Quest 3 vendu 550 € (certes, il faut se contenter de 128 Go de stockage, contre 512 Go sur le haut de gamme de la famille). Le principal sacrifice concerne les écrans. Il est indéniable que leur qualité et le rendu visuel sont moindres que dans le Quest 3.

Dsc06553 19 Meta Quest 3s
© 01net

Le Quest 3S est indéniablement une somme de compromis, mais des compromis somme toute compréhensibles et malins, car ils parviennent à offrir une expérience de réalité virtuelle convaincante pour le grand public, à un prix abordable. À l’heure actuelle, c’est difficile d’en demander plus sur le plan matériel dans cette gamme tarifaire.

La réalité mixte, c’est à dire l’intégration d’objets et de fenêtres virtuelles dans l’environnement de l’utilisateur, tient davantage du gimmick. Le rendu visuel du mode passthrough du Quest 3S n’est pas folichon, on « voit » indéniablement que l’on se trouve devant des écrans : l’environnement est pixelisé et tire sur le rouge lorsque la pièce a le malheur de ne pas être baignée de lumière.

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La réalité mixte dans le Quest 3S. © 01net
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L’interface du Quest 3S dans la réalité virtuelle. © 01net

On est à mille lieues des écrans du Vision Pro qui affichent une résolution de 3 660 x 3 200 à chaque œil. Mais le casque d’Apple coûte aussi 10 fois plus cher… Meta a en tout cas bien réfléchi son affaire, puisqu’il est possible de passer d’un mode à un autre en appuyant sur un bouton placé sous le casque.

Autour de la tête

L’expérience accumulée au fil des ans par Meta a payé : le Quest 3S est facile à installer et à retirer grâce à des sangles bien pensées. Il est possible de garder ses lunettes dans le casque avec l’aide d’un espaceur fourni. Les lentilles peuvent s’écarter (trois réglages) pour obtenir la meilleure image possible en fonction de la forme son visage. Une fois que c’est calé, plus besoin d’y toucher.

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© 01net

Les manettes Touch Plus se montrent elles aussi assez efficaces. Fournies avec des dragonnes (qu’on gagnera à enfiler autour des poignets pour éviter les accidents bêtes), elles permettent de contrôler l’interface et bien sûr les applications. Les boutons et les gâchettes tombent aisément sous les doigts, les sticks cliquables n’ont rien à envier à ceux des manettes de consoles.

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© 01net

Le système d’exploitation Horizon OS est pensé pour une utilisation directe qui ne pose aucun problème de compréhension, avec son interface à gros boutons sans chichis. On est rapidement plongé dans le grand bain ! Les manettes servent évidemment à naviguer dans Horizon OS, mais rien n’interdit d’utiliser les mains. Meta a fait de gros progrès dans ce domaine et si on est encore un peu loin de la précision de visionOS (qui en plus bénéficie d’un suivi oculaire, ce que n’a pas le Quest 3S), il faut tout de même reconnaitre que se servir des mains et des doigts peut dépanner.

Globalement, en termes de confort d’utilisation, Meta a réussi sa partition. Les 514 grammes, 1 gramme de moins que le Quest 3, peuvent paraître élevés, mais la répartition du poids est optimale — davantage qu’avec le Vision Pro et ses 600 grammes, qui oblige en plus à transporter une batterie filaire. Indéniablement, Meta sait y faire pour supprimer le maximum de friction inhérent au port d’un casque VR.

Porter un casque VR, c’est une chose, mais il faut que l’intendance suive derrière : que vaut la plateforme logicielle de Meta ?

Doué pour le jeu, moins convaincant sur le reste

S’il y a bien une chose que le Quest 3S sait faire, c’est le jeu vidéo en réalité virtuelle. Histoire de mettre le pied à l’étrier, Meta a le bon goût d’offrir Batman: Arkham Shadow à l’achat d’un casque ; le titre coûte normalement 46 €. Le jeu s’inscrit dans la continuité de la saga Arkham (les événements se déroulent entre Arkham Origins et Arkham Asylum). C’est tout simplement un des meilleurs titres VR actuellement disponibles toutes plateformes confondues.

