Apple MacBook 12 pouces 256 Go Core M 1,1 GHz : la promesse
Lancé le 10 avril dernier et servi au compte-gouttes sur le marché à ses débuts, le MacBook Retina 12 pouces (ou « MacBook » tout simplement) est destiné à renouveler l’allégeance d’Apple aux utilisateurs nomades avec une promesse : offrir une machine compacte, légère, autonome et suffisamment puissante pour satisfaire tous les besoins d’un utilisateur en vadrouille. C’est tout au moins ce qu’on est en droit d’attendre d’une machine au prix plus élevé que celui du MacBook Air, qui a longtemps été le roi des ultraportables, avant d’être un peu délaissé par Apple – son design n’a pas été revu depuis fin 2010 !
Apple MacBook 12 pouces 256 Go Core M 1,1 GHz : la réalité
(Crédit photo : Laurie Gouars)
Sans être le portable le plus fin et le plus léger du monde, le MacBook s’inscrit clairement parmi les poids légers de la catégorie. Ses 907g (auxquels s’ajouteront, dans votre sac, 122g de chargeur, 78g de câble USB Type-C et très probablement 10g d’adaptateur USB-C vers USB) le placent du côté des plumes. Mais on pourra noter que cette fois, Apple n’a pas repoussé les limites plus loin que la concurrence. Certains fabricants de PC font mieux : plus léger, plus fin, etc. Même s’il faut avouer que la compacité de l’ensemble est assez bluffante et que la finition proposée par le MacBook reste de très loin l’une des meilleures qu’on puisse trouver sur le marché actuellement.
Le clavier qui occupe toute la surface du boîtier offre des touches plus larges, à la frappe très courte et ferme, grâce à l’abandon des supports en ciseaux pour un modèle papillon. Il s’avère un vrai plaisir à adopter – surtout si vous êtes appelés à saisir beaucoup de texte chaque jour. Un bonheur, au point qu’on le regrette quand on retrouve les autres claviers « portables », même ceux proposés par d’autres Mac. A quand un clavier externe avec des touches « papillons » pour nos iMac, par exemple ?
Le pavé tactile avec la technologie Force Touch demandera que vous vous habituiez un peu à son utilisation, car il vous faudra doser la pression exercée pour déplacer un dossier et non pas afficher une prévisualisation. Mais, en définitive, après quelques heures d’apprentissage et quelques ratés, on s’approprie le Force Touch, au point d’essayer d’y recourir sans arrêt, y compris sur des portables Apple qui ne l’embarquent pas… Plutôt un bon signe.
Une dalle Retina, presque parfaite
L’autre bonne nouvelle, c’est l’écran Retina, dont on regrettera juste qu’il ne soit pas davantage bord à bord. La dalle porte bien son nom avec une précision d’affichage très agréable, qui laisse loin derrière la dalle vieillissante du MacBook Air. Avec un taux de contraste très honnête de 968:1 et une luminosité correcte de 333 cd/m2, les couleurs sont profondes, les noirs bien noirs et les couleurs bien rendues.
Le MacBook ne bénéficie que d’une diagonale de douze pouces, certes, mais la dalle est dotée d’une résolution de 2304×1440 pixels, pour une densité de 226 pixels par pouce. C’est en tout cas le maximum théorique. Car, sous Mac OS X, sauf pour certains jeux, Apple a préféré brider la taille de l’affichage afin que l’ensemble reste lisible. Comme sur tous les Mac Retina, on peut diminuer un peu la taille de l’affichage pour agrandir la surface utile de travail. Mais on ne pourra pas dépasser les 1440x900pixels d’un MacBook Air 13 pouces. Dommage, il n’aurait fallu qu’un peu plus d’espace pour pouvoir juxtaposer deux fenêtres applicatives et travailler très confortablement. Mieux vaudra donc acheter un adaptateur pour étendre l’interface sur un écran externe, si le MacBook devait être régulièrement utilisé de manière sédentaire.
Le problème des bonds en avant
Lorsqu’Apple a évincé les lecteurs de disquettes de ses Mac, le monde informatique a grincé des dents. Quand le lecteur optique a été laissé de côté, le microcosme Apple a bougonné, un peu plus fort. Le choix d’abandonner la panoplie habituelle de ports pour un seul USB Type-C pourrait s’inscrire dans cette lignée d’innovations qui ne se font pas sans heurt.
