Après les Gram 16 voici que le grand frère de la famille des ultraportables ultralégers de LG débarque en France : le LG Gram 17. Qui, comme son nom l’indique, profite d’une diagonale de dalle plus grande d’un pouce. Un format géant pour un poids toujours aussi plume, la marque de fabrique de la gamme « Gram ». LG dispose ici d’un appareil assez unique, sans beaucoup de compétition sur le rapport surface d’écran/performances/poids. Il se crée donc une niche unique dans le marché très concurrentiel (et difficile en ce début d’année 2023) de l’informatique.
Un Gram 16 passé au rayon agrandisseur
Si vous avez eu l’occasion de lire les tests de LG Gram 16 2021 (Core 11e génération) et Gram 16 2022 (Core 12e gen), sachez que le Gram 17 est une version passée au rayon agrandisseur de cette dernière itération, sans grand changement sous le capot. Le modèle que nous avons testé est toujours propulsé par un Intel Core i7 1260P épaulé par 32 Go de RAM et accompagné d’un SSD de 1 To. Contrairement à de nombreux compétiteurs qui profitent des grands formats pour ajouter une puce graphique dédiée, LG fait l’impasse sur ce second GPU et la joue minimale. Ce afin de maintenir le poids plume et une autonomie en haut de l’échelle.
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Côté poids, LG réalise encore une jolie prouesse avec tout petit 1,3kg sur la balance. La grâce en soit rendue au SoC Intel qui intègre une puce graphique décente (Xe 96 EU) permettant la conception d’une carte mère très compacte. Dommage que la RAM soit soudée, comme c’est le lot pour tous les ultraportables, car ici LG aurait eu la place de mettre un emplacement mémoire SODIMM – mais en ne le faisant pas, il peut utiliser la même carte mère que les Gram 16. Outre cette électronique compacte et minimale, le poids plume de cette gamme est aussi rendu possible par l’usage d’un matériau particulier.
Forces et faiblesses de l’alliage de magnésium
Si cet appareil est quasiment deux fois moins lourd qu’un MacBook Pro 16 pouces, c’est, outre une fiche technique plus modeste, grâce au matériau qui compose sa coque. Pas un plastique, mais un alliage de magnésium. Un composé difficile à travailler – le magnésium s’enflamme à l’état pur en présence d’oxygène ! – mais qui, une fois intégré dans un alliage, s’avère à la fois résistant et solide. Si l’aluminium usiné du design « unibody » des MacBook est très solide, il pèse bien plus lourd. Il se déforme également sous l’effet de son poids en cas de chute. Quand un châssis de magnésium tend, par son élasticité naturelle, à absorber les chocs.
Le principal revers de la médaille étant la qualité perçue de l’appareil, avec une tendance à plier lors des manipulations ou sous le poids des paumes. Il est important d’ajouter « perçue » au mot qualité : les alliages de magnésium informatiques ne sont pas fragiles – quoiqu’ils puissent parfois être sujets aux rayures – mais c’est notre esprit d’humain qui interprète la flexibilité comme une faiblesse qui fait craindre le risque de casse. Les amateurs de blockhaus du mur de l’Atlantique et autres fans des armures complètes de Donjons & Dragons passeront leur chemin. Mais ceux qui refusent la scoliose à 35 ans apprécieront le poids plume. Et le confort de l’écran géant.
Un écran nommé confort (mais loin de la perfection technique)
Si vous êtes utilisateur d’un PC ultraportable pesant entre 1,2 et 1,4 kg, il est fort probable que votre diagonale d’écran soit de 13,3 pouces, comme la majorité des machines de ce segment. Si vous passez l’essentiel de votre temps de travail numérique sur une telle machine, il y a fort à parier qu’une séance d’une à deux heures de travail sur ce LG 17 vous convertisse à ce format. Le supplément de taille permettant d’améliorer la lisibilité générale des plus petites lettres lors des longues périodes de travail.
La dalle 17 pouces de 2 560 x 1 600 pixels au ratio 16/10e (60 Hz et résolution de 178 ppp) permet de placer côte à côte deux documents de travail – un navigateur et Word ou un PDF par exemple. Un côté « bi-écran » qui peut accélérer de manière impressionnante la productivité de ceux qui consultent, remplissent, complètent, etc. Bref, ceux qui bossent ! Avec une telle dalle d’écran, la question d’une définition 4K se pose évidemment, mais une telle dalle serait à la fois plus chère et plus consommatrice d’énergie. LG a fait ici un choix de raison et ça fonctionne très bien. Dès lors que vous n’êtes pas un graphiste.
Car si la dalle (matte !) est parfaitement adaptée aux besoins bureautiques, elle ne s’avère pas être un bijou technique. Pas de 4K, comme on l’a vu, une luminosité suffisante, mais pas flamboyante (347 cd/m² pour une moyenne à 414 cd/m²), un taux de contraste un peu faible qui rend les noirs un peu gris (1 577:1 pour une moyenne à plus de 4 000:1) et une fidélité des couleurs tout juste dans la moyenne (2,6). LG a fait le choix d’une dalle peu énergivore et adaptée aux tâches et au positionnement tarifaire (1 499 € dans notre configuration). On pourrait faire mieux, mais ça serait plus cher ! Et inutile d’aller draguer les graphistes, animateurs 3D et autres photographes de boîtiers moyen format. Il faudrait des composants plus puissants.