Dans le costume de l’homme chauve-souris, on se retrouve à arpenter les égouts et la prison de Gotham pour mettre un terme à la menace que fait peser le Roi des Rats et ses sbires. Le jeu est prenant, l’immersion est particulièrement réussie — pour peu qu’on aime le genre —, avec des séquences de combat aussi réalistes et physiques (c’est du sport !) que possible.

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© 01net

Le jeu offre une grosse dizaine d’heures d’action et d’exploration, on en sort rincé mais content. C’est aussi le cas du précédent gros titre de Meta, Asgard’s Wrath 2, un jeu de rôle qui ne cache pas ses ambitions avec une structure et une profondeur dignes des meilleurs représentants du genre, dans un univers aux décors variés.

Graphiquement parlant, il ne faut pas s’attendre à un niveau PS5. On est plus proche des capacités d’une Xbox 360 ou One, avec une meilleure résolution et une fréquence d’affichage adaptée à la réalité virtuelle. On peut toujours demander mieux, mais pour le prix du casque, ce n’est pas si mal. Les manettes sont plutôt efficaces avec des retours haptiques pour améliorer l’immersion (dommage que ça ne concerne pas les gâchettes, qui auraient aussi mérité une course moins longue). Impossible de rivaliser sur ce point avec la sophistication de la DualSense de la PS5 ou des manettes du PS VR2.

La plateforme Quest étant par défaut la première du marché de la réalité virtuelle, elle est aussi celle où les jeux les plus intéressants sont proposés. Ce sera le cas de Civilization VII VR ce printemps, qui permettra de jouer au jeu de stratégie en réalité virtuelle et mixte. Parmi les grands noms de la VR disponibles sur les casques Quest, on trouve aussi Metro Awakening, Assassin’s Creed Nexus, Behemoth ou encore Alien: Rogue Incursion.

Ces blockbusters peinent néanmoins à cacher la réalité du paysage vidéo-ludique du Quest, dont le catalogue est souvent composé de jeux vendus assez chers, souvent anciens ou tout simplement médiocres. Malgré le succès des casques de Meta, la VR demeure un marché de niche et les développeurs qui tentent leur chance en reviennent parfois déçus par le niveau des ventes.

Dernier exemple en date : le sympathique Powerwash Simulator VR. Lancé il y a moins d’un an, le jeu de nettoyage d’objets en tout genre n’aura plus droit à des mises à jour ni à des contenus supplémentaires. Le studio FuturLab a décidé d’arrêter les frais, le développement d’une version VR coûtant plus cher que ce qu’elle rapporte. Dans ces conditions, Meta doit continuer à financer la conception de jeux, comme c’est le cas pour Batman ou Asgard’s Wrath.

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Xbox Cloud Gaming en réalité mixte. © 01net
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Xbox Cloud Gaming en mode « théâtre » © 01net

Le Quest 3S peut aussi compter sur l’accès au cloud gaming du Game Pass, pour les joueurs abonnés à la formule la plus chère du service de Microsoft (17,99 €), ou encore GeForce NOW de Nvidia. Dans les deux cas, c’est tout à fait efficace pour peu qu’on bénéficie d’une solide connexion à internet. Et les jeux proposés par ces services sont autrement plus riches que la plupart de ceux disponibles dans la boutique Quest.

Et pour ceux qui ont sous la main un bon PC gaming, la plateforme Quest est également compatible avec SteamVR. Des jeux comme Half-Life Alyx, Beat Saber ou encore F1 24 sont particulièrement amusants en VR, même si la configuration peut être compliquée en fonction des jeux.

À côté du jeu vidéo, Meta veut faire passer un autre message : le Quest 3S est aussi doué pour la productivité. Et là, force est de reconnaitre que le bilan est plus nuancé.