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Avec un seul port (si on omet la sortie pour le casque audio), le MacBook Retina incarne non seulement un choix ascétique mais oblige également l’utilisateur à passer par la case adaptateur. Ne serait-ce que pour pouvoir utiliser une clé USB. Alors, oui, il est possible de contourner le problème grâce au Cloud et à de nombreux services qui permettent d’accéder à ses données en permanence. Pour autant, on n’est jamais à l’abri d’un ami/collègue qui n’a pas de Mac pour utiliser AirDrop mais a gentiment copié le document important sur une clé. Or, comme souvent, Apple est jusqu’au-boutiste. Et c’est à l’utilisateur de payer le prix de la transition, en s’achetant pour 19 euros un adaptateur USB-C vers USB, du moins s’il a la chance d’en trouver un dans un Apple Store.
On aurait vraiment apprécié qu’Apple fournisse un adaptateur ou utilise son inventivité reconnue pour offrir une solution déportée sur le bloc d’alimentation, par exemple. Ce que ne manqueront d’ailleurs certainement pas de faire les accessoiristes.
(Crédit photo : Laurie Gouars)
Une autonomie honnête mais en retrait
Le chargeur, qui fait penser à ceux des iPad, ne devra pas être oublié, même si l’autonomie est honorable… Comme annoncé par Apple, le MacBook n’est pas taillé pour concurrencer son grand frère le MacBook Air 13 pouces. Ce dernier affiche une autonomie de 8h30, là où le MacBook 12 pouces atteint 6h50. Notons que c’est mieux que le MacBook Air 11 pouces lancé cette année qui s’éteint après 6h24 d’efforts.
Il est intéressant de noter que la différence entre le MacBook Air et le MacBook est bien moins importante quand on réalise un test d’autonomie en vidéo. Le premier affiche 8h34, tandis que le second s’acquitte d’un glorieux 8h21. Comment expliquer cette proximité d’autonomie dans ce cas ? Apple optimise grandement la lecture vidéo, qui ne sollicite finalement qu’assez peu la configuration. En revanche, nos tests « polyvalents » sont bien plus exigeants et se sont révélés bien plus ardus à passer par le MacBook que par le MacBook Air. Au vu de sa puce, un Intel Core-M, l’ultraportable de 12 pouces a certainement eu davantage recours au mode Turboboost, gourmand en énergie…
Le problème de la puce
Et c’est le problème majeur du MacBook, sa puce Core-M à 1,1 GHz est juste assez puissante pour les usages qu’on fait d’une machine à écrire 2.0… Si on ne peut qu’apprécier le fait que le portable reste silencieux quoi qu’il arrive (32 dB maximum) – il n’a pas de ventilateur -, il n’en demeure pas moins que ce MacBook manque de souffle…
Les usages du quotidien pour ce genre de machine sont assurés. On pourra donc surfer, mailer, streamer, etc. Mais encore faudra-t-il ne pas faire trop de choses simultanément. Ouvrir un peu trop d’onglets dans un ou deux navigateurs, travailler sur un ou deux documents Office un peu lourds, faire tourner un petit éditeur d’images (type Pixelmator), solliciter une solution de streaming audio, et éventuellement un client mail pourra aboutir à quelques petits ralentissements. Rien de dramatique et de systématique, mais c’est suffisamment surprenant sur un Mac neuf pour être souligné.
Des benchs réalisés avec Geekbench montrent clairement que le MacBook est bien moins puissant que le MacBook Air. Nos tests d’usages sur Mac OS X témoignent aussi de cette faiblesse de la configuration du nouvel ultraportable d’Apple. Les performances affichées sont équivalentes à celles obtenues par les MacBook Air sortis en juillet 2011… La palme revenant à notre test d’encodage vidéo, dans Handbrake. Pour trouver une performance équivalente, il faut tout de même remonter au MacBook sorti… en 2006.
Dès lors, il devient évident que le MacBook est moins généreux que son aîné en termes de puissance, et donc d’usages. Il restreint le champ des possibles même s’il apporte par ailleurs bien plus de confort grâce à sa dalle Retina, son clavier et sa configuration sans ventilateur.
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