Puissance largement suffisante pour travailler
Processeur roi des ultraportables haut de gamme, le Core i7 1260P équipe une grande quantité de références et nous l’avons notamment déjà testé dans le précédent Gram 16 2022. Si vous êtes un utilisateur exigeant (toute la suite Office ouverte, plusieurs navigateurs avec de nombreux services pros répartis sur de nombreux onglets), choisissez bien une version 32 Go comme ici, car Windows 11 reste un gros gourmand en RAM.
Mais comme on l’a vu, la machine se contente d’un iGPU (puce graphique intégré au processeur) et limite les applications ludiques à des définitions modestes pour les jeux 3D très gourmands. Cyberpunk 2077 tourne à 18 i/s en Full HD (1 920 x 1 080 points) en niveau de détails très minimal. Ça devient jouable en 720p (toujours tous les détails au minimum) à 25 i/s. En clair : la machine est correcte pour jouer aux anciens titres, mais on est (très) loin d’une machine de gaming. Ou d’une station de travail mobile pour les créatifs. Mais ça, la fiche technique et le prix de l’appareil, l’indiquaient clairement. Un élément à côté duquel on peut cependant passer est celui de son format. Un peu hors normes.
La limite ergonomique ? Le compartiment PC de votre sac à dos
Avec son clavier plein format doté d’un pavé numérique, le LG Gram 17 est un bijou pour les comptables et autres professions faisant un grand appel à la calculatrice, à Excel et à toutes ces horreurs. Le touchpad grand format n’égale évidemment pas celui d’Apple, mais s’avère vraiment (très) confortable – et en adéquation avec l’envergure de notre champion. Une envergure qui peut surprendre… et s’avérer un point clivant qui échappe au premier coup de cœur. Mesurant 37,88 cm x 25,88 cm x 1,77 cm, ce PC est grand. Parfois plus grand que certaines sacoches et autres compartiments PC de nombre de sacs à dos. Avant donc de passer par la case achat, mesurez votre sac préféré. Et si celui-ci n’est pas assez grand et que le Gram 17 vous fait de l’œil, préparez-vous à en changer.
Attention aussi à vous, amis VRP, globe-trotteurs et autres grands voyageurs : le Gram 17 est un ravissement pour le travail nomade… dans une chambre d’hôtel, un espace de coworking ou vos bureaux à Singapour. Mais moins dans les avions, où les tablettes des classes éco des compagnies européennes pourraient parfois être bien trop petites pour cet appareil que « l’écran géant empêche de marcher » – si vous voyagez en Eco Premium ou en Business, vous n’aurez pas ce souci. Si on peut s’en sortir tout de même dans la classe bétaillère, c’est en acceptant de ne pas ouvrir totalement l’écran ce qui n’est pas top. Ou en le plaçant carrément sur les genoux. Dans le train, c’est plus simple : même la classe Ouigo de la SNCF offre suffisamment d’espace de travail. Et en cas de retard, pas de souci car l’appareil a suffisamment de jus pour tenir la journée de travail !
11h30 heures de travail non-stop
De manière très subjective, LG n’est pas allé assez loin en matière de capacité de la batterie. L’écran 17 pouces est logiquement plus gourmand que la version 16 pouces, ce qui lui coûte une heure en moins en autonomie classique, et deux heures en moins en streaming vidéo. Selon nous, quand le client accepte l’encombrement significatif d’un 17 pouces, 200 grammes de cellules Li-Ion en plus n’auraient pas fait de mal. On comprend l’envie de coller à l’identité de la famille « Gram », aussi il serait bien que LG décline ses formats ultracompacts avec une seconde appellation qui soit un peu moins jusqu’au boutiste. On peut se consoler avec le fait que si les MacBook Pro 16 pouces M2 font bien mieux – 10h de plus ! – cela se paye doublement : financièrement et en poids. Notre poids plume ne pesant que 1,3 kg contre 2,2 kg pour un MacBook Pro. Et coûte, dans notre configuration de test, deux fois moins que la moins puissante des configurations du MacBook Pro 16 pouces d’Apple.
Toutes les prises que l’on peut attendre (ou presque)
Sa large, longue et fine carlingue permet à notre géant d’intégrer un grand nombre de prises que l’on ne trouve plus sur beaucoup de machines comme de l’USB A (2x USB 3.1). En sus, on trouve deux prises Thunderbolt 4 au format USB-C ou encore une sortie HDMI plein format – ça vous évitera d’avoir à penser aux dongles ! Aller, pour râler un peu, on peut quand même regretter l’absence d’un emplacement pour carte mémoire SD plein format. Le Micro SD ça sert aux GoPro, mais n’existe pour un ainsi dire plus dans les mondes de la photo et de la vidéo – la SD plein format étant le standard grand public de facto. LG n’a pas d’excuse de ce côté-là, puisque le large châssis aurait permis cette intégration. On pourrait arguer que cela permet d’étendre la mémoire, mais une fois l’appareil ouvert, on peut ajouter un autre disque SSD au format M.2 grâce au second emplacement laissé libre.
Dernier regret : le chargeur n’est pas assez compact. Loin d’être énorme, il n’en reste pas moins pratique qu’un chargeur monobloc façon MacBook avec son corps long et ses deux câbles. Et le caractère amovible du câble d’alimentation (qui permet de passer en mode Etats-Unis ou Royaume-Uni rapidement) fait regretter que la partie USB-C, elle, ne le soit pas.
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