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© 01net

Le principal problème réside dans les écrans internes, dont la résolution demeure trop faible pour vraiment faire sérieux. La réalité mixte ne fait guère illusion très longtemps, à moins de travailler dans un environnement très lumineux. On sera toujours plus à l’aise pour travailler sur un moniteur 2D mieux défini qu’avec un Quest.

Ça ne veut pas dire que la solution de Meta soit complètement dénuée d’intérêt. Il est ainsi possible d’afficher jusqu’à 6 fenêtres d’applications autour de soi afin d’être réellement multitâche — et d’avoir devant les yeux toutes les informations nécessaires. L’affichage du bureau de son PC est également possible, en filaire grâce à un câble USB-C, ou encore en Wi-Fi avec l’app Quest Link… mais uniquement en réalité virtuelle. Heureusement, il est possible d’utiliser un clavier physique, connecté en Bluetooth.

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Le bureau à distance. Notez la « fenêtre » qui permet de visualiser le clavier. © 01net

Meta propose aussi un outil de Bureau à distance à utiliser avec l’app Horizon Workrooms. L’expérience est plus réussie qu’avec Quest Link, puisqu’elle affiche les bureaux du PC ou du Mac dans son environnement de travail ou dans un environnement immersif (mais avec une fenêtre sur le clavier et la souris). Ça ne change rien en ce qui concerne la résolution des écrans internes du casque, autrement dit on voit les pixels ! Mais pour du travail bureautique, ce n’est pas si mal.

Meta fait également valoir son métavers avec Horizon Worlds, une application pour rencontrer d’autres utilisateurs et plonger dans toutes sortes d’expériences : il peut s’agir de mini-jeux ou d’univers sponsorisés par des marques. Ce n’est pas une réussite, il n’y a pas grand monde et on a plus l’impression de perdre son temps que de vivre dans le futur. 2025 est censée être l’année où le métavers devra s’imposer ou disparaitre, selon Meta : quelque chose nous dit que c’est quand même pas gagné.

Pour conclure

Le Quest 3S a deux atouts. D’abord, Meta est à la tête de la meilleure plateforme de réalité virtuelle et de réalité mixte du marché, un peu par défaut faute de combattants. Il n’empêche que l’entreprise met beaucoup d’argent et de ressources pour développer des expériences et des jeux, avec quelques réussites (notamment pour les jeux AAA) et des loupés (en gros, tout ce qui a trait au métavers).

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© 01net

Contrairement à HTC, où la plateforme Vive ne fait guère plus que vivoter avec son offre d’apps et de jeux vieillots, et Apple qui n’a pas l’air de savoir où elle veut en venir avec son Vision Pro, Meta a au moins compris que la réalité virtuelle devait s’incarner par des jeux haut de gamme et des expériences immersives. Sans oublier une connexion relativement simple avec les jeux PCVR.

Pour tout ce qui est productivité en revanche, les limites techniques du Quest 3S étant ce qu’elles sont, on imagine mal passer toute la journée avec le casque sur la tête pour travailler, ni même deux ou trois heures d’affilée. C’est déjà difficile avec un Vision Pro dont les capacités sont autrement plus étendues grâce à des écrans haute définition et une connexion impeccable au Mac.

L’autre atout du Quest 3S, c’est évidemment son prix : à partir de 330 €, le casque de Meta offre l’expérience de réalité virtuelle la plus complète du marché — même si c’est un marché qui ne va pas chercher très loin. Néanmoins, on ne peut pas enlever à l’entreprise de faire tous les efforts imaginables pour pousser la plateforme Quest, avec plus ou moins de réussite.

Reste qu’après avoir joué aux 3 ou 4 jeux VR et testé les principales applications qui valaient le coup, c’est assez compliqué de trouver une utilité sur le long terme pour le Quest 3S. Ce n’est pas un défaut spécifique à ce modèle : tous les casques de Meta et ceux des concurrents sont confrontés à ce casse-tête. Et personne n’a encore trouvé la solution.

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