On s’habitue à tout. En fin d’année dernière, le nouveau design des MacBook Pro et les choix qu’il impliquait avaient fait beaucoup parler. Merci pour la compacité, mais fallait-il pour autant limiter l’évolutivité des machines dans le temps ? Et que penser de la présence unique de ports USB Type C, qui obligent les utilisateurs à acheter des adaptateurs ou changer les câbles de leurs appareils ? La disparition du lecteur de cartes SD posait également souci, notamment aux photographes professionnels qui aiment consulter leur production rapidement et simplement.
Depuis novembre dernier, nous avons pris l’habitude de nous promener avec un adaptateur dans notre sac à dos, avons opté pour des lecteurs de cartes externes et touchons du bois pour que les configurations tiennent le choc sur le long terme, sans besoin de mises à jour et sans panne…
On s’est donc adapté aux contraintes, même si elles continuent à exister. Il faut dire que la qualité générale des MacBook Pro aide beaucoup. Apple le sait et renforce donc l’attrait global de la machine avec une mise à jour, qui intègre désormais la dernière génération des processeurs Intel. Celle qu’on attendait.
Finition, conception et écran d’exception
On passera rapidement sur la qualité exceptionnelle de la finition. La firme de Cupertino ne change rien à ses standards. Le boîtier en aluminium est toujours aussi épuré et séduisant à l’œil. L’ascèse technologique par excellence. On ne s’attardera pas davantage sur le clavier et le trackpad qu’on ne peut plus lâcher une fois adoptés. La course ferme et courte des touches donne un réel plaisir à saisir du texte pendant de longues périodes. Le large trackpad qui occupe quasiment la moitié de la partie inférieure du MacBook Pro est très confortable et réactif. Malgré sa présence – et malgré celle de la Touch Bar, qu’on trouve utile sans y voir une révolution – on a de plus en plus souvent tendance à toucher, en vain, l’écran pour fermer une boîte de dialogue ou valider une option. La faute de l’iPad Pro, qui veut être un ordinateur portable mais est surtout une tablette à dalle tactile.
L’écran du MacBook Pro est toujours aussi époustouflant. Lumineux, contrasté et affichant un gamut de couleurs très large, il est difficile d’utiliser autre chose une fois qu’on y a goûté. D’autant que, dalle Retina oblige, il est possible de jouer sur la définition affichée pour gagner en espace de travail ou en confort de lecture, si on préfère grossir l’affichage.
Une carte graphique plus solide
Voilà tout ce qui n’a pas changé mais mérite d’être dit, pour que le nouvel utilisateur fasse son choix en son âme et conscience. Passons maintenant à la nouveauté : les performances. Car, Apple a enfin pu adopter la dernière génération de puces, Kaby Lake, dans ses MacBook Pro 15 pouces. Un pas en avant qui est d’autant plus important qu’on a à faire là au modèle le plus « pro » de MacBook Pro.
En effet, on peut légitimement avancer que le MacBook Pro 13 pouces (avec ou sans Touch Bar, d’ailleurs) est une machine en entre-deux, aussi bien adaptée à des professionnels nomades qu’à des particuliers qui veulent un peu de puissance sans trop s’encombrer.
L’arrivée de la septième génération de Core i7 tombe donc à point nommé, d’autant que le modèle de l’année dernière affichait des gains de puissance à « géométrie variable ». D’ailleurs, comparer les scores obtenus par les deux générations de MacBook Pro avec des outils de bench comme Geekbench 4, montre une belle progression. Le modèle de fin 2016 affiche un score de 13206 points contre 15864 pour le modèle 2017. Cette année, le gain est effectivement beaucoup plus sensible et constant, d’autant que le Core i7 2,9 GHz est accompagné de la Radeon Pro 560, en lieu et place de la Radeon Pro 455.
En 2017, comptez sur plus de puissance graphique. Les joueurs pourront en profiter, même s’il faut bien garder en tête que ce n’est pas vraiment une carte conçue pour le jeu. Vous pourrez faire tourner des titres relativement récents sans trop sacrifier la qualité d’affichage et les détails, mais ne vous attendez pas une machine de gamer.
Le MacBook Pro 2017 fait en tout cas bien mieux que son prédécesseur. Ainsi, le bench Tomb Raider en définition native (1650 x 1050 pixels) affiche 54,8 images par seconde contre 46,7 i/s pour le modèle sorti en novembre dernier. En revanche, avec la même définition, l’outil de bench graphique Unigine n’affiche que 16 images par seconde sous macOS, pour un score de 400. On passe à 19,1 ips et un score de 480 en 1920×1080.
Si elle n’est pas taillée pour le jeu, la carte AMD apporte un sursaut de puissance conséquent pour les applications professionnelles. Avec Final Cut Pro, nos tests de rendu et d’exportation sont x1,4 plus rapides. Un gain de temps appréciable.
Par ailleurs, notons deux petits points. D’une part, le disque SSD embarqué est toujours une brute. Il offre même des débits supérieurs à ceux du modèle 2016. Avec Black Magic Disk ou Aja, on obtient des vitesses en lecture et écriture largement supérieures au 2 Go/s. C’est tout bonnement astronomique. D’autre part, le MacBook Pro est discret. Il nous a fallu monter la définition des jeux ou commencer à travailler avec de la 4K pour que les ventilateurs du portable sortent de leur réserve et se fassent entendre.
Le gain Skylake
L’arrivée des nouvelles puces Intel n’apporte pas une fluidité notable à l’œil nu, évidemment. En revanche, nous avons constaté des améliorations dans de nombreux domaines en réalisant nos tests. Ainsi, l’ensemble de nos tests liés au Finder (duplication, compression, etc.) sont presque 24% plus rapides. Même tendance, en plus rapide encore, avec nos tests « iLife », réalisés avec iTunes, Garageband, iMovie ou encore Photos. Là, c’est un gain de l’ordre de 33% qu’on note une fois tous les tests terminés. Notre test de conversion vidéo avec Handbrake s’est déroulé x1,75 plus rapidement.
On pourrait multiplier les résultats et tous aboutissent à la même conclusion. Skylake assure un gain de performance solide et plus que notable qui permet au MacBook Pro d’assurer toute la puissance qu’on est en droit d’attendre d’une machine professionnelle. Il corrige ainsi le tir de la génération précédente qui était puissante mais ne garantissait pas un bond en avant conséquent.
Des résultats qui feront peut-être passer la pilule du plafond de la quantité de Ram. Car Apple n’a toujours pas ôté la limite de la quantité de mémoire maximale fixée à 16 Go avec la génération précédente. L’explication est toujours la même, le contrôleur mémoire consommerait plus et nuirait à l’autonomie générale de la machine.
Sur ce point, le MacBook Pro 15 pouces Core i7 2,9 GHz ne démérite pas non plus. Lors de nos tests en autonomie polyvalente, qui simule de manière très intensive des usages divers et variés du quotidien, il a ainsi tenu 8h55, soit un peu plus d’une heure et vingt minutes de plus que son homologue de fin 2016. En revanche, contre-performance, il s’est arrêté à 5h58 en lecture vidéo là où le modèle équivalent de l’année dernière atteignait 6h15.